Tableaux de récompense pour les enfants
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 27/02/2017 à 08h34
426 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Quelle est la place des tableaux de récompenses dans une éducation sans punition ni récompense ?
Du "reward chart" aux état-unis où ils semble être très courant, au "bon point" distribué à l'école, est-ce que ces systèmes sont considérés comme des punitions / récompenses par les auteurs ayant écrit sur le sujet (Gordon, Dumonteil-Kremer, Kohn, etc.) ?
Si l'on souhaite tout de même donner des repères à notre enfant sur les tâches à faire / faites et leur routine, quel(s) systèmes préconisent-ils ?
Merci de votre aide.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 01/03/2017 à 12h04
Bonjour,
Par définition, dans un système sans punition ni récompense, les récompenses… n’ont pas leur place (et de ce fait, les tableaux de récompenses et bons points non plus).
Pour mieux comprendre les raisons qui motivent cette absence de récompenses, voici ce que nous lisons sur le site apprendreaeduquer.fr :
« Les récompenses tendent à saper la motivation interne et personnelle des enfants, qui entreprennent alors de moins en moins de choses.
Les enfants en viennent à travailler dans le seul but d’obtenir une récompense : ils n’agissent pas pour eux, pour la joie procurée, pour leur propre performance… mais pour plaire, pour obtenir une gratification extérieure. Pourtant, toute évaluation ne peut se passer que dans le for intérieur de l’enfant.
Les enfants qui reçoivent beaucoup de récompenses apprennent à se conformer plutôt qu’à innover, à suivre un modèle sans prendre de risque plutôt qu’à faire preuve de créativité au risque de ne pas recevoir de compliment.
L’abus de compliment et de récompense prive les enfants du fait d’exercer une activité pour le simple plaisir de la chose. Les récompenses détruisent la spontanéité, le plaisir, l’envie de collaborer et de se sentir utile.
Pire, l’absence de récompense peut être perçue comme une punition : les enfants s’inquiètent quand ils n’en reçoivent plus. Ils peuvent même cesser de faire le moindre effort. »
Voici en outre un extrait retranscrit d’une conférence de Marshall Rosenberg à Liège, sur le thème « éduquer sans récompense ni punition – communication non violente » :
« Nous avons maintenant éliminé la critique et le reproche. Et maintenant éliminons aussi les compliments et l’éloge. Ça, c’est le même langage que la critique. C’est juger ce que les gens sont. Donc c’est un langage qui interfère avec l’apprentissage. Et lorsque cette méthode marche, elle marche pour de mauvaises raisons. Les apprenants apprennent pour les récompenses et non pas pour la valeur de ce qui est appris. […] nous verrons la différence entre la gratitude sincère et les éloges et les compliments. […] De la même façon que la communication non violente propose de ne jamais utiliser ni critiques ni reproches pour évaluer. Ensuite, supprimons les punitions. […] Aucun d’entre vous n’utiliserait jamais de punitions si vous vous posiez deux questions lorsque quelqu’un fait quelque chose que vous n’aimez pas […]. Mais nous n’avons pas été éduqués pour nous poser ces questions. Nous avons été éduqués à croire que certaines personnes méritent de souffrir pour ce qu’elles ont fait. Alors quelles sont ces deux questions ? […] Première question : qu’est-ce que vous voudriez que la personne fasse différemment ? […] Si vous vous posez uniquement cette question-là, vous vous trompez vous-même en imaginant que la punition peut fonctionner, parce que vous pouvez sans doute tous imaginer des moments où vous avez pu influencer quelqu’un à faire quelque chose par la menace de punition en cas de non-exécution. Alors si c’est là notre seul objectif, de faire en sorte que les gens fassent ce que nous voulons, la punition, parfois, marche. Mais si on se pose une deuxième question, nous voyons que la punition ne marche jamais. Cette question importante : que voulez-vous que l’autre personne ait comme raison pour se comporter comme vous aimeriez qu’elle se comporte ? […] Avec un tout petit peu d’introspection, je crois que vous verrez que si les gens font des choses pour certaines raisons, l’apprentissage est très coûteux. Et si nous pouvions évaluer ce coût, on ne se servirait plus jamais de ces stratégies pour influencer les gens.[…]
