Question d'origine :
Bonjour cher Guichet.
Une personne âgée ne se rappelle plus le titre ni qui chantait cette chanson dont le premier couplet est :
"Tu me demandes maman
De te dire comment
Je porte la capote grise
Afin de te rassurer
Je voudrais te l’expliquer
Je n’ai commis aucune sottise
Te souviens tu maman
Lorsque je suis parti
Tu me dis ne fait pas de folie
Je t’écris aujourd’hui
Du fond de mon gourbi
Je suis en Algérie "
Mes recherches sur internet me renvoient vers un certain Montéhus qui a écrit et chanté "la capote grise", mais ce n'est pas la même chanson.
Si vos moyens permettaient de retrouver l'auteur de ce texte et le titre de cette chanson vous feriez un heureux.
Dans l'espoir, mille mercis et bon courage !
Réponse du Guichet
bml_mus
- Département : Musique
Le 07/03/2017 à 15h52
Nous avons pu retrouver l’intégralité des paroles proposées par un internaute qui cherchait lui-aussi l’auteur de cette chanson :
I
Tu me demandes maman
De te dire comment
Je porte la capote grise
Afin de te rassurer
Je voudrais te l’expliquer
Je n’ai commis aucune sottise
Te souviens-tu maman
Lorsque je suis parti
Tu me dis ne fais pas de folie
Je t’écris aujourd’hui
Du fond de mon gourbi
Je suis en Algérie
II
C’est un soir vers minuit
Pour chasser mon ennui
Je suivis une jolie blondinette
Pour la première fois
Je sentis mon émoi
Car elle était jolie coquette
Je ne vis que ses yeux
Jolie couleur des cieux
J’avais pensé l’aimer toute la vie
C’est pour elle désormais
Que je suis à jamais
Ici en Algérie
III
Un sergent l’air railleur
Senti battre son cœur
Un soir qu’il me vit avec elle
Se mit à m’en vouloir
Et sur moi fit pleuvoir
Toute sa haine cruelle
Il me fit mettre en prison
J’en perdis la raison
Bien qu’un beau soir de folie
Je frappais le sergent
J’en subis les tourments
Au fond de l’Algérie
IV
Si de honte au pays
Et parfois tu rougis
Tu leur raconteras mon histoire
Je n’ai jamais volé
Pas plus qu’assassiné
Mais de l’armée je suis victime
Et le soir à genoux
Je casse les cailloux
Maudissant cette infâme patrie
C’est pour elle désormais
Que je suis à jamais
Ici en Algérie
V
Reçois chère maman
Les baisers de ton enfant
De celui qui te fait tant de peine
Ils me font tant souffrir
Que je vais en mourir
Adieu maman chérie
Nous n’avons pas trouvé trace d’un auteur « officiel ». Le texte se révélant antimilitaire, il n’est pas étonnant qu’il reste anonyme. Il semblerait que ce soit une chanson connue dans les unités de discipline des bataillons d’Afrique du Nord, que ce soit en Algérie (à Tindouf) ou en Tunisie (à Tatahouine, Médénine), le texte s’adaptant au contexte géographique.
Cette chanson est par exemple évoquée 15 mai 1932 dans «
Cet article nous explique d’ailleurs pourquoi les Camisards sont aussi appelés les capotes grises :
"Voilà notre Paulot dans le château sans fenêtres, où il va avoir pour compagnons tous les irréductibles du bataillon, tous les « durs », tous les gars, tatoués des pieds à la tête, qui forment le rebut de l'armée française. Là, Paulot reçoit un uniforme spécial, et combien lugubre . Tout gris, avec un képi à longue visière carrée. C'est d'ailleurs à cause de cette tenue qu'entre eux, ils s'appellent des « capotes grises », quand ils ne se nomment pas des « camisards »."
Le sort de ces bataillons disciplinaires est d’ailleurs évoqué dans des chansons d’Aristide Bruant comme « A Biribi » ou « Aux bat’ d’Af’ ».
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