problème suite à opération prothèse totale de hanche
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/03/2017 à 15h22
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Question d'origine :
Bonjour, auprès de qui puis m'adresser concernant une opération de la hanche (prothèse totale) qui me laisse boiteuse.. La jambe opérée étant plus longue à présent de 15mm.. Douleurs dans l'aine port de semelles couteux etc...
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/03/2017 à 10h29
Bonjour,
D’après les informations que nous trouvons, une inégalité de longueur « modérée » entre les membres inférieurs est courante après ce type d’opération. En cas de douleurs, il nous paraît indispensable de consulter un chirurgien afin de rechercher les causes réelles de ces douleurs :
«L'inégalite de longueur apres l'opération
• un raccourcissement étant source de détente musculaire lui-meme facteur favorisant majeur de luxation,pour diminuer le risque de luxation Les chirurgiens éviteront toujours de raccourcir, ce qui, peut être, explique la plus grande fréquence des rallongement par rapport aux raccourcissements.
Donc , presque toujours l' « erreur » réside dans le fait que le membre opéré sera plus long que le membre non opéré.
L'inverse est possible mais beaucoup plus rare.
• la création d'une inégalité de longueur par rallongement , sans dépasser certaines limites extrêmes(3 cms) ne provoque ni douleur ni boiterie et même améliore la couverture de la tête fémorale sur le cote non opéré ce qui est un facteur favorable pour la hanche non opérée en cas de coxarthrose débutante de ce côté.
•En présence d'une inégalité de longueur modérée(inférieure à 3 cms) ,l'existence d'une douleur sur une PTH posée récemment doit faire rechercher une autre cause que l'inégalité de longueur.
• Les erreurs de longueur de très grande amplitude(supérieures à 3 cms) sont très rares.
A moins de 3 cms la tolérance avec ou sans l'aide d'une talonnette compensatrice est habituellement excellente.
• devant un patient se plaignant d'une inégalité de longueur, appuyée sur une mesure faite par un radiologue, que ce patient ait été opéré par lui-même ou par un collègue, le chirurgien confronté au problème doit d'abord vérifier la mesure radiologique car celle-ci est difficile , avec des techniques pas toujours parfaitement maitrisées par les cabinets radiologiques et finalement le mieux est de la refaire soit-même.
Fréquemment , du fait de la difficulté à restituer une anatomie identique a celle de la hanche préopératoire(en particulier en matière de latéralisation du fémur ou d'inclinaison du col), ou du fait de la présence de déformation rachidienne importante les patients ont une impression d'inégalite de longueur qui ne correspond pas à la réalité.
De plus il faut absolument expliquer au patient qu'une inégalité de longueur de faible amplitude est sans conséquence et qu'au bout du compte le résultat ne sera pas affecté par elle.
Et si un tel patient se plaint de douleurs il conviendra de lui expliquer que celles-ci sont sans rapport avec l'inégalité de longueur et de rechercher une autre cause à ces douleurs. »
Source : Docteur Pierre Boccara
« Inégalité de longueur des membres inférieurs : la réalisation de l'arthroplastie de hanche doit rétablir la symétrie de longueur des membres inférieurs. Il n'est pas toujours possible de satisfaire à cet impératif. Lorsque l'inégalité pré-opératoire est trop importante ( supérieure à 3cm) il peut être difficile techniquement de redonner aux deux membres une longueur similaire. Dans d'autres cas, les conditions per-opératoires peuvent inciter le chirurgien à utiliser une prothèse surdimensionnée en taille, ceci afin de minimiser le risque de luxation post-opératoire. Une prothèse de taille supérieure permet d'aboutir à une meilleure mise en tension des éléments capsulaires et musculaires donc à une plus grande stabilité de l'articulation opérée. Une inégalité inférieure à 15 ou 20 mm des membres inférieurs est généralement très bien tolérée fonctionnellement après correction par les procédés de compensation externe (semelles, talonnettes). »
Source : Centre de Chirurgie Orthopédique de Dijon
« Les inégalités de longueur des membres inférieurs après prothèses totales de hanches constituent une source de litiges fréquente. Ils sont publiés dans le bilan des déclarations des assureurs (SHAM, MACSF). Sur 104 plaintes liées à une prothèse totale de hanche, colligées en France par un assureur médical, 14 % sont dues à une inégalité. Elles sont le troisième motif de litige après les infections et les paralysies. Aux USA les inégalités de longueur des membres sont également, avec les infections et les complications neurologiques, les causes de procédures les plus fréquentes au décours des arthroplasties de hanche. La moitié, seulement, des patients informés en préopératoire du risque d’inégalité se souviendront de cette information. C’est l’allongement qui est le plus souvent en cause, car il est le plus fréquent, mais pour Edeen l’allongement comme le raccourcissement sont également mal tolérés. Les mesures per opératoires de longueur, de tout type, diminuent l’incidence de cette complication. »