Maintenant éliminons encore une autre force très violente dans l’éducation : les récompenses. Plus de récompenses. Les récompenses sont un jeu perdant. Si la récompense réussit, les gens apprennent, mais pour de mauvaises raisons. On n’apprend pas pour la valeur de ce que nous voulons que la personne apprenne, mais l’apprentissage est dû aux récompenses qui sont promises. Les seules occasions où il faut utiliser la récompense pour éduquer les gens, c’est si ce que vous essayez de les éduquer à faire ne sert pas la vie. Si l’apprentissage est au service de la vie, l’apprentissage lui-même est la récompense. »
Pour approfondir et en savoir plus sur les comportements préconisés dans ce cadre, nous vous laissons écouter le reste de son intervention dans cette vidéo :
Vous trouverez également quelques conseils dans cet article : Comment remplacer les récompenses : 8 alternatives aux récompenses, apprendreaeduquer.fr
En complément, voici plusieurs documents sur la communication non violente et l’éducation sans punitions ni récompenses :
• Éduquer sans punitions ni récompenses, Jean-Philippe Faure
« L'éducation traditionnelle est prisonnière du schéma punitions-récompenses. Dans ce petit livre, fondé sur les apports de la Communication NonViolente, l'auteur propose une approche globale de l'éducation, qui prend réellement en compte les motivations des enfants et des jeunes, l'apprentissage des relations et la découverte de soi-même. Il invite à un enseignement qui ne soit plus essentiellement l'accumulation d'un savoir défini par des autorités extérieures aux intéressés, mais plutôt une exploration joyeuse, appuyée sur une écoute des élans et des besoins des enseignants comme des élèves. Cette éducation veut permettre le développement d'une intelligence de la pensée autant que du corps, des émotions et, bien sûr, du cœur. Un livre à destination des enseignants, des éducateurs et des parents. »
• Elever nos enfants avec bienveillance : l'approche de la communication non violente, Marshall B. Rosenberg
« La communication non violente (CNV) montre comment s'exprimer avec honnêteté et empathie, dans un "langage du coeur" qui encourage la bienveillance, afin d'éviter toute rancoeur et pour préserver l'estime de soi. »
• Vers une éducation au service de la vie, Marshall B. Rosenbert
« Ce livre s'adresse aux parents et à tous les professionnels préoccupés par l'éducation des enfants. Nous avons besoin d'une approche éducationnelle novatrice permettant de servir la communauté scolaire dans son ensemble. Dans ce livre, l'auteur explique en quoi consiste son programme. Il veut faire de l'école un centre d'exploration, un endroit où l'on partage idées et sentiments, un lieu passionnant et sûr où l'esprit humain est nourri et s'épanouit librement. L'éducation qu'il préconise est basée sur un respect mutuel entre étudiants, enseignants, directeurs et parents. Vers une éducation au service de la vie fournit les moyens d'établir, dans tous les établissements scolaires, des relations enrichissantes qui permettront à chacun de s'accomplir dans un climat de confiance, d'empathie et de bienveillance »
• Quand la girafe danse avec le chacal : les quatre temps de la communication non violente, Serena Rust
« Méthode en quatre étapes pour une communication constructive permettant de satisfaire les besoins de chacun de manière harmonieuse et égalitaire. Cette méthode prend racine sur les idées de Marshall B. Rosenberg, qui prône le retour à des relations saines et épanouissantes. »
• Etre parent autrement : communication non violente, écoute des émotions de l'enfant, thérapies douces antistress, Christine Coquart, Catherine Piraud-Rouet, Anne-Marie Siles; avec la collaboration de Nathalie Andry et Nathalie Jallot
« Les auteures dressent un panorama de l'éducation alternative, en France, selon trois axes : le développement et les besoins de l'enfant de 0 à 10 ans, les bienfaits de la communication non violente et la réponse aux émotions de l'enfant. »
• Sur le chemin de l'école de la non violence, réal. de Gabriel Gonnet
« Au printemps 2012, nous nous sommes installés dans la classe de CE1 de Karine Gengembre dans une école du quartier de Ménilmontant à Paris. Karine a mis en place une pédagogie inspirée par l’approche de la Communication Non Violente, qu’elle appelle aussi « communication bienveillante ». L’enseignante et les enfants apprennent ainsi à exprimer leurs émotions, à clarifier les besoins qui y sont liés, à formuler des demandes et à s’écouter mutuellement. Peu à peu, une relation plus vraie et plus vivante se construit et permet de trouver un bien-être dans le groupe et dans la classe... »
Bonne journée.
