Question d'origine :
Louenn (8 ans) veut savoir pourquoi l'Allemagne s'appelait la Prusse et pourquoi/comment les Français ont perdu la guerre de 1870/1871 me dit-il...
Je n'y connais rien, désolée...
Merci beaucoup,
Sa maman
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 30/03/2017 à 13h07
Bonjour Louenn
Le duché de Prusse est créé en 1525 par Albert de Brandebourg alors grand maître des Chevaliers teutoniques – un ordre équivalent à celui des Templiers – qui dominaient jusqu’à cette date le territoire de la Prusse. Ce duché est soumis au roi de Pologne.
A cette époque, ce que nous appelons aujourd’hui l’Allemagne est inclus dans le territoire du Saint Empire romain germanique, fondé en 962 :
« En 962, le pape couronna empereur le roi Othon Ier de Saxe, qui régnait sur la Germanie. Il marqua ainsi la naissance de ce qui allait devenir le Saint Empire romain germanique. L’empereur Othon III de Saxe, qui régna de 983 à 1002, fit de Rome sa capitale. Après quoi, pendant longtemps, papes et empereurs se disputèrent le droit de choisir les chefs religieux.
Les empereurs de la famille des Hohenstaufen accédèrent au pouvoir en 1138. L’empereur Frédéric Ier Barberousse ajouta le qualificatif « saint » au nom de l’empire. Il espérait bénéficier du même respect que le pape. Frédéric Ier mourut en 1190. Après le règne de Frédéric II, son petit fils, l’Empire perdit une partie de son importance.
En 1273, la famille des Habsbourg prit le contrôle de la Germanie. Peu après, elle établit sa capitale en Autriche. Les rois habsbourg prirent souvent le titre d’empereur sans être couronnés par le pape. En 1452, le souverain habsbourg Frédéric III devint empeur du Saint Empire romain germanique. À partir de cette date, la dynastie des Habsbourg régna sur cet Empire presque sans interruption. »
Source : Saint Empire romain germanique / Universalis Junior (article disponible dans son intégralité à la Bibliothèque municipale de Lyon)
En 1618, le duché de Prusse est réuni au Brandebourg, un autre Etat de l’actuelle Allemagne et dès 1701, est « crée » un royaume de Prusse – en dehors du Saint Empire romain germanique :
« En 1660, Frédéric-Guillaume de Brandebourg mit fin à la domination de la Pologne sur la Prusse. En 1701, le fils de Frédéric-Guillaume se fit couronner premier roi de Prusse, sous le nom de Frédéric Ier.
Son petit-fils, Frédéric II, dit Frédéric le Grand, arracha la Prusse occidentale à la Pologne en 1772. Sous son règne, la Prusse devint une grande puissance. »
Enfin, « en 1862, Otto von Bismarck, membre du Parlement prussien, accéda à la tête du gouvernement. Il élabora un plan visant à réaliser l’unité allemande sous la tutelle de la Prusse.»
Source : Prusse / Universalis Junior
« Bismarck, Premier ministre de la Prusse, Etat organisé et fort, est l’artisan de l’unité allemande. […]
En 1864, il s’allie à l’Autriche pour arracher au Danemark les duchés de Schleswig et de Holstein peuplés en majorité d’Allemands. Puis il lui faut éliminer l’Autriche qui pourrait entraver ses desseins d’unification. Alors il négocie la neutralité de la France, de l’Angleterre et de la Russie, et s’allie à l’Italie. En battant les Autrichiens à Sadowa, il constitue une Confédération d’Allemagne du Nord avec vingt et un Etats. Pour obtenir le ralliement des royaumes catholiques du Sud, comme la Bavière, Bismarck ruse : il suscite un élan patriotique allemand sur ces terres en faisant développer des sentiments antifrançais. Napoléon III tombe dans le piège et déclare la guerre à la Confédération. »
Source : L’Europe des nations : de 1789 à 1945 / Pierre Barbe
C’est pour cela, que lors de la guerre de 1870, on parle du royaume de Prusse plutôt que de l’Allemagne (qui n’existe pas encore). Ce sont les prussiens qui ont conduit les autres états allemands à se réunir et à se soulever contre la France notamment :
« La guerre franco-allemande opposa la France du second Empire à la totalité des États allemands sous la conduite du royaume de Prusse, du 19 juillet 1870 au 28 janvier 1871.
A l’origine de la guerre
En 1862, Otto von Bismarck est nommé à la tête du gouvernement par le roi de Prusse Guillaume Ier. Il souhaite poursuivre la tentative, commencée en 1848, d’unifier les États allemands sous le contrôle de la Prusse. Cependant, cette unification doit se faire au détriment d’autres États frontaliers. L’Autriche ayant été vaincue en 1866 à Sadowa, c’est au tour de la France de se sentir progressivement menacée. Agacé par la politique expansionniste de Bismarck et se sentant insulté par un courrier du roi de Prusse, appelé la dépêche d’Ems, Napoléon III décide de déclarer la guerre au royaume de Prusse le 19 juillet 1870. »
Source : Guerre franco-allemande / Universalis Junior
En ce qui concerne la deuxième partie de ta question, à savoir la défaite de la France lors de cette guerre ; c’est essentiellement parce que l’armée prusse était mieux équipée que l’armée française et les soldats bien plus nombreux :
« Mais l’armée allemande est bien supérieure en nombre et beaucoup mieux équipée. Après une série de défaites, l’armée française, finalement battue à Sedan le 2 septembre 1870, capitule. À l’annonce de cette défaite, les Parisiens s’empressent de déclarer la fin du second Empire. C’est l’avènement de la Troisième République, avec à sa tête un gouvernement de la Défense nationale. Ce nouveau gouvernement est chargé de poursuivre les combats.
L’armée allemande continue son avancée vers Paris et entreprend le siège de la capitale. Dans toute la France, une résistance tente de s’organiser, mais sans grand succès. Pendant ce temps, le 18 janvier 1871, à Versailles, Guillaume Ier est proclamé empereur d’Allemagne. Ce couronnement achève le processus de l’unité allemande.
Alors que Paris est considérablement affaiblie et que l’armée est battue sur tous les fronts, le gouvernement de la Défense nationale décide de signer un armistice le 28 janvier 1871. Dans la foulée sont signés à Versailles, le 26 février, les préliminaires d’un traité de paix entre les Français et les Allemands. Les conditions sont très dures pour la France. En plus de la perte de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, la République française doit verser une indemnité de guerre s’élevant à 5 milliards de francs or. L’armée prussienne stationnera sur le territoire jusqu’au versement total de la somme prévue.
Les Parisiens se sentent trahis par la signature de cet accord. Le défilé des Prussiens dans la capitale, le 1er mars, puis la décision de Thiers, le 18 mars, de reprendre aux Parisiens leurs canons avivent les tensions entre le peuple de Paris et le gouvernement. C’est le début de la Commune de Paris.
La fin du conflit
Le 10 mai 1871, la France signe avec l’Empire allemand le traité de Francfort qui reprend les conditions fixées quelques mois plus tôt par les accords de paix préliminaires. Au cours du même mois, la Commune est finalement écrasée par les troupes de Thiers, qui reprend le contrôle de la capitale.
Thiers s’emploie ensuite à payer l’indemnité de guerre exigée par l’Allemagne afin d’assurer la libération du territoire. Les troupes allemandes quittent la France le 18 septembre 1873, 18 mois avant le terme prévu. »
Source : Guerre franco-allemande / Universalis Junior
Bonne journée
Le duché de Prusse est créé en 1525 par Albert de Brandebourg alors grand maître des Chevaliers teutoniques – un ordre équivalent à celui des Templiers – qui dominaient jusqu’à cette date le territoire de la Prusse. Ce duché est soumis au roi de Pologne.
A cette époque, ce que nous appelons aujourd’hui l’Allemagne est inclus dans le territoire du Saint Empire romain germanique, fondé en 962 :
« En 962, le pape couronna empereur le roi Othon Ier de Saxe, qui régnait sur la Germanie. Il marqua ainsi la naissance de ce qui allait devenir le Saint Empire romain germanique. L’empereur Othon III de Saxe, qui régna de 983 à 1002, fit de Rome sa capitale. Après quoi, pendant longtemps, papes et empereurs se disputèrent le droit de choisir les chefs religieux.
Les empereurs de la famille des Hohenstaufen accédèrent au pouvoir en 1138. L’empereur Frédéric Ier Barberousse ajouta le qualificatif « saint » au nom de l’empire. Il espérait bénéficier du même respect que le pape. Frédéric Ier mourut en 1190. Après le règne de Frédéric II, son petit fils, l’Empire perdit une partie de son importance.
En 1273, la famille des Habsbourg prit le contrôle de la Germanie. Peu après, elle établit sa capitale en Autriche. Les rois habsbourg prirent souvent le titre d’empereur sans être couronnés par le pape. En 1452, le souverain habsbourg Frédéric III devint empeur du Saint Empire romain germanique. À partir de cette date, la dynastie des Habsbourg régna sur cet Empire presque sans interruption. »
Source : Saint Empire romain germanique / Universalis Junior (article disponible dans son intégralité à la Bibliothèque municipale de Lyon)
En 1618, le duché de Prusse est réuni au Brandebourg, un autre Etat de l’actuelle Allemagne et dès 1701, est « crée » un royaume de Prusse – en dehors du Saint Empire romain germanique :
« En 1660, Frédéric-Guillaume de Brandebourg mit fin à la domination de la Pologne sur la Prusse. En 1701, le fils de Frédéric-Guillaume se fit couronner premier roi de Prusse, sous le nom de Frédéric Ier.
