Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerai avoir des informations à propos du rapport qu'à l'Iran avec les jeux vidéos. J'ai découvert ce pays grâce à un cours dans mon école (j'ai surtout compris qu'il n'était pas si fermé que ça) et en grand geek que je suis je me demandais à quoi joue-t-on en Iran ? Sont ils ouverts aux gros jeux américains ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 29/03/2017 à 13h32
Bonjour,
Comme vous pourrez le constater à la lecture des articles suivants, les joueurs iraniens font face à de nombreux interdits qu’ils contournent souvent par le biais du piratage. Pour autant, les jeux vidéo sont loin d'être proscrits et certains sont utilisés à des fins de propagande.
Le 8 août 2016, 20 minutes consacrait ainsi un article sur le fait qu’en « Iran : les jeunes chassent les Pokémon malgré l’interdiction » :
« Les Iraniens, fans de Pokémon GO, doivent redoubler d'efforts pour pouvoir capturer les fameuses créatures. L'Iran a été l'un des premiers pays à interdire cette application pour smartphones. Devenu un phénomène mondial, ce jeu de réalité augmentée a été interdit début juillet, quelques jours seulement après son lancement, par le Haut conseil du cyberespace, une instance gouvernementale.
Mais comme pour de nombreux jeux ou réseaux sociaux sur internet, de jeunes fans de la toile ont réussi à contourner l'interdiction.
(…)
Les autorités ont évoqué des problèmes liés à la sécurité nationale car la plateforme permet la géolocalisation des utilisateurs qui, selon elles, peut être utilisée à des fins d' espionnage. « Parce que ce jeu mélange le monde virtuel et réel, il peut poser beaucoup de problèmes au pays et aux gens en termes de sécurité », a déclaré à l'agence Tasnim le procureur général adjoint, Abdolsamad Khoram-Abadi.
(…)
Des cartes VPN pour contourner l'interdiction
L'Iran bloque de nombreux sites et réseaux sociaux, y compris Facebook et Twitter. Mais l'interdiction n'a pas empêché des fans déterminés à traquer les créatures virtuelles à l'aide de VPN (réseaux privés virtuels), utilisés sur ordinateur ou téléphone portable pour contourner les filtres. Disponibles dans la plupart des magasins d' informatique, les cartes VPN permettent d'accéder à Facebook, Youtube ou d'autres sites interdits pour seulement deux dollars par mois ».
D’autres jeux font l’objet d’interdiction. Il en est ainsi de Battelfield 3 ( source : la Tribune, article de 2011) ou de Clash of clans comme le relate Numerama :
« Le jeu vidéo sur mobile Clash of Clans subit des restrictions en Iran, après l'avis rendu par un comité gouvernemental sur sa nocivité.
Nocif pour les joueurs, Clash of Clans ? Dans un pays où environ deux tiers des joueurs sur mobile en Iran y jouent, c’est le verdict que vient de rendre un comité gouvernemental appelé à se prononcer sur les effets supposément néfastes que ce jeu vidéo mobile produirait chez une partie de sa clientèle. Par conséquent, des mesures ont été prises pour restreindre l’accès au jeu dans le pays, a signalé la BBC dans son édition du 28 décembre.
(…)
La nature des mesures prises à l’encontre de Clash of Clans n’est pas claire. S’il n’est officiellement pas question de bannir le jeu en Iran, bien que des témoignages indiquent pour l’instant que les restrictions affectent tout le monde, la manière dont le pays va s’y prendre pour limiter l’accès au jeu reste à préciser ».
En outre l’article indique que « les rapports que l’Iran entretient avec le jeu vidéo ne sont pas simples. Dans le passé, le pays s’est illustré en bloquant l’accès à Battle.net — le service vidéoludique conçu par Blizzard pour accéder à ses jeux, comme World of Warcraft, Diablo ou StarCraft –, en bannissant les personnages féminins de League of Legends et en s’opposant à la sortie de Pokémon Go, perçu comme un outil d’espionnage ».
Notons au passage que l’interdiction n’émane pas toujours des religieux :
"En vertu des sanctions commerciales américaines contre l'Iran, l'éditeur Blizzard a coupé du jour au lendemain l'accès à sa plate-forme payante de jeux en ligne à toutes les personnes se connectant depuis la République islamique.
