Question d'origine :
Bonjour,
Mon amie suivant des cours de couture m'a convaincue d'essayer ce loisir. J'ai été surprise du prix des tissus car je pensais que fabriquer ses vêtements revenait relativement moins cher que les acheter, mais je comprends qu'avec une production de masse + certaines soldes, les prix sont très compétitifs en magasin. Du coup, une autre question m'est venue à l'esprit.
Prenons l'exemple d'un pantalon. D'un point de vue écologique, est-il meilleur pour l'environnement que je m'achète en magasin un pantalon fait de façon industrielle ou que je le couse moi-même?
Je me pose la question car je me dis que la machine à coudre à l'usine sert à coudre, par exemple, cinq pantalons par jour (j'invente un chiffre, mais vous comprenez le principe) alors que moi j'ai une machine qui ne sert pas toute la journée. Puis je suppose que le tissu en usine est coupé de façon optimale et que tout est réutilisé, alors que moi, je génère des pertes. D'un autre côté, je n'utilise pas plus d'énergie que l'électricité qui sert à faire fonctionner ma machine, contrairement à l'industrie qui doit chauffer et éclairer une usine (moi, c'est mon domicile donc la lumière et le chauffage fonctionneraient déjà). Finalement, je dois aussi tenir compte des conditions des employés dans les usines de confection (qui sont souvent dans des pays où les gens sont relativement exploités), du transport de mon pantalon, etc, mais aussi, si je le fais moi-même, des conditions de fabrication et de transport du tissus jusqu'au magasin où je me suis déplacée en voiture pour l'acheter.
Je voyais ça au début comme un passe-temps qui permettait de sauver de l'argent et très écologique, mais je ne suis plus certaine. Cela ne m'empêchera tout de même d'en faire car je trouve ça agréable, mais je suis curieuse.
Merci beaucoup!
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/02/2017 à 13h46
Bonjour
Les industries textiles sont parmi les plus polluantes :
« Saviez-vous que l'industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde après l'industrie pétrolière? Selon la Banque mondiale, elle est responsable à elle seule de 20% de la pollution de l'eau dans le monde. Impact sur l'environnement, mais aussi absence de droits sociaux, conditions de travail dangereuses et travail infantile, ce secteur qui emploie 75 millions de personnes dans le monde est un symbole des excès de la mondialisation. »
Industrie textile : «Un modèle économique à réinventer » / Ashoka (in L’Express)
« Chaque année, plusieurs millions de tonnes de textile sont jetées en décharge. La surconsommation de vêtements a un impact considérable sur notre planète. Matériaux utilisés, moyens de transport utilisés, gaspillage... sont autant de facteurs qui font que l'industrie textile contribue amplement à la pollution de l'environnement. […]
On y apprend notamment que 70% des cours d'eau en Chine sont pollués à cause de l'industrie textile. Sur son site, l'ONG Greenpeace rappelle que les substances provenant des textiles et rejetés dans l'environnement pendant la fabrication du vêtement sont bien souvent toxiques (pour notre santé également).
On découvre également que 70% de notre garde-robe ne serait pas portée... Un gaspillage très nuisible sachant que, selon une étude britannique, nous achetons environ 20 kilos de vêtements neufs chaque année et que chaque article contribue à hauteur de 20 fois son poids aux gaz à effet de serre. »
Quel est l’impact de l’industrie textile sur l’environnement ? / Huffington Post
« Made in China. Ces étiquettes, nous les voyons sur une majorité de nos vêtements. Si nous savons que la Chine domine les exportations de textile et que cette production se fait dans des conditions sociales dégradées, nous connaissons moins la pollution environnementale qu’entraîne cette industrie. Dans un rapport récent, Greenpeace révèle des taux de pollution élevés et la présence de cinq métaux lourds dans les eaux de deux villes de la province de Guangdong, au sud-est du pays : Xintang, la « capitale du monde des jeans », et Gurao, une ville industrielle où 80% de l’économie tourne autour de la confection de sous-vêtements. Pour l’ONG, les pollutions auxquelles sont confrontées ces deux villes sont emblématiques de l’industrie textile chinoise dans son ensemble, qui devrait revoir ses pratiques et sa réglementation. […]
Les villageois se plaignent des usines, qui effectuent l‘impression et la teinture des jeans, dont les eaux usées sont rejetées dans la rivière de Xintang. « Tout le monde dit que les gens qui travaillent dans la teinture et délavage ont des problèmes de reproduction et de fertilité. Mon cousin a déjà travaillé dans une usine de teinture. Il est mort d’une pleurésie« , témoigne Lin Zhixin, un travailleur migrant du Sichuan. […]
En 2009, Gurao a produit plus de 200 millions de soutien-gorges. La rivière locale, le Xi Xiao, en a souffert. Les villageois estiment que cette rivière, « sale et puante », n’est plus apte à la consommation ou à la lessive. Elle ne contient plus de poissons. Et quand elle déborde, les maisons et jardins de la population locale sont inondés par les eaux usées. »
La Chine asphyxiée par la pollution de l’industrie textile / Audrey Garric (in Le Monde Blogs)
Le transport des matières premières et des produits finis pèse également sur l’empreinte écologique des vêtements :
« Du champ de coton à la boutique, un jean peut parcourir jusqu’à 65 000 km, soit une fois et demie le tour de la Terre. Il est actuellement très difficile de connaître la provenance exacte de tous les éléments d’un jean, tant les étapes de sa fabrication sont éclatées à différents endroits du globe. Tous ces transports impliquent une consommation de pétrole et des émissions de gaz à effet de serre. […]
En parallèle, la mise en place de normes plus strictes, de logos environnementaux et de la santé humaine ont, depuis quelques années, fait émerger de nouvelles techniques de production.
