Statue d'Esculape sur la place des Cordeliers (suite)
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 25/02/2017 à 16h48
155 vues
Question d'origine :
Bonjour à toute l'équipe,
Je vous envoie un peu de soleil du Sud et vous mets, une fois encore, à contribution.
"Autrefois, au centre de la place des Cordeliers à Lyon, se trouvait paraît-il un obélisque surmonté d'une statue représentant Esculape. Que serait devenue cette statue?".
Belle semaine à vous tous.
Nadine
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 01/03/2017 à 14h09
Bonjour,
Nous n’avons pas trouvé dans les ouvrages consultés qui consacrent un chapitre à l’histoire de la place des Cordeliers, de mention d’une statue représentant Esculape.
On peut lire en revanche, par exemple dans le Dictionnaire de lyonnaiseries par Louis Maynard, dans la notice « Cordeliers, place des » :
Au milieu de la place se dressait une très ancienne croix gothique ; comme elle tombait de vetusté, le Consulat la remplaça en 1748. En 1765, on décida de lui substituer la colonne du Méridien, et cette nouvelle croix fut enlevée et vendue quarante livres.
La colonne du Méridien fut érigée par l’architecte, Pierre Gabriel Bugniet. La hauteur totale de ce monument, piédestal compris, était de 20 mètres 862.
Chargé de tout le travail, y compris de l’ornementation, Pierre Bugniet traita avec le sculpteur Clément Jayet, pour la confection d’une statue « en pierre blanche de neuf pieds de proportion, représentant le génie de la gnonomique », au prix de huit cents livres. Et ce fut l’Uranie (muse de l’astronomie) qui orna le sommet de la colonne, tenant la « cuillère à pot ».
Pendant une grande partie du XIXe siècle, cette colonne fit désigner la place par le nom de place du Méridien ; mais cette appellation ne remplaça jamais complètement celle des Cordeliers (religieux).
En 1724, on édifia (sur la place) la maison dite du Concert.
(…) Lorsqu’elle fut démolie en 1856 (en même temps que la colonne du Méridien) pour la transformation de ce quartier, selon les plans adoptés par le préfet Vaïsse, la maison du Concert avait depuis un siècle, changé bien souvent de destination : tour à tour, elle avait abrité des cours de géométrie (1759) ; les assemblées des chirurgiens de Lyon (1774) ; les officiers du roi (vers 1785) ; puis l’assemblée provinciale y tint une séance. (…)
Ou encore dans Lyon l’art et la ville par Gilbert Gardes :
Le monument de la place des Cordeliers (1765-70/1858) est édifié à la suite des plaintes des habitants qui manquent d’eau potable. Le stylobate renferme le mécanisme d’une pompe alimentée par un puits ; la colonne ionique à tambours porte un chapiteau dorique qui sert de piédestal à une statue d’Uranie, la muse de l’astronomie. Elle tient un long style de fer doré, décoré d’une branche de laurier, terminé par « un soleil dont l’œil est dans le milieu » d’où son surnom populaire de « poêle à frire ». Avec le zodiaque en laiton (Vial, fondeur) dessiné au sol, ils composent un cadran solaire conçu par J.-B. Terrier (qui permet à la population de régler ses horloges au temps vrai). (…)
(…) Distribuant l’eau et le temps, ce monument complexe concrétise les progrès des sciences à la fin du siècle tout en renouvelant l’utilisation de la colonne isolée comme élément décoratif. (…)
Gilbert Gardes consacre également plusieurs pages au Monument du Méridien dans sa thèse Le monument public français : l’exemple de Lyon, tome IV, page 44, il indique que le monument dans son ensemble fut démoli :
(…) Le monument connaît vite une série de malheurs : la tête d’Uranie se détache, gâtant tout ; puis ce sont les actes de vandalisme de la Révolution, de 1834, de 1848. Finalement Vaïsse le fait démolir lorsque Dardel construit la Bourse en 1858. (…)
(…) Monument dégradé… « aucunement remarquable au rapport de l’art… ne se rattache à aucun souvenir historique. » (…)
Paul Saint-Olive a écrit un chapitre entier dans Mélanges historiques sur Lyon, édité en 1864 sur la colonne du Méridien, pages 7 à 26.
Toujours dans la thèse de Gardes à propos d’Esculape, dans le tome III intitulé Catalogue des monuments éphémères, une page est consacrée au «Temple d’Esculape sur un rocher élevé sur le pont de Saône par le Consulat », la date est : 13 septembre 1744. Le sous-titre est : Réjouissances pour le rétablissement de la santé du roi.
Aucune allusion donc à une statue d’Esculape, place des Cordeliers, dans les ouvrages consultés dans le temps imparti. En connaissant vos sources nous aurions pu peut-être orienter nos recherches différemment. On peut noter cependant que la maison du Concert avait abrité les assemblées des chirurgiens de Lyon en 1774. Vous pourriez pour poursuivre votre démarche vous adresser aux services des Archives municipales de Lyon.
Commentaire de
victorlechat :
Publié le 02/03/2017 à 09:19
Bonjour à toute l'équpe,
Pour faire suite à votre réponse très documentée à ma précédente question et dont je vous remercie, voici quelques informations complémentaires qui n'est en rien une nouvelle question :
Ma source était :
- "Lettres à ma fille sur mes promenades à Lyon", par Mazade d'Aveize, 1810, p. 137: "Au milieu de la place (des Cordeliers) s'élève un obélisque à laquelle est attaché un méridien surmonté d'une statue d'Esculape".
M. F. M. Fortis, dans son "Voyage pittoresque et historique à Lyon…", 1821, indique, quant à lui, que la dite statue représente Uranie. Ce que vous confirmez avec les trois auteurs que vous citez.
Merci encore et bonne journée à vous tous.
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Commentaires 1
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