La page n'existe pas ou plus.
Question d'origine :
La violence est elle innée au acquise chez l'homme ? y-a-til des prédispositions génétiques à la violence ? Que répondent les scientifiques ? médecins, chercheurs, psychanalystes ? y-a-t’il une réponse tranchée ? Les avis sont ils les mêmes ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 16/02/2017 à 14h13
Bonjour,
Vaste question que celle de la violence innée ou acquise, largement débattue dans les médias.
S’il y a un thème aujourd’hui qui ne cesse de provoquer des débats, autant en philosophie que dans les autres sciences humaines et sociales, c’est bien la violence ; tantôt elle est présentée comme un invariant qui illustre la part obscure de l'humanité, tantôt comme un phénomène épisodique qui surgit brusquement et disparaît aussi soudainement. Strictement sociale ou strictement individuelle, elle ne cesse de hanter les sociétés contemporaines et celles du passé. L’usage sémantique du concept de violence est flou, la violence est tour à tour une notion élastique, un mot vague, un champ de recherche inépuisable. Nombre de travaux ont tenté d'en cerner les contours, d'en suivre les évolutions, d'en prendre la mesure, d'en restituer les contextes et surtout d'en cerner les enjeux.
La recherche par sujet dans notre catalogue à « violence » sous ses différents aspects : (philosophie, sociologie, histoire, anthropologie…) ne donne pas moins de 2 centaines de réponses. Vous imaginez bien qu’il ne peut y avoir de réponse tranchée et que les avis divergent.
Nous nous contenterons donc d’une petite bibliographie sélective, qui vous donnera des pistes de réflexion, des points de vue divers et variés, sans prétendre à une quelconque synthèse au demeurant impossible , tant les déclinaisons sont multiples, parfois savantes et très argumentées:
Dictionnaire de la violence, sous la direction de Michaela Marzano :
200 auteurs (philosophes, sociologues, juristes, psychanalystes, historiens, théologiens, anthropologues) ont participé à ce dictionnaire, dont les 300 entrées dessinent une solide cartographie des notions et concepts clés, des penseurs et artistes, des références et travaux portant sur la violence, sujet au cœur de la nature humaine et de la modernité.
L'idée de nature humaine est-elle pertinente lorsqu'il s'agit de réfléchir à la violence ? La diversité des anthropologies philosophiques et la constitution des sciences humaines ne conduisent-elles pas plutôt à considérer la violence comme un phénomène culturel ? Peut-on penser un jour éradiquer la violence, comme l'espérait la philosophie des Lumières, ou doit-on au contraire accepter l'idée d'une ambivalence intrinsèque des êtres humains qui, soumis à des pulsions contradictoires, comme le montre Freud, ne sont jamais totalement bons ou totalement mauvais ?
Du côté des philosophes :
La violence, Yves Michaux
Qu’est-ce que la violence ?
Pur déchaînement irrationnel d'une pulsion destructrice ou organisation hiérarchisée d'un pouvoir répressif, la violence apparaît comme le mystère du refus humain de la raison.
La violence : cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la violence, de Platon à Derrida en passant par Machiavel, Spinoza, Hobbes, Kant, Clausewitz., Nietzsche, Gandhi, Arendt,, Michel Foucault, Konrad Lorenz ou encore René Girard.
Cette évidente omniprésence de la violence ne doit pourtant pas masquer la complexité d'une notion délicate à définir, aux frontières ténues avec les idées de force, de puissance, d'autorité. Faut-il distinguer violence physique et violence morale? Toute atteinte corporelle relève-t-elle nécessairement de la violence? Peut-on mettre sur le même plan la violence exercée par un tyran sur ses sujets et celle de la révolution qui les en libérera, autrement dit existe-t-il une violence constructrice et juste? En scrutant tour à tour ses origines, ses manifestations diverses, sa légitimité, les penseurs qui se sont intéressés à la violence - philosophes antiques, théoriciens du droit naturel, anthropologues, sociologues - n'interrogent rien de moins que la bestialité et la cruauté radicale de l'homme, ainsi que les fondements de la vie en société.
