Quel dauphin ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 13/02/2017 à 08h50
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Question d'origine :
Bonjour cher Guichet,
Je souhaiterais savoir si le "dauphin" de France a un lien avec le mammifère marin. Si oui, depuis quel date et pour quelle raison, si non, depuis quand cette confusion linguistique date-t-elle ?
En effet, le nom latin (delphinus) semble attester de l'antériorité de l'animal dans la Rome antique...
Mais dans ce cas-là, pourquoi l'attribuer au Prince de France, des siècles plus tard, et le faire figurer dans les armoiries ou les sculptures ? Quant à la région française, du Dauphiné et du Dauphin, lequel a donné son nom à l'autre ?
Merci d'avance pour vos éclaircissements,
Bien à vous.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 14/02/2017 à 15h32
Bonjour,
D’après les sources que nous avons consultées, le titre de Dauphin aurait pour origine un prénom, devenu surnom, porté par les seigneurs du Comté d’Albon (futur Dauphiné de Viennois) et d’Auvergne. Gilles-Marie Moreau, auteur de l'ouvrage Le Saint-Denis des Dauphins : histoire de la collégiale Saint-André de Grenoble, le confirme en s'appuyant sur le texte d'Auguste Prudhomme : De l'origine et du sens des mots Dauphin et Dauphiné et de leur rapport avec l'emblème du dauphin en Dauphiné, en Auvergne et en Forez (consultable en ligne dans Persée).
« 1. Dauphin
XIIe s. (-fin), « cétacé » ; bas latin dalfinus (VIIIe s.), altération du latin delphinus, du grec delphis.
2. Dauphin
1349, date de cession du Dauphiné, « fils aîné du roi de France » ; c’était le nom des comtes d’Albon (latin delphinus), issu d’un surnom, qui devint héréditaire ; nom de dignité, au XIIIe s., en Dauphiné et en Auvergne. Dauphine 1680, Mme de Sévigné. »
Source : Grand dictionnaire étymologique et historique du français
«Dauphin n. m. Surnom d’origine incertaine, attesté dès 1110, il devint le titre des comtes d’Albon et de Viennois, dont les possessions furent appelées Dauphiné à partir du XIIIe s. Après le rattachement du Dauphiné à la France (1349), il fut donné, dès le règne de Jean II, à l’héritier de la couronne . Le terme de Grand Dauphin désigne le fils de Louis XIV, mort avant d’avoir pu régner. Le titre de Dauphin fut également porté par des seigneurs d’Auvergne (XIIe-XVe s.). »
Source : Le petit robert des noms propres
« 1. Dauphin n. m., d’abord daufin (v. 1150), est issu du latin populaire dalphinus (710), altération du latin classique de même sens delphinus. Ce dernier est emprunté au grec delphis, delphinos « dauphin », qui s’est dit aussi de motifs décoratifs et d’une masse de fer que l’on jetait sur les navires pour les couler. L’importance du terme est suggérée par l’épithète d’Apollon (Delphinios) qui le définit par un jeu étymologique à la fois comme le dieu du dauphin (protecteur des marins) et comme le dieu de Delphes (Delphoi). Le mot, qui présente un suffixe assez rare, est apparenté à delphax, -akos « truie, porc » : l’animal, longtemps considéré (avec les autres cétacés) comme un poisson, serait nommé, à cause de sa forme, le « goret » de la mer. Delphax est lui-même un nom d’animal à suffixe –ax de caractère populaire, supposé tiré de delphus « matrice » (delphax ne s’appliquant en effet qu’à la jeune truie adulte) que l’on rapproche de termes indo-iraniens.
2. Dauphin n. m., d’abord Dalfin (1245) et dalphin, est lecognomen des seigneurs du Dauphiné (1110-1140) et d’Auvergne (1167), devenu nom patronymique, puis titre (1281 en Auvergne, 1282 en Dauphiné, ce nom de lieu venant du nom de personne). Il fut attribué au fils aîné du roi de France après la cession du Dauphiné à la France en 1349. Le mot est issu du prénom bas latin Dalphinus (Ve s.), Delphinus (Ive s.), qui fut porté par un évêque de Bordeaux dès la fin du IVe siècle. L’apparition du dauphin (sens 1.) sur les écus des comtes de Vienne et d’Auvergne est due à un jeu homonymique sur leur nom et ne correspond pas à une origine.
