Rugby professionnel et espérance de vie en bonne santé
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 01/03/2017 à 21h32
3241 vues
Question d'origine :
Bonjour Cher Guichet,
Existe t-il à votre connaissance des études sur les causes des décès ou des invalidités précoces touchant des joueurs de rugby professionnels?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/03/2017 à 15h18
Bonjour,
Depuis la professionnalisation du rugby en 1995, les gabarits deviennent plus imposants, les corps à corps plus violents, les blessures et départs anticipés à la retraite plus nombreux.
Nous vous recommandons la lecture de cet article de L'équipe Rugby : jeu de massacre ? qui fait le point sur cette évolution des pathologies :
" Se plonger dans les études épidémiologiques menées autour du rugby aide à comprendre. La plus parlante, publiée par le British Journal of Medicine, date de 2000. Effectuée auprès de clubs amateurs et pros écossais en 1993 et 1998, c’est-à-dire respectivement deux ans avant et trois ans après le début du professionnalisme, elle a constitué un choc : entre ces deux années,le nombre de blessures avait quasiment doublé .
Les enquêtes menées lors des Coupes du monde ont dressé le même constat d’explosion : lors des éditions 2003, 2007 et 2011, le taux d’incidence des blessures était environ trois fois plus important que lors de l’édition 1995. Indiscutablement, la fin de l’amateurisme a accru les risques de lésion dans le rugby. [...]
Autre chiffre tiré des études épidémiologiques : dans le Championnat anglais, la durée d’indisponibilité moyenne pour une lésion est en hausse de 25 %, passée de 18 à 25 jours en dix ans. « Le nombre de blessures n’a pas beaucoup changé, mais les blessures ont évolué, pense James Robson, médecin de la Fédération écossaise qui compte vingt-cinq ans d’expérience. Quand j’ai commencé, les joueurs souffraient beaucoup de problèmes musculaires, de lésions aux tendons… Désormais, nous voyons des luxations de l’épaule, des ruptures des ligaments croisés. Cela résulte certainement du fait queles contacts sont de plus en plus violent s. » [...]
En octobre, après la retraite anticipée du pilier anglais Robbie Morris (rachis cervical), le Daily Mail recensait 43 internationaux obligés de s’arrêter sur blessure au cours des quatre dernières années . Et, dans leur liste, ne figuraient pas le Gallois Owen Williams, paralysé depuis juin, l’Australien Pat McCabe, victime d’une troisième fracture d’une vertèbre cervicale en trois ans, l’Anglais Shontayne Hape, cerveau embrumé par les commotions, l’Irlandais Stephen Ferris, cheville en l’air, ou l’Italien Carlo Del Fava, cou trop fragilisé…
Selon le RPA, le nombre de joueurs du Championnat anglais dans le même cas a doublé entre les saisons 2010-2011 (13 arrêts sur blessure) et 2013-2014 (28). Pas à cause de lésions plus graves, mais à cause de lésions répétées. [...]
En France, de 2006 à 2010, ont été recensés 11 traumatismes graves du rachis cervical lors de mêlées, dont deux ayant entraîné undécès ; de 2010 à 2013, on est tombés à 1 cas, celui du pilier Alexandre Barozzi, ancien joueur professionnel à Biarritz et à Brive.
Légiférer et prévenir aurait donc des résultats. Faut-il s’attaquer à d’autres phases de jeu ? Les rucks et les plaquages causent des dégâts.
Selon l’étude de la FFR sur les traumatismes du rachis cervical, de 2010 à 2013, les accidents graves ont d’abord concerné des trois-quarts impliqués dans ce type d’actions. Qui sont aussi celles qui provoquent le plus de lésions classiques. "
"En l'absence d'études sur le rugby, vous dévoilez celles menées depuis vingt ans dans le football américain…
Ce qui se passe dans le football américain est extrêmement inquiétant: l'espérance de vie y est réduite! Des scientifiques ont découvert, en étudiant le cerveau des joueurs, certains stigmates de démence pugilistique. L'encéphalopathie chronique posttraumatique - qui se manifeste par des troubles de la mémoire et/ou de la personnalité, des dépressions… - survient très tôt. Non pas, comme chez les boxeurs, à 60 ans, mais dès 40 ans! Il est important qu'on prenne conscience de la gravité du phénomène pour éviter de reproduire les mêmes erreurs…
Peut-on craindre de tels résultats dans le rugby dans vingt ans?
