Question d'origine :
Bonjour,
Dans le cadre de médiation culturelle, j'aimerais savoir comment s'organise l'accueil des personnes en situation d'handicap, quel qu'il soit, dans une médiathèque? Pourriez-vous m'aider?
Je vous remercie par avance et vous souhaite une bonne journée!
Bien cordialement,
Alejandra
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/03/2017 à 12h56
Bonjour,
Dans une précédente réponse portant sur bibliothèques et handicaps nous fournissions une bibliographie qui devrait vous intéresser et ce même si notre réponse date de 2013.
En complément, le service questions-réponses de l’Enssib sur l’accueil des publics répond, via une bibliographie, aux interrogations suivantes :
-Comment accueillir au sein de votre établissement un public composé de personnes à mobilité réduite ?
- Comment préparer et mettre en œuvre une visite guidée d'un établissement culturel pour un public malvoyant?
Lors d’une intervention de 2015, Marie Brard aborde le handicap en bibliothèques : les outils de l’accessibilité et précise les dispositifs à mettre en place en fonction du handicap :
"- Le handicap moteur : trouble de la mobilité, de la préhension, parfois de la communication sans altération des capacités intellectuelles. Afin de permettre la circulation dans la médiathèque, l’écartement entre les rayonnages doit être de 90 cm minimum (1,20 mètre est préférable). La hauteur des rayonnages devrait se situer entre 90 cm et 1m30 : cela étant compliqué en médiathèque, l’aide humaine viendra pallier la difficulté de préhension des documents. Disposer d’une table à hauteur réglable est idéal, et bien entendu, une rampe d’accès, un ascenseur, des toilettes adaptées. Des prêts de tablettes pour faciliter l’accès aux documents semblent nécessaires, et suffisants : il existe énormément de matériel pour faciliter la consultation des ordinateurs ou documents pour les personnes avec un handicap moteur, qu’il ne semble pas forcément pertinent de les proposer en médiathèque. Concernant le comportement : se présenter, donner les grandes étapes de la visite du bâtiment, indiquer les difficultés, accepter les chiens d’assistance, s’adresser à la personne handicapée et non à son accompagnateur.
- Le handicap mental : déficience intellectuelle, réduction des facultés de compréhension et de décision, difficulté d’évaluation du temps, peur de l’inconnu. Pour accueillir au mieux ce public, la signalétique doit être claire en associant le mot et le pictogramme correspondant, et il peut être pertinent de disposer d’espaces isolés. Il faut veiller à ne pas tomber dans la discrimination positive : l’accueil en dehors des plages d’ouverture au public n’est pas forcément un but recherché par les éducateurs et les personnes avec un handicap mental. Au niveau des collections, des ouvrages en FALC (Facile A Lire et à Comprendre), des livres illustrés, documents audio. Pour les animations, la diversification des supports est souhaitable. Concernant le comportement : être très chaleureux, avertir des dangers potentiels et des règles de bienséance, utiliser des termes simples, concrets et imagés, et en cas de difficultés importantes demander le contact d’une tierce personne.
- Le handicap visuel : gestion différente de la vie quotidienne (emploi, loisirs, déplacements) avec jouissance totale des facultés mentales. De nombreux outils existent pour les personnes avec un handicap visuel : synthèse vocale, claviers en gros caractères, écrans loupes, zoom texte, bandes de guidages au sol, machines à lire. Ces outils peuvent être plus ou moins onéreux, il faut réfléchir à leur utilité dans la médiathèque avant de les acquérir. Concernant les collections, acquérir des livres en braille semble peu pertinent, des livres audio seront plus empruntés. Il existe aussi des livres tactiles, des DVD en audiodescription même si l’offre est peu développée. Des associations, bénéficiant d’un agrément spécifique (l’AVH notamment) proposent à leurs usagers des livres audio ou DVD (la loi DAVDSI contraint les éditeurs à fournir une version numérique de leurs parutions). Le comportement : se présenter, décrire à l’usager l’endroit où il se trouve, ne pas moduler son langage (pour éviter les verbes voir, montrer, …), être très précis dans ses descriptions.
- Le handicap auditif : différence dans les moyens de communication, possibles troubles de l’équilibre, difficultés d’élocution, possibles difficultés de lecture et d’écriture. De nombreuses personnes sont malentendantes, que ce soit une surdité de naissance ou progressive liée à un accident ou à l’âge. Il y a sans doute plus de personnes malentendantes que de personnes en fauteuil roulant : une boucle à induction magnétique est plus indispensable qu’un ascenseur (et moins onéreuse). Ce boîtier permet, si la personne dispose d’un appareil auditif avec la position T, de lui parler distinctement. Concernant les collections, des livres en FALC, illustrés, des DVD en langues des signes. Le comportement : sans pratique de la LSF, parler très lentement avec les signes corporels, écrire (prévoir une ardoise), se placer dans un endroit calme face à la personne, faire des phrases courtes avec une idée par phrase.
L’accessibilité nécessite une grande vigilance. Chaque bibliothèque doit désigner un référent handicap en son sein, tout en favorisant le travail d’équipe. Accueillir un public handicapé demande du temps et de l’investissement, mais l’apprentissage sur soi et la richesse des échanges compensent largement le travail effectué".
Nous vous laissons prendre connaissance des articles Accessibilité et handicap en bibliothèque par Claire Bonello (2011), Handicap mental et bibliothèques par
Carole Roudeix, Vanessa Van Atten , Sophie Grabielle, Exception handicap par Laurence Fauvreau, Bibliothèques, accessibilité et numérique par Marion Ringot
Ou encore les fiches pratiques de l’Enssib accueillir des publics en situation de handicap mental, accueillir le public handicap visuel en bibliothèque, Construire ou aménager le bâtiment pour les personnes en situation de handicap
(pdf, 2015)
Dans une précédente réponse portant sur bibliothèques et handicaps nous fournissions une bibliographie qui devrait vous intéresser et ce même si notre réponse date de 2013.
En complément, le service questions-réponses de l’Enssib sur l’accueil des publics répond, via une bibliographie, aux interrogations suivantes :
-Comment accueillir au sein de votre établissement un public composé de personnes à mobilité réduite ?
- Comment préparer et mettre en œuvre une visite guidée d'un établissement culturel pour un public malvoyant?
Lors d’une intervention de 2015, Marie Brard aborde le handicap en bibliothèques : les outils de l’accessibilité et précise les dispositifs à mettre en place en fonction du handicap :
"- Le handicap moteur : trouble de la mobilité, de la préhension, parfois de la communication sans altération des capacités intellectuelles. Afin de permettre la circulation dans la médiathèque, l’écartement entre les rayonnages doit être de 90 cm minimum (1,20 mètre est préférable). La hauteur des rayonnages devrait se situer entre 90 cm et 1m30 : cela étant compliqué en médiathèque, l’aide humaine viendra pallier la difficulté de préhension des documents. Disposer d’une table à hauteur réglable est idéal, et bien entendu, une rampe d’accès, un ascenseur, des toilettes adaptées. Des prêts de tablettes pour faciliter l’accès aux documents semblent nécessaires, et suffisants : il existe énormément de matériel pour faciliter la consultation des ordinateurs ou documents pour les personnes avec un handicap moteur, qu’il ne semble pas forcément pertinent de les proposer en médiathèque. Concernant le comportement : se présenter, donner les grandes étapes de la visite du bâtiment, indiquer les difficultés, accepter les chiens d’assistance, s’adresser à la personne handicapée et non à son accompagnateur.
- Le handicap mental : déficience intellectuelle, réduction des facultés de compréhension et de décision, difficulté d’évaluation du temps, peur de l’inconnu. Pour accueillir au mieux ce public, la signalétique doit être claire en associant le mot et le pictogramme correspondant, et il peut être pertinent de disposer d’espaces isolés. Il faut veiller à ne pas tomber dans la discrimination positive : l’accueil en dehors des plages d’ouverture au public n’est pas forcément un but recherché par les éducateurs et les personnes avec un handicap mental. Au niveau des collections, des ouvrages en FALC (Facile A Lire et à Comprendre), des livres illustrés, documents audio. Pour les animations, la diversification des supports est souhaitable. Concernant le comportement : être très chaleureux, avertir des dangers potentiels et des règles de bienséance, utiliser des termes simples, concrets et imagés, et en cas de difficultés importantes demander le contact d’une tierce personne.
- Le handicap visuel : gestion différente de la vie quotidienne (emploi, loisirs, déplacements) avec jouissance totale des facultés mentales. De nombreux outils existent pour les personnes avec un handicap visuel : synthèse vocale, claviers en gros caractères, écrans loupes, zoom texte, bandes de guidages au sol, machines à lire. Ces outils peuvent être plus ou moins onéreux, il faut réfléchir à leur utilité dans la médiathèque avant de les acquérir. Concernant les collections, acquérir des livres en braille semble peu pertinent, des livres audio seront plus empruntés. Il existe aussi des livres tactiles, des DVD en audiodescription même si l’offre est peu développée. Des associations, bénéficiant d’un agrément spécifique (l’AVH notamment) proposent à leurs usagers des livres audio ou DVD (la loi DAVDSI contraint les éditeurs à fournir une version numérique de leurs parutions). Le comportement : se présenter, décrire à l’usager l’endroit où il se trouve, ne pas moduler son langage (pour éviter les verbes voir, montrer, …), être très précis dans ses descriptions.
- Le handicap auditif : différence dans les moyens de communication, possibles troubles de l’équilibre, difficultés d’élocution, possibles difficultés de lecture et d’écriture. De nombreuses personnes sont malentendantes, que ce soit une surdité de naissance ou progressive liée à un accident ou à l’âge. Il y a sans doute plus de personnes malentendantes que de personnes en fauteuil roulant : une boucle à induction magnétique est plus indispensable qu’un ascenseur (et moins onéreuse). Ce boîtier permet, si la personne dispose d’un appareil auditif avec la position T, de lui parler distinctement. Concernant les collections, des livres en FALC, illustrés, des DVD en langues des signes. Le comportement : sans pratique de la LSF, parler très lentement avec les signes corporels, écrire (prévoir une ardoise), se placer dans un endroit calme face à la personne, faire des phrases courtes avec une idée par phrase.
L’accessibilité nécessite une grande vigilance. Chaque bibliothèque doit désigner un référent handicap en son sein, tout en favorisant le travail d’équipe. Accueillir un public handicapé demande du temps et de l’investissement, mais l’apprentissage sur soi et la richesse des échanges compensent largement le travail effectué".
Nous vous laissons prendre connaissance des articles Accessibilité et handicap en bibliothèque par Claire Bonello (2011), Handicap mental et bibliothèques par
Carole Roudeix, Vanessa Van Atten , Sophie Grabielle, Exception handicap par Laurence Fauvreau, Bibliothèques, accessibilité et numérique par Marion Ringot
Ou encore les fiches pratiques de l’Enssib accueillir des publics en situation de handicap mental, accueillir le public handicap visuel en bibliothèque, Construire ou aménager le bâtiment pour les personnes en situation de handicap
(pdf, 2015)
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