Les sanctions commerciales contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire militaire, frappent également les adeptes de jeux vidéo. Il y a une semaine, les joueurs iraniens de World of Warcraft, jeu de rôle massivement en ligne de Blizzard-Activision, se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient plus se connecter à battle.net, la plate-forme de jeu en ligne de l'éditeur américain. Impossible donc pour eux de jouer au titre pour lequel ils payent chaque mois un abonnement d'une dizaine d'euros".
Source : Le Figaro, 2012.
Enfin le jeu peut parfois être utilisé comme outil de propagande. Sur jeuxvideo.com un voyageur en Iran témoignait du fait que la guerre Iran-Irak est « le sujet central de nombreux jeux vidéo produits en Iran. Parvaz Doran, Game of Death (lauréat du concours du pire titre de jeu vidéo), Amaliyate Enhedam 1 & 2, et une bonne quinzaine d'autres, les titres ne manquent pas. En passant, si les développeurs choisissent ce thème en particulier, ça n'est pas par volonté politique (du moins ils s'en défendent), mais pour des raisons d'argent. En effet, il est plus aisé de récolter des subventions de la part du gouvernement en montant le cheval de bataille de la propagande étatique, et les développeurs peuvent également profiter d'un appui pour la distribution de leur jeu ».
Dans cet article, il évoque les jeux interdits et les contournements de ceux-ci via le piratage.
De même Courrier international souligne que « bien qu’écartés durant trente ans du système économique mondial, les Iraniens ont réussi à développer une riche industrie du jeu vidéo. La levée des sanctions internationales attise aujourd’hui bien des convoitises, sur un marché de plus de 18 millions de joueurs».
(…)
ces dernières années, Missile Strike et d’autres jeux vidéo à caractère idéologique, comme Attack on Tel-Aviv, ont fait la une des médias et contribué à façonner l’image de l’Iran à l’étranger. Selon certaines sources, ils seraient créés dans le but de recueillir des fonds auprès de l’aile conservatrice du pouvoir iranien ».
Pour finir, un article de 2010 publié sur le monde s’intéresse au système de classification des jeux vidéo respectueux des valeurs islamique.
Nous vous laissons consulter l’ensemble de ces articles dans leur intégralité afin de compléter ces premières données.
Comme vous pourrez le constater à la lecture des articles suivants, les joueurs iraniens font face à de nombreux interdits qu’ils contournent souvent par le biais du piratage. Pour autant, les jeux vidéo sont loin d'être proscrits et certains sont utilisés à des fins de propagande.
Le 8 août 2016, 20 minutes consacrait ainsi un article sur le fait qu’en « Iran : les jeunes chassent les Pokémon malgré l’interdiction » :
« Les Iraniens, fans de Pokémon GO, doivent redoubler d'efforts pour pouvoir capturer les fameuses créatures. L'Iran a été l'un des premiers pays à interdire cette application pour smartphones. Devenu un phénomène mondial, ce jeu de réalité augmentée a été interdit début juillet, quelques jours seulement après son lancement, par le Haut conseil du cyberespace, une instance gouvernementale.
Mais comme pour de nombreux jeux ou réseaux sociaux sur internet, de jeunes fans de la toile ont réussi à contourner l'interdiction.
(…)
Les autorités ont évoqué des problèmes liés à la sécurité nationale car la plateforme permet la géolocalisation des utilisateurs qui, selon elles, peut être utilisée à des fins d' espionnage. « Parce que ce jeu mélange le monde virtuel et réel, il peut poser beaucoup de problèmes au pays et aux gens en termes de sécurité », a déclaré à l'agence Tasnim le procureur général adjoint, Abdolsamad Khoram-Abadi.
(…)
Des cartes VPN pour contourner l'interdiction
L'Iran bloque de nombreux sites et réseaux sociaux, y compris Facebook et Twitter. Mais l'interdiction n'a pas empêché des fans déterminés à traquer les créatures virtuelles à l'aide de VPN (réseaux privés virtuels), utilisés sur ordinateur ou téléphone portable pour contourner les filtres. Disponibles dans la plupart des magasins d' informatique, les cartes VPN permettent d'accéder à Facebook, Youtube ou d'autres sites interdits pour seulement deux dollars par mois ».
