Question d'origine :
Jésus,nous est il enseigné dans la Bible, chasse les marchands du Temple qui vendaient,entre autres pigeons pour les sacrifices rituels..Ces ventes et ces sacrifices ont ils toujours lieu dans la pratique de la religion juive actuelle et ,dans la négative,quand ont ils disparu?.Merci de vous pencher sue cette interrogation d'un béotien .
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 11/03/2017 à 11h52
Bonjour,
En effet, la Bible contient ce passage souvent commenté de Jésus chassant les marchands du temple.
Les sacrifices ont de fait cessé après la deuxième destruction du temple en 70 et ont été remplacés par des prières symboliques. Les différents courants du judaïsme n’ont cependant pas la même conception du sacrifice, certains voudraient le restaurer, d’autres entérinent sa disparition.
« Avec la destruction du Temple de Jérusalem par les légions romaines, en 70 ap. J.-C., tout ce système sacrificiel va s'écrouler. La liturgie de la synagogue, sans remplacer celle du Temple, deviendra le lieu privilégié où le judaïsme s'efforcera de rendre présent, dans la mémoire et l'espérance, ce qui avait disparu.
Jean Massonnet rapporte à ce propos cette réflexion de Rabbi Yohanan ben Zakkaï, l'un des grands sages d'Israël, à un autre rabbi qui se lamentait, à la vue du Temple en ruine, sur la disparition des sacrifices : « Mon fils, ne sois pas affligé, nous avons une autre expiation qui a la même valeur que celle pratiquée dans le Temple. Laquelle ? C'est l'action faite par l'amour comme il est dit : C'est l'amour qui me plaît et non les sacrifices » (Os 6, 6). Ainsi, étude de la Torah, accomplissement des commandements, prière et actes d'amour tiennent lieu de sacrifices en attendant que ceux-ci soient rétablis dans le temple reconstruit de la main de Dieu »
Extrait de : La longue histoire de l’offrande dans la Bible, Martine De Santo, La Croix en ligne, 05/01/2007
« Selon les sources traditionnelles, les sacrifices ne pouvaient être offerts que lorsqu’il existait un lieu central de culte. Durant la période du Sanctuaire du désert, il était interdit d’offrir des sacrifices ailleurs. Après l’entrée du peuple d’Israël en Canaan, le sanctuaire permanent fut installé à Silo. Pendant les brèves périodes où un tel lieu faisait défaut, les sacrifices étaient présentés sur des bamots ou « hauts lieux ». Mais avec l’achèvement du temple de Salomon, le recours à des « hauts lieux » fut définitivement interdit. » […] « Bien que la prière soit devenue partie intégrante du rituel déjà à l’époque du temple, elle a remplacé, après la destruction de ce dernier, les divers sacrifices, conformément à l’interprétation d’Osée 14,3 : « Nous voulons remplacer les taureaux par cette promesse de nos lèvres. » A cet effet, les préliminaires à l’office du matin comprennent une énumération des sacrifices quotidiens qui étaient offerts dans le temple. » […] « Le judaïsme orthodoxe considère le remplacement des sacrifices par la prière comme temporaire et la prière de la Amidah contient des références à leur restauration finale dans le temple reconstruit. Quant au judaïsme réformé pour lequel le sacrifice n’est plus adéquat, il a supprimé de ses prières toute référence au sacrifice. Les livres de prières du judaïsme conservateur et les éditions récentes des prières des grandes fêtes, de chabbat et des prières quotidiennes formulent au passé les références aux sacrifices animaux et omettent les expressions qui envisagent la restauration du temple et des sacrifices. Cette position est en accord avec le courant principal de théologie conservatrice qui juge les notions d’un Troisième temple et des sacrifices comme inadaptées au judaïsme moderne. »
Extrait de l'article Sacrifices et offrandes du Dictionnaire encyclopédique du judaïsme
Voir aussi :
Le judaïsme : histoire, fondements et pratiques de la religion juive, Quentin Ludwig, sur Google Livres, ou empruntable à la Bibliothèque, chapitre Les sacrifices
Article Colombe, sur le site Topbible
Article Korban, sur Wikipedia
Why Do We No Longer Bring Animal Sacrifices?, sur le site Being Jewish
Le judaïsme avant 70 : le Temple, le sacrifice et les prêtres, Christophe Batsch, Article publié en janvier 2012 dans Religions et Histoire n°42
Sacrifices et Talmud : spiritualisation du système sacrificiel biblique selon le Talmud, Jean Hirsch, en partie sur Google Livres ou empruntable à la Bibliothèque.
La fin du sacrifice : les mutations religieuses de l’Antiquité tardive, Guy G. Stroumsa
Bonnes lectures !
En effet, la Bible contient ce passage souvent commenté de Jésus chassant les marchands du temple.
Les sacrifices ont de fait cessé après la deuxième destruction du temple en 70 et ont été remplacés par des prières symboliques. Les différents courants du judaïsme n’ont cependant pas la même conception du sacrifice, certains voudraient le restaurer, d’autres entérinent sa disparition.
« Avec la destruction du Temple de Jérusalem par les légions romaines, en 70 ap. J.-C., tout ce système sacrificiel va s'écrouler. La liturgie de la synagogue, sans remplacer celle du Temple, deviendra le lieu privilégié où le judaïsme s'efforcera de rendre présent, dans la mémoire et l'espérance, ce qui avait disparu.
Jean Massonnet rapporte à ce propos cette réflexion de Rabbi Yohanan ben Zakkaï, l'un des grands sages d'Israël, à un autre rabbi qui se lamentait, à la vue du Temple en ruine, sur la disparition des sacrifices : « Mon fils, ne sois pas affligé, nous avons une autre expiation qui a la même valeur que celle pratiquée dans le Temple. Laquelle ? C'est l'action faite par l'amour comme il est dit : C'est l'amour qui me plaît et non les sacrifices » (Os 6, 6). Ainsi, étude de la Torah, accomplissement des commandements, prière et actes d'amour tiennent lieu de sacrifices en attendant que ceux-ci soient rétablis dans le temple reconstruit de la main de Dieu »
Extrait de : La longue histoire de l’offrande dans la Bible, Martine De Santo, La Croix en ligne, 05/01/2007
« Selon les sources traditionnelles, les sacrifices ne pouvaient être offerts que lorsqu’il existait un lieu central de culte. Durant la période du Sanctuaire du désert, il était interdit d’offrir des sacrifices ailleurs. Après l’entrée du peuple d’Israël en Canaan, le sanctuaire permanent fut installé à Silo. Pendant les brèves périodes où un tel lieu faisait défaut, les sacrifices étaient présentés sur des bamots ou « hauts lieux ». Mais avec l’achèvement du temple de Salomon, le recours à des « hauts lieux » fut définitivement interdit. » […] « Bien que la prière soit devenue partie intégrante du rituel déjà à l’époque du temple, elle a remplacé, après la destruction de ce dernier, les divers sacrifices, conformément à l’interprétation d’Osée 14,3 : « Nous voulons remplacer les taureaux par cette promesse de nos lèvres. » A cet effet, les préliminaires à l’office du matin comprennent une énumération des sacrifices quotidiens qui étaient offerts dans le temple. » […] « Le judaïsme orthodoxe considère le remplacement des sacrifices par la prière comme temporaire et la prière de la Amidah contient des références à leur restauration finale dans le temple reconstruit. Quant au judaïsme réformé pour lequel le sacrifice n’est plus adéquat, il a supprimé de ses prières toute référence au sacrifice. Les livres de prières du judaïsme conservateur et les éditions récentes des prières des grandes fêtes, de chabbat et des prières quotidiennes formulent au passé les références aux sacrifices animaux et omettent les expressions qui envisagent la restauration du temple et des sacrifices. Cette position est en accord avec le courant principal de théologie conservatrice qui juge les notions d’un Troisième temple et des sacrifices comme inadaptées au judaïsme moderne. »
Extrait de l'article Sacrifices et offrandes du Dictionnaire encyclopédique du judaïsme
Voir aussi :
Le judaïsme : histoire, fondements et pratiques de la religion juive, Quentin Ludwig, sur Google Livres, ou empruntable à la Bibliothèque, chapitre Les sacrifices
Article Colombe, sur le site Topbible
Article Korban, sur Wikipedia
Why Do We No Longer Bring Animal Sacrifices?, sur le site Being Jewish
Le judaïsme avant 70 : le Temple, le sacrifice et les prêtres, Christophe Batsch, Article publié en janvier 2012 dans Religions et Histoire n°42
Sacrifices et Talmud : spiritualisation du système sacrificiel biblique selon le Talmud, Jean Hirsch, en partie sur Google Livres ou empruntable à la Bibliothèque.
La fin du sacrifice : les mutations religieuses de l’Antiquité tardive, Guy G. Stroumsa
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