La violence et le sacré , René Girard
Un numéro de Philosophie magazine, René Girard, le penseur du désir et de la violence
Violence , Slavoj Zizek.
S’appuyant sur une culture érudite et populaire; mêlant Kant et Lacan aux blagues, à la littérature et au cinéma contemporain, l’académicien slovène devenu icône philosophique postmarxiste, examine, dans l ère des images globalisées et des réalités fabriquées, la violence inhérente au capitalisme, à la mondialisation, aux fondamentalismes et au langage.
Du côté des sociologues :
De la violence, sous la direction de Françoise Héritier
De la violence , Philippe Breton
La violence, Michel Wieviorka.
Dans son étude sociologique et anthropologique sur la violence, l'auteur aborde trois points essentiels : l'élargissement de l'espace de la violence en l'absence de conflit institutionnalisé, son étude hors du cadre national qui devient à la fois locale et mondiale, la consolidation de la figure de la victime.
Violences et société, regards sociologiques
Essais sur la violence
En mettant en avant les aspects institutionnels de la violence, M. Maffesoli tente de cerner l'ambiguïté de ce phénomène et d'expliquer sa constance dans les rapports humains et la fascination qu'elle exerce. Il insiste ensuite sur sa dimension fondatrice et la présente comme une manifestation de résistance face à la banalité du quotidien.
Violences et société aujourd’hui
Aujourd'hui, la violence est omniprésente. Tenter de la cerner suppose de prendre en compte son caractère protéiforme : violences physiques, sexuelles ; verbales, psychologiques ; maltraitances, de la simple négligence aux maltraitances graves ; violences interindividuelles, familiales, violence collective, suicides ; violences à l'école, au travail, violences politiques ; crimes et délits, de la petite délinquance à la grande criminalité. À violences plurielles, approches multiples. Ce livre propose de croiser les regards et les interrogations de spécialistes de tous horizons: sociologues, psychologues, philosophes, politologues, criminologues, historiens, médecins. Nos sociétés sont-elles plus violentes, comme le laisserait penser la surmédiatisation de certains faits divers, ou bien sommes-nous simplement mieux informés qu'autrefois ou encore plus sensibilisés à ces phénomènes ? Notre besoin de sécurité est-il plus important ? La violence est-elle affaire de nature ou de culture ? N'assistons-nous pas à une transformation du statut même de la violence ? Et que faut-il penser de l'avènement de la victime ?
Du côté des psy :
La violence fondamentale, l’inépuisable Œdipe[, Jean Bergeret
Analyse la violence naturelle, innée, nécessaire à la survie de l'individu et montre la place essentielle qu'elle occupe dans la structure de la personnalité.
La violence en abyme, essai de psychocriminologie
Traite de la violence destructrice en la considérant comme un élément du développement humain à la suite de traumatismes psychologiques graves subis dans l'enfance.
Un numéro de Sciences humaines, Violence, 15 questions pour comprendre, mars 2016.
La violence est-elle innée ou acquise ? Existe-t-il des fondements biologiques (gènes, hormones) ou même cognitifs qui prédisposent à la violence ? La question, on l’imagine, a fait couler beaucoup d’encre. À la fin du 19e siècle, Cesare Lombroso, le père de la criminologie avait cru repérer des faciès caractéristiques chez les criminels. Cette théorie du « criminel-né » allait être attaquée durement par les sociologues. Depuis des décennies, des recherches se sont accumulées sur les bases biologiques de la violence. Avec des résultats qui incitent à la prudence.
Du côté des historiens :
Violence(s) de la Préhistoire à nos jours.
La dynamique de la violence, approches pluridisciplinaires, sous la dir. de Frédéric Chauvaud..
La violence: biologie, histoire et morale chrétienne sur googlebooks.
Une histoire de la violence par Robert Muchembled
Dans une introduction fort intéressante intitulée « Qu’est-ce que la violence ? »,( qu’il distingue de l’agressivité qui est une potentialité de violence dont la puissance destructrice peut être inhibée par les civilisations), Muchembled s’interroge sur le caractère inné (?) de la violence.