Source : Inégalité de longueur des membres inférieurs après prothèse totales de hanches. Intérêt de la mesure de la résection osseuse, Par Y. Djermag*, F. Koskas
« L’arthroplastie de hanche est une intervention habituellement couronnée de succès mais qui expose le patient au risque de complications et le chirurgien à des poursuites médicolégales. Cette étude analyse les causes de procédures médicolégales après prothèse totale de hanche. Cent-quatre plaintes après prothèse de hanche ont été colligées par un assureur médical. La procédure était civile dans 50 cas, présentée en commission régionale de conciliation et d’indemnisation dans 36 cas, amiable dans 13 cas, pénale dans quatre cas et ordinale dans un cas. La hanche opérée avait fait l’objet d’au moins une intervention antérieure dans 22 cas (21 %). L’intervention en cause était une reprise de prothèse de hanche dans 15 cas (14 %). Les plaintes après prothèse totale de hanche surviennent le plus souvent dans les deux premières années après l’intervention (80 %). Les trois premières causes de poursuites médicolégales sont l’infection (31 cas, 25,6 %), les lésions nerveuses (21 cas, 17,4 %) et l’inégalité de longueur des membres inférieurs (17 cas, 14 %). Soixante-douze patients (69,3 %) ont été réopérés au moins une fois en raison de la complication, avec dans 56 cas (53,8 %) un changement de la prothèse. Dans 18 dossiers, la responsabilité d’un praticien a été retenue pour présomption de responsabilité d’une infection, pour retard diagnostique ou thérapeutique, pour un geste chirurgical inapproprié ou pour une prise en charge inadaptée de la complication. Certaines complications sont surreprésentées en termes de procédures médicolégales par rapport à leur fréquence de survenue. La fréquence d’un incident importe moins pour le patient que l’importance du handicap qui en résulte. Il faut adapter en conséquence la qualité des informations délivrées au patient et les pratiques chirurgicales afin de prévenir ces évènements indésirables à fort potentiel médicolégal. »
Source : Causes de procédures médicolégales après prothèse totale de hanche, S. Marmora, T. Farmanb
Si vous envisagez d’engager une procédure médico-légale, nous vous conseillons de vous adresser au service d’assistance juridique de votre complémentaire santé, ou bien à un juriste spécialisé. Sachez également que vous pouvez consulter un avocat gratuitement.
Bonne journée.
D’après les informations que nous trouvons, une inégalité de longueur « modérée » entre les membres inférieurs est courante après ce type d’opération. En cas de douleurs, il nous paraît indispensable de consulter un chirurgien afin de rechercher les causes réelles de ces douleurs :
«
• un raccourcissement étant source de détente musculaire lui-meme facteur favorisant majeur de luxation,pour diminuer le risque de luxation Les chirurgiens éviteront toujours de raccourcir, ce qui, peut être, explique la plus grande fréquence des rallongement par rapport aux raccourcissements.
Donc , presque toujours l' « erreur » réside dans le fait que le membre opéré sera plus long que le membre non opéré.
L'inverse est possible mais beaucoup plus rare.
• la création d'une inégalité de longueur par rallongement , sans dépasser certaines limites extrêmes(3 cms) ne provoque ni douleur ni boiterie et même améliore la couverture de la tête fémorale sur le cote non opéré ce qui est un facteur favorable pour la hanche non opérée en cas de coxarthrose débutante de ce côté.
•
• Les erreurs de longueur de très grande amplitude(supérieures à 3 cms) sont très rares.
A moins de 3 cms la tolérance avec ou sans l'aide d'une talonnette compensatrice est habituellement excellente.
• devant un patient se plaignant d'une inégalité de longueur, appuyée sur une mesure faite par un radiologue, que ce patient ait été opéré par lui-même ou par un collègue, le chirurgien confronté au problème doit d'abord vérifier la mesure radiologique car celle-ci est difficile , avec des techniques pas toujours parfaitement maitrisées par les cabinets radiologiques et finalement le mieux est de la refaire soit-même.
Fréquemment , du fait de la difficulté à restituer une anatomie identique a celle de la hanche préopératoire(en particulier en matière de latéralisation du fémur ou d'inclinaison du col), ou du fait de la présence de déformation rachidienne importante les patients ont une impression d'inégalite de longueur qui ne correspond pas à la réalité.
