Question d'origine :
Bonjour,
je souhaiterai savoir dans quelle période a existé la numérotation téléphonique à 3 chiffres et surtout l'année de son remplacement.
Merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 18/02/2017 à 14h42
Bonjour,
Vous retrouverez l'Evolution de la numérotation téléphonique en France : rappel historique sur le site de la Bibliothèque historique des postes et des télécommunications.
Vous noterez que la numérotation n'était pas la même selon le lieu d'habitation (Paris / Province / Grandes villes de province).
Nous laissons Claude Pérardel vous en expliquer le principe :
"
Lors de la mise en place des premiers centraux téléphoniques, le nombre d’abonnés est si faible que l’administration des Postes et Télégraphes ne propose pas de leur attribuer un numéro . N’imaginant pas un grand développement de ce nouveau moyen de communication, elle en confie la mise en place à l’industrie privée.
Les abonnés vont donc prendre l’habitude qu’une opératrice établisse la communication au simple énoncé du nom du correspondant souhaité, et de la localité où il réside s’il s’agit d’une communication interurbaine. Cependant, la Société Générale des Téléphones, qui installe et gère le réseau téléphonique parisien (6 425 abonnés répartis sur 13 centraux en 1889) préconise le système d’appel au numéro, comme en témoigne la liste des abonnés publiée en 1889.
[...]
À partir de 1897, chaque abonné reçoit donc un numéro , mais dans les bureaux de l’administration des Postes et des Télégraphes aucun responsable n’envisage d’établir un plan de numérotation.
La commutation automatique est inconnue, ce sont les opératrices qui établissent toutes les communications.
[...]
Toutes les opératrices sont dotées d’un carnet d’acheminement dont la consultation leur permet de trouver le premier faisceau de circuits à utiliser pour atteindre une localité qui n’est pas reliée directement à son centre de groupement. Pour revenir à la numérotation des abonnés, un simple regard sur des extraits de pages d’annuaires permet de vérifier quele nombre de chiffres d’un numéro varie de un à quatre .
Ce type de numérotation en exploitation manuelle va durer jusqu’à l’automatisation de chaque commutateur.
[...]
LE CAS PARTICULIER DE PARIS
Le système d’attribution des numéros en vigueur au début du XXe siècle va connaître rapidement ses limites car il est organisé sur la base de dix centraux téléphoniques. Le nombre d’abonnés augmentant, il est nécessaire d’installer de nouveaux centraux. Comment, alors, les numéroter ? Au lieu de créer un numéro caractéristique des centraux à deux chiffres, il est décidé, en 1912, de remplacer le numéro de série par un indicatif littéral.
Douze ans plus tard, en 1924, vingt centraux manuels desservent la capitale [...]
LA NUMÉROTATION DES ABONNÉS EN EXPLOITATION AUTOMATIQUE
La lecture des instructions communiquées aux abonnés de Lille, Roubaix et Tourcoing nous apprend quele numéro d’un abonné comprend cinq chiffre s ; à priori il n’y a pas de différence avec l’exploitation manuelle. Il est même très vraisemblable qu’à l’occasion du passage en automatique les abonnés ont conservé le même numéro à cinq chiffres ; le premier correspondant au central de rattachement, et les quatre suivants aux numéros de millier, de centaine, de dizaine et
d’unité de chaque abonné .
En fait, chaque numéro correspond à l’adresse technique d’un abonné déterminé ; en service manuel, c’est l’opératrice qui, grâce à son intelligence, ses yeux et ses mains, localise l’adresse en question. En service automatique, ce sont des appareils, appelés sélecteurs, qui effectuent cette localisation ; progressivement, à la réception des chiffres émis par le cadran téléphonique, la communication va ainsi s’établir. [...]
Au début de l’automatisation d’un réseau, le numéro sera toujours composé de quatre chiffres (millier M, centaine C, dizaine D et unité U) ; selon l’importance de ce réseau, ce numéro est précédé d’un chiffre quand le nombre de commutateurs ne dépasse pas neuf, ou de deux chiffres à partir de dix.
Peu à peu, le nombre d’abonnés va croître et l’automatisation des réseaux va progresser pas à pas ; par ailleurs, des essais de communications interurbaines automatiques sont pratiqués avec succès. Il devient donc urgent de concevoir un véritable plan de numérotation au niveau national ; nous sommes en 1944-
1945 et la situation ne s’y prête guère.
LE PLAN DE NUMÉROTATION DE 1946
L'étude d'un plan de numérotation des abonnés a été confiée en 1941 à une Commission spéciale ; celle-ci se sépare à la fin de 1942 sans être arrivée à des conclusions définitives.
Elle est reprise en 1945 par la Section Technique de l'Administration des PTT et aboutit à la mise au point d'un projet qui, après avoir rencontré un accueil favorable lors de larges consultations des services intéressés, doit être soumis à l'approbation du Comité technique.
PRINCIPES
Chaque abonné figure à l'annuaire avec unnuméro à six caractères dans le cas général, à sept dans le cas particulier de la région parisienne.
[...]
NUMÉROTATION
Pour émettre un appel d'une zone vers une autre, le numéro de l'abonné dans sa zone devra être précédé d'un préfixe composé de deux parties :
– la première indique que l'appel doit sortir de la zone : le 16, numéro disponible dans la série affectée aux services spéciaux, et qui devient « numéro de l'interurbain automatique national » comme le « 10 » est celui de l'interurbain manuel ;
– la deuxième indique la zone demandée : celle-ci est caractérisée par un numéro à deux chiffres, exception faite pour la région parisienne qui a pour indicatif le chiffre 1.