Par définition, dans un système sans punition ni récompense, les récompenses… n’ont pas leur place (et de ce fait, les tableaux de récompenses et bons points non plus).
Pour mieux comprendre les raisons qui motivent cette absence de récompenses, voici ce que nous lisons sur le site apprendreaeduquer.fr :
« Les récompenses tendent à saper la motivation interne et personnelle des enfants, qui entreprennent alors de moins en moins de choses.
Les enfants en viennent à travailler dans le seul but d’obtenir une récompense : ils n’agissent pas pour eux, pour la joie procurée, pour leur propre performance… mais pour plaire, pour obtenir une gratification extérieure. Pourtant, toute évaluation ne peut se passer que dans le for intérieur de l’enfant.
Les enfants qui reçoivent beaucoup de récompenses apprennent à se conformer plutôt qu’à innover, à suivre un modèle sans prendre de risque plutôt qu’à faire preuve de créativité au risque de ne pas recevoir de compliment.
L’abus de compliment et de récompense prive les enfants du fait d’exercer une activité pour le simple plaisir de la chose. Les récompenses détruisent la spontanéité, le plaisir, l’envie de collaborer et de se sentir utile.
Pire, l’absence de récompense peut être perçue comme une punition : les enfants s’inquiètent quand ils n’en reçoivent plus. Ils peuvent même cesser de faire le moindre effort. »
Voici en outre un extrait retranscrit d’une conférence de Marshall Rosenberg à Liège, sur le thème « éduquer sans récompense ni punition – communication non violente » :
« Nous avons maintenant éliminé la critique et le reproche. Et maintenant éliminons aussi les compliments et l’éloge. Ça, c’est le même langage que la critique. C’est juger ce que les gens sont. Donc c’est un langage qui interfère avec l’apprentissage. Et lorsque cette méthode marche, elle marche pour de mauvaises raisons. Les apprenants apprennent pour les récompenses et non pas pour la valeur de ce qui est appris. […] nous verrons la différence entre la gratitude sincère et les éloges et les compliments. […] De la même façon que la communication non violente propose de ne jamais utiliser ni critiques ni reproches pour évaluer. Ensuite, supprimons les punitions. […] Aucun d’entre vous n’utiliserait jamais de punitions si vous vous posiez deux questions lorsque quelqu’un fait quelque chose que vous n’aimez pas […]. Mais nous n’avons pas été éduqués pour nous poser ces questions. Nous avons été éduqués à croire que certaines personnes méritent de souffrir pour ce qu’elles ont fait. Alors quelles sont ces deux questions ? […] Première question : qu’est-ce que vous voudriez que la personne fasse différemment ? […] Si vous vous posez uniquement cette question-là, vous vous trompez vous-même en imaginant que la punition peut fonctionner, parce que vous pouvez sans doute tous imaginer des moments où vous avez pu influencer quelqu’un à faire quelque chose par la menace de punition en cas de non-exécution. Alors si c’est là notre seul objectif, de faire en sorte que les gens fassent ce que nous voulons, la punition, parfois, marche. Mais si on se pose une deuxième question, nous voyons que la punition ne marche jamais. Cette question importante : que voulez-vous que l’autre personne ait comme raison pour se comporter comme vous aimeriez qu’elle se comporte ? […] Avec un tout petit peu d’introspection, je crois que vous verrez que si les gens font des choses pour certaines raisons, l’apprentissage est très coûteux. Et si nous pouvions évaluer ce coût, on ne se servirait plus jamais de ces stratégies pour influencer les gens.[…]
Maintenant éliminons encore une autre force très violente dans l’éducation : les récompenses. Plus de récompenses. Les récompenses sont un jeu perdant. Si la récompense réussit, les gens apprennent, mais pour de mauvaises raisons. On n’apprend pas pour la valeur de ce que nous voulons que la personne apprenne, mais l’apprentissage est dû aux récompenses qui sont promises. Les seules occasions où il faut utiliser la récompense pour éduquer les gens, c’est si ce que vous essayez de les éduquer à faire ne sert pas la vie. Si l’apprentissage est au service de la vie, l’apprentissage lui-même est la récompense. »
