Question d'origine :
Nous recherchons des textes fondateurs en politique qui établissent des règles d'éthique dans ce domaine. Pouvez-vous nous aidez ? Quelles sont les règles éthiques utilisées en politique ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 17/02/2017 à 10h56
Voici différents documents (qui ne donnent pas une liste complète des règles d’éthique mais nomment des textes fondateurs) pour vous éclairer :
- Ethique et politique : un couple infernal de la Revue Pyramides
« Thème d’éternelle actualité, la relation entre éthique et politique ne peut manquer de nous interpeller. Partis politiques ou fonctionnaires, personne ne semble échapper à des actes que l’on peut difficilement considérer conformes à une éthique digne de ce nom. L’annonce d’un cas de fraude ou de corruption dans lequel le secteur public joue un rôle clé est devenue banale. Tel est le constat de départ de cet article, qui démontre par ailleurs que la globalisation ne fait qu’accroitre ce danger. L’objectif n’est nullement de disséquer l’une ou l’autre affaire, ou de faire de la casuistique, mais d’analyser la relation infernale entre politique et éthique. Après l’analyse des deux composantes de cette relation, nous nous pencherons sur leur interdépendance. »
- Morale, éthique et politique, un article de Paul Ricoeur dans la revue Pouvoirs
« La politique atteint l’individu au niveau des pouvoirs dont il est capable et de son désir de la vie bonne qui définit la dimension éthique de l’action. La justice, vertu première des institutions susceptibles d’actualiser ces pouvoirs et ce désir, marque par son légitime formalisme et son appareil de normes et ses obligations la transition du plan éthique au plan moral. Contre la tendance de l’Etat à se constituer en instance transcendante, la tâche critique est de rappeler les paradoxes qui affectent l’exercice du pouvoir politique et le soumettent lui aussi à la règle de justice. »
- Ethique et politique, un autre article de Paul Ricoeur sur Persée.
« Permettez-moi d'introduire mon sujet par deux remarques introductives. D'abord, afin d'éviter toute approche moralisante du problème et ne pas préjuger de l'ordre de préséance entre éthique et politique, je propose que l'on parle en termes d'intersection plutôt que de subordination du rapport de l'éthique à la politique. Je vois là deux foyers décentrés l'un par rapport à l'autre, posant chacun une problématique originale et créant un segment commun, précisément par leur intersection. Seconde remarque : ce n'est pas seulement d'une intersection entre deux cercles, celui de l'éthique et celui du politique, que je voudrais vous entretenir, mais de l'intersection entre trois cercles : l'économique, le politique, et l'éthique. Si je procède ainsi, c'est parce que j'attends de la comparaison entre économique et éthique le moyen de spécifier le politique, afin de le mieux confronter ensuite à l'éthique. Car, c'est dans la mesure où le politique soulève des problèmes et des difficultés propres, irréductibles aux phénomènes économiques, que ses rapports avec l'éthique sont eux-mêmes originaux et d'autant plus aigus. C'est pourquoi, afin de guider et aussi d'orner la discussion, je propose la figure suivante qui met trois cercles en intersection avec des zones communes deux à deux et trois à trois.
Les 3 cercles (éthique, politique, économique) en intersection »
- La politique, l’éthique et les savoirs de la revue européenne des sciences sociales.
« Le débat récurrent sur la limitation réciproque des valeurs politiques et des valeurs éthiques exprime une tension symbolique qui semble se reconduire sous des formes différentes dans l’histoire du raisonnement moral.
L’impérativité inconditionnelle des valeurs, dont la prétention à la validité universelle est inlassablement réaffirmée par toute Foi ou Raison, se heurte inévitablement à la casuistique des décisions qui, en toute interaction sociale, sont condamnées à actualiser des valeurs d’origine différente dans l’urgence, le tâtonnement, l’insatisfaction, l’oscillation, le compromis ou – ultime recours moral du « pharisaïsme » quotidien – la restriction mentale et la mauvaise foi. Les règles et normes d’une éthique ou d’une politique – et surtout le raisonnement du philosophe ou du législateur qui s’essaie à les concilier – ne présentent un agencement sans failles que dans la conviction du militant ou du dévot qui ont déjà confié leur croyance au fil persuasif d’un discours, ou pour le disciple prêt à épouser docilement l’argumentation logique d’un traité dont il a déjà adopté la philosophie. Une éthique ne déroule un raisonnement logiquement nécessaire que pour un auditoire dont l’ethos est déjà acquis à la rhétorique revigorante des phrases d’une pastorale ou d’une propagande ; le réseau de prescriptions que tissent des normes rationalisées ne dessine un système cohérent que pour le praticien déjà plié par profession ou habitude aux catégories d’un code particulier, ou pour le spécialiste familiarisé avec l’architecture conceptuelle d’une doctrine savante. »
- Et le Bulletin de philosophie morale et politique.
Vous pourrez trouver certains des textes fondateurs en politique (Aristote, Machiavel, Platon, John Rawls, …) cités dans les articles que nous vous avons communiqués précédemment dans le rayon POL 112 de notre département.
DANS NOS COLLECTIONS :
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