Question d'origine :
J'aimerais en savoir un petit peu plus sur ce traité qui est aujourd'hui toujours remis en question ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 07/03/2017 à 14h46
Bonjour,
Le traité de Sèvres (10 août 1920) que le gouvernement ottoman fut contraint de signer consacra le démembrement de l'Empire et, plus grave encore, de l'Anatolie : une grande partie de la Thrace occidentale fut offerte à la Grèce. Smyrne resta, du moins pour une période de cinq ans, sous la souveraineté théorique de l'Empire, mais il était évident qu'à terme elle allait être annexée à la Grèce. La France se vit octroyer plusieurs provinces méridionales. Un contrôle international sur les Détroits fut instauré. Enfin, le traité prévoyait la constitution d'un Etat arménien et d'une zone autonome kurde, susceptible de déboucher sur l'indépendance.
Source : Histoire de la Turquie contemporaine / Hamit Bozarslan
L'article 88 mentionne notamment : La Turquie, déclare reconnaître, comme l’on déjà fait les Puissances Alliées, l’Arménie comme un Etat libre et indépendant.
Plusieurs pages sont consacrées à ce traité dans 1918-1920 la République d'Arménie / Anahide Ter Minassian : [Ce traité] dépeçait l'Empire ottoman et réduisait la Turquei à une peau de chagrin. Mais en même temps il répondait aux aspirations nationales tout à fait légitimes des Arabes, des Arméniens et des Kurdes.
Jean-Jacques Becker fait une rapide analyse des traités de paix suite à la première guerre mondiale (In La Revue historique des Armées) :
Les 28 juin, 10 septembre, 27 novembre 1919 et 4 juin 1920 furent signés les traités de paix qui ont mis fin à la Grande Guerre, les traités de Versailles avec l’Allemagne, de Saint-Germain-en-Laye avec l’Autriche, de Neuilly-sur-Seine avec la Bulgarie, du Trianon avec la Hongrie. Quand le traité de Sèvres (10 août 1920) fut signé avec la Turquie, il était déjà inapplicable et fut remplacé par le traité de Lausanne (24 juillet 1923). Le plus important a été évidemment le traité de Versailles. Les traités de paix ne concernaient pas, en théorie, la Russie, mais dans la pratique, la question russe a été tout le temps présente lors de la conférence de la Paix et ensuite… Si l’on laisse de côté les folles dépenses du conflit qu’on évalue à 186 milliards de dollars – elles ont été soldées en grande partie par la suite, au moins pour la France et l’Allemagne, pour qui la guerre avait été faite à crédit dans une grande mesure –, les dix millions de morts et un nombre incalculable de blessés plus ou moins graves, à la suite des traités, l’Europe a connu un immense bouleversement politique et territorial.
Enfin, nous vous conseillons la lecture de différents articles du Dictionnaire de l'Empire ottoman (2015) : Signé à Sèvres, le traité de paix avec les alliés est un texte touffu qui organise la mise à mort de l'Empire ottoman en 433 articles,. Retenant les principes arrêtes à San Remo, il dépouille le sultan de l'essentiel de ses territoires. La Turquie doit renoncer à la Syrie, à l'Irak et à la péninsule arabique, ainsi qu'à ses droits sur l'Egypte ; elle doit reconnaitre la mainmise française sur la Maroc et la Tunisie, l'annexion de Chypre à l'Empire britannique, l'installation de l'Italie en Libye et dans le Dodécanèse. Enfin, elle doit consentir à d'importants sacrifices en faveur de la Grèce, qui s'agrandit de la Thrace orientale, de huit îles de l'Egée et de la région d'Izmir.
Le traité de Sèvres (10 août 1920) que le gouvernement ottoman fut contraint de signer consacra le démembrement de l'Empire et, plus grave encore, de l'Anatolie : une grande partie de la Thrace occidentale fut offerte à la Grèce. Smyrne resta, du moins pour une période de cinq ans, sous la souveraineté théorique de l'Empire, mais il était évident qu'à terme elle allait être annexée à la Grèce. La France se vit octroyer plusieurs provinces méridionales. Un contrôle international sur les Détroits fut instauré. Enfin, le traité prévoyait la constitution d'un Etat arménien et d'une zone autonome kurde, susceptible de déboucher sur l'indépendance.
Source : Histoire de la Turquie contemporaine / Hamit Bozarslan
L'article 88 mentionne notamment : La Turquie, déclare reconnaître, comme l’on déjà fait les Puissances Alliées, l’Arménie comme un Etat libre et indépendant.
Plusieurs pages sont consacrées à ce traité dans 1918-1920 la République d'Arménie / Anahide Ter Minassian : [Ce traité] dépeçait l'Empire ottoman et réduisait la Turquei à une peau de chagrin. Mais en même temps il répondait aux aspirations nationales tout à fait légitimes des Arabes, des Arméniens et des Kurdes.
Jean-Jacques Becker fait une rapide analyse des traités de paix suite à la première guerre mondiale (In La Revue historique des Armées) :
Les 28 juin, 10 septembre, 27 novembre 1919 et 4 juin 1920 furent signés les traités de paix qui ont mis fin à la Grande Guerre, les traités de Versailles avec l’Allemagne, de Saint-Germain-en-Laye avec l’Autriche, de Neuilly-sur-Seine avec la Bulgarie, du Trianon avec la Hongrie. Quand le traité de Sèvres (10 août 1920) fut signé avec la Turquie, il était déjà inapplicable et fut remplacé par le traité de Lausanne (24 juillet 1923). Le plus important a été évidemment le traité de Versailles. Les traités de paix ne concernaient pas, en théorie, la Russie, mais dans la pratique, la question russe a été tout le temps présente lors de la conférence de la Paix et ensuite… Si l’on laisse de côté les folles dépenses du conflit qu’on évalue à 186 milliards de dollars – elles ont été soldées en grande partie par la suite, au moins pour la France et l’Allemagne, pour qui la guerre avait été faite à crédit dans une grande mesure –, les dix millions de morts et un nombre incalculable de blessés plus ou moins graves, à la suite des traités, l’Europe a connu un immense bouleversement politique et territorial.
Enfin, nous vous conseillons la lecture de différents articles du Dictionnaire de l'Empire ottoman (2015) : Signé à Sèvres, le traité de paix avec les alliés est un texte touffu qui organise la mise à mort de l'Empire ottoman en 433 articles,. Retenant les principes arrêtes à San Remo, il dépouille le sultan de l'essentiel de ses territoires. La Turquie doit renoncer à la Syrie, à l'Irak et à la péninsule arabique, ainsi qu'à ses droits sur l'Egypte ; elle doit reconnaitre la mainmise française sur la Maroc et la Tunisie, l'annexion de Chypre à l'Empire britannique, l'installation de l'Italie en Libye et dans le Dodécanèse. Enfin, elle doit consentir à d'importants sacrifices en faveur de la Grèce, qui s'agrandit de la Thrace orientale, de huit îles de l'Egée et de la région d'Izmir.
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