Question d'origine :
Bonsoir,
Je réalise un TPE sur les années folles et je parle de Mistinguett, la chanteuse et actrice française qui interpréta "mon homme". Après avoir fait une courte biographie j'aimerais dire en quoi cette femme a influencé la mode de son époque, comme je l'ai fait pour la ballerine Anna Pavlova qui participait elle-même à la création de ses tenues de scène pour mettre en avant ses mouvements. La souplesse de ses tenues magnifiées par ses prouesses artistiques ont marqué la mode.
Je ne cherche pas une explication très développée mais je ne trouve rien qui puisse m’intéresser.
Merci d'avance pour votre aide
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 01/03/2017 à 10h33
Nous disposons, dans notre fonds à la Part-Dieu, d’une douzaine de livres parlant de la vie de Mistinguett. Parmi ceux-ci, quatre peuvent vous procurer plusieurs informations sur votre demande :
Anatomie d'une collection : exposition, Paris, Palais Galliera, 14 mai - 23 octobre 2016 / commissariat Olivier Saillard.
Ce catalogue de l’exposition du musée de la mode de la Ville de Paris présente une centaine de pièces d’habillement et accessoires retenus en fonction de la personne qui les portaient. Pour Mistinguett, ce sont ses chaussures qui sont présentées :
« Perugia. Salomés de Mistinguett, vers 1925 ; lamé or, broderie de cannetille et fil or, paillettes dorées, métal doré, chevreau.
La chanteuse et comédienne Mistinguett (1875-1956) apparaît, sur une photographie datée vers 1934 et conservée dans le fonds Roger-Viollet, assise sur les marches de sa maison, entourée d'une vertigineuse collection de plus de soixante paires de chaussures ! Preuve sans doute de son goût affirmé pour les souliers.
Les salomés conservés au Palais Galliera, qui accompagnent une délicate pochette, sont griffés Perugia, bottier renommé dont Mistinguett était l'une des plus fidèles clientes – tout comme Joséphine Baker, autre vedette du music-hall. Ses créations laissent transparaître des influences orientales, russes, chinoises, japonaises, médiévales ou cubistes, résultant de ses voyages, de ses rencontres et de l'initiation à l'art qu'il reçut de Paul Poiret. Les salomés de Mistinguett présentent quant à eux un riche décor d'inspiration perse, composé de serpents, de griffons et de dragons affrontés. »
Café-concert et music-hall : de Paris à Bordeaux : exposition, Bordeaux, Musée d'Aquitaine, 21 janv.-24 avril 2005 / Geneviève Dupuis-Sabron.
Dans ce catalogue d’exposition au musée d’Aquitaine, à Bordeaux, Mistinguett apparaît à plusieurs reprises :
p. 49-50 : « Cette très belle affiche est l'œuvre de Gesmar, dessinateur et affichiste français qui fut le protégé attitré de Mistinguett (de son vrai nom Jeanne Bourgeois, Enghien-les-Bains, 1875 - Bougival, 1956). Pour elle, il dessina divers costumes, décors et toute une série d'affiches. »
Une carte postale montre Mistinguett en tenue de scène à ses débuts à l’Eldorado ; une photo, ses escarpins recouverts de strass, de marque Bailly.
p. 71 : reproduction d’une affiche de Zig en 1932 qui représente Mistinguett en fourreau noir.
Déshabillez-moi ! : costumes de la pop et de la chanson : exposition, Moulins, Centre national du costume de scène et de la scénographie, 15 octobre 2016 - 5 mars 2017.
L’exposition s’attache à définir le rôle primordial des tenues vestimentaires à la scène, des chanteurs et vedettes du music-hall, depuis la fin du XIXe siècle. Il examine les tenues sous toutes les coutures : les collaborations des grands couturiers, leur charisme ensorceleur et leur pouvoir magnétique, leur pouvoir de créer de nouvelles mythologies et objets de culte.
Dans l’introduction, à la page 19, l’auteur, Stéphane Malfettes, dit ceci :
« De Mistinguett à -M-, les costumes racontent un siècle de chansons populaires et de créations visuelles. Le parcours muséal s'emploie à rendre compte du caractère protéiforme de ces musiques en donnant à comprendre ce qui fait qu'elles nous importent autant. Les années 1920 sont également celles où la mode, l'art et le spectacle se rejoignent avec les innovations décisives de Gabrielle Chanel et Elsa Schiaparelli. En raccourcissant les jupes et en jouant avec les zips, les motifs en trompe-l’œil et les couleurs du noir au« rose shocking», ces deux pionnières de la haute couture ont révolutionné la société du spectacle. La société tout court. »
Une double page est consacrée à Mistinguett, p. 52-53, avec la photo d’une robe pailletée et brodée réalisée par Jeanne Saunal.
« Véritable gloire hexagonale, « propriété nationale » écrira Colette, Mistinguett (1875-1956) est considérée comme la reine du music-hall français… Ses costumes évoluent au rythme de sa carrière et de ses interprétations, Mistinguett s'habillant tout aussi bien de véritables haillons récupérés dans la rue, qu'en femme parée de luxueuses tenues de scène, brodées de strass et agrémentées de panaches de plumes. Son image reste immanquablement associée à ses fameuses gambettes, les plus belles de Paris, qu’elle dévoile sans pudeur dans des robes courtes ou bien en les retroussant sur scène. Mas ce qui caractérise Mistinguett comme vedette du music-hall, ce sont ses coiffures extraordinaires, véritables harnachements de plumes, dont le volume et la taille n'ont fait qu'augmenter ! Cette vogue des grandes coiffures en plumes viendrait de Gaby Deslys, chanteuse française, originaire de Marseille, partie en tournée aux États-Unis et en Angleterre, d'où elle revient imprégnée du style des revues américaines. Vedette du spectacle monté pour la réouverture du Casino de Paris en 1917, elle est la première à descendre le grand escalier conçu pour pallier l'étroitesse de la scène du théâtre, suivie pendant des décennies, par toutes les grandes meneuses de revue. C'est à cette époque que Charles Gesmar devient le dessinateur attitré des costumes et des affiches de la Miss. Jeune artiste originaire de Nancy, Gesmar conçoit tout d'abord les costumes de l'actrice Spinelly avant de se consacrer à sa muse. Son imagination extravagante et son goût prononcé pour le spectaculaire le poussent à concevoir des tenues de scène de plus en plus fastueuses, garnies d'une profusion de plumes, de perles, de bijoux, de fleurs, qui feront la gloire de l'artiste.
« C'est en janvier 1938 que j'ai battu mon propre record en portant un panache de plumes comme personne, y compris moi, n'en avait jamais porté. Deux mètres de haut, des centaines et des centaines de plumes multicolores qui chatoyaient sous les projecteurs du Casino de Paris ... ». »
La Miss : Mistinguett ou La légende du music-hall / André Bernard, Martin Pénet.
Biographie abondamment illustrée de Mistinguett.
Dans son introduction, l’auteur note à propos de Mistinguett :
« Durant les Années folles, le music-hall à grand spectacle est devenu une vitrine féerique pour la création artistique : décors, costumes, musiques, danses ... Léon Volterra, le directeur du Casino de Paris, a pour devise: « Toujours plus beau, toujours du nouveau. »
Usine à produire du rêve et de l'illusion, alimentée par la lumière des projecteurs (il y aura même un « rose Miss »), le music-hall est le triomphe de l'œil. Il incarne la modernité, exprime le rythme de l’époque et correspond pleinement aux aspirations d'une génération pressée et éprise de sport. Chaque saison est marquée par une nouvelle revue de Mistinguett, plus somptueuse que la précédente, décorée et costumée par Gesmar, son dessinateur surdoué…Malgré ses origines populaires, la Miss vit en effet de façon plutôt bourgeoise, avec un sens de l'élégance au quotidien qui contraste avec son exubérance en public. Elle érige son nom en véritable image de marque et dirige d'une main de fer « l'entreprise Mistinguett ». Elle sait faire parler d'elle en toute occasion ; elle est de toutes les fêtes, de toutes les mondanités, de toutes les nouveautés. Son endurance lui confère un rayonnement qui se renforce avec la maturité. Âgée de cinquante ans en 1925, elle porte les cheveux courts et joue à merveille, au rythme du charleston, le rôle d'une garçonne née avec le siècle. En 1949, elle dansera encore le be-bop avec des rats de cave de Saint-Germain-des-Prés. »
Parmi les nombreuses illustrations, on peut voir des costumes dessinés par Bénédicte Rasimi, Paul Poiret, Gesmar, ainsi que des photos où Mistinguett pose pour des modistes.
A la page 142, il est fait mention de couturiers ayant travaillé pour un spectacle de chansons :
« … Les chansons seront « habillées » de robes créées spécialement pour elles. Les maisons de couture (Lanvin, Weldy, Toutmain, Molyneux…) ont en effet été sollicitées. »
D’autres ouvrages, disponibles en bibliothèques d’arrondissement, pourraient également contenir des éléments de réponse :
Les années Mistinguett / Jacques Pessis, Jacques Crépineau.
Réunit des photographies d'époque et des documents d'archives sur le Paris des années 20. Un texte accompagne ses images replaçant la scène du music-hall dans le contexte des années folles, de la libération des mœurs, de l'émancipation des femmes et du triomphe du café-concert à Paris.
Le Moulin rouge / Christophe Mirambeau.
Présente les grandes étapes de l'histoire du Moulin rouge, depuis la Goulue, Toulouse-Lautrec et Mistinguett, à Lisette Malidor ou Janet Jackson en passant par les revues actuelles du Moulin rouge, fidèles à la tradition de la revue à grand spectacle comme à l'esprit de fête parisienne.
Music-hall : demandez le programme ! / Martine Clément.
Histoire du music-hall et des grandes vedettes ou clowns qui s'y sont produits (Fréhel, Mistinguett, Maurice Chevalier, Joséphine Baker...). Avec le récit de l'évolution et les grandes heures des Folies-Bergère, de Bobino, du Casino de Paris, de l'Olympia et du Moulin Rouge qui a gardé la tradition du 19e siècle.
Les tenues vestimentaires de Mistinguett s’inscrivent dans la mode des années 20 : abandon du corset, dévoilement des jambes, bas en soie de couleur, vêtements taille basse et qui brillent de mille feux (plumes, franges, paillettes, sequins, perles de verre ornent les robes et les chapeaux), teintes vives. Mistinguett aimait porter des tenues dessinées par les couturiers de son temps et elle fréquentait les acteurs et les clients de la mode en train de se faire. Les spectacles de music-hall, avant d’être détrônés par le cinéma, réunissaient un public extrêmement nombreux et de toutes les classes sociales, même les plus huppées.
Le livre, très didactique et illustré, Vintage fashion : la mode féminine des années 1920 aux années 1980 / Nicky Albrechtsen, vous permettra de repérer les éléments caractéristiques de la mode des années 20 ou 30 qui apparaissent dans les tenues de Mistinguett.
DANS NOS COLLECTIONS :
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