Question d'origine :
D'où viennent les licornes ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/04/2017 à 08h12
Bonjour,
Difficile de vous répondre tant est mystérieuse l’origine de la licorne. Pour apporter de premières explications, nous nous appuierons sur les considérations de Michel Pastoureau et Elisabeth Delahaye, dans Les secrets de la licorne, qui relatent que, «décrite pour la première fois cinq siècles avant notre ère, la licorne a longtemps intrigué les zoologues, captivés les voyageurs (…) cet animal composite, qui emprunte une partie de son anatomie au cerf, au bouc, à la jument, voire à l’âne, au lion ou à l’éléphant, existe-t-il vraiment ? Jusqu’au début de l’époque moderne, les plus hautes autorités du savoir occidental –Aristote, Pline, la bible – ont répondu par l’affirmative : oui, la licorne est un animal bien réel, vivant en Orient et différent du Rhinocéros, de l’antilope ou de l’onage avec lesquels elle a parfois été confondue (…) les premiers doutes sur l’existence de la licorne apparaissent au XVIe siècle. Ils ne concernent du reste pas tant l’animal lui-même que sa longue corne frontale (…) A la fin du Moyen Age, on croit encore fermement à cette fable (…) quelques décennies plus tard, à l’époque des lumières, on n’y croit plus ».
Toujours est-il que la «plus ancienne mention de la licorne dans un texte occidental est due à Ctésias , médecin grec ayant longtemps vécu à la cour des rois de perse et auteur, vers la fin du Ve siècle avant notre ère, d’une Histoire de l’Inde (Indica) où il décrit les richesses et les merveilles de cet immense pays. (…) Du texte de Ctésias nous n’avons conservé que des fragments, et il est aujourd’hui impossible de savoir à quel prédécesseur il a emprunté els détails qu’il nous fournit sur la licorne. Ceux-ci resteront pendant longtemps la source principale de tous les auteurs dissertant sur cet animal étrange, inconnu du monde gréco-romain.
Pour Ctésias, la licorne (monokeros) est un âne sauvage de grande taille, plus grand que celle du cheval. Son aspect est magnifique, et son pelage, entièrement blanc, sauf la tête, qui est « de couleur pourprée ; Elle présente au milieu du front une corne d’environ une coudée, pointue et tricolore (…) dans cette corne unique, les habitants de l’Inde taillent des récipients à boire dont les vertus sont nombreuses : non seulement ils aident à guérir différentes maladies par simple absorption du liquide que l’on y verse non seulement ils redonnent fertilité ou vigueur sexuelle à ceux qui les ont perdues, mais surtout ils ont le pouvoir de reconnaître la présence du poison et d’annihiler ses effets (…) telles sont les propriétés de la licorne exposées par Ctésias. Elles seront recopiées pendant près de deux millénaires ».
Cette origine est également rappelée dans Monstres, merveilles et créatures fantastiques :
« Ctésias rapport que cet âne sauvage vit en Inde. Il aurait la tête pourpre, le corps blanc, les yeux bleus et une corne au front ; Aristote, Pline l’Ancien ou Elien mentionnent à leur tour cette créature, sans lui donner un aspect précis…»
Néanmoins, cette thèse est remise en question par Patrick Darcheville qui dans Du Dragon à la licorne, indique que cette licorne, symbole de pureté fut connue dès l’Antiquité :
« Déjà une carte babylonienne de l’époque sassanide , reproduisant un original estimé du deuxième millénaire av J-C, figure la terre avec au centre la cité de Babylone ainsi que sept régions. Dans le commentaire de la sixième région, qui peut se traduire par « où un taureau cornu demeure et attaque les étrangers », nous voyons l’apparition de notre licorne bien avant les descriptions de Ctésias ou de Pline . D’autre part sur un sceau sumérien en pierre fine, figure la gravure de deux licornes ailées de chaque côté d’un arbre sacré ou arbre de vie. Cette stylisation de la licorne ailée ne sera pas reprise par les Grecs qui la représenteront terrestres et sans ailes. (.. .) La découverte de ce sceau nous confirme la présence de la licorne et sa représentation dans l’art antique…
En Chine, nous retrouvons encore cet animal symbolisant les vertus royales et la justice. Dans ce pays la licorne possède l’aspect d’un cerf muni d’une corne frontale appelée ki-Lin … »
Difficile de vous répondre tant est mystérieuse l’origine de la licorne. Pour apporter de premières explications, nous nous appuierons sur les considérations de Michel Pastoureau et Elisabeth Delahaye, dans Les secrets de la licorne, qui relatent que, «
Toujours est-il que la «
Pour Ctésias, la licorne (monokeros) est un âne sauvage de grande taille, plus grand que celle du cheval. Son aspect est magnifique, et son pelage, entièrement blanc, sauf la tête, qui est « de couleur pourprée ; Elle présente au milieu du front une corne d’environ une coudée, pointue et tricolore (…) dans cette corne unique, les habitants de l’Inde taillent des récipients à boire dont les vertus sont nombreuses : non seulement ils aident à guérir différentes maladies par simple absorption du liquide que l’on y verse non seulement ils redonnent fertilité ou vigueur sexuelle à ceux qui les ont perdues, mais surtout ils ont le pouvoir de reconnaître la présence du poison et d’annihiler ses effets (…) telles sont les propriétés de la licorne exposées par Ctésias. Elles seront recopiées pendant près de deux millénaires ».
Cette origine est également rappelée dans Monstres, merveilles et créatures fantastiques :
« Ctésias rapport que cet âne sauvage vit en Inde. Il aurait la tête pourpre, le corps blanc, les yeux bleus et une corne au front ; Aristote, Pline l’Ancien ou Elien mentionnent à leur tour cette créature, sans lui donner un aspect précis…»
Néanmoins, cette thèse est remise en question par Patrick Darcheville qui dans Du Dragon à la licorne, indique que cette licorne, symbole de pureté fut connue dès l’Antiquité :
« Déjà une
En Chine, nous retrouvons encore cet animal symbolisant les vertus royales et la justice. Dans ce pays la licorne possède l’aspect d’un cerf muni d’une corne frontale appelée ki-Lin … »
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