J'espère que non. Ça dépend des mesures qui seront mises en œuvre… Le football américain est quand même beaucoup plus violent: on estime qu'un joueur y subit plus de 80.000 coups sur la tête dans sa carrière. Et puis, ces joueurs prennent des substances nocives (cocaïne, stéroïdes…), ce qui n'est pas sans lien. Aujourd'hui, il n'y a aucun cas d'encéphalopathie chronique posttraumatique recensé dans le rugby. Mais c'est un sport jeune en termes de professionnalisme. Depuis quinze ans, la masse musculaire des joueurs s'est développée; l'intensité physique est à la hausse; il y a de plus en plus de matchs. Il faut donc vraiment être vigilant."
source : L'inquiétante recrudescence des chocs au cerveau / David Reyrat - Le Figaro - 12/10/2010
Contrairement à ce qui est indiqué dans cet article du Figaro qui datait de 2010, les premiers cas d'encéphalopathie apparaissent aujourd'hui :
- Stéphane Delpuech souffre d'une encéphalopathie : « On a été de la chair à canon pour le rugby professionnel »
- Le "syndrome du boxeur" pourrait concerner le rugby
- Commotion cérébrale: ces sports qui s'inquiètent pour leurs vétérans / Louis Grillet - Le Figaro - 08/03/2016
- La durée de vie des rugbymen professionnels en baisse ?
S'il est encore tôt pour réaliser des études sur l'espérance de vie des joueurs professionnels de rugby, les fédérations s'interrogent déjà sur une refonte des règles du jeu et mettent en place des mesures pour protéger la santé des joueurs.
Pour approfondir le sujet, nous vous recommandons la lecture des documents suivants :
- L’épidémiologie des traumatismes liés à la pratique du rugby
L’objectif de cette revue bibliographique est de présenter la synthèse des connaissances épidémiologiques sur les traumatismes en rugby à XV et rugby à XIII disponibles dans les revues scientifiques. La littérature internationale est assez riche dans ce domaine. Seront notamment reportés les résultats de taux d’incidence, les circonstances de survenue des blessures, leurs facteurs de risque, leur gravité, les séquelles qui en résultent, ainsi que les mesures de prévention recommandées ou mises en place.
En voici un résumé :
L’épidémiologie des traumatismes liés à la pratique du rugby
Revue de la littérature
Le rugby est un sport de contact qui entraîne des lésions liées notamment aux confrontations physiques auxquelles sont soumis les joueurs lors des matchs et des entraînements. L’épidémiologie des traumatismes en rugby a fait l’objet de nombreuses études au niveau international. Cette revue bibliographique présente la synthèse des connaissances épidémiologiques sur les traumatismes en rugby à XIII et rugby à XV, publiées dans les revues scientifiques accessibles à partir des bases de données bibliographiques.
En rugby à XIII, les taux d’incidence globaux sur une saison varient entre 114 et 825 traumatismes pour 1 000 heures de pratique (toutes lésions) ou entre 27 et 68 pour 1000 heures de pratique (lésions empêchant le match suivant). En rugby à XV, les valeurs correspondantes sont : 53 et 91 (toutes lésions), et 16 à 74. Globalement, la survenue des
blessures paraît plus fréquente en rugby à XIII qu’en rugby à XV. Les joueurs professionnels ont des taux d’incidence plus élevés que les joueurs amateurs, mais moins élevés que les joueurs semi-professionnels. Les amateurs et les semi-professionnels contractent plus de lésions en deuxième partie de saison. Lors d’un match, les traumatismes sont plus fréquents en deuxième mi-temps chez les amateurs et en première mi-temps chez les semi-professionnels.
Le plaquage constitue de loin la phase de jeu entraînant le plus de lésions. Les lésions musculaires sont les plus fréquentes. Les lésions sont en grande majorité bénignes, de 89 à 93 % selon les études. Parmi les lésions non bénignes, entre 15 et 25 % sont qualifiées de graves. Des démarches de prévention menées dans plusieurs pays ont montré leur efficacité, notamment en Nouvelle-Zélande, avec le programme "RugbySmart", où le nombre de lésions graves des cervicales a été divisé par deux depuis l’instauration de ce programme en 2000.
Le bénéfice de ces actions conduit à développer en France une prévention du même type. Les projets de la Fédération française de rugby et de la Ligue nationale de rugby vont dans ce sens, avec la mise en place d’un suivi longitudinal des joueurs et la réalisation d’enquêtes épidémiologiques sur les traumatismes.
