Seconde guerre mondiale

Bonjour,

D’une façon générale, ce n’est pas en tant que chrétiens que ceux-ci furent parfois inquiétés, voire envoyés dans les camps, mais en tant que résistants ou opposants politiques. En effet, le catholicisme politique et social a bel et bien fait l’objet de répression de la part du pouvoir nazi. « Avant 1939, l’envoi de clercs en camp de déportation est exceptionnel. Il devient fréquent à partir de la guerre : 304 prêtres du territoire du Reich en 1938 sont déportés à Dachau. » Histoire du christianisme, tome 12, p.582.

Des personnalités engagées dans la résistance comme le pasteur Dietrich_Bonhoeffer furent déportées et assassinées dans les camps de concentrations.

Par contre, c’est bien en tant que groupe chrétien spécifique que furent pourchassés les Témoins de Jéhovah. Voir sur cette question l’ouvrage de Guy Canonici Les Témoins de Jéhovah face à Hitler et ces autres documents de notre catalogue.


En Asie, et en Chine où la population de chrétiens dépassaient les 3 millions de personnes au début du conflit, il n'y eu pas non plus de massacres systématiques de chrétiens. « L’offensive japonaise fut marquée en octobre 1937, par le massacre du vicaire apostolique du Hopei (Hébei) et de 7 autres missionnaires ; 40 prêtres chinois et étrangers furent tués en 1941, mais jusqu'à cette date les Japonais ne s’en prirent pas au christianisme. Un missionnaire catholique put, au moment de la prise de Shanghai en 1937, créer une zone neutre où 250 000 Chinois se réfugièrent. » Histoire du christianisme, tome 12, p.1093.

Au Japon, en juin 1941, 96 pasteurs de trois confessions d’obédience évangélique suspectés de s’opposer à l’idéologie de l’essence nationale sont jetés en prison. Plusieurs y subissent la torture et y trouveront la mort. Après avoir utilisé les Eglises japonaises comme des instruments de propagande coloniale, la répression s’abattit brutalement sur les chrétiens taïwanais et coréens suspectés d’une soumission insuffisante envers l’empereur japonais. » Démocratie, modernité et christianisme en Asie (p. 73).

Pendant la durée du conflit le gouvernement japonais fit largement appel aux différentes communautés religieuses, dont les chrétiens, pour les associer à l’effort de guerre. « Dans la Grande Asie que le Japon voulait mettre sur pied, les croyances religieuses étaient tellement nombreuses qu’il ne pouvait se permettre de les interdire. Sans état d’âme il incorpora pour son effort de guerre les chrétiens qu’il avait haïs, pourchassés et massacrés pendant quatre siècles. » Histoire du catholicisme au Japon de Pierre Dunoyer p. 341.

Bonnes lectures !