Pour approfondir et en savoir plus sur les comportements préconisés dans ce cadre, nous vous laissons écouter le reste de son intervention dans cette vidéo :
Vous trouverez également quelques conseils dans cet article : Comment remplacer les récompenses : 8 alternatives aux récompenses, apprendreaeduquer.fr
En complément, voici plusieurs documents sur la communication non violente et l’éducation sans punitions ni récompenses :
• Éduquer sans punitions ni récompenses, Jean-Philippe Faure
« L'éducation traditionnelle est prisonnière du schéma punitions-récompenses. Dans ce petit livre, fondé sur les apports de la Communication NonViolente, l'auteur propose une approche globale de l'éducation, qui prend réellement en compte les motivations des enfants et des jeunes, l'apprentissage des relations et la découverte de soi-même. Il invite à un enseignement qui ne soit plus essentiellement l'accumulation d'un savoir défini par des autorités extérieures aux intéressés, mais plutôt une exploration joyeuse, appuyée sur une écoute des élans et des besoins des enseignants comme des élèves. Cette éducation veut permettre le développement d'une intelligence de la pensée autant que du corps, des émotions et, bien sûr, du cœur. Un livre à destination des enseignants, des éducateurs et des parents. »
• Elever nos enfants avec bienveillance : l'approche de la communication non violente, Marshall B. Rosenberg
« La communication non violente (CNV) montre comment s'exprimer avec honnêteté et empathie, dans un "langage du coeur" qui encourage la bienveillance, afin d'éviter toute rancoeur et pour préserver l'estime de soi. »
• Vers une éducation au service de la vie, Marshall B. Rosenbert
« Ce livre s'adresse aux parents et à tous les professionnels préoccupés par l'éducation des enfants. Nous avons besoin d'une approche éducationnelle novatrice permettant de servir la communauté scolaire dans son ensemble. Dans ce livre, l'auteur explique en quoi consiste son programme. Il veut faire de l'école un centre d'exploration, un endroit où l'on partage idées et sentiments, un lieu passionnant et sûr où l'esprit humain est nourri et s'épanouit librement. L'éducation qu'il préconise est basée sur un respect mutuel entre étudiants, enseignants, directeurs et parents. Vers une éducation au service de la vie fournit les moyens d'établir, dans tous les établissements scolaires, des relations enrichissantes qui permettront à chacun de s'accomplir dans un climat de confiance, d'empathie et de bienveillance »
• Quand la girafe danse avec le chacal : les quatre temps de la communication non violente, Serena Rust
« Méthode en quatre étapes pour une communication constructive permettant de satisfaire les besoins de chacun de manière harmonieuse et égalitaire. Cette méthode prend racine sur les idées de Marshall B. Rosenberg, qui prône le retour à des relations saines et épanouissantes. »
• Etre parent autrement : communication non violente, écoute des émotions de l'enfant, thérapies douces antistress, Christine Coquart, Catherine Piraud-Rouet, Anne-Marie Siles; avec la collaboration de Nathalie Andry et Nathalie Jallot
« Les auteures dressent un panorama de l'éducation alternative, en France, selon trois axes : le développement et les besoins de l'enfant de 0 à 10 ans, les bienfaits de la communication non violente et la réponse aux émotions de l'enfant. »
• Sur le chemin de l'école de la non violence, réal. de Gabriel Gonnet
« Au printemps 2012, nous nous sommes installés dans la classe de CE1 de Karine Gengembre dans une école du quartier de Ménilmontant à Paris. Karine a mis en place une pédagogie inspirée par l’approche de la Communication Non Violente, qu’elle appelle aussi « communication bienveillante ». L’enseignante et les enfants apprennent ainsi à exprimer leurs émotions, à clarifier les besoins qui y sont liés, à formuler des demandes et à s’écouter mutuellement. Peu à peu, une relation plus vraie et plus vivante se construit et permet de trouver un bien-être dans le groupe et dans la classe... »
Bonne journée.
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