Question d'origine :
Je cherche la traduction française de 2 poésies russes de deux poètes différents :
- le premier est de Vladimir Maïakovski dont le titre en langue original est :
я хочу быть понят своей страной
- le second est de Marina Tsvetaieva dont la poésie n'a pas de titre mais les premiers vers sont ceux-ci :
с фонарем обшарьте
весь подлунный свет !
той страны на карте
нет в пространстве нет
Je ne cherche pas une traduction mot à mot mais bien une belle traduction sensée de ces deux textes !
Merci par avance de l'attention que vous porterez à ma demande.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 14/02/2017 à 10h27
Bonjour,
Voici ce que nous avons trouvé pour la traduction des vers de Marina Tsvetaieva :
Страна
С фонарем обшарьте
Весь подлунный свет!
Той страны — на карте
Нет, в пространстве — нет.
Выпита как с блюдца, —
Донышко блестит.
Можно ли вернуться
В дом, который — срыт?
Заново родися —
В новую страну!
Ну-ка, воротися
На спину коню
Сбросившему! Кости
Целы-то хотя?
Эдакому гостю
Булочник ломтя
Ломаного, плотник —
Гроба не продаст!
…Той ее — несчетных
Верст, небесных царств,
Той, где на монетах —
Молодость моя —
Той России — нету.
— Как и той меня.
Конец июня 1931 fin juin 1931
Parcourez avec une lanterne
Tout l’univers sous la lune
Ce pays-là n’existe pas sur la carte -
Ni dans l’espace.
Il a été bu, comme dans une soucoupe :
On voit briller le fond !
Est-ce qu’on peut retourner
Dans une maison, qui a été - démolie ?
Naître à nouveau ?
Dans un autre pays !
Va donc, essaie de remonter
A dos du cheval qui t’a jeté bas !
(Tes os ne sont-ils pas brisés ?)
A un hôte comme ça
Le boulanger ne donnera pas
Un bout de pain
Le menuisier ne lui vendra –
Un cercueil !
Cette Russie-là, aux verstes
Innombrables, aux royaumes célestes,
Celle-là dont les pièces de monnaie –
Portent l’effigie de ma jeunesse,
Cette Russie-là n’existe plus.
Tout comme moi non plus.
(trad. Véronique Lossky in Marina Tsvétaeva : un itinéraire poétique pp.261-262)
Voici ce que nous avons trouvé à propos de la traduction du texte de Vladimir Maïakovski я хочу быть понят своей страной :
Maïakovski a commencé ce poème en octobre 1925, sur le chemin du retour, venant de New-York, il l’a terminé en décembre, à Moscou, où se tenait à cette époque le XIVe Congrès du Parti bolchévik. Le rapport du Comité central y a été présenté par Staline, et les derniers vers du poème sont directement liés à cet événement.
A sa première publication, le poème se termine par une strophe que Maïakovski avait ensuite rejetée. Dans un article, paru en 1928, il en donne la raison :
« Il est facile de gémir, cela vous pince le cœur, pas à cause de la qualité des mots, mais à cause des liens entre les vers et les exclamations gémissantes parallèles. A l’un de mes maladroits poèmes-hippopotames, j’avais accroché la petite queue de paradis suivante :
Je veux être compris de mon pays
Mais quand je ne le serais pas –
tant pis.
Dans mon propre pays
je passerai de côté,
comme passe
une pluie oblique
Malgré sa sentimentalité de romance (le public sort ses mouchoirs), j’ai arraché ces jolies petites plumes, mouillées par la pluie »
Nous vous avons mis en pièce jointe la traduction de Elsa Triolet avec la mise en page d'origine.
(in Vers et proses de Vladimir Maïakovski; trad. Elsa Triolet, 2014)
Pièces jointes
DANS NOS COLLECTIONS :
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