Le numéro « national » d'un abonné possède donc dans tous les cas 8 caractères.
À chaque département ou groupe de départements est affecté un indicatif à deux chiffres, qui peut par exemple figurer en tête de chaque page de l'annuaire. L'attribution de ces indicatifs n'est pas indifférente : il y a avantage, pour la simplicité des traducteurs commandant l'acheminement, à attribuer des indicatifs commençant par le même chiffre à des départements voisins ou dépendant des mêmes centres de transit. "
source : Numérotation téléphonique. Les plans de 1946 et 1955 / Claude Perardel - Les Cahiers de la FNARH n°112, 2009
Lire aussi :
- Étude et évolution du plan de numérotage téléphonique en France
- Plan de numérotation en France
- Correspondre jadis et naguère (p. 173-188)
Bonne journée.
Vous retrouverez l'Evolution de la numérotation téléphonique en France : rappel historique sur le site de la Bibliothèque historique des postes et des télécommunications.
Vous noterez que la numérotation n'était pas la même selon le lieu d'habitation (Paris / Province / Grandes villes de province).
Nous laissons Claude Pérardel vous en expliquer le principe :
"
Lors de la mise en place des premiers centraux téléphoniques, le nombre d’abonnés est si faible que
Les abonnés vont donc prendre l’habitude qu’une opératrice établisse la communication au simple énoncé du nom du correspondant souhaité, et de la localité où il réside s’il s’agit d’une communication interurbaine. Cependant, la Société Générale des Téléphones, qui installe et gère le réseau téléphonique parisien (6 425 abonnés répartis sur 13 centraux en 1889) préconise le système d’appel au numéro, comme en témoigne la liste des abonnés publiée en 1889.
[...]
La commutation automatique est inconnue, ce sont les opératrices qui établissent toutes les communications.
[...]
Toutes les opératrices sont dotées d’un carnet d’acheminement dont la consultation leur permet de trouver le premier faisceau de circuits à utiliser pour atteindre une localité qui n’est pas reliée directement à son centre de groupement. Pour revenir à la numérotation des abonnés, un simple regard sur des extraits de pages d’annuaires permet de vérifier que
Ce type de numérotation en exploitation manuelle va durer jusqu’à l’automatisation de chaque commutateur.
[...]
Le système d’attribution des numéros en vigueur au début du XXe siècle va connaître rapidement ses limites car il est organisé sur la base de dix centraux téléphoniques. Le nombre d’abonnés augmentant, il est nécessaire d’installer de nouveaux centraux. Comment, alors, les numéroter ? Au lieu de créer un numéro caractéristique des centraux à deux chiffres, il est décidé, en 1912, de remplacer le numéro de série par un indicatif littéral.
Douze ans plus tard, en 1924, vingt centraux manuels desservent la capitale [...]
La lecture des instructions communiquées aux abonnés de Lille, Roubaix et Tourcoing nous apprend que
d’unité de chaque abonné
En fait, chaque numéro correspond à l’adresse technique d’un abonné déterminé ; en service manuel, c’est l’opératrice qui, grâce à son intelligence, ses yeux et ses mains, localise l’adresse en question. En service automatique, ce sont des appareils, appelés sélecteurs, qui effectuent cette localisation ; progressivement, à la réception des chiffres émis par le cadran téléphonique, la communication va ainsi s’établir. [...]
Peu à peu, le nombre d’abonnés va croître et l’automatisation des réseaux va progresser pas à pas ; par ailleurs, des essais de communications interurbaines automatiques sont pratiqués avec succès. Il devient donc urgent de concevoir un véritable plan de numérotation au niveau national ; nous sommes en 1944-
1945 et la situation ne s’y prête guère.
LE PLAN DE NUMÉROTATION DE 1946
L'étude d'un plan de numérotation des abonnés a été confiée en 1941 à une Commission spéciale ; celle-ci se sépare à la fin de 1942 sans être arrivée à des conclusions définitives.
Elle est reprise en 1945 par la Section Technique de l'Administration des PTT et aboutit à la mise au point d'un projet qui, après avoir rencontré un accueil favorable lors de larges consultations des services intéressés, doit être soumis à l'approbation du Comité technique.
PRINCIPES
Chaque abonné figure à l'annuaire avec un
[...]
Pour émettre un appel d'une zone vers une autre, le numéro de l'abonné dans sa zone devra être précédé d'un préfixe composé de deux parties :
– la première indique que l'appel doit sortir de la zone : le 16, numéro disponible dans la série affectée aux services spéciaux, et qui devient « numéro de l'interurbain automatique national » comme le « 10 » est celui de l'interurbain manuel ;
– la deuxième indique la zone demandée : celle-ci est caractérisée par un numéro à deux chiffres, exception faite pour la région parisienne qui a pour indicatif le chiffre 1.
Le numéro « national » d'un abonné possède donc dans tous les cas 8 caractères.
À chaque département ou groupe de départements est affecté un indicatif à deux chiffres, qui peut par exemple figurer en tête de chaque page de l'annuaire. L'attribution de ces indicatifs n'est pas indifférente : il y a avantage, pour la simplicité des traducteurs commandant l'acheminement, à attribuer des indicatifs commençant par le même chiffre à des départements voisins ou dépendant des mêmes centres de transit. "
source : Numérotation téléphonique. Les plans de 1946 et 1955 / Claude Perardel - Les Cahiers de la FNARH n°112, 2009
Lire aussi :
- Étude et évolution du plan de numérotage téléphonique en France
- Plan de numérotation en France
- Correspondre jadis et naguère (p. 173-188)
Bonne journée.
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