polices de caractères dans les phylactères de BD
LANGUES ET LITTÉRATURES
+ DE 2 ANS
Le 07/02/2017 à 10h20
1496 vues
Question d'origine :
Bonjour
Je viens de relire de "vieux" Gaston Lagaffe et me suis posé la question de la police utilisée dans les bulles.
Existe-t-il des règles ou des usages établis - hormis l'écriture manuscrite de l'auteur ? Quelle est l'histoire, l'évolution, de la typographie des bulles ?
Je n'ai rien trouvé de probant sur le Guichet du Savoir ni sur l'internet, mais peut-être ma recherche a-t-elle été maladroite.
Merci de votre éclairage savant, pour cette question et toutes celles dont je me régale régulièrement sur votre site.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 10/02/2017 à 08h29
Dès l’origine et les albums de Töpffer (publiés dans le deuxième quart du XIXe siècle et très en avance sur leur temps), ce qui caractérise la bande dessinée, réside dans le fait que le texte et l’image sont intimement mêlés dans un même cadre et tracés par la même main. Cette fusion des deux éléments est le garant de la lisibilité de l’oeuvre et du rythme de la narration (voir ci-dessous).
A titre de contre-exemple, les œuvres de Töpffer coexistaient avec de nombreuses narrations en image (comme celles de Christophe) où le texte, imprimé, généralement assez long, était disposé en dessous des cases, elles-mêmes toutes de taille égale, pour des raisons pratiques et techniques (voir ci-dessous)
Cette technique un peu lourde, qui ralentissait la lecture, a disparu au XXe siècle avec l’apparition progressive dans les cases des phylactères (ou bulles), à la queue dirigée vers le locuteur, ainsi que des cartouches destinés à l’apport narratif, dans chacun desquels le dessinateur écrit (trace) le texte à la main.
Cette opération manuscrite est baptisée le «lettrage». On reconnaît aisément le lettrage, donc la graphie, des auteurs classiques, comme Hergé ou Jacobs. Les caractères utilisés peuvent être minuscules ou majuscules selon les auteurs (voire coexister, comme chez Jacobs qui utilisait les uns pour les dialogues et les autres pour les cartouches narratifs). Ces caractères peuvent varier de taille, d’épaisseur, etc. en fonction de la narration et de l’effet voulu. Certains auteurs, peu sûrs de leur écriture, bénéficient des services de lettreurs professionnels.
(voir les pages Dessiner les bulles de BD, sur le site Le Forum dessiné et Le lettrage en bande dessinée, sur le site L’Atelier Tournefeuille.)
Les lettreurs officient cependant plus particulièrement dans le cas des traductions, où le texte doit être entièrement réécrit.
Les éditeurs qui le souhaitent, et en ont les moyens, demandent à des lettreurs d’imiter au mieux la graphie des documents en langue originale. Ceux qui souhaitent gagner du temps et/ou faire des économies se contentent d’utiliser des textes imprimés.
Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui d’utiliser des polices de caractères informatiques pour rédiger les textes de bandes dessinées. L’utilisation de logiciels standards constitue une solution économique, mais peu originale. Le plus célèbre de ces logiciels est le
Voir la page Du dessin dans l’écriture, sur le site Du9
De manière plus sophistiquée, des logiciels sont aujourd’hui conçus spécialement pour imiter la graphie d’artistes spécifiques, ce qui permet aux auteurs et éditeurs de gagner du temps sans dénaturer l’œuvre dont le style, l’identité et, donc, l’expressivité, sont conservés.
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