Il indique notamment l'état des données pour la France :
Données en France
L’enquête réalisée en 2000 par l’Institut national du sport et de l’éducation physique (Insep) sur les pratiques sportives des français traite principalement des pratiquants, des types de pratiques, de l’engagement et des motivations des personnes interrogées, sans aborder l’accidentologie liée aux activités physiques et sportives, que ce soit sous l’angle de leur survenue ou de leur prévention [2]. Dans le domaine du rugby, quelques études cliniques ont fait l’objet de publications, notamment sur la prise en charge des traumatismes faciaux [38,42,45], sans résultat épidémiologique. Une étude publiée en 2003 [12] fait un état des lieux des mécanismes et de l’épidémiologie des traumatismes cervicaux graves en rugby. Pillard [46] a publié en 2008 une étude sur l’épidémiologie des traumatismes survenus en compétition chez les joueurs de rugby amateurs dont les résultats sont présentés dans la présente revue bibliographique. Une thèse de médecine soutenue en 2004 fait état de l’épidémiologie des blessures depuis l’avènement du professionnalisme [55] : cette étude prospective sur un an a été réalisée auprès de cinq clubs professionnels durant la saison 2001-2002. Les taux d’incidence en match de rugby à XV étaient de 78/1 000 heures de match en tenant compte de toutes les blessures (soit 1 blessure toutes les 51 minutes ou 1,6 blessure par match pour les 15 joueurs) et de
44/1 000 heures de jeu pour les blessures ayant entraîné un arrêt de la compétition. Les blessures se répartissaient en bénignes (39 %), mineures (46 %), modérées (11 %) et sévères (4 %). Elles étaient plus fréquentes en début et en milieu de saison compétitive. Durant les matchs, les blessures étaient plus fréquentes en deuxième mi-temps qu’en première. Le plaquage était la première cause de blessure (33 %). Certains résultats généraux sont disponibles dans l’enquête du Baromètre santé de l’Institut national de la prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) [50]. Selon cette enquête, le rugby représente 6 % des accidents de sport avec recours au soin (médecins de ville ou hôpital).
De même, l’Enquête permanente sur les accidents de la vie courante de l’InVS [51,52] fait ressortir que 43 % des accidents de sport avec recours aux urgences surviennent lors de la pratique de sports d’équipe, dont plus des deux-tiers (70 %) sont des accidents de football, suivis des accidents de basket-ball (10 %), de rugby (9 %), de handball (7 %) et de volley-ball (3 %).
mais aussi :
- Long-term consequences of recurrent sports concussion / Philippe Decq, Nathalie Gault, Mathias Blandeau, Tristan Kerdraon, Miassa Berkal, Amine ElHelou, Bernard Dusfour, Jean-Claude Peyrin (Acta Neurochirurgica - February 2016, Volume 158, Issue 2, pp 289–300)
- Étude prospective des accidents traumatologiques dans le Championnat de France de rugby de 1re division amateurs (Division fédérale IA) / Fabien Pillard, Gilles Garet, Christelle Cristini, Christian Mansat, Daniel Rivière
- Santé et performance au cœur de la mêlée dans le rugby à XV. Expériences corporelles, normes propres et sensibilités des joueurs de première ligne / Marion KELLIN
- Commotion cérébrale: ces sports qui s'inquiètent pour leurs vétérans / Louis Grillet - le Figaro - 08/03/2016
- Pathologies du rugbyman- congrès national de la Fédération française de rugby / responsables scientifiques Jean-Philippe Hager, Jean-Claude Peyrin
Bonne journée.
Depuis la professionnalisation du rugby en 1995, les gabarits deviennent plus imposants, les corps à corps plus violents, les blessures et départs anticipés à la retraite plus nombreux.
Nous vous recommandons la lecture de cet article de L'équipe Rugby : jeu de massacre ? qui fait le point sur cette évolution des pathologies :
" Se plonger dans les études épidémiologiques menées autour du rugby aide à comprendre. La plus parlante, publiée par le British Journal of Medicine, date de 2000. Effectuée auprès de clubs amateurs et pros écossais en 1993 et 1998, c’est-à-dire respectivement deux ans avant et trois ans après le début du professionnalisme, elle a constitué un choc : entre ces deux années,
Les enquêtes menées lors des Coupes du monde ont dressé le même constat d’explosion : lors des éditions 2003, 2007 et 2011, le taux d’incidence des blessures était environ trois fois plus important que lors de l’édition 1995. Indiscutablement, la fin de l’amateurisme a accru les risques de lésion dans le rugby. [...]
Autre chiffre tiré des études épidémiologiques : dans le Championnat anglais, la durée d’indisponibilité moyenne pour une lésion est en hausse de 25 %, passée de 18 à 25 jours en dix ans. « Le nombre de blessures n’a pas beaucoup changé, mais les blessures ont évolué, pense James Robson, médecin de la Fédération écossaise qui compte vingt-cinq ans d’expérience. Quand j’ai commencé, les joueurs souffraient beaucoup de problèmes musculaires, de lésions aux tendons… Désormais, nous voyons des luxations de l’épaule, des ruptures des ligaments croisés. Cela résulte certainement du fait que
En octobre, après la retraite anticipée du pilier anglais Robbie Morris (rachis cervical), le Daily Mail recensait
Selon le RPA,
En France, de 2006 à 2010, ont été recensés 11 traumatismes graves du rachis cervical lors de mêlées, dont deux ayant entraîné un
Légiférer et prévenir aurait donc des résultats. Faut-il s’attaquer à d’autres phases de jeu ? Les rucks et les plaquages causent des dégâts.
Selon l’étude de la FFR sur les traumatismes du rachis cervical, de 2010 à 2013, les accidents graves ont d’abord concerné des trois-quarts impliqués dans ce type d’actions. Qui sont aussi celles qui provoquent le plus de lésions classiques. "
"
Ce qui se passe dans le football américain est extrêmement inquiétant:
J'espère que non. Ça dépend des mesures qui seront mises en œuvre… Le football américain est quand même beaucoup plus violent: on estime qu'un joueur y subit plus de 80.000 coups sur la tête dans sa carrière. Et puis, ces joueurs prennent des substances nocives (cocaïne, stéroïdes…), ce qui n'est pas sans lien. Aujourd'hui, il n'y a aucun cas d'encéphalopathie chronique posttraumatique recensé dans le rugby. Mais c'est un sport jeune en termes de professionnalisme. Depuis quinze ans, la masse musculaire des joueurs s'est développée; l'intensité physique est à la hausse; il y a de plus en plus de matchs. Il faut donc vraiment être vigilant."
source : L'inquiétante recrudescence des chocs au cerveau / David Reyrat - Le Figaro - 12/10/2010
Contrairement à ce qui est indiqué dans cet article du Figaro qui datait de 2010, les premiers cas d'encéphalopathie apparaissent aujourd'hui :
- Stéphane Delpuech souffre d'une encéphalopathie : « On a été de la chair à canon pour le rugby professionnel »
- Le "syndrome du boxeur" pourrait concerner le rugby
- Commotion cérébrale: ces sports qui s'inquiètent pour leurs vétérans / Louis Grillet - Le Figaro - 08/03/2016
- La durée de vie des rugbymen professionnels en baisse ?
S'il est encore tôt pour réaliser des études sur l'espérance de vie des joueurs professionnels de rugby, les fédérations s'interrogent déjà sur une refonte des règles du jeu et mettent en place des mesures pour protéger la santé des joueurs.
Pour approfondir le sujet, nous vous recommandons la lecture des documents suivants :
- L’épidémiologie des traumatismes liés à la pratique du rugby
L’objectif de cette revue bibliographique est de présenter la synthèse des connaissances épidémiologiques sur les traumatismes en rugby à XV et rugby à XIII disponibles dans les revues scientifiques. La littérature internationale est assez riche dans ce domaine. Seront notamment reportés les résultats de taux d’incidence, les circonstances de survenue des blessures, leurs facteurs de risque, leur gravité, les séquelles qui en résultent, ainsi que les mesures de prévention recommandées ou mises en place.
En voici un résumé :
L’épidémiologie des traumatismes liés à la pratique du rugby
Revue de la littérature
Le rugby est un sport de contact qui entraîne des lésions liées notamment aux confrontations physiques auxquelles sont soumis les joueurs lors des matchs et des entraînements. L’épidémiologie des traumatismes en rugby a fait l’objet de nombreuses études au niveau international. Cette revue bibliographique présente la synthèse des connaissances épidémiologiques sur les traumatismes en rugby à XIII et rugby à XV, publiées dans les revues scientifiques accessibles à partir des bases de données bibliographiques.
En rugby à XIII, les taux d’incidence globaux sur une saison varient entre 114 et 825 traumatismes pour 1 000 heures de pratique (toutes lésions) ou entre 27 et 68 pour 1000 heures de pratique (lésions empêchant le match suivant). En rugby à XV, les valeurs correspondantes sont : 53 et 91 (toutes lésions), et 16 à 74. Globalement, la survenue des
blessures paraît plus fréquente en rugby à XIII qu’en rugby à XV. Les joueurs professionnels ont des taux d’incidence plus élevés que les joueurs amateurs, mais moins élevés que les joueurs semi-professionnels. Les amateurs et les semi-professionnels contractent plus de lésions en deuxième partie de saison. Lors d’un match, les traumatismes sont plus fréquents en deuxième mi-temps chez les amateurs et en première mi-temps chez les semi-professionnels.
