Question d'origine :
pour moi l'orthographe est souvent logique, et presque toujours mécanique, mais je n'ai jamais trouvé d'explication historique à la règle d'accord du participe passé avec le COD placé avant en présence de l'auxiliaire avoir
j'ai des bouts d'explication d'une exception devenue règle
rien en latin
bref d'où ceci vient-il ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/02/2017 à 10h50
Bonjour,
C'est Clément Marot qui, au XVIe siècle, se référant à la langue italienne, est le premier à énoncer la règle moderne d'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir.
Voltaire, deux siècles plus tard, aurait dit : "Clément Marot a ramené deux choses d'Italie : la vérole et l'accord du participe passé ... je pense que c'est le deuxième qui a fait le plus de ravages !" Mais l'authenticité de cette citation n'est pas établie...
Cette règle est d'abord peu suivie ; Vaugelas la formulera une seconde fois, avec des exceptions aujourd'hui tombées en désuétude. Elle ne s'imposera vraiment à l'usage qu'au XIXe siècle, devenant ainsi l'effroi des écoliers et de leurs maîtres !
Sources :
- Introduction à la langue du XVIe siècle / M.-M. Fragonard et É. Kotler
- Introduction à l'histoire de la langue française/ Xavier Blanco, Krzysztof Bogacki
- L'accord du participe passé avec avoir : aspects logiques et psychologiques / Wittwer Jean. In: Enfance, tome 11, n°3, 1958. pp. 269-274.
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi lire : L’accord du participe passé en français contemporain : étude en vue d’une réforme / Mémoire de Master réalisé à l’Université de Neuchâtel - Sous la direction de Mme la Prof. Marie-José Béguelin - Par Ayça Dursen - Soutenu le 29 Septembre 2011. En voici un extrait :
" Cette règle qui veut que l’on accorde le participe avec son objet s’il le précède et qu’on le laisse invariable sinon, Marot la justifie par sa conformité à l’italien. Mais elle n’a pas permis la fixation de la règle tout de suite : la plupart des auteurs affirment que la variabilité et les débats sur la règle ont perduré plusieurs siècles, avant que la règle s’installe « réellement » au 19e siècle. Entre le 17e et le 19e siècles, la règle énoncée par Marot de l’accord avec le COD antéposé a été reprise et affinée par des grammairiens comme Vaugelas (notamment pour les participes suivis d’un complément d’objet ou d’un infinitif) ou Malherbe (à qui l’on doit le traitement des pronominaux comme des emplois avec avoir) Béguelin, 2002 : 173 ; Branca-Rosoff, 2007 : 64 ; Brissaud, 2008 : 414 ; Goosse & Grevisse, 2008 : §943 et §952 ; Wilmet, 1999 : 17]. "
Bonne journée !
C'est Clément Marot qui, au XVIe siècle, se référant à la langue italienne, est le premier à énoncer la règle moderne d'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir.
Voltaire, deux siècles plus tard, aurait dit : "Clément Marot a ramené deux choses d'Italie : la vérole et l'accord du participe passé ... je pense que c'est le deuxième qui a fait le plus de ravages !" Mais l'authenticité de cette citation n'est pas établie...
Cette règle est d'abord peu suivie ; Vaugelas la formulera une seconde fois, avec des exceptions aujourd'hui tombées en désuétude. Elle ne s'imposera vraiment à l'usage qu'au XIXe siècle, devenant ainsi l'effroi des écoliers et de leurs maîtres !
Sources :
- Introduction à la langue du XVIe siècle / M.-M. Fragonard et É. Kotler
- Introduction à l'histoire de la langue française/ Xavier Blanco, Krzysztof Bogacki
- L'accord du participe passé avec avoir : aspects logiques et psychologiques / Wittwer Jean. In: Enfance, tome 11, n°3, 1958. pp. 269-274.
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi lire : L’accord du participe passé en français contemporain : étude en vue d’une réforme / Mémoire de Master réalisé à l’Université de Neuchâtel - Sous la direction de Mme la Prof. Marie-José Béguelin - Par Ayça Dursen - Soutenu le 29 Septembre 2011. En voici un extrait :
" Cette règle qui veut que l’on accorde le participe avec son objet s’il le précède et qu’on le laisse invariable sinon, Marot la justifie par sa conformité à l’italien. Mais elle n’a pas permis la fixation de la règle tout de suite : la plupart des auteurs affirment que la variabilité et les débats sur la règle ont perduré plusieurs siècles, avant que la règle s’installe « réellement » au 19e siècle. Entre le 17e et le 19e siècles, la règle énoncée par Marot de l’accord avec le COD antéposé a été reprise et affinée par des grammairiens comme Vaugelas (notamment pour les participes suivis d’un complément d’objet ou d’un infinitif) ou Malherbe (à qui l’on doit le traitement des pronominaux comme des emplois avec avoir) Béguelin, 2002 : 173 ; Branca-Rosoff, 2007 : 64 ; Brissaud, 2008 : 414 ; Goosse & Grevisse, 2008 : §943 et §952 ; Wilmet, 1999 : 17]. "
Bonne journée !
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