Question d'origine :
Bonjour,
Savez-vous quelle est la symbolique autour du trépied d'Apollon ?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 18/03/2017 à 11h48
Bonjour,
Inspiré du symbolisme général du nombre trois, le trépied personnifie le ciel, l’espace spirituel. C’est sans doute pour cette raison que la Pythie rendait ses oracles assise sur un trépied. Le siège sacré contribuait symboliquement à l’inspiration divine et aux messages venus d’en haut. (cf. Dictionnaire des symboles, mythes et croyances de Corinne Morel).
Le Dictionnaire des croyances et symboles de l'Antiquité, de Jean-Claude Belfiore, apporte plus de précisions quant aux trépieds, leurs origines et fonctions symboliques. L’auteur traite ainsi du trépied prophétique, du trépied d’Apollon, du trépied cadeau, du trépied d’or ou trépied de la sagesse, du trépied de rêve et du trépied des Argonautes.
Voici ce qu'il dit dans le domaine qui vous intéresse :
Le trépied prophétique
Le trépied est lié à la divination, en particulier à l’oracle de Delphes, mais aussi à celui de Cumes, donc à la Pythie et à Apollon.
On construisit pour la, Pythie une machine sur laquelle elle montait sans danger pour recevoir les inspirations et rendre les oracles à ceux qui l’interrogeaient. Cette machine reposait sur trois pieds ; de là son nom de trépied. Et les trépieds d’airain furent par la suite construits presque entièrement sur ce modèle. Telle est, d’après Diodore, l’origine de la construction du trépied.
Originellement, le trépied delphique était celui de Thémis, et, suivant les versions, la passation des pouvoirs se fit avec violence ou pacifiquement.
A qui réclame la présence du dieu, avant la Pythie, c’est le trépied qui se met à mugir. Que le trépied soit prophète, cette idée traversa les siècles : au IVe s. apr. J.-C., il y avait, au nombre des secrétaires impériaux de l’empereur Valens, un certain Théodore, jeune, plein de fougue et gonflé d’ambition. Quelques charlatans mal intentionnés à l’égard de Valens, parmi lesquels Patrice et Hilaire, l’abordent et lui assurent détenir l’avenir grâce à un procédé divinatoire. Veut-il savoir qui régnera après Valens ? Ils dressent donc un trépied ; bientôt apparaît un théta, puis un epsilon, puis un omicron, puis un delta ; ces lettres sur le trépied forment presque le nom de Théodore. C’est lui qui montera sur le trône après Valens. Cette conviction alliée à son ambition hors normes mène Théodore à comploter pour une disparition prématurée de l’empereur ; mais celui-ci déjoue les plans et châtie son successeur virtuel.
[…]
Le trépied symbolise le culte des dieux antiques : c’est ce qui explique qu’il a été la cible du mépris des auteurs « jésuolâtres », principalement Clément d’Alexandrie. On peut considérer le trépied comme un moyen de prophétiser : lorsque Enée aborde Hélénos, interprète des dieux, il énumère les procédés divinatoires qu’il connaît, celui par le trépied sacré étant associé à la Pythie et à Apollon (les autres étant les lauriers, les astres, la langue et le vol des oiseaux). Le cas échéant, le trépied servait pour les sacrifices, au-dessus duquel on égorgeait les brebis.
Le trépied d’Apollon .
« Le trépied apparaît comme l’insigne des dieux. Le dieu n’est jamais loin du trépied, et ce dieu est Apollon la plupart du temps. Au pied de l’Acropole d’Athènes, il est une grotte surmontée d’un trépied et, à l’intérieur, la représentation d’Apollon et Artémis tuant les enfants de Niobé.
Lorsque la peste s’est installée sur sa région, l’Argien Coroébos se met en route pour Delphes afin d’apaiser Apollon. La Pythie, assise sur un trépied, lui interdit de revenir à Argos ; elle lui commande de prendre un des trépieds du sanctuaire, de s’en aller et, à l’endroit où le trépied lui échappera, de construire un temple pour Apollon et de s’y fixer lui-même. Descendant la montagne de Géranie, Coroébos fait tomber l’objet sacré. Il établit à cet endroit le bourg de Tripodiscoi, « Petits-Trépieds ».
Après avoir tué Iphitos, et Nélée, roi de Pylos, ayant refusé de le purifier, Héraclès se rend à delphes et interroge l’oracle. La pythonisse, non contente de lui refuser son service, l’insulte, ce qui provoque la colère du héros. Il s’empare du trépied sacré et menace d’aller fonder ailleurs son propre sanctuaire. Alerté, Apollon se dresse devant Héraclès. Ils ne tardent pas à en venir aux mains, à tel point que Zeus, les écarte l’un de l’autre par sa foudre. Plus tard, sur l’ordre de Zeus, Héraclès rend le trépied.
Vous trouverez encore des informations sur le sujet en allant sur les sites suivants europia.free.fr, mythologica.fr, intermedes.com, books.google.fr, etc.
... ou en consultant les articles Delphes et Oracle de l’Encyclopedia universalis.
Inspiré du symbolisme général du nombre trois, le trépied personnifie le ciel, l’espace spirituel. C’est sans doute pour cette raison que la Pythie rendait ses oracles assise sur un trépied. Le siège sacré contribuait symboliquement à l’inspiration divine et aux messages venus d’en haut. (cf. Dictionnaire des symboles, mythes et croyances de Corinne Morel).
Le Dictionnaire des croyances et symboles de l'Antiquité, de Jean-Claude Belfiore, apporte plus de précisions quant aux trépieds, leurs origines et fonctions symboliques. L’auteur traite ainsi du trépied prophétique, du trépied d’Apollon, du trépied cadeau, du trépied d’or ou trépied de la sagesse, du trépied de rêve et du trépied des Argonautes.
Voici ce qu'il dit dans le domaine qui vous intéresse :
Le trépied est lié à la divination, en particulier à l’oracle de Delphes, mais aussi à celui de Cumes, donc à la Pythie et à Apollon.
On construisit pour la, Pythie une machine sur laquelle elle montait sans danger pour recevoir les inspirations et rendre les oracles à ceux qui l’interrogeaient. Cette machine reposait sur trois pieds ; de là son nom de trépied. Et les trépieds d’airain furent par la suite construits presque entièrement sur ce modèle. Telle est, d’après Diodore, l’origine de la construction du trépied.
Originellement, le trépied delphique était celui de Thémis, et, suivant les versions, la passation des pouvoirs se fit avec violence ou pacifiquement.
A qui réclame la présence du dieu, avant la Pythie, c’est le trépied qui se met à mugir. Que le trépied soit prophète, cette idée traversa les siècles : au IVe s. apr. J.-C., il y avait, au nombre des secrétaires impériaux de l’empereur Valens, un certain Théodore, jeune, plein de fougue et gonflé d’ambition. Quelques charlatans mal intentionnés à l’égard de Valens, parmi lesquels Patrice et Hilaire, l’abordent et lui assurent détenir l’avenir grâce à un procédé divinatoire. Veut-il savoir qui régnera après Valens ? Ils dressent donc un trépied ; bientôt apparaît un théta, puis un epsilon, puis un omicron, puis un delta ; ces lettres sur le trépied forment presque le nom de Théodore. C’est lui qui montera sur le trône après Valens. Cette conviction alliée à son ambition hors normes mène Théodore à comploter pour une disparition prématurée de l’empereur ; mais celui-ci déjoue les plans et châtie son successeur virtuel.
[…]
Le trépied symbolise le culte des dieux antiques : c’est ce qui explique qu’il a été la cible du mépris des auteurs « jésuolâtres », principalement Clément d’Alexandrie. On peut considérer le trépied comme un moyen de prophétiser : lorsque Enée aborde Hélénos, interprète des dieux, il énumère les procédés divinatoires qu’il connaît, celui par le trépied sacré étant associé à la Pythie et à Apollon (les autres étant les lauriers, les astres, la langue et le vol des oiseaux). Le cas échéant, le trépied servait pour les sacrifices, au-dessus duquel on égorgeait les brebis.
« Le trépied apparaît comme l’insigne des dieux. Le dieu n’est jamais loin du trépied, et ce dieu est Apollon la plupart du temps. Au pied de l’Acropole d’Athènes, il est une grotte surmontée d’un trépied et, à l’intérieur, la représentation d’Apollon et Artémis tuant les enfants de Niobé.
Lorsque la peste s’est installée sur sa région, l’Argien Coroébos se met en route pour Delphes afin d’apaiser Apollon. La Pythie, assise sur un trépied, lui interdit de revenir à Argos ; elle lui commande de prendre un des trépieds du sanctuaire, de s’en aller et, à l’endroit où le trépied lui échappera, de construire un temple pour Apollon et de s’y fixer lui-même. Descendant la montagne de Géranie, Coroébos fait tomber l’objet sacré. Il établit à cet endroit le bourg de Tripodiscoi, « Petits-Trépieds ».
Après avoir tué Iphitos, et Nélée, roi de Pylos, ayant refusé de le purifier, Héraclès se rend à delphes et interroge l’oracle. La pythonisse, non contente de lui refuser son service, l’insulte, ce qui provoque la colère du héros. Il s’empare du trépied sacré et menace d’aller fonder ailleurs son propre sanctuaire. Alerté, Apollon se dresse devant Héraclès. Ils ne tardent pas à en venir aux mains, à tel point que Zeus, les écarte l’un de l’autre par sa foudre. Plus tard, sur l’ordre de Zeus, Héraclès rend le trépied.
Vous trouverez encore des informations sur le sujet en allant sur les sites suivants europia.free.fr, mythologica.fr, intermedes.com, books.google.fr, etc.
... ou en consultant les articles Delphes et Oracle de l’Encyclopedia universalis.
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