Question d'origine :
S.V.P.
Existe t il, de nos jours, une ou plusieurs chaines de télévision et surtout de radio, qui dispenserait un enseignement de type scolaire ou universitaire, sous forme de cours suivis ou de conférences thématiques , comme cela existait par la radio scolaire autrefois ? Le CNTE devenu CNED ne dispense t il des cours que par correspondance ? merci.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 09/03/2017 à 12h14
Bonjour
La Télévision et Radio scolaire ont connues leurs heures de gloire pendant les années 60 et 70 :
« La radio scolaire a irrigué le quotidien de milliers de jeunes Français durant près de six décennies. Ses émissions étaient diffusées sur les chaînes du service public et un nombre certes restreint d’enseignants l’utilisaient comme support pédagogique. On cherchera pourtant en vain, dans les histoires de la radiodiffusion publiées jusqu’à ce jour, une évocation, même succincte, de cette étonnante entreprise. Soit dit en passant, le sort fait à la télévision scolaire est étrangement similaire, ce qui en dit long sur les présupposés ayant conduit à cette exclusion. Longtemps jugée sans intérêt par les historiens des médias, cette vaste production éducative sort peu à peu du purgatoire où l’avaient reléguée la méconnaissance des uns et les a priori des autres. […]
En juillet-août 1935, Louis Hippeau, jusqu’alors directeur des émissions dramatiques de Paris PTT, organisa pour le poste de la tour Eiffel des « cours de vacances par TSF », spécialement destinés aux candidats à la session d’octobre du baccalauréat. Rééditée avec succès au cours de l’été 1936, cette expérimentation s’avéra fondatrice et, en janvier 1937, le ministre de l’Éducation nationale Jean Zay décida de l’étendre à la totalité de l’année et aux différentes classes d’âge. Ce fut le véritable acte de naissance de la « radio scolaire » : les émissions étaient pour moitié diffusées par la station de la tour Eiffel, et pour l’autre moitié par Radio-Paris. D’abord cantonnés à la région parisienne, les programmes furent bientôt relayés par les émetteurs de Strasbourg, Rennes, Limoges, Toulouse, Marseille et Grenoble. Peu à peu, la radio scolaire accéda à une audience quasi-nationale. Confiées aux bons soins du Service d’enseignement par correspondance durant la drôle de guerre, les émissions se poursuivirent pendant la première partie de l’Occupation, avec pour titre « L’heure scolaire ».
La Radiodiffusion Française (RDF) reprit timidement l’initiative après la Libération. Parallèlement, elle se dota, à la fin 1947, d’un service expérimental de « télévision éducative », d’abord placé sous l’autorité d’Adrien Delatour et de son assistante Jeanne Haslé. À la rentrée 1951-1952, le Centre national de la documentation pédagogique (par la suite rebaptisé Institut pédagogique national, puis Office français des techniques modernes d’éducation, avant de retrouver son intitulé originel) devint l’opérateur attitré de la Radio-Télévision scolaire (RTS), via le Centre national d’enseignement par correspondance, radio et télévision (ancêtre lointain du CNED). Roland Berville et Sauveur Minéo se succédèrent à la tête du département radio, dont le prestige déclinait au fur et à mesure de l’expansion pleine de promesses de la Télévision scolaire. L’activité de la radio scolaire atteignit malgré tout son apogée entre 1964 et 1976, avec pas moins de 15 à 21 heures d’émissions hebdomadaires, diffusées tantôt sur France Culture (en modulation d’amplitude et/ou de fréquence), tantôt sur France Inter (en modulation de fréquence).
Cette instabilité de la diffusion fut pour beaucoup dans la désaffection qui toucha progressivement ce média. En 1981, à l’arrivée d’une nouvelle direction, le service fut progressivement démantelé, les productions autonomes cessèrent en 1983. Seules quelques émissions, coproduites avec France Musique et RFI, et enregistrées à la Maison de la Radio, furent maintenues jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix. »
Source : A la recherche de la radio scolaire : une patrimonialisation en cours / Thierry Lefebvre (in Sociétés & Représentations)
« L’histoire de la TV scolaire reflète à la fois l’évolution des technologies, des idéologies et des modes. En 1953, la Radio Télévision française (RTF) crée un service de télévision éducative rattaché à l’Education nationale. Son premier directeur, Henri Dieuzeide, collabore avec le centre audiovisuel de l’école normale de Saint-Cloud ; celui-ci avait depuis quelques années un rôle de conseil et de formation. Une de ses sections était spécialisée dans l’étude, le perfectionnement et la production de moyens audiovisuels d’enseignement. Elle deviendra le Centre national de documentation pédagogique (CNDP) et se chargera de la réalisation des émissions, le RTF se bornant à leur diffusion sur l’antenne.
