langues régionales sous l'Ancien régime
LANGUES ET LITTÉRATURES
+ DE 2 ANS
Le 31/03/2017 à 12h37
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Question d'origine :
Cher Guichet,
Au XVIIe siècle les paysans et les ruraux de la Normandie sont-ils déjà en majorité bilingues ou ne parlent-ils que le ou les dialectes ?
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 04/04/2017 à 08h36
Bonjour,
Question difficile qui impose déjà de se demander comment se composait la société française de l’époque, essentiellement rurale. Ainsi on considère qu’au début du XVIe siècle la population paysanne représentait les neuf dixièmes du royaume. Comme il est rappelé dans l’ouvrage Mille ans de langue française, sous la direction d’Alain Rey : « Neuf personnes sur dix, en France, se levaient le matin en surveillant le temps pour les récoltes et en conduisant les bêtes. Depuis le Moyen Age jusque tard dans le XIXe siècle, et même au XXe siècle, cette population n’aura pas besoin pour communiquer d’autre langue que le patois, parfois parcellisé jusqu’à l’effritement » (p. 488-489).
A partir du Moyen-Âge c’est la langue d’oïl qui est employée en Normandie. Géographiquement, cette langue se concentre sur la moitié nord de la France débordant même jusqu’aux Ardennes, aux Vosges et au Massif central. Bien que l’on parle de la « langue d’oïl » cette dernière se divise en réalité en différents dialectes selon les régions. On trouvera ainsi au centre le francien, l’orléanais, le bourbonnais et le champenois ; au nord le picard, le haut-normand et le wallon ; à l’est, le lorrain, le bourguignon et le franc-comtois ; à l’ouest le bas-normand, le gallo, l’angevin et le maine ; au sud-ouest, le poitevin, le saintongeais et l’angoumois.
Là où les choses se corsent c’est que le normand « […] se subdivise lui même en dialectes (pas toujours inter-compréhensibles) dont les plus importants sont : le cauchois, le cotentinais, le brayon, le jerriais et le guernesais, eux même divisés en sous-dialectes. » (source : Projet Babel)
De quoi en perdre son latin comme vous le voyez.
Malgré nos recherches nous n’avons pas réussi à trouver des informations précises sur l’usage des langues dans le milieu rural normand du XVIIe siècle.
Nous pouvons toutefois vous orienter vers différents ouvrages et sites en ligne :
Parmi les ouvrages que nous avons consultés :
- Le français et les langues historiques de la France, Hervé Abalain.
- Le français: histoire d'un dialecte devenu langue, R. Anthony Lodge.
- Le français dans tous les sens, Henriette Walter
- Mille ans de langue française, Alain Rey
En supplément cette liste bibliographique sur notre catalogue.
Deux revues consacrées à la langue normande :
- Le Viquet
- Le Pucheux
Enfin ce très complet article Wikipédia sur le normand.
Bonne journée.
Question difficile qui impose déjà de se demander comment se composait la société française de l’époque, essentiellement rurale. Ainsi on considère qu’au début du XVIe siècle la population paysanne représentait les neuf dixièmes du royaume. Comme il est rappelé dans l’ouvrage Mille ans de langue française, sous la direction d’Alain Rey : « Neuf personnes sur dix, en France, se levaient le matin en surveillant le temps pour les récoltes et en conduisant les bêtes. Depuis le Moyen Age jusque tard dans le XIXe siècle, et même au XXe siècle, cette population n’aura pas besoin pour communiquer d’autre langue que le patois, parfois parcellisé jusqu’à l’effritement » (p. 488-489).
A partir du Moyen-Âge c’est la langue d’oïl qui est employée en Normandie. Géographiquement, cette langue se concentre sur la moitié nord de la France débordant même jusqu’aux Ardennes, aux Vosges et au Massif central. Bien que l’on parle de la « langue d’oïl » cette dernière se divise en réalité en différents dialectes selon les régions. On trouvera ainsi au centre le francien, l’orléanais, le bourbonnais et le champenois ; au nord le picard, le haut-normand et le wallon ; à l’est, le lorrain, le bourguignon et le franc-comtois ; à l’ouest le bas-normand, le gallo, l’angevin et le maine ; au sud-ouest, le poitevin, le saintongeais et l’angoumois.
Là où les choses se corsent c’est que le normand « […] se subdivise lui même en dialectes (pas toujours inter-compréhensibles) dont les plus importants sont : le cauchois, le cotentinais, le brayon, le jerriais et le guernesais, eux même divisés en sous-dialectes. » (source : Projet Babel)
De quoi en perdre son latin comme vous le voyez.
Malgré nos recherches nous n’avons pas réussi à trouver des informations précises sur l’usage des langues dans le milieu rural normand du XVIIe siècle.
Nous pouvons toutefois vous orienter vers différents ouvrages et sites en ligne :
Parmi les ouvrages que nous avons consultés :
- Le français et les langues historiques de la France, Hervé Abalain.
- Le français: histoire d'un dialecte devenu langue, R. Anthony Lodge.
- Le français dans tous les sens, Henriette Walter
- Mille ans de langue française, Alain Rey
En supplément cette liste bibliographique sur notre catalogue.
Deux revues consacrées à la langue normande :
- Le Viquet
- Le Pucheux
Enfin ce très complet article Wikipédia sur le normand.
Bonne journée.
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