Question d'origine :
Bonjour,
C'est une question toute simple, qui me tourmente depuis quelques annees.
Pourquoi faut-il de la croissance economique ?
Apres avoir lu sur la crise de 2008 et avale des dizaines d heures de documentaires sur la dette, le systeme financier et monetaire, ainsi que l'economie de marche et autres domaines economiques, je ne suis toujours pas en mesure de repondre clairement a la question.
je mexcuse pour l'orthographe, etant sur un clavier qwerty au Canada !
Merci beaucoup !
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 25/02/2017 à 16h00
Tout d’abord, une définition relevée sur Wikipédia :
« La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement une période longue. En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut ou PIB. Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indication de l'amélioration de la richesse individuelle, assimilée au niveau de vie.
La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines, reposant sur le développement des facteurs de production, lié notamment à la révolution industrielle, à l'accès à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique1. Elle transforme la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. À long terme, la croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie (à distinguer de la qualité de vie) des sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté2 [réf. nécessaire] de cette même société.
Certaines conséquences de la croissance économique comme la pollution et les atteintes à l'environnement, l'accentuation des inégalités sociales ou l'épuisement des ressources (voir pic pétrolier notamment) sont souvent considérées comme des effets pervers qui obligent à distinguer croissance et progrès. »
Votre question fait référence à un vaste débat qui reste ouvert …
En témoignent ces différentes visions relevées sur internet et qui alimenteront votre réflexion :
- Les bienfaits de la croissance
« La croissance économique, malgré ses inconvénients (épuisement des matières premières, menaces sur l’environnement, course aux gains de productivité et à la compétitivité…) est nécessaire dans la mesure où elle apporte de nombreux avantages permis par ces mêmes gains de productivité : hausse des salaires et du pouvoir d’achat, baisse des prix réels, accroissement des profits, baisse de la durée du travail, création d’emplois... A l’inverse l’absence de
croissance aggraverait le chômage et aboutirait à une baisse du pouvoir d’achat. Mais, si les bienfaits sont importants, il ne faut pas oublier le problème du partage équitable des fruits de cette croissance économique afin que tous les acteurs puissent en bénéficier et c’est ici que le rôle des Pouvoirs Publics est important car il repose sur des choix, sensibles, à effectuer. »
- Qu’est-ce que la croissance économique ?
« L’objectif d’une croissance des richesses est partagé par (presque) tous. Il est en tout cas plus consensuel que la question du partage de ces richesses.
La croissance économique a des conséquences positives sur l’emploi et les salaires et donc indirectement sur le bien-être. »
- Faut-il toujours plus de croissance ?
« Il faut viser un changement de modèle productif et de modes de vie, un tournant antiproductiviste. On peut avoir du développement économique durable, innovant et riche en emploi, sans croissance. La plupart des processus de production propre, les plus doux avec la nature et aussi en termes de conditions de travail, exigent plus de labeur (que les productions surexploitant les ressources naturelles) pour produire les mêmes quantités, mais d’une tout autre qualité. »
- Questions réponses sur la croissance et ses alternatives
« Il faut dire adieu à la croissance, en tout cas dans les pays riches, pour trois raisons :
1) Elle ne s’accompagne plus de développement humain et de progrès social ni de sentiment de mieux-être subjectif.
2) Elle s’accompagne en revanche de plus en plus de dommages écologiques d’une extrême gravité. Elle ne fait plus le bonheur aujourd’hui et elle va faire le malheur demain si on continue.
3) La troisième raison explique les précédentes : la croissance c’est celle d’une grandeur technique qui s’appelle le PIB, qui est utile dans son domaine technique, mais qui ne tient aucun compte des enjeux humains, sociaux et écologique. Ce PIB, comme le disait dès 1968 le sénateur Robert Kennedy, mesure tout sauf ce qui fait que la vie vaut d’être vécue. La Commission Stiglitz a dit la même chose 40 ans plus tard ! »
- La croissance ne fait pas le bonheur : les économistes le savent-ils ?
« Une large partie de la littérature économique laisse entendre que la satisfaction de la population croît avec le revenu réel. Dès lors les gouvernements et les grandes institutions peuvent inlassablement pro¬clamer, au nom des peuples et de leur bien-être, que la croissance économique est un objectif prioritaire. Toutefois le développement d’un nouveau courant de recherches vient secouer les convictions traditionnelles. Ciblées sur l’explication de la satisfaction de vie, ces études apportent un fondement scientifique à deux constats de bons sens : toute richesse est relative, et la richesse n’est pas tout. »
- La croissance, un modèle qui arrive à ses limites
« Malgré tous ses bienfaits, la croissance économique fait maintenant plus de tort que de bien à l'homme et à la planète. La surproduction et la surconsommation épuisent les ressources et mènent directement vers un mur. [...]
Dans nos sociétés accros à la croissance de leur produit intérieur brut (¨PIB), remettre en cause l'expansion économique est un sacrilège. N'est-ce pas grâce à la croissance économique mondiale que nous vivons mieux, plus vieux et en meilleure santé? Sans remettre en question ces acquis, les tenants de la décroissance estiment que les impacts négatifs de la croissance économique surpassent maintenant les bienfaits qui peuvent y être associés. »
- L’économie est-elle entrée dans un cycle sans croissance ?
« Finie la croissance ? Oubliées les Trente Glorieuses ? Destruction de valeurs sociales, humaines, environnementales ? Stagnation séculaire ? Quelle société sans investissement ni création de valeurs, mais quelles valeurs ? Le monde peut-il réellement vivre sans croissance ? [...]
Nombreuses sont les pistes pour envisager la renaissance économique de nos sociétés. Une renaissance basée non pas sur une décroissance mais sur une croissance partagée, sociale, vertueuse, respectueuse, environnementale… L’analyse économique et l’aspiration humaine laissent ouverts tous les champs du possible. Mais il faut s’en convaincre : le monde est assurément entré dans une phase de résilience. »
En supplément, vous pouvez voir aussi cet article pour la révision du bac et ce dossier sur la croissance et la décroissance
Enfin, voici une liste de documents de notre département sur la croissance (cote ECO 151) et la décroissance (cote ECO 511)
DANS NOS COLLECTIONS :
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