Le plaquage constitue de loin la phase de jeu entraînant le plus de lésions. Les lésions musculaires sont les plus fréquentes. Les lésions sont en grande majorité bénignes, de 89 à 93 % selon les études. Parmi les lésions non bénignes, entre 15 et 25 % sont qualifiées de graves. Des démarches de prévention menées dans plusieurs pays ont montré leur efficacité, notamment en Nouvelle-Zélande, avec le programme "RugbySmart", où le nombre de lésions graves des cervicales a été divisé par deux depuis l’instauration de ce programme en 2000.
Le bénéfice de ces actions conduit à développer en France une prévention du même type. Les projets de la Fédération française de rugby et de la Ligue nationale de rugby vont dans ce sens, avec la mise en place d’un suivi longitudinal des joueurs et la réalisation d’enquêtes épidémiologiques sur les traumatismes.
Il indique notamment l'état des données pour la France :
Données en France
L’enquête réalisée en 2000 par l’Institut national du sport et de l’éducation physique (Insep) sur les pratiques sportives des français traite principalement des pratiquants, des types de pratiques, de l’engagement et des motivations des personnes interrogées, sans aborder l’accidentologie liée aux activités physiques et sportives, que ce soit sous l’angle de leur survenue ou de leur prévention [2]. Dans le domaine du rugby, quelques études cliniques ont fait l’objet de publications, notamment sur la prise en charge des traumatismes faciaux [38,42,45], sans résultat épidémiologique. Une étude publiée en 2003 [12] fait un état des lieux des mécanismes et de l’épidémiologie des traumatismes cervicaux graves en rugby. Pillard [46] a publié en 2008 une étude sur l’épidémiologie des traumatismes survenus en compétition chez les joueurs de rugby amateurs dont les résultats sont présentés dans la présente revue bibliographique. Une thèse de médecine soutenue en 2004 fait état de l’épidémiologie des blessures depuis l’avènement du professionnalisme [55] : cette étude prospective sur un an a été réalisée auprès de cinq clubs professionnels durant la saison 2001-2002. Les taux d’incidence en match de rugby à XV étaient de 78/1 000 heures de match en tenant compte de toutes les blessures (soit 1 blessure toutes les 51 minutes ou 1,6 blessure par match pour les 15 joueurs) et de
44/1 000 heures de jeu pour les blessures ayant entraîné un arrêt de la compétition. Les blessures se répartissaient en bénignes (39 %), mineures (46 %), modérées (11 %) et sévères (4 %). Elles étaient plus fréquentes en début et en milieu de saison compétitive. Durant les matchs, les blessures étaient plus fréquentes en deuxième mi-temps qu’en première. Le plaquage était la première cause de blessure (33 %). Certains résultats généraux sont disponibles dans l’enquête du Baromètre santé de l’Institut national de la prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) [50]. Selon cette enquête, le rugby représente 6 % des accidents de sport avec recours au soin (médecins de ville ou hôpital).
De même, l’Enquête permanente sur les accidents de la vie courante de l’InVS [51,52] fait ressortir que 43 % des accidents de sport avec recours aux urgences surviennent lors de la pratique de sports d’équipe, dont plus des deux-tiers (70 %) sont des accidents de football, suivis des accidents de basket-ball (10 %), de rugby (9 %), de handball (7 %) et de volley-ball (3 %).
mais aussi :
- Long-term consequences of recurrent sports concussion / Philippe Decq, Nathalie Gault, Mathias Blandeau, Tristan Kerdraon, Miassa Berkal, Amine ElHelou, Bernard Dusfour, Jean-Claude Peyrin (Acta Neurochirurgica - February 2016, Volume 158, Issue 2, pp 289–300)
- Étude prospective des accidents traumatologiques dans le Championnat de France de rugby de 1re division amateurs (Division fédérale IA) / Fabien Pillard, Gilles Garet, Christelle Cristini, Christian Mansat, Daniel Rivière
- Santé et performance au cœur de la mêlée dans le rugby à XV. Expériences corporelles, normes propres et sensibilités des joueurs de première ligne / Marion KELLIN
- Commotion cérébrale: ces sports qui s'inquiètent pour leurs vétérans / Louis Grillet - le Figaro - 08/03/2016
- Pathologies du rugbyman- congrès national de la Fédération française de rugby / responsables scientifiques Jean-Philippe Hager, Jean-Claude Peyrin
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter