Question d'origine :
bonjour..
connaissez vous des systèmes de classification /indexation /referencement..
(à la dewey ou cdu pour les livres..) permettant une bonne organisation (par exemple localisation , indexation , notices, fichiers, rangement..) incluant (outre les livres, archives et docs..) tous les objets... de l'outillage, l'atelier, aux matériaux... et les pièces détachées, composants électroniques, pièces mécaniques.. et les activités humaines.. et même (pourquoi pas..) les livres, revues, docs multimédia.. voire matériels et logiciels informatique..
bref une prétention à du simple et (quasi) universel en matière de rangement , catégorisation, classification , accès.. et.. indexation..
(en espérant avoir réussi à donner 'évocation' suffisante pour ce sujet..)
ah, aussi.. si vous avez idées de ressources en ligne ou papier sur ce sujet..
merci !
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/03/2017 à 16h44
Bonjour,
L'article de l'Encyclopaedia universalis nous indique comment se sont formées les premières classifications :
" Une classification est une représentation du monde ou d’une partie du monde. Elle est basée sur un principe dedivision et, le cas échéant, sur un principe de hiérarchie . Dans la préface des Mots et les Choses (1966), Michel Foucault évoque « une certaine encyclopédie chinoise » dans laquelle « les animaux se divisent en a) appartenant à l’Empereur, b) embaumés, c) apprivoisés, d) cochons de lait, e) sirènes, f) fabuleux », etc. Pour un esprit occidental moderne, la partition peut paraître saugrenue. L’exemple a cependant ceci de vertueux qu’il aide à comprendre qu’une classification repose sur des règles dont le sens et la légitimité sont historiquement et socialement déterminés. Dit autrement, ces règles sont le produit de jugements partagés à un moment donné ainsi que de luttes et de compromis évolutifs.
La première classification de l’industrie française, qui a été proposée en 1788 par M. de Tolosan (intendant général du commerce), partage les activités en trois registres en fonction de l’origine des matières premières utilisées : minérale, végétale ou animale. Dans une société alors dominée par l’agriculture, cette partition est directement débitrice des thèses économiques de l’école physiocratique. Pour François Quesnay, son chef de file, seules les ressources naturelles sont sources de richesse. Le travail de transformation de la matière étant jugé improductif, il ne fait pas sens en conséquence de s’y référer pour diviser les pratiques productives. Après la Seconde Guerre mondiale, le découpage de la population française en catégories socioprofessionnelles repose sur d’autres critères qui reflètent les évolutions d’une société qui a passé le cap de la révolution industrielle et au sein de laquelle le salariat est devenu une réalité massive. En 1954, la classification est structurée en deux niveaux. Les statisticiens distinguent neuf groupes, eux-mêmes subdivisés en une trentaine de catégories. Pour fabriquer des catégories à peu près homogènes, trois critères principaux sont alors retenus : le métier exercé, le statut (salarié ou non) et la qualification.
[...]
Dans How Institutions Think (1986), l’anthropologue britannique Mary Douglas montre combien les classifications participent plus généralement à l’institution des sociétés. Trois processus y contribuent directement.Établir une classification, c’est d’abord produire des jugements de similitude afin d’assembler des éléments singuliers par regroupements, d’après des critères qui varient selon les cultures. Les classifications s’appuient couramment pour cela sur des analogies biologiques. C’est le cas typiquement chez Platon qui pense la partition de la société idéale (artisans/guerriers/philosophes) en référence au triptyque ventre/cœur/tête. Établir une classification, c’est ensuite contribuer à son propre classement. En sélectionnant parmi les analogies naturelles celles qui font foi, on choisit en même temps ses alliés et ses ennemis, ainsi que le schéma des relations sociales futures. Construire l’interprétation de la nature, c’est donc construire celle de la société, et inversement. Établir une classification, c’est enfin travailler à la mobilisation morale des membres de la société. Lorsque l’on forge des catégories, affirme Mary Douglas, on construit une machine qui pense et prend des décisions, qui attribue des identités, suscite des engagements… et qui, in fine, transforme les individus en sujets sociaux à part entière. "
Pour aller plus loin :
- Classification et catégorisation de documents
- Penser/classer / Georges Perec
Vous trouverez quelques pistes de classement dans ces documents qui vous permettront de mieux organiser votre établi et autres lieux de rangements :
- Choisir et ranger les outils et les accessoires
- Tout ranger dans l'atelier
- Quelques ouvrages sur le rangement
- Entrepôts et magasins : tout ce qu'il faut savoir pour concevoir une unité de stokage / Michel Roux
- Comment classer vos documents et vos dossiers
Une internaute du Guichet du Savoir vous conseille d'utiliser des logiciels de gestion de stock et de vous familiariser avec la méthode 5S :
- Guide pratique des 5S pour les managers et les encadrants
- Guide pratique des 5S et du management visuel
Nous remercions Françoise pour sa contribution.
Bonne journée.
L'article de l'Encyclopaedia universalis nous indique comment se sont formées les premières classifications :
" Une classification est une représentation du monde ou d’une partie du monde. Elle est basée sur un principe de
La première classification de l’industrie française, qui a été proposée en 1788 par M. de Tolosan (intendant général du commerce), partage les activités en trois registres en fonction de l’origine des matières premières utilisées : minérale, végétale ou animale. Dans une société alors dominée par l’agriculture, cette partition est directement débitrice des thèses économiques de l’école physiocratique. Pour François Quesnay, son chef de file, seules les ressources naturelles sont sources de richesse. Le travail de transformation de la matière étant jugé improductif, il ne fait pas sens en conséquence de s’y référer pour diviser les pratiques productives. Après la Seconde Guerre mondiale, le découpage de la population française en catégories socioprofessionnelles repose sur d’autres critères qui reflètent les évolutions d’une société qui a passé le cap de la révolution industrielle et au sein de laquelle le salariat est devenu une réalité massive. En 1954, la classification est structurée en deux niveaux. Les statisticiens distinguent neuf groupes, eux-mêmes subdivisés en une trentaine de catégories. Pour fabriquer des catégories à peu près homogènes, trois critères principaux sont alors retenus : le métier exercé, le statut (salarié ou non) et la qualification.
[...]
Dans How Institutions Think (1986), l’anthropologue britannique Mary Douglas montre combien les classifications participent plus généralement à l’institution des sociétés. Trois processus y contribuent directement.
Pour aller plus loin :
- Classification et catégorisation de documents
- Penser/classer / Georges Perec
Vous trouverez quelques pistes de classement dans ces documents qui vous permettront de mieux organiser votre établi et autres lieux de rangements :
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Nous remercions Françoise pour sa contribution.
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