Question d'origine :
Bonjour.En 1905, Chtchoukine a acheté 3 peintures de Gauguin et 2 de Matisse pour 30000F. Pouvez-vous me dire ce que l'on avait en France pour cette somme? Je vous remercie. Cordialement.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/02/2017 à 12h12
bonjour,
Vous trouverez sur le site de l'INSEE un convertisseur francs/euros qui estime que 30 000 francs de 1905 valent environ 116 000 euros aujourd'hui.
Fin XIXe siècle, dans le Forez, "Une petite école primaire coûtait 30 000 F et, suivant le nombre de classes, pouvait atteindre 100 000 F".
source : L'école primaire - Souvenirs d'instituteurs entre les deux guerres / Roger Faure
Une succession de 30 000 F en 1900 est qualifiée de "grosse" dans le Vaucluse à cette époque.
source : La fortune paysanne dans le Vaucluse (1900-1938) / Mesliand Claude - Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 22ᵉ année, N. 1, 1967. pp. 88-136
Il était possible de racheter une usine :
" Marius Berliet fut, avec les frères Lumières, un autre symbole lyonnais de la nouvelle industrie. Les dernières années du XIXe siècle et les premières du XX ème furent consacrées aux mises au point industrielles dans le cadre de l’atelier artisanal, alors que l’entreprise Berliet était largement dépassée par les autres fabricants lyonnais. L’année 1903 marqua le passage à un niveau d’activité supérieur avec le rachat pour 23 000 F de l’usine du concurrent Audibert-Lavirotte , située dans le quartier de Montplaisir."