Qu’elles soient associées à la restriction de l’utilisation des ressources (en eau principalement), à la limitation des pollutions ou de l’exposition des travailleurs aux produits dangereux, ces innovations ne pallient pas totalement les problématiques environnementales et sociales et pour certaines, peuvent même les déplacer.
Eco-conception
Pour les jeans comme pour tout autre produit, le fabricant peut choisir de les éco-concevoir. Cela signifie améliorer les impacts de ce produit tout au long de son cycle de vie (de la culture de la matière première à la fin de vie du produit).
Il s’agit de « penser » le produit pour optimiser les quantités de matières utilisées, pour limiter, lors de la fabrication, les consommations d’énergie et de produits dangereux pour l’environnement, et les quantités de déchets. […]
Des traitements plus propre
Pour suivre la tendance, les jeans sont délavés, blanchis, surteints, usés, déchirés… autant de traitements qui augmentent les impacts environnementaux et sanitaires, et qui réduisent la durée de vie du produit.
Les usines de production et de traitement du fil et de la toile de coton rejettent des eaux usées chargées de produits toxiques, qui seront traitées en station d’épuration si une législation est en vigueur dans le pays, ou bien si des logos environnementaux et des fabricants l’exigent.
Mais avant de songer à limiter une pollution, autant agir à la source ! C’est ce que font certains fabricants plus « responsables » en utilisant des produits moins toxiques, en explorant de nouvelles technologies pour délaver ou user le denim, voire en lançant des modèles en denim brut. »
Carnet de vie d’un jean / ADEME
Quant aux conditions de travail des ouvriers/ouvrières de ces industries, elles ne respectent pas toujours les normes minimales internationales :
« L'industrie textile n'a toujours pas tourné la page de l'effondrement du Rana Plaza, un immeuble de confection au Bangladesh, qui avait provoqué la mort de 1138 ouvriers en avril 2013. Cette catastrophe avait interpellé le monde entier sur les conditions de travail dans les usines dans les pays à très bas salaires. […]
Le collectif souligne que «la plupart des 60 millions de travailleurs/euses de l'industrie textile à travers le monde ne gagnent pas de quoi vivre décemment», c'est-à-dire de quoi «se nourrir, se loger, se soigner, envoyer leurs enfants à l'école, et encore moins épargner». Les augmentations obtenues à coups de manifestations l'an dernier par les ouvriers au Bangladesh (où le salaire minimum a été relevé de 77% à 50 euros) ou au Cambodge (à 80 euros) ne suffisent pas, selon l'organisation, qui doit lancer un site Internet – quiestlamoinschere.org - permettant de comparer les salaires d'un pays à l'autre. […]
Le drame du Rana Plaza a aussi pointé du doigt l'insécurité dans laquelle les ouvriers travaillent dans les ateliers. Les inspecteurs mandatés par des marques européennes dans le cadre de l'Accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh (qui regroupe quelque 200 signataires) ont rendu mardi leurs conclusions au terme de leur campagne d'inspection. Ils ont annoncé avoir découvert environ 80.000 problèmes de sécurité dans les 1106 usines inspectées cette année. Plus de 400 «actions correctives» ont été menées dans des ateliers.