De plus il faut absolument expliquer au patient qu'une inégalité de longueur de faible amplitude est sans conséquence et qu'au bout du compte le résultat ne sera pas affecté par elle.
Et si un tel patient se plaint de douleurs il conviendra de lui expliquer que celles-ci sont sans rapport avec l'inégalité de longueur et de rechercher une autre cause à ces douleurs. »
Source : Docteur Pierre Boccara
« Inégalité de longueur des membres inférieurs : la réalisation de l'arthroplastie de hanche doit rétablir la symétrie de longueur des membres inférieurs. Il n'est pas toujours possible de satisfaire à cet impératif. Lorsque l'inégalité pré-opératoire est trop importante ( supérieure à 3cm) il peut être difficile techniquement de redonner aux deux membres une longueur similaire. Dans d'autres cas, les conditions per-opératoires peuvent inciter le chirurgien à utiliser une prothèse surdimensionnée en taille, ceci afin de minimiser le risque de luxation post-opératoire. Une prothèse de taille supérieure permet d'aboutir à une meilleure mise en tension des éléments capsulaires et musculaires donc à une plus grande stabilité de l'articulation opérée. Une inégalité inférieure à 15 ou 20 mm des membres inférieurs est généralement très bien tolérée fonctionnellement après correction par les procédés de compensation externe (semelles, talonnettes). »
Source : Centre de Chirurgie Orthopédique de Dijon
« Les inégalités de longueur des membres inférieurs après prothèses totales de hanches constituent une source de litiges fréquente. Ils sont publiés dans le bilan des déclarations des assureurs (SHAM, MACSF). Sur 104 plaintes liées à une prothèse totale de hanche, colligées en France par un assureur médical, 14 % sont dues à une inégalité. Elles sont le troisième motif de litige après les infections et les paralysies. Aux USA les inégalités de longueur des membres sont également, avec les infections et les complications neurologiques, les causes de procédures les plus fréquentes au décours des arthroplasties de hanche. La moitié, seulement, des patients informés en préopératoire du risque d’inégalité se souviendront de cette information. C’est l’allongement qui est le plus souvent en cause, car il est le plus fréquent, mais pour Edeen l’allongement comme le raccourcissement sont également mal tolérés. Les mesures per opératoires de longueur, de tout type, diminuent l’incidence de cette complication. »
Source : Inégalité de longueur des membres inférieurs après prothèse totales de hanches. Intérêt de la mesure de la résection osseuse, Par Y. Djermag*, F. Koskas
« L’arthroplastie de hanche est une intervention habituellement couronnée de succès mais qui expose le patient au risque de complications et le chirurgien à des poursuites médicolégales. Cette étude analyse les causes de procédures médicolégales après prothèse totale de hanche. Cent-quatre plaintes après prothèse de hanche ont été colligées par un assureur médical. La procédure était civile dans 50 cas, présentée en commission régionale de conciliation et d’indemnisation dans 36 cas, amiable dans 13 cas, pénale dans quatre cas et ordinale dans un cas. La hanche opérée avait fait l’objet d’au moins une intervention antérieure dans 22 cas (21 %). L’intervention en cause était une reprise de prothèse de hanche dans 15 cas (14 %). Les plaintes après prothèse totale de hanche surviennent le plus souvent dans les deux premières années après l’intervention (80 %). Les trois premières causes de poursuites médicolégales sont l’infection (31 cas, 25,6 %), les lésions nerveuses (21 cas, 17,4 %) et l’inégalité de longueur des membres inférieurs (17 cas, 14 %). Soixante-douze patients (69,3 %) ont été réopérés au moins une fois en raison de la complication, avec dans 56 cas (53,8 %) un changement de la prothèse. Dans 18 dossiers, la responsabilité d’un praticien a été retenue pour présomption de responsabilité d’une infection, pour retard diagnostique ou thérapeutique, pour un geste chirurgical inapproprié ou pour une prise en charge inadaptée de la complication. Certaines complications sont surreprésentées en termes de procédures médicolégales par rapport à leur fréquence de survenue. La fréquence d’un incident importe moins pour le patient que l’importance du handicap qui en résulte. Il faut adapter en conséquence la qualité des informations délivrées au patient et les pratiques chirurgicales afin de prévenir ces évènements indésirables à fort potentiel médicolégal. »
Source : Causes de procédures médicolégales après prothèse totale de hanche, S. Marmora, T. Farmanb
Si vous envisagez d’engager une procédure médico-légale, nous vous conseillons de vous adresser au service d’assistance juridique de votre complémentaire santé, ou bien à un juriste spécialisé. Sachez également que vous pouvez consulter un avocat gratuitement.
Bonne journée.
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