• Le mot a servi de titre au seigneur du Dauphiné, puis au fils aîné des rois de France, d’abord dans l’expression Dalphin de Viennois (1360), puis absolument (1410, doffin ; 1420, dauphin). Par extension, il est employé au figuré à propos du fils unique de la maison, chez les bourgeois, ou de celui de la personne dont on a grand soin (1690). De nos jours, c’est ainsi qu’on nomme le successeur présumé d’un personnage important en politique, dans les affaires (1941).
-> Le féminin Dauphine n. f. a été créé (1297, daufine) pour désigner la femme du dauphin, sens vivant jusqu’en 1690. Depuis le XVe s., il s’applique à la femme du dauphin de France. C’est de cette valeur du mot que provient l’appellation culinaire pommes dauphines (1692) [cf. à la royale, etc.]. »
Source : Dictionnaire historique de la langue française
Bonne journée.
D’après les sources que nous avons consultées, le titre de Dauphin aurait pour origine un prénom, devenu surnom, porté par les seigneurs du Comté d’Albon (futur Dauphiné de Viennois) et d’Auvergne. Gilles-Marie Moreau, auteur de l'ouvrage Le Saint-Denis des Dauphins : histoire de la collégiale Saint-André de Grenoble, le confirme en s'appuyant sur le texte d'Auguste Prudhomme : De l'origine et du sens des mots Dauphin et Dauphiné et de leur rapport avec l'emblème du dauphin en Dauphiné, en Auvergne et en Forez (consultable en ligne dans Persée).
« 1. Dauphin
XIIe s. (-fin), « cétacé » ; bas latin dalfinus (VIIIe s.), altération du latin delphinus, du grec delphis.
2. Dauphin
1349, date de cession du Dauphiné, « fils aîné du roi de France » ; c’était le nom des comtes d’Albon (latin delphinus), issu d’un surnom, qui devint héréditaire ; nom de dignité, au XIIIe s., en Dauphiné et en Auvergne. Dauphine 1680, Mme de Sévigné. »
Source : Grand dictionnaire étymologique et historique du français
«
Source : Le petit robert des noms propres
« 1. Dauphin n. m., d’abord daufin (v. 1150), est issu du latin populaire dalphinus (710), altération du latin classique de même sens delphinus. Ce dernier est emprunté au grec delphis, delphinos « dauphin », qui s’est dit aussi de motifs décoratifs et d’une masse de fer que l’on jetait sur les navires pour les couler. L’importance du terme est suggérée par l’épithète d’Apollon (Delphinios) qui le définit par un jeu étymologique à la fois comme le dieu du dauphin (protecteur des marins) et comme le dieu de Delphes (Delphoi). Le mot, qui présente un suffixe assez rare, est apparenté à delphax, -akos « truie, porc » : l’animal, longtemps considéré (avec les autres cétacés) comme un poisson, serait nommé, à cause de sa forme, le « goret » de la mer. Delphax est lui-même un nom d’animal à suffixe –ax de caractère populaire, supposé tiré de delphus « matrice » (delphax ne s’appliquant en effet qu’à la jeune truie adulte) que l’on rapproche de termes indo-iraniens.
2. Dauphin n. m., d’abord Dalfin (1245) et dalphin, est le
• Le mot a servi de titre au seigneur du Dauphiné, puis au fils aîné des rois de France, d’abord dans l’expression Dalphin de Viennois (1360), puis absolument (1410, doffin ; 1420, dauphin). Par extension, il est employé au figuré à propos du fils unique de la maison, chez les bourgeois, ou de celui de la personne dont on a grand soin (1690). De nos jours, c’est ainsi qu’on nomme le successeur présumé d’un personnage important en politique, dans les affaires (1941).
-> Le féminin Dauphine n. f. a été créé (1297, daufine) pour désigner la femme du dauphin, sens vivant jusqu’en 1690. Depuis le XVe s., il s’applique à la femme du dauphin de France. C’est de cette valeur du mot que provient l’appellation culinaire pommes dauphines (1692) [cf. à la royale, etc.]. »
Source : Dictionnaire historique de la langue française
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