D’autres jeux font l’objet d’interdiction. Il en est ainsi de Battelfield 3 ( source : la Tribune, article de 2011) ou de Clash of clans comme le relate Numerama :
« Le jeu vidéo sur mobile Clash of Clans subit des restrictions en Iran, après l'avis rendu par un comité gouvernemental sur sa nocivité.
Nocif pour les joueurs, Clash of Clans ? Dans un pays où environ deux tiers des joueurs sur mobile en Iran y jouent, c’est le verdict que vient de rendre un comité gouvernemental appelé à se prononcer sur les effets supposément néfastes que ce jeu vidéo mobile produirait chez une partie de sa clientèle. Par conséquent, des mesures ont été prises pour restreindre l’accès au jeu dans le pays, a signalé la BBC dans son édition du 28 décembre.
(…)
La nature des mesures prises à l’encontre de Clash of Clans n’est pas claire. S’il n’est officiellement pas question de bannir le jeu en Iran, bien que des témoignages indiquent pour l’instant que les restrictions affectent tout le monde, la manière dont le pays va s’y prendre pour limiter l’accès au jeu reste à préciser ».
En outre l’article indique que « les rapports que l’Iran entretient avec le jeu vidéo ne sont pas simples. Dans le passé, le pays s’est illustré en bloquant l’accès à Battle.net — le service vidéoludique conçu par Blizzard pour accéder à ses jeux, comme World of Warcraft, Diablo ou StarCraft –, en bannissant les personnages féminins de League of Legends et en s’opposant à la sortie de Pokémon Go, perçu comme un outil d’espionnage ».
Notons au passage que l’interdiction n’émane pas toujours des religieux :
"En vertu des sanctions commerciales américaines contre l'Iran, l'éditeur Blizzard a coupé du jour au lendemain l'accès à sa plate-forme payante de jeux en ligne à toutes les personnes se connectant depuis la République islamique.
Les sanctions commerciales contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire militaire, frappent également les adeptes de jeux vidéo. Il y a une semaine, les joueurs iraniens de World of Warcraft, jeu de rôle massivement en ligne de Blizzard-Activision, se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient plus se connecter à battle.net, la plate-forme de jeu en ligne de l'éditeur américain. Impossible donc pour eux de jouer au titre pour lequel ils payent chaque mois un abonnement d'une dizaine d'euros".
Source : Le Figaro, 2012.
Enfin le jeu peut parfois être utilisé comme outil de propagande. Sur jeuxvideo.com un voyageur en Iran témoignait du fait que la guerre Iran-Irak est « le sujet central de nombreux jeux vidéo produits en Iran. Parvaz Doran, Game of Death (lauréat du concours du pire titre de jeu vidéo), Amaliyate Enhedam 1 & 2, et une bonne quinzaine d'autres, les titres ne manquent pas. En passant, si les développeurs choisissent ce thème en particulier, ça n'est pas par volonté politique (du moins ils s'en défendent), mais pour des raisons d'argent. En effet, il est plus aisé de récolter des subventions de la part du gouvernement en montant le cheval de bataille de la propagande étatique, et les développeurs peuvent également profiter d'un appui pour la distribution de leur jeu ».
Dans cet article, il évoque les jeux interdits et les contournements de ceux-ci via le piratage.
De même Courrier international souligne que « bien qu’écartés durant trente ans du système économique mondial, les Iraniens ont réussi à développer une riche industrie du jeu vidéo. La levée des sanctions internationales attise aujourd’hui bien des convoitises, sur un marché de plus de 18 millions de joueurs».
(…)
ces dernières années, Missile Strike et d’autres jeux vidéo à caractère idéologique, comme Attack on Tel-Aviv, ont fait la une des médias et contribué à façonner l’image de l’Iran à l’étranger. Selon certaines sources, ils seraient créés dans le but de recueillir des fonds auprès de l’aile conservatrice du pouvoir iranien ».
Pour finir, un article de 2010 publié sur le monde s’intéresse au système de classification des jeux vidéo respectueux des valeurs islamique.
Nous vous laissons consulter l’ensemble de ces articles dans leur intégralité afin de compléter ces premières données.
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