Son petit-fils, Frédéric II, dit Frédéric le Grand, arracha la Prusse occidentale à la Pologne en 1772. Sous son règne, la Prusse devint une grande puissance. »
Enfin, « en 1862, Otto von Bismarck, membre du Parlement prussien, accéda à la tête du gouvernement. Il élabora un plan visant à réaliser l’unité allemande sous la tutelle de la Prusse.»
Source : Prusse / Universalis Junior
« Bismarck, Premier ministre de la Prusse, Etat organisé et fort, est l’artisan de l’unité allemande. […]
En 1864, il s’allie à l’Autriche pour arracher au Danemark les duchés de Schleswig et de Holstein peuplés en majorité d’Allemands. Puis il lui faut éliminer l’Autriche qui pourrait entraver ses desseins d’unification. Alors il négocie la neutralité de la France, de l’Angleterre et de la Russie, et s’allie à l’Italie. En battant les Autrichiens à Sadowa, il constitue une Confédération d’Allemagne du Nord avec vingt et un Etats. Pour obtenir le ralliement des royaumes catholiques du Sud, comme la Bavière, Bismarck ruse : il suscite un élan patriotique allemand sur ces terres en faisant développer des sentiments antifrançais. Napoléon III tombe dans le piège et déclare la guerre à la Confédération. »
Source : L’Europe des nations : de 1789 à 1945 / Pierre Barbe
C’est pour cela, que lors de la guerre de 1870, on parle du royaume de Prusse plutôt que de l’Allemagne (qui n’existe pas encore). Ce sont les prussiens qui ont conduit les autres états allemands à se réunir et à se soulever contre la France notamment :
« La guerre franco-allemande opposa la France du second Empire à la totalité des États allemands sous la conduite du royaume de Prusse, du 19 juillet 1870 au 28 janvier 1871.
En 1862, Otto von Bismarck est nommé à la tête du gouvernement par le roi de Prusse Guillaume Ier. Il souhaite poursuivre la tentative, commencée en 1848, d’unifier les États allemands sous le contrôle de la Prusse. Cependant, cette unification doit se faire au détriment d’autres États frontaliers. L’Autriche ayant été vaincue en 1866 à Sadowa, c’est au tour de la France de se sentir progressivement menacée. Agacé par la politique expansionniste de Bismarck et se sentant insulté par un courrier du roi de Prusse, appelé la dépêche d’Ems, Napoléon III décide de déclarer la guerre au royaume de Prusse le 19 juillet 1870. »
Source : Guerre franco-allemande / Universalis Junior
En ce qui concerne la deuxième partie de ta question, à savoir la défaite de la France lors de cette guerre ; c’est essentiellement parce que l’armée prusse était mieux équipée que l’armée française et les soldats bien plus nombreux :
« Mais l’armée allemande est bien supérieure en nombre et beaucoup mieux équipée. Après une série de défaites, l’armée française, finalement battue à Sedan le 2 septembre 1870, capitule. À l’annonce de cette défaite, les Parisiens s’empressent de déclarer la fin du second Empire. C’est l’avènement de la Troisième République, avec à sa tête un gouvernement de la Défense nationale. Ce nouveau gouvernement est chargé de poursuivre les combats.
L’armée allemande continue son avancée vers Paris et entreprend le siège de la capitale. Dans toute la France, une résistance tente de s’organiser, mais sans grand succès. Pendant ce temps, le 18 janvier 1871, à Versailles, Guillaume Ier est proclamé empereur d’Allemagne. Ce couronnement achève le processus de l’unité allemande.
Alors que Paris est considérablement affaiblie et que l’armée est battue sur tous les fronts, le gouvernement de la Défense nationale décide de signer un armistice le 28 janvier 1871. Dans la foulée sont signés à Versailles, le 26 février, les préliminaires d’un traité de paix entre les Français et les Allemands. Les conditions sont très dures pour la France. En plus de la perte de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, la République française doit verser une indemnité de guerre s’élevant à 5 milliards de francs or. L’armée prussienne stationnera sur le territoire jusqu’au versement total de la somme prévue.
Les Parisiens se sentent trahis par la signature de cet accord. Le défilé des Prussiens dans la capitale, le 1er mars, puis la décision de Thiers, le 18 mars, de reprendre aux Parisiens leurs canons avivent les tensions entre le peuple de Paris et le gouvernement. C’est le début de la Commune de Paris.
Le 10 mai 1871, la France signe avec l’Empire allemand le traité de Francfort qui reprend les conditions fixées quelques mois plus tôt par les accords de paix préliminaires. Au cours du même mois, la Commune est finalement écrasée par les troupes de Thiers, qui reprend le contrôle de la capitale.
Thiers s’emploie ensuite à payer l’indemnité de guerre exigée par l’Allemagne afin d’assurer la libération du territoire. Les troupes allemandes quittent la France le 18 septembre 1873, 18 mois avant le terme prévu. »
Source : Guerre franco-allemande / Universalis Junior
Bonne journée
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