Une conférence avec Robert Muchembled organisée par la bibliothèque de Lyon
Bonnes lectures
Vaste question que celle de la violence innée ou acquise, largement débattue dans les médias.
S’il y a un thème aujourd’hui qui ne cesse de provoquer des débats, autant en philosophie que dans les autres sciences humaines et sociales, c’est bien la violence ; tantôt elle est présentée comme un invariant qui illustre la part obscure de l'humanité, tantôt comme un phénomène épisodique qui surgit brusquement et disparaît aussi soudainement. Strictement sociale ou strictement individuelle, elle ne cesse de hanter les sociétés contemporaines et celles du passé. L’usage sémantique du concept de violence est flou, la violence est tour à tour une notion élastique, un mot vague, un champ de recherche inépuisable. Nombre de travaux ont tenté d'en cerner les contours, d'en suivre les évolutions, d'en prendre la mesure, d'en restituer les contextes et surtout d'en cerner les enjeux.
La recherche par sujet dans notre catalogue à « violence » sous ses différents aspects : (philosophie, sociologie, histoire, anthropologie…) ne donne pas moins de 2 centaines de réponses. Vous imaginez bien qu’il ne peut y avoir de réponse tranchée et que les avis divergent.
Nous nous contenterons donc d’une petite bibliographie sélective, qui vous donnera des pistes de réflexion, des points de vue divers et variés, sans prétendre à une quelconque synthèse au demeurant impossible , tant les déclinaisons sont multiples, parfois savantes et très argumentées:
Dictionnaire de la violence, sous la direction de Michaela Marzano :
200 auteurs (philosophes, sociologues, juristes, psychanalystes, historiens, théologiens, anthropologues) ont participé à ce dictionnaire, dont les 300 entrées dessinent une solide cartographie des notions et concepts clés, des penseurs et artistes, des références et travaux portant sur la violence, sujet au cœur de la nature humaine et de la modernité.
L'idée de nature humaine est-elle pertinente lorsqu'il s'agit de réfléchir à la violence ? La diversité des anthropologies philosophiques et la constitution des sciences humaines ne conduisent-elles pas plutôt à considérer la violence comme un phénomène culturel ? Peut-on penser un jour éradiquer la violence, comme l'espérait la philosophie des Lumières, ou doit-on au contraire accepter l'idée d'une ambivalence intrinsèque des êtres humains qui, soumis à des pulsions contradictoires, comme le montre Freud, ne sont jamais totalement bons ou totalement mauvais ?
Du côté des philosophes :
La violence, Yves Michaux
Qu’est-ce que la violence ?
Pur déchaînement irrationnel d'une pulsion destructrice ou organisation hiérarchisée d'un pouvoir répressif, la violence apparaît comme le mystère du refus humain de la raison.
La violence : cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la violence, de Platon à Derrida en passant par Machiavel, Spinoza, Hobbes, Kant, Clausewitz., Nietzsche, Gandhi, Arendt,, Michel Foucault, Konrad Lorenz ou encore René Girard.
Cette évidente omniprésence de la violence ne doit pourtant pas masquer la complexité d'une notion délicate à définir, aux frontières ténues avec les idées de force, de puissance, d'autorité. Faut-il distinguer violence physique et violence morale? Toute atteinte corporelle relève-t-elle nécessairement de la violence? Peut-on mettre sur le même plan la violence exercée par un tyran sur ses sujets et celle de la révolution qui les en libérera, autrement dit existe-t-il une violence constructrice et juste? En scrutant tour à tour ses origines, ses manifestations diverses, sa légitimité, les penseurs qui se sont intéressés à la violence - philosophes antiques, théoriciens du droit naturel, anthropologues, sociologues - n'interrogent rien de moins que la bestialité et la cruauté radicale de l'homme, ainsi que les fondements de la vie en société.
La violence et le sacré , René Girard
Un numéro de Philosophie magazine, René Girard, le penseur du désir et de la violence
Violence , Slavoj Zizek.
