Question d'origine :
comment s'appelle la source dans laquelle Narcisse à vu son reflet ? ou le dieu/déesse/naïade de cette source ?
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/03/2017 à 15h41
Bonjour
C’est Ovide qui nous narre le premier le mythe de Narcisse dans ses Métamorphoses, au cœur du Livre III consacré aux légendes thébaines :
« La première à tenter de lui faire confiance et à éprouver la véracité de ses dires fut Liriope aux cheveux d’azur ; jadis le Céphise l’enlaça dans son cours sinueux et, la tenant enfermée au milieu de ses ondes, il lui fit violence. Douée d’une rare beauté, elle conçut et mis au monde un enfant qui dès lors était digne d’être aimé des nymphes ; elle l’appela Narcisse. […]
Comme cette nymphe, d’autres, nées dans les eaux ou sur les montagnes, et auparavant une foule de jeunes hommes s’étaient vus dédaignés par Narcisse. Aussi une victime de ses mépris, levant les mains vers le ciel, s’écria : « Puisse-t-il aimer, lui aussi, et ne jamais posséder l’objet de son amour ! » La déesse de Rhamnonte [Némésis] exauça cette juste prière. Il y avait une source limpide dont les eaux brillaient comme de l’argent ; jamais les pâtres ni les chèvres qu’ils faisaient paître sur la montagne, ni aucun bétail ne l’avait effleurée, jamais un oiseau, une bête sauvage ou un rameau tombé d’un arbre n’en avait troublé la pureté. Tout alentour s’étendait un gazon dont ses eaux entretenaient la vie par leur voisinage, et une forêt qui empêchait le soleil d’attiédir l’atmosphère du lieu. Là le jeune homme, qu’une chasse ardente et la chaleur du jour avaient fatigué, vint se coucher sur la terre, séduit par la beauté du site et par la fraîcheur de la source. Il veut apaiser sa soif ; mais il sent naître en lui une soif nouvelle ; tandis qu’il boit, séduit par l’image de sa beauté qu’il perçoit, il se passionne pour une illusion sans corps ; il prend pour un corps ce qui n’est que de l’eau ; il s’extasie devant lui-même ; il demeure immobile, le visage impassible, semblable à une statue taillée dans le marbre de Paros. […]
Même après qu’il fut entré au séjour infernal, il se regardait encore dans l’eau du Styx. »
Ovide ne précise donc pas le nom de cette source, ni même si elle est sous la protection d’un dieu, d’une déesse, d’une nymphe ou d’une naïade.
Pausanias donne une autre version du mythe de Narcisse ; où il se mire non pas dans une source mais dans une fontaine :
« Il y a sur le sommet de l'Hélicon une petite rivière nommée le Lamos. Hédonacon est un endroit du pays des Thespiens où l'on voit la fontaine de Narcisse. On dit que Narcisse regardant dans cette fontaine, et ne sachant pas que c'était son visage qu'il voyait, devint, sans s'en apercevoir, amoureux de lui-même, et qu'il mourut d'amour sur les bords de la fontaine. Il me paraît tout à fait absurde d'imaginer que quelqu'un, parvenu à un âge assez avancé pour pouvoir se laisser prendre d'amour, ne sût pas distinguer l'image d'un corps du corps réel. Il existe à son sujet une autre tradition moins connue que la précédente, que l’on raconte ainsi : On dit que Narcisse avait une sœur jumelle qui lui ressemblait parfaitement en tout ; ils avaient de plus les mêmes cheveux, les mêmes vêtements et allaient à la chasse ensemble ; Narcisse devint amoureux de sa sœur, et ayant eu le malheur de la perdre, il allait vers cette fontaine sachant bien que c'était son image qu'il y voyait ; mais se faisant illusion, il s'imaginait y voir sa sœur, et trouvait ainsi quelque soulagement à son amour. Quant à la fleur qu'on nomme Narcisse, elle existait, à ce que je crois, avant cette aventure, autant que nous pouvons le conjecturer par les vers de Pamphos, qui florissait longtemps avant Narcisse de Thespie ; car il dit que la fille de Déméter fut enlevée tandis qu'elle s'amusait à cueillir des fleurs, et qu'elle fut trompée, non par des violettes, mais par des narcisses. »
Source : Description de la Grèce de Pausanias : Livre IX / Remacle
Lamos est un dieu-fleuve :
[Nous traduisons] « Lamos (Lamus) était un dieu-fleuvde de Cilicie en Anatolie ou de Béotie en Grèce centrale. Ses filles, les Lamides, furent les nourrices du dieu Dionysos.
Dionysos est né de la cuisse de Zeus, sur le Mont Nysa près des flots du Lamos. Tant la montagne que le fleuve ont été identifiés à plusieurs endroits. Nonnos, dans son épique [i] Dionysiaca [/url], identifie le Lamos au fleuve cilicien du même nom qui coule à l’est du fleuve Kydnos (Cydnus). Un autre candidat est le fleuve béotien Lamos que Pausanias décrit à proximité des sommets du Mont Helicon et coulant au sud, à travers le territoire des théspiens. »
Source : Lamos / Theoi Project
Bonne journée
C’est Ovide qui nous narre le premier le mythe de Narcisse dans ses Métamorphoses, au cœur du Livre III consacré aux légendes thébaines :
« La première à tenter de lui faire confiance et à éprouver la véracité de ses dires fut Liriope aux cheveux d’azur ; jadis le Céphise l’enlaça dans son cours sinueux et, la tenant enfermée au milieu de ses ondes, il lui fit violence. Douée d’une rare beauté, elle conçut et mis au monde un enfant qui dès lors était digne d’être aimé des nymphes ; elle l’appela Narcisse. […]
Comme cette nymphe, d’autres, nées dans les eaux ou sur les montagnes, et auparavant une foule de jeunes hommes s’étaient vus dédaignés par Narcisse. Aussi une victime de ses mépris, levant les mains vers le ciel, s’écria : « Puisse-t-il aimer, lui aussi, et ne jamais posséder l’objet de son amour ! » La déesse de Rhamnonte [Némésis] exauça cette juste prière. Il y avait une source limpide dont les eaux brillaient comme de l’argent ; jamais les pâtres ni les chèvres qu’ils faisaient paître sur la montagne, ni aucun bétail ne l’avait effleurée, jamais un oiseau, une bête sauvage ou un rameau tombé d’un arbre n’en avait troublé la pureté. Tout alentour s’étendait un gazon dont ses eaux entretenaient la vie par leur voisinage, et une forêt qui empêchait le soleil d’attiédir l’atmosphère du lieu. Là le jeune homme, qu’une chasse ardente et la chaleur du jour avaient fatigué, vint se coucher sur la terre, séduit par la beauté du site et par la fraîcheur de la source. Il veut apaiser sa soif ; mais il sent naître en lui une soif nouvelle ; tandis qu’il boit, séduit par l’image de sa beauté qu’il perçoit, il se passionne pour une illusion sans corps ; il prend pour un corps ce qui n’est que de l’eau ; il s’extasie devant lui-même ; il demeure immobile, le visage impassible, semblable à une statue taillée dans le marbre de Paros. […]
Même après qu’il fut entré au séjour infernal, il se regardait encore dans l’eau du Styx. »
Ovide ne précise donc pas le nom de cette source, ni même si elle est sous la protection d’un dieu, d’une déesse, d’une nymphe ou d’une naïade.
Pausanias donne une autre version du mythe de Narcisse ; où il se mire non pas dans une source mais dans une fontaine :
« Il y a sur le sommet de l'Hélicon une petite rivière nommée le Lamos. Hédonacon est un endroit du pays des Thespiens où l'on voit la fontaine de Narcisse. On dit que Narcisse regardant dans cette fontaine, et ne sachant pas que c'était son visage qu'il voyait, devint, sans s'en apercevoir, amoureux de lui-même, et qu'il mourut d'amour sur les bords de la fontaine. Il me paraît tout à fait absurde d'imaginer que quelqu'un, parvenu à un âge assez avancé pour pouvoir se laisser prendre d'amour, ne sût pas distinguer l'image d'un corps du corps réel. Il existe à son sujet une autre tradition moins connue que la précédente, que l’on raconte ainsi : On dit que Narcisse avait une sœur jumelle qui lui ressemblait parfaitement en tout ; ils avaient de plus les mêmes cheveux, les mêmes vêtements et allaient à la chasse ensemble ; Narcisse devint amoureux de sa sœur, et ayant eu le malheur de la perdre, il allait vers cette fontaine sachant bien que c'était son image qu'il y voyait ; mais se faisant illusion, il s'imaginait y voir sa sœur, et trouvait ainsi quelque soulagement à son amour. Quant à la fleur qu'on nomme Narcisse, elle existait, à ce que je crois, avant cette aventure, autant que nous pouvons le conjecturer par les vers de Pamphos, qui florissait longtemps avant Narcisse de Thespie ; car il dit que la fille de Déméter fut enlevée tandis qu'elle s'amusait à cueillir des fleurs, et qu'elle fut trompée, non par des violettes, mais par des narcisses. »
Source : Description de la Grèce de Pausanias : Livre IX / Remacle
Lamos est un dieu-fleuve :
[Nous traduisons] « Lamos (Lamus) était un dieu-fleuvde de Cilicie en Anatolie ou de Béotie en Grèce centrale. Ses filles, les Lamides, furent les nourrices du dieu Dionysos.
Dionysos est né de la cuisse de Zeus, sur le Mont Nysa près des flots du Lamos. Tant la montagne que le fleuve ont été identifiés à plusieurs endroits. Nonnos, dans son épique [i] Dionysiaca [/url], identifie le Lamos au fleuve cilicien du même nom qui coule à l’est du fleuve Kydnos (Cydnus). Un autre candidat est le fleuve béotien Lamos que Pausanias décrit à proximité des sommets du Mont Helicon et coulant au sud, à travers le territoire des théspiens. »
Source : Lamos / Theoi Project
Bonne journée
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