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Réponse de la Documentation régionale

Bonjour,

Le Guide Rhône-Alpes de l'architecture du XXe siècle, 1914-2003 de Bernard Marrey apporte la réponse à votre question dans le paragraphe concernant l’IUT, 92 boulevard Niels Bohr à Villeurbanne.

Les deux architectes de ce bâtiment sont Daniel Badani (1914-2006) et Pierre Roux-Dorlut (1919-1995). Les bâtiments, réalisés en 1971, sont en béton préfabriqué d’une bonne tenue selon une technique industrielle assez banale. L’intervention de Shamaï Haber ne l’est pas. Plutôt sculpteur, il découvre dans les années 1950 que la "relation entre une forme et une autre est aussi forte que la forme même". La commande d’une sculpture pour le réacteur atomique du Neguev, construit par Philip Johnson en 1961 lui fait comprendre que "l’aventure consiste à modifier l’échelle sur place en fonction d’un lieu". Ni sculpteur, ni paysagiste, il modèle le terrain et le colore pour que l’homme qui le parcourt en perçoive la présence, qu’il soit sensible aux pieds pourrait-on dire. En complément plutôt qu’en opposition à l’architecture industrialisée, indifférente au sol, il recrée un sol et de ce fait, crée un espace autre qui rompt la géométrie et fait sourdre la poésie.

Dans le Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs d’Emmanuel Bénézit, nous trouvons quelques éléments biographiques concernant Shamaï Haber :
Né le 15 février 1922 à Lodz. Mort le 24 août 1995 à Paris. XXe siècle. Actif à partir de 1949 en France. Polonais. Sculpteur abstrait. Il fut élève de l’Académie des Beaux-Arts de Tel-Aviv, de 1943 à 1947. En 1949, il se fixe à Paris. Depuis 1953, il participe au Salon de la Jeune Sculpture à Paris. Il a aussi participé au Salon des Réalités Nouvelles, notamment en 1956 et 1957 ; à la Foire internationale de Seattle en 1963 ; à la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) en 1979, 1982. Il obtient le prix Bourdelle en 1959. Il exposa en 1960, au Stedelijk Museum commandées par la nature du matériau, le granit par prédilection, puis récemment l’acier et les résines synthétiques. Ses sculptures sont constituées par l’assemblage de volumes séparés, qui ne sont liés que par des rapports spatiaux, rappelant les formations naturelles ou les monuments mégalithiques. De 1960 à 1962 il a construit en Israël, un monument monolithique en granit rose, de huit mètres de haut et de cent cinquante tonnes. En 1963, il a édifié dans le Vondelpark d’Amsterdam, une cascade en ardoise de quinze mètres de long. …. Haber se tourne de plus en plus vers la conception d’aménagements urbains et de sculptures-cités complets adaptés aux paysages environnants. Lui-même analyse ainsi son travail : Toutes les œuvres exposées ou exposables que j’ai produites sont des exercices afin de pouvoir mieux sculpter les espaces publics. J’appelle ça sculpter pour l’homme ».

Nous vous conseillons la lecture de cette page présentant une œuvre de Shamaï Haber.