«Nous avons relevé des manquements à la sécurité dans toutes les usines, ce qui était prévisible», a indiqué Brad Loewen, inspecteur en chef de l'Accord, dans un communiqué. Des problèmes allant de l'installation de machines trop lourdes pour les planchers aux câblages électriques défaillants, en passant par l'absence d'issues de secours ou d'alarmes à incendie. Des mesures pour remédier à ces manquements sont en cours, assure l'Accord. »
Salaire, sécurité : le Bangladesh hante toujours l’industrie textile / Isabelle de Foucauld (in Le Figaro)
« Ce rapport de 82 pages, intitulé « ‘Whoever Raises Their Head, Suffers the Most’: Workers’ Rights in Bangladesh’s Garment Factories » (« 'Quiconque redresse la tête souffrira le plus': Violations des droits des ouvriers du textile au Bangladesh »), est basé sur des entretiens avec plus de 160 travailleuses et travailleurs dans 44 ateliers de confection, pour la plupart fabriquant des vêtements destinés à des compagnie de distribution en Amérique du nord, en Europe et en Australie. Ces personnes ont fait état de multiples violations de leurs droits, notamment d'agressions physiques, d'insultes – parfois de nature sexuelle – d'heures supplémentaires forcées, de refus de congés de maternité payés, et du non-paiement en temps voulu de tout ou partie de leurs salaires ou bonus. Malgré de récentes réformes du droit du travail, de nombreux ouvriers qui tentent de constituer des syndicats afin de s'occuper de ce genre de violations font l'objet de menaces, d'actes d'intimidation, de licenciements et parfois d'agressions physiques, de la part de la direction de l'atelier ou d'hommes de main rémunérés. […]
Au Rana Plaza, les dirigeants de l'atelier de confection ont obligé les travailleurs, qui étaient réticents, à pénétrer dans le bâtiment malgré l'apparition d'importantes fissures dans les murs de l'immeuble. À l'usine Tazreen, où un incendie a causé la mort d'au moins 112 employés le 24 novembre 2012, les directeurs ont refusé d'autoriser les employés à quitter le bâtiment, même après le déclenchement des alarmes à incendie. Aucune des usines textiles impliquées n'avait de syndicats pour représenter les ouvriers et les aider à repousser les exigences de la direction, qui se sont révélées mortelles. »
Bangladesh : deux ans après la tragédie du Rana Plaza, les droits des travailleurs sont toujours bafoués / Human Rights Watch
« En avril 2004, un documentaire intitulé "Sweatshop" montrait trois jeunes accros du shopping en immersion dans une usine textile au Cambodge. La réalité qu'ils ont pu observer était loin d'être celle qu'ils se faisaient de ce milieu... […]
L'émission en question s'appelle "SweatShop", mais elle aurait tout aussi bien pu être baptisée "Vis ma vie de travailleur en usine". Le principe ? Trois blogueurs mode norvégiens beaux et riches qui répondent au nom d'Anniken Jorgensen, Frida Ottensen et Ludvig Hambro sont envoyés au Cambodge pour s'immerger dans le quotidien des travailleurs du textile. Pendant plusieurs semaines, ils oublieront leur petit confort pour vivre à la façon de ces ouvriers. Et c'est là que les choses se gâtent... En immersion totale, ces jeunes adultes découvrent un univers bien loin de ce qu'ils pouvaient imaginer : des heures de travail qui s'enchaînent, un salaire de misère, des conditions de travail déplorables (bruit incessant, chaleur, surpopulation des locaux, machines pas vraiment aux normes...) Pas besoin de lire les sous-titres (en anglais) des vidéos pour comprendre l'état dans lequel ces trois blogueurs se trouvent. Traits tirés et visages fatigués, Anniken Jorgensen fond même en larmes. »
« Sweatshop » : le docu-réalité qui jette un froid dans l’univers du textile / Puretrend
Pourtant, certaines solutions existent pour s’habiller plus écologique et plus responsable :
« La mode éthique comme solution ?
La mode éthique remet en question les méthodes de production industrielle et stimule les créateurs à innover. Bien que la mission de La Fabrique éthique est de promouvoir les projets d'ici et de valoriser la main d’œuvre et le savoir local, il serait difficile d’ignorer la réalité du commerce global. Nous comprenons qu` il est nécessaire de valoriser les techniques traditionnelles d'ici et ailleurs et de faire appel aux compétences d` individus qui résident dans divers pays. Conséquemment, La Fabrique éthique salue le travail d'organismes et de fournisseurs responsables qui travaillent autant à l'échelle locale qu'internationale. S'informer demeure la meilleure solution puisqu'en connaissant les enjeux et les engagements des fournisseurs et de vos designers préférés, il vous sera possible de décider quel aspect de la mode éthique est le plus important pour vous... et ainsi de déterminer si la dépense en CO2 en vaut le coût… «
Contexte de notre travail / La Fabrique éthique
« Mode et éthique ne sont plus antinomiques. S'habiller avec style en respectant l'homme et la planète, c'est possible. Nos conseils pour y voir plus clair et consommer moins, mais mieux.
Consommer de manière éthique est devenu une vraie préoccupation: 71% des Français souhaiteraient ainsi être mieux informés des conditions de production des produits qu'ils achètent, notamment des vêtements et accessoires de mode. Pour autant, il n'est pas toujours simple de décoder les étiquettes et les labels. Nos conseils pour s'y retrouver dans la mode éthique. […]
Le Made in China n'est pas toujours synonyme d'esclavagisme, mais il reste un souci pour l'environnement, notamment au sujet des teintures. Ce n'est hélas pas le cas du Made in Bangladesh, malheureusement porté à l'attention du grand public par la catastrophe du Rana Plaza. Le commerce équitable apporte une réponse claire: conditions de fabrication humainement soutenables, matières et teintures certifiées sans danger pour l'homme et la planète, efforts réels des marques pour un monde plus juste souvent au prix de difficultés à survivre", explique-t-elle.
Des marques ont fait de la traçabilité leur cheval de bataille, à l'image d'Ekyog. "De la culture à la filature, en passant par la teinture, nous sommes capables d'identifier toutes les personnes qui sont intervenues sur un modèle", explique Sabrina Cherubini, directrice marketing de la marque. "Les flashcodes présents sur certains modèles permettent même au consommateur d'accéder à l'histoire du vêtement, racontée sous forme d'anecdotes".
Même souci de lisibilité chez Veja, raconte Sébastien Kopp, co-fondateur de la marque: "Le coeur de notre projet c'est la transparence et la traçabilité des produits. Nous sommes partis des matières premières, le coton, le caoutchouc et le cuir, en raccourcissant la chaine de production et en y ajoutant une plus value sociale, économique et environnementale. […]
Au coton conventionnel, dont la culture est la plus polluante au monde, on préfèrera le coton biologique, le lin ou le chanvre. "Savez-vous que 80% du lin mondial pousse en Europe?", questionne Catherine Dauriac. "Zéro irrigation, zéro déchets, c'est une fibre qui se plie à tous les besoins". Attention néanmoins aux idées reçues: "Le bambou est une hérésie écologique. Il s'agit d'une viscose, donc un fil synthétique, qui demande beaucoup de chimie pour sa transformation. Pour le cuir, il faut privilégier les tannages végétaux et surtout sans chrome, encore pratiqué en Asie, malgré les interdictions européennes". »
Mode éthique : comment s’habiller durable ? / Sophie Gourion (in L’Express)
« Qu’est-ce-qu’un vêtement "bio" ?
Si s’habiller avec des textiles "bio" est désormais possible, attention à ne pas se tromper ! Car, souvent, les adjectifs utilisés pour qualifier un vêtement "propre" ("bio", écologique, équitable, recyclable) prêtent à confusion… Ainsi, un vêtement "bio" est fabriqué à partir d’une matière première produite sans pesticides, ni engrais chimiques, ni OGM. La consommation d’eau et d’énergie est limitée.
Le processus de fabrication (filage, tissage, teinture, confection, finition) répond à certaines normes : sans recours à des matières chimiques dangereuses, des composés aromatiques chlorés ou des métaux lourds, absence ou restriction d’utilisation de produits chimiques, teintures naturelles, limitation de l’impact environnemental dû au transport, etc.
Respect de l’éthique
À côté de la mention "bio" figure souvent la mention "équitable". Le produit est alors fabriqué à partir d’une matière première cultivée par de petits producteurs, généralement regroupés en coopératives, et confectionné par des groupements d’artisans. Tous les acteurs, rémunérés de façon équitable, sont engagés dans un partenariat durable avec la marque. Le travail des enfants est contrôlé. »
Des textiles plus écologiques / Chantal Masson (in Dossier Familial)
Voir aussi le guide Eco-conception des produits textiles-habillement du WWF et la fiche pédago Le vêtement et le développement durable de l’Arehn.
Il semblerait donc, qu’à condition de choisir des tissus locaux et éco-labellisés, fabriquer soi-même ces vêtements soit plus écologique et plus éthique. Néanmoins, cela restera plus cher que de les acheter directement en magasin !
« Lorsque j’ai commencé la couture, beaucoup de mes amis ont pensé que c’était là une sacrée économie et que j’allais me rhabiller de pied en cap pour trois fois rien. La réalité est assez différente pourtant, et il ne faut pas longtemps pour s’en apercevoir.
En effet, face à des enseignes low-cost comme H&M, on se rend bien vite compte que le seul achat des fournitures (tissu et fil) atteint le même coût, sinon plus en fonction de la qualité, auquel il faut ajouter l’éventuel coût du patron. En dehors du fait que faire ses vêtements soi-même est un plaisir et une fierté, on ne peut pas vraiment parler de gain financier, d’autant plus que « le temps c’est de l’argent », et que du temps il en faut pour coudre quelque chose de propre que l’on sera heureux de porter tous les jours. […]
Pourtant contrairement à ce que l’on pourrait croire à la lecture du paragraphe précédent, le fait maison ce n’est pas non plus « tout est merveilleux au pays des Bisounours ». Non, parce que pour réaliser vos vêtement, vous aussi vous avez besoin de matières premières. Et les matières premières qui sont le fruit de conditions de travail dignes pour les ouvriers et qui n’exploitent pas à outrance les ressources de la planète, c’est difficile à trouver.
Pour le moment je n’ai pas de solutions toutes prêtes à vous donner, puisque c’est un sujet que je ne fais que découvrir, mais je ne peux que vous encourager à garder toute votre vigilance lorsque vous achetez des matières premières, et particulièrement vos tissus. Où ont-ils été produits ? Dans quelles conditions ? Utilisent-ils des produits dangereux pour la santé dans leur processus de fabrication ? Quel a été l’impact écologique de leur fabrication ? Autant de questions qu’il est bon de se poser, même si l’on ne peut pas toujours trouver toutes les réponses. Le fait même de se poser ces questions c’est déjà une petite victoire puisque si cette prise de conscience se généralise, on peut espérer qu’il sera plus facile, dans quelques temps, de trouver des matières premières répondant au mieux à ces exigences. »
Faire ses vêtements soi-même / Lucie Mdhda (in Mode d’hier et d’aujourd’hui)
Bonne journée
Les industries textiles sont parmi les plus polluantes :
« Saviez-vous que l'industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde après l'industrie pétrolière? Selon la Banque mondiale, elle est responsable à elle seule de 20% de la pollution de l'eau dans le monde. Impact sur l'environnement, mais aussi absence de droits sociaux, conditions de travail dangereuses et travail infantile, ce secteur qui emploie 75 millions de personnes dans le monde est un symbole des excès de la mondialisation. »
Industrie textile : «Un modèle économique à réinventer » / Ashoka (in L’Express)
« Chaque année, plusieurs millions de tonnes de textile sont jetées en décharge. La surconsommation de vêtements a un impact considérable sur notre planète. Matériaux utilisés, moyens de transport utilisés, gaspillage... sont autant de facteurs qui font que l'industrie textile contribue amplement à la pollution de l'environnement. […]
On y apprend notamment que 70% des cours d'eau en Chine sont pollués à cause de l'industrie textile. Sur son site, l'ONG Greenpeace rappelle que les substances provenant des textiles et rejetés dans l'environnement pendant la fabrication du vêtement sont bien souvent toxiques (pour notre santé également).
On découvre également que 70% de notre garde-robe ne serait pas portée... Un gaspillage très nuisible sachant que, selon une étude britannique, nous achetons environ 20 kilos de vêtements neufs chaque année et que chaque article contribue à hauteur de 20 fois son poids aux gaz à effet de serre. »
Quel est l’impact de l’industrie textile sur l’environnement ? / Huffington Post
« Made in China. Ces étiquettes, nous les voyons sur une majorité de nos vêtements. Si nous savons que la Chine domine les exportations de textile et que cette production se fait dans des conditions sociales dégradées, nous connaissons moins la pollution environnementale qu’entraîne cette industrie. Dans un rapport récent, Greenpeace révèle des taux de pollution élevés et la présence de cinq métaux lourds dans les eaux de deux villes de la province de Guangdong, au sud-est du pays : Xintang, la « capitale du monde des jeans », et Gurao, une ville industrielle où 80% de l’économie tourne autour de la confection de sous-vêtements. Pour l’ONG, les pollutions auxquelles sont confrontées ces deux villes sont emblématiques de l’industrie textile chinoise dans son ensemble, qui devrait revoir ses pratiques et sa réglementation. […]
Les villageois se plaignent des usines, qui effectuent l‘impression et la teinture des jeans, dont les eaux usées sont rejetées dans la rivière de Xintang. « Tout le monde dit que les gens qui travaillent dans la teinture et délavage ont des problèmes de reproduction et de fertilité. Mon cousin a déjà travaillé dans une usine de teinture. Il est mort d’une pleurésie« , témoigne Lin Zhixin, un travailleur migrant du Sichuan. […]
En 2009, Gurao a produit plus de 200 millions de soutien-gorges. La rivière locale, le Xi Xiao, en a souffert. Les villageois estiment que cette rivière, « sale et puante », n’est plus apte à la consommation ou à la lessive. Elle ne contient plus de poissons. Et quand elle déborde, les maisons et jardins de la population locale sont inondés par les eaux usées. »
La Chine asphyxiée par la pollution de l’industrie textile / Audrey Garric (in Le Monde Blogs)
Le transport des matières premières et des produits finis pèse également sur l’empreinte écologique des vêtements :
« Du champ de coton à la boutique, un jean peut parcourir jusqu’à 65 000 km, soit une fois et demie le tour de la Terre. Il est actuellement très difficile de connaître la provenance exacte de tous les éléments d’un jean, tant les étapes de sa fabrication sont éclatées à différents endroits du globe. Tous ces transports impliquent une consommation de pétrole et des émissions de gaz à effet de serre. […]
En parallèle, la mise en place de normes plus strictes, de logos environnementaux et de la santé humaine ont, depuis quelques années, fait émerger de nouvelles techniques de production.
Qu’elles soient associées à la restriction de l’utilisation des ressources (en eau principalement), à la limitation des pollutions ou de l’exposition des travailleurs aux produits dangereux, ces innovations ne pallient pas totalement les problématiques environnementales et sociales et pour certaines, peuvent même les déplacer.
Pour les jeans comme pour tout autre produit, le fabricant peut choisir de les éco-concevoir. Cela signifie améliorer les impacts de ce produit tout au long de son cycle de vie (de la culture de la matière première à la fin de vie du produit).
Il s’agit de « penser » le produit pour optimiser les quantités de matières utilisées, pour limiter, lors de la fabrication, les consommations d’énergie et de produits dangereux pour l’environnement, et les quantités de déchets. […]
Pour suivre la tendance, les jeans sont délavés, blanchis, surteints, usés, déchirés… autant de traitements qui augmentent les impacts environnementaux et sanitaires, et qui réduisent la durée de vie du produit.
Les usines de production et de traitement du fil et de la toile de coton rejettent des eaux usées chargées de produits toxiques, qui seront traitées en station d’épuration si une législation est en vigueur dans le pays, ou bien si des logos environnementaux et des fabricants l’exigent.
Mais avant de songer à limiter une pollution, autant agir à la source ! C’est ce que font certains fabricants plus « responsables » en utilisant des produits moins toxiques, en explorant de nouvelles technologies pour délaver ou user le denim, voire en lançant des modèles en denim brut. »
Carnet de vie d’un jean / ADEME
Quant aux conditions de travail des ouvriers/ouvrières de ces industries, elles ne respectent pas toujours les normes minimales internationales :
« L'industrie textile n'a toujours pas tourné la page de l'effondrement du Rana Plaza, un immeuble de confection au Bangladesh, qui avait provoqué la mort de 1138 ouvriers en avril 2013. Cette catastrophe avait interpellé le monde entier sur les conditions de travail dans les usines dans les pays à très bas salaires. […]
Le collectif souligne que «la plupart des 60 millions de travailleurs/euses de l'industrie textile à travers le monde ne gagnent pas de quoi vivre décemment», c'est-à-dire de quoi «se nourrir, se loger, se soigner, envoyer leurs enfants à l'école, et encore moins épargner». Les augmentations obtenues à coups de manifestations l'an dernier par les ouvriers au Bangladesh (où le salaire minimum a été relevé de 77% à 50 euros) ou au Cambodge (à 80 euros) ne suffisent pas, selon l'organisation, qui doit lancer un site Internet – quiestlamoinschere.org - permettant de comparer les salaires d'un pays à l'autre. […]
Le drame du Rana Plaza a aussi pointé du doigt l'insécurité dans laquelle les ouvriers travaillent dans les ateliers. Les inspecteurs mandatés par des marques européennes dans le cadre de l'Accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh (qui regroupe quelque 200 signataires) ont rendu mardi leurs conclusions au terme de leur campagne d'inspection. Ils ont annoncé avoir découvert environ 80.000 problèmes de sécurité dans les 1106 usines inspectées cette année. Plus de 400 «actions correctives» ont été menées dans des ateliers.
«Nous avons relevé des manquements à la sécurité dans toutes les usines, ce qui était prévisible», a indiqué Brad Loewen, inspecteur en chef de l'Accord, dans un communiqué. Des problèmes allant de l'installation de machines trop lourdes pour les planchers aux câblages électriques défaillants, en passant par l'absence d'issues de secours ou d'alarmes à incendie. Des mesures pour remédier à ces manquements sont en cours, assure l'Accord. »
Salaire, sécurité : le Bangladesh hante toujours l’industrie textile / Isabelle de Foucauld (in Le Figaro)
« Ce rapport de 82 pages, intitulé « ‘Whoever Raises Their Head, Suffers the Most’: Workers’ Rights in Bangladesh’s Garment Factories » (« 'Quiconque redresse la tête souffrira le plus': Violations des droits des ouvriers du textile au Bangladesh »), est basé sur des entretiens avec plus de 160 travailleuses et travailleurs dans 44 ateliers de confection, pour la plupart fabriquant des vêtements destinés à des compagnie de distribution en Amérique du nord, en Europe et en Australie. Ces personnes ont fait état de multiples violations de leurs droits, notamment d'agressions physiques, d'insultes – parfois de nature sexuelle – d'heures supplémentaires forcées, de refus de congés de maternité payés, et du non-paiement en temps voulu de tout ou partie de leurs salaires ou bonus. Malgré de récentes réformes du droit du travail, de nombreux ouvriers qui tentent de constituer des syndicats afin de s'occuper de ce genre de violations font l'objet de menaces, d'actes d'intimidation, de licenciements et parfois d'agressions physiques, de la part de la direction de l'atelier ou d'hommes de main rémunérés. […]
Au Rana Plaza, les dirigeants de l'atelier de confection ont obligé les travailleurs, qui étaient réticents, à pénétrer dans le bâtiment malgré l'apparition d'importantes fissures dans les murs de l'immeuble. À l'usine Tazreen, où un incendie a causé la mort d'au moins 112 employés le 24 novembre 2012, les directeurs ont refusé d'autoriser les employés à quitter le bâtiment, même après le déclenchement des alarmes à incendie. Aucune des usines textiles impliquées n'avait de syndicats pour représenter les ouvriers et les aider à repousser les exigences de la direction, qui se sont révélées mortelles. »
Bangladesh : deux ans après la tragédie du Rana Plaza, les droits des travailleurs sont toujours bafoués / Human Rights Watch
« En avril 2004, un documentaire intitulé "Sweatshop" montrait trois jeunes accros du shopping en immersion dans une usine textile au Cambodge. La réalité qu'ils ont pu observer était loin d'être celle qu'ils se faisaient de ce milieu... […]
L'émission en question s'appelle "SweatShop", mais elle aurait tout aussi bien pu être baptisée "Vis ma vie de travailleur en usine". Le principe ? Trois blogueurs mode norvégiens beaux et riches qui répondent au nom d'Anniken Jorgensen, Frida Ottensen et Ludvig Hambro sont envoyés au Cambodge pour s'immerger dans le quotidien des travailleurs du textile. Pendant plusieurs semaines, ils oublieront leur petit confort pour vivre à la façon de ces ouvriers. Et c'est là que les choses se gâtent... En immersion totale, ces jeunes adultes découvrent un univers bien loin de ce qu'ils pouvaient imaginer : des heures de travail qui s'enchaînent, un salaire de misère, des conditions de travail déplorables (bruit incessant, chaleur, surpopulation des locaux, machines pas vraiment aux normes...) Pas besoin de lire les sous-titres (en anglais) des vidéos pour comprendre l'état dans lequel ces trois blogueurs se trouvent. Traits tirés et visages fatigués, Anniken Jorgensen fond même en larmes. »
« Sweatshop » : le docu-réalité qui jette un froid dans l’univers du textile / Puretrend
Pourtant, certaines solutions existent pour s’habiller plus écologique et plus responsable :
«
La mode éthique remet en question les méthodes de production industrielle et stimule les créateurs à innover. Bien que la mission de La Fabrique éthique est de promouvoir les projets d'ici et de valoriser la main d’œuvre et le savoir local, il serait difficile d’ignorer la réalité du commerce global. Nous comprenons qu` il est nécessaire de valoriser les techniques traditionnelles d'ici et ailleurs et de faire appel aux compétences d` individus qui résident dans divers pays. Conséquemment, La Fabrique éthique salue le travail d'organismes et de fournisseurs responsables qui travaillent autant à l'échelle locale qu'internationale. S'informer demeure la meilleure solution puisqu'en connaissant les enjeux et les engagements des fournisseurs et de vos designers préférés, il vous sera possible de décider quel aspect de la mode éthique est le plus important pour vous... et ainsi de déterminer si la dépense en CO2 en vaut le coût… «
Contexte de notre travail / La Fabrique éthique
« Mode et éthique ne sont plus antinomiques. S'habiller avec style en respectant l'homme et la planète, c'est possible. Nos conseils pour y voir plus clair et consommer moins, mais mieux.
Consommer de manière éthique est devenu une vraie préoccupation: 71% des Français souhaiteraient ainsi être mieux informés des conditions de production des produits qu'ils achètent, notamment des vêtements et accessoires de mode. Pour autant, il n'est pas toujours simple de décoder les étiquettes et les labels. Nos conseils pour s'y retrouver dans la mode éthique. […]
Le Made in China n'est pas toujours synonyme d'esclavagisme, mais il reste un souci pour l'environnement, notamment au sujet des teintures. Ce n'est hélas pas le cas du Made in Bangladesh, malheureusement porté à l'attention du grand public par la catastrophe du Rana Plaza. Le commerce équitable apporte une réponse claire: conditions de fabrication humainement soutenables, matières et teintures certifiées sans danger pour l'homme et la planète, efforts réels des marques pour un monde plus juste souvent au prix de difficultés à survivre", explique-t-elle.
Des marques ont fait de la traçabilité leur cheval de bataille, à l'image d'Ekyog. "De la culture à la filature, en passant par la teinture, nous sommes capables d'identifier toutes les personnes qui sont intervenues sur un modèle", explique Sabrina Cherubini, directrice marketing de la marque. "Les flashcodes présents sur certains modèles permettent même au consommateur d'accéder à l'histoire du vêtement, racontée sous forme d'anecdotes".
Même souci de lisibilité chez Veja, raconte Sébastien Kopp, co-fondateur de la marque: "Le coeur de notre projet c'est la transparence et la traçabilité des produits. Nous sommes partis des matières premières, le coton, le caoutchouc et le cuir, en raccourcissant la chaine de production et en y ajoutant une plus value sociale, économique et environnementale. […]
Au coton conventionnel, dont la culture est la plus polluante au monde, on préfèrera le coton biologique, le lin ou le chanvre. "Savez-vous que 80% du lin mondial pousse en Europe?", questionne Catherine Dauriac. "Zéro irrigation, zéro déchets, c'est une fibre qui se plie à tous les besoins". Attention néanmoins aux idées reçues: "Le bambou est une hérésie écologique. Il s'agit d'une viscose, donc un fil synthétique, qui demande beaucoup de chimie pour sa transformation. Pour le cuir, il faut privilégier les tannages végétaux et surtout sans chrome, encore pratiqué en Asie, malgré les interdictions européennes". »
Mode éthique : comment s’habiller durable ? / Sophie Gourion (in L’Express)
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Si s’habiller avec des textiles "bio" est désormais possible, attention à ne pas se tromper ! Car, souvent, les adjectifs utilisés pour qualifier un vêtement "propre" ("bio", écologique, équitable, recyclable) prêtent à confusion… Ainsi, un vêtement "bio" est fabriqué à partir d’une matière première produite sans pesticides, ni engrais chimiques, ni OGM. La consommation d’eau et d’énergie est limitée.
Le processus de fabrication (filage, tissage, teinture, confection, finition) répond à certaines normes : sans recours à des matières chimiques dangereuses, des composés aromatiques chlorés ou des métaux lourds, absence ou restriction d’utilisation de produits chimiques, teintures naturelles, limitation de l’impact environnemental dû au transport, etc.
À côté de la mention "bio" figure souvent la mention "équitable". Le produit est alors fabriqué à partir d’une matière première cultivée par de petits producteurs, généralement regroupés en coopératives, et confectionné par des groupements d’artisans. Tous les acteurs, rémunérés de façon équitable, sont engagés dans un partenariat durable avec la marque. Le travail des enfants est contrôlé. »
Des textiles plus écologiques / Chantal Masson (in Dossier Familial)
Voir aussi le guide Eco-conception des produits textiles-habillement du WWF et la fiche pédago Le vêtement et le développement durable de l’Arehn.
Il semblerait donc, qu’à condition de choisir des tissus locaux et éco-labellisés, fabriquer soi-même ces vêtements soit plus écologique et plus éthique. Néanmoins, cela restera plus cher que de les acheter directement en magasin !
« Lorsque j’ai commencé la couture, beaucoup de mes amis ont pensé que c’était là une sacrée économie et que j’allais me rhabiller de pied en cap pour trois fois rien. La réalité est assez différente pourtant, et il ne faut pas longtemps pour s’en apercevoir.
En effet, face à des enseignes low-cost comme H&M, on se rend bien vite compte que le seul achat des fournitures (tissu et fil) atteint le même coût, sinon plus en fonction de la qualité, auquel il faut ajouter l’éventuel coût du patron. En dehors du fait que faire ses vêtements soi-même est un plaisir et une fierté, on ne peut pas vraiment parler de gain financier, d’autant plus que « le temps c’est de l’argent », et que du temps il en faut pour coudre quelque chose de propre que l’on sera heureux de porter tous les jours. […]
Pourtant contrairement à ce que l’on pourrait croire à la lecture du paragraphe précédent, le fait maison ce n’est pas non plus « tout est merveilleux au pays des Bisounours ». Non, parce que pour réaliser vos vêtement, vous aussi vous avez besoin de matières premières. Et les matières premières qui sont le fruit de conditions de travail dignes pour les ouvriers et qui n’exploitent pas à outrance les ressources de la planète, c’est difficile à trouver.
Pour le moment je n’ai pas de solutions toutes prêtes à vous donner, puisque c’est un sujet que je ne fais que découvrir, mais je ne peux que vous encourager à garder toute votre vigilance lorsque vous achetez des matières premières, et particulièrement vos tissus. Où ont-ils été produits ? Dans quelles conditions ? Utilisent-ils des produits dangereux pour la santé dans leur processus de fabrication ? Quel a été l’impact écologique de leur fabrication ? Autant de questions qu’il est bon de se poser, même si l’on ne peut pas toujours trouver toutes les réponses. Le fait même de se poser ces questions c’est déjà une petite victoire puisque si cette prise de conscience se généralise, on peut espérer qu’il sera plus facile, dans quelques temps, de trouver des matières premières répondant au mieux à ces exigences. »
Faire ses vêtements soi-même / Lucie Mdhda (in Mode d’hier et d’aujourd’hui)
Bonne journée
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