Voici les arguments qui, durant des années et encore aujourd’hui, sont développés pour justifier une production scolaire :
- Le télévision est « une fenêtre ouverte sur le monde » ;
- Elle est un moyen supplémentaire pour parvenir à l’égalité des chances ;
- Elle offre une source d’excellence, un cours modèle intégrant toutes les ressources de l’expression audiovisuelle et des interventions de spécialistes éminents.
En 1963, la Radio-Télévision scolaire (RTS) doit pallier une très grave pénurie de professeurs qualifiés. Elle commence à diffuser à la radio des séries de latin, d’anglais, d’allemand, de français ; à la télévision, des séries de mathématiques, de technologie. Le style est simple et peu onéreux : un enseignant devant un tableau noir. L’objectif est ambitieux : couvrir en quatre ans, avec des émissions dites intégrées, les matières principales de la sixième à la troisième. La RTS diffusera parfois plus de vingt heures de programmes par semaine. »
Source : De la télévision à la culture multimédia / René Duboux (in Communication et langages)
Il n’existe plus de chaines de télévision ou de radio sur le même principe.
Toutefois, France TV propose, en ligne, une chaine France TV Education avec des programmes destinés aux enfants qui vont à l’école, au collège et au lycée ; et couvrant différentes matières.
Canal U TV est « le site de référence pour les ressources audiovisuelles de l’enseignement supérieur et de la recherche. » Il contient plusieurs types de sources destinées aux universitaires et collecte des émissions depuis différentes web TV universitaires.
En effet, les Universités françaises offrent un accès à des web TV à leurs étudiants (et aux internautes également) :
- La Web TV de l’Université de Nantes propose différentes émissions (Une question, un chercheur, Portraits de doctorants) et des captations de conférences.
- Canal SUP (Limoges)
- UPtv (Poitiers)
Nous pouvons également citer Universcience TV, la web TV de la Cité des sciences et de l’industrie et du Palais de la découverte.
Le CNED met également à disposition une Académie en ligne, avec des cours en accès gratuit – en vidéos pour certains.
Enfin, pour un peu de nostalgie, vous trouverez sur Gallica :
• Les émissions de radiovision
• Et les bulletins de la radio-télévision scolaire
Bonne journée
La Télévision et Radio scolaire ont connues leurs heures de gloire pendant les années 60 et 70 :
« La radio scolaire a irrigué le quotidien de milliers de jeunes Français durant près de six décennies. Ses émissions étaient diffusées sur les chaînes du service public et un nombre certes restreint d’enseignants l’utilisaient comme support pédagogique. On cherchera pourtant en vain, dans les histoires de la radiodiffusion publiées jusqu’à ce jour, une évocation, même succincte, de cette étonnante entreprise. Soit dit en passant, le sort fait à la télévision scolaire est étrangement similaire, ce qui en dit long sur les présupposés ayant conduit à cette exclusion. Longtemps jugée sans intérêt par les historiens des médias, cette vaste production éducative sort peu à peu du purgatoire où l’avaient reléguée la méconnaissance des uns et les a priori des autres. […]
En juillet-août 1935, Louis Hippeau, jusqu’alors directeur des émissions dramatiques de Paris PTT, organisa pour le poste de la tour Eiffel des « cours de vacances par TSF », spécialement destinés aux candidats à la session d’octobre du baccalauréat. Rééditée avec succès au cours de l’été 1936, cette expérimentation s’avéra fondatrice et, en janvier 1937, le ministre de l’Éducation nationale Jean Zay décida de l’étendre à la totalité de l’année et aux différentes classes d’âge. Ce fut le véritable acte de naissance de la « radio scolaire » : les émissions étaient pour moitié diffusées par la station de la tour Eiffel, et pour l’autre moitié par Radio-Paris. D’abord cantonnés à la région parisienne, les programmes furent bientôt relayés par les émetteurs de Strasbourg, Rennes, Limoges, Toulouse, Marseille et Grenoble. Peu à peu, la radio scolaire accéda à une audience quasi-nationale. Confiées aux bons soins du Service d’enseignement par correspondance durant la drôle de guerre, les émissions se poursuivirent pendant la première partie de l’Occupation, avec pour titre « L’heure scolaire ».
La Radiodiffusion Française (RDF) reprit timidement l’initiative après la Libération. Parallèlement, elle se dota, à la fin 1947, d’un service expérimental de « télévision éducative », d’abord placé sous l’autorité d’Adrien Delatour et de son assistante Jeanne Haslé. À la rentrée 1951-1952, le Centre national de la documentation pédagogique (par la suite rebaptisé Institut pédagogique national, puis Office français des techniques modernes d’éducation, avant de retrouver son intitulé originel) devint l’opérateur attitré de la Radio-Télévision scolaire (RTS), via le Centre national d’enseignement par correspondance, radio et télévision (ancêtre lointain du CNED). Roland Berville et Sauveur Minéo se succédèrent à la tête du département radio, dont le prestige déclinait au fur et à mesure de l’expansion pleine de promesses de la Télévision scolaire. L’activité de la radio scolaire atteignit malgré tout son apogée entre 1964 et 1976, avec pas moins de 15 à 21 heures d’émissions hebdomadaires, diffusées tantôt sur France Culture (en modulation d’amplitude et/ou de fréquence), tantôt sur France Inter (en modulation de fréquence).
Cette instabilité de la diffusion fut pour beaucoup dans la désaffection qui toucha progressivement ce média. En 1981, à l’arrivée d’une nouvelle direction, le service fut progressivement démantelé, les productions autonomes cessèrent en 1983. Seules quelques émissions, coproduites avec France Musique et RFI, et enregistrées à la Maison de la Radio, furent maintenues jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix. »
Source : A la recherche de la radio scolaire : une patrimonialisation en cours / Thierry Lefebvre (in Sociétés & Représentations)
« L’histoire de la TV scolaire reflète à la fois l’évolution des technologies, des idéologies et des modes. En 1953, la Radio Télévision française (RTF) crée un service de télévision éducative rattaché à l’Education nationale. Son premier directeur, Henri Dieuzeide, collabore avec le centre audiovisuel de l’école normale de Saint-Cloud ; celui-ci avait depuis quelques années un rôle de conseil et de formation. Une de ses sections était spécialisée dans l’étude, le perfectionnement et la production de moyens audiovisuels d’enseignement. Elle deviendra le Centre national de documentation pédagogique (CNDP) et se chargera de la réalisation des émissions, le RTF se bornant à leur diffusion sur l’antenne.
Voici les arguments qui, durant des années et encore aujourd’hui, sont développés pour justifier une production scolaire :
- Le télévision est « une fenêtre ouverte sur le monde » ;
- Elle est un moyen supplémentaire pour parvenir à l’égalité des chances ;
- Elle offre une source d’excellence, un cours modèle intégrant toutes les ressources de l’expression audiovisuelle et des interventions de spécialistes éminents.
En 1963, la Radio-Télévision scolaire (RTS) doit pallier une très grave pénurie de professeurs qualifiés. Elle commence à diffuser à la radio des séries de latin, d’anglais, d’allemand, de français ; à la télévision, des séries de mathématiques, de technologie. Le style est simple et peu onéreux : un enseignant devant un tableau noir. L’objectif est ambitieux : couvrir en quatre ans, avec des émissions dites intégrées, les matières principales de la sixième à la troisième. La RTS diffusera parfois plus de vingt heures de programmes par semaine. »
Source : De la télévision à la culture multimédia / René Duboux (in Communication et langages)
Il n’existe plus de chaines de télévision ou de radio sur le même principe.
Toutefois, France TV propose, en ligne, une chaine France TV Education avec des programmes destinés aux enfants qui vont à l’école, au collège et au lycée ; et couvrant différentes matières.
Canal U TV est « le site de référence pour les ressources audiovisuelles de l’enseignement supérieur et de la recherche. » Il contient plusieurs types de sources destinées aux universitaires et collecte des émissions depuis différentes web TV universitaires.
En effet, les Universités françaises offrent un accès à des web TV à leurs étudiants (et aux internautes également) :
- La Web TV de l’Université de Nantes propose différentes émissions (Une question, un chercheur, Portraits de doctorants) et des captations de conférences.
- Canal SUP (Limoges)
- UPtv (Poitiers)
Nous pouvons également citer Universcience TV, la web TV de la Cité des sciences et de l’industrie et du Palais de la découverte.
Le CNED met également à disposition une Académie en ligne, avec des cours en accès gratuit – en vidéos pour certains.
Enfin, pour un peu de nostalgie, vous trouverez sur Gallica :
• Les émissions de radiovision
• Et les bulletins de la radio-télévision scolaire
Bonne journée
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