S’appuyant sur une culture érudite et populaire; mêlant Kant et Lacan aux blagues, à la littérature et au cinéma contemporain, l’académicien slovène devenu icône philosophique postmarxiste, examine, dans l ère des images globalisées et des réalités fabriquées, la violence inhérente au capitalisme, à la mondialisation, aux fondamentalismes et au langage.
Du côté des sociologues :
De la violence, sous la direction de Françoise Héritier
De la violence , Philippe Breton
La violence, Michel Wieviorka.
Dans son étude sociologique et anthropologique sur la violence, l'auteur aborde trois points essentiels : l'élargissement de l'espace de la violence en l'absence de conflit institutionnalisé, son étude hors du cadre national qui devient à la fois locale et mondiale, la consolidation de la figure de la victime.
Violences et société, regards sociologiques
Essais sur la violence
En mettant en avant les aspects institutionnels de la violence, M. Maffesoli tente de cerner l'ambiguïté de ce phénomène et d'expliquer sa constance dans les rapports humains et la fascination qu'elle exerce. Il insiste ensuite sur sa dimension fondatrice et la présente comme une manifestation de résistance face à la banalité du quotidien.
Violences et société aujourd’hui
Aujourd'hui, la violence est omniprésente. Tenter de la cerner suppose de prendre en compte son caractère protéiforme : violences physiques, sexuelles ; verbales, psychologiques ; maltraitances, de la simple négligence aux maltraitances graves ; violences interindividuelles, familiales, violence collective, suicides ; violences à l'école, au travail, violences politiques ; crimes et délits, de la petite délinquance à la grande criminalité. À violences plurielles, approches multiples. Ce livre propose de croiser les regards et les interrogations de spécialistes de tous horizons: sociologues, psychologues, philosophes, politologues, criminologues, historiens, médecins. Nos sociétés sont-elles plus violentes, comme le laisserait penser la surmédiatisation de certains faits divers, ou bien sommes-nous simplement mieux informés qu'autrefois ou encore plus sensibilisés à ces phénomènes ? Notre besoin de sécurité est-il plus important ? La violence est-elle affaire de nature ou de culture ? N'assistons-nous pas à une transformation du statut même de la violence ? Et que faut-il penser de l'avènement de la victime ?
Du côté des psy :
La violence fondamentale, l’inépuisable Œdipe[, Jean Bergeret
Analyse la violence naturelle, innée, nécessaire à la survie de l'individu et montre la place essentielle qu'elle occupe dans la structure de la personnalité.
La violence en abyme, essai de psychocriminologie
Traite de la violence destructrice en la considérant comme un élément du développement humain à la suite de traumatismes psychologiques graves subis dans l'enfance.
Un numéro de Sciences humaines, Violence, 15 questions pour comprendre, mars 2016.
La violence est-elle innée ou acquise ? Existe-t-il des fondements biologiques (gènes, hormones) ou même cognitifs qui prédisposent à la violence ? La question, on l’imagine, a fait couler beaucoup d’encre. À la fin du 19e siècle, Cesare Lombroso, le père de la criminologie avait cru repérer des faciès caractéristiques chez les criminels. Cette théorie du « criminel-né » allait être attaquée durement par les sociologues. Depuis des décennies, des recherches se sont accumulées sur les bases biologiques de la violence. Avec des résultats qui incitent à la prudence.
Du côté des historiens :
Violence(s) de la Préhistoire à nos jours.
La dynamique de la violence, approches pluridisciplinaires, sous la dir. de Frédéric Chauvaud..
La violence: biologie, histoire et morale chrétienne sur googlebooks.
Une histoire de la violence par Robert Muchembled
Dans une introduction fort intéressante intitulée « Qu’est-ce que la violence ? »,( qu’il distingue de l’agressivité qui est une potentialité de violence dont la puissance destructrice peut être inhibée par les civilisations), Muchembled s’interroge sur le caractère inné (?) de la violence.
Une conférence avec Robert Muchembled organisée par la bibliothèque de Lyon
Bonnes lectures
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter