Comparaison entre le lamellé-collé et la poutre plein
SCIENCES ET TECHNIQUES
+ DE 2 ANS
Le 18/03/2017 à 13h19
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Question d'origine :
Bonjour j'aimerais avoir une comparaison entre le lamellé-collé et la poutre plein d'un point de vue durabilité, stabilité et de leurs mise en oeuvre.
Merci
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 22/03/2017 à 09h04
Bonjour,
Vous souhaitez avoir des comparaisons entre le bois massif et le bois lamellé-collé, d'un point de vue durabilité, stabilité et de leur mise en œuvre.
Nous préciserons que le bois massif est constitué de pièces de bois réalisées à partir de grumes (troncs d’arbres). C’est le produit obtenu directement en sortie de scierie. Le bois lamellé-collé ou BLC est un matériau qui s’obtient par collage de plusieurs lamelles en bois dont le fil est essentiellement parallèle.
Il semble difficile d'évaluer la durabilité d'un bois lamellé-collé car cette notion est liée à l’essence même du bois. On distingue :
- la durabilité naturelle
Dans les normes et la littérature technique, la notion de « durabilité du bois » est, à ce jour, uniquement associée à son intégrité biologique et à la conservation de ses propriétés physiques. Elle ne considère pas la capacité du bois à résister aux fentes, aux déformations, au grisonnement, ne prend pas en compte son évolution chimique, la tenue des finitions, etc. La durabilité naturelle est une notion normalisée. Elle est définie comme la résistance naturelle d’une essence de bois à chacun des agents dégradants : champignons de pourriture, insectes à larves xylophages, termites… Cette résistance est variable en fonction de l’essence et de la nature des agents.
- la durabilité conférée
Alors que la durabilité naturelle est intrinsèque à chaque essence de bois, la « durabilité conférée » est apportée par un procédé dit « de préservation » ou par une technique alternative. La mise en œuvre de ce procédé (processus + produit) peut avoir pour but, soit de conférer de la durabilité à une essence non durable, soit de renforcer la durabilité naturelle d’une essence. Actuellement, les seuls procédés pour conférer de la durabilité pris en compte dans les normes sont les procédés par imprégnation de produits de préservation : trempage, badigeonnage, autoclave double-vide et vide-pression. Concernant les techniques alternatives émergentes, il est préférable d’avoir recourt à des procédés sous avis technique ou ayant subis des tests normalisés d’évaluation de leur efficacité.
Vous pouvez vous référer à la norme AFNOR NF EN 350 octobre 2016 intitulée :
Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois - Méthodes d'essai et de classification de la durabilité vis-à-vis des agents biologiques du bois et des matériaux dérivés du bois - Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois - Méthodes d'essai et de classification de la durabilité à l'eau du bois et des matériaux à base de bois
Pour exemple voici quelques éléments de comparaison entre une charpente bois traditionnelle et une charpente bois lamellé-collé :
Avantages :
technique maîtrisée et bien connue, gage de pérennité, esthétique si elle est destinée à être apparente.
Inconvénients :
assemblages bois sur bois plus performants en compression qu’en traction, reconduction empirique d’équarrissages pré-dimensionnés par des habitudes locales de sciage.
Portée :
les inconvénients précités conduisent à un surdimensionnement créant des ouvrages lourds ainsi que des murs porteurs conséquents, dès lors cette charpente n’est utilisée que pour des portées n’excédant pas 10 mètres.
Avantages :
adaptée aux grandes portées, elle permet de dégager des surfaces au sol sans porteurs verticaux intermédiaires (poutres, refends), ce qui est intéressant pour la construction de vastes halls (gymnase, hangars…)
Inconvénients :
nécessite une étude particulière, surtout pour les charpentes extérieures (exposées aux intempéries). Pour de très grandes portées, les poutres peuvent atteindre 2m de large.
Portée :
théoriquement illimitée, des portées supérieures à 100m peuvent être atteintes.
(Extrait du Memento technique du bâtiment, par le CNRS)
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter en ligne les fiches techniques du CTBA (Centre technique du bois et de l’ameublement) :
- Bois massifs structuraux
- Bois lamellés collés
Vous pouvez également consulter ces ouvrages :
- Bois et matériaux associés, par Claude Hazard
- Construire en CLT : caractéristiques, comportements et mise en œuvre du bois massif lamellé-collé, par Renaud Blondeau-Patissier.
- Charpentes en bois lamellé-collé, par le Syndicat National des Constructeurs de Charpentes en Bois Lamellé-Collé.
- Préservation du bois dans les bâtiments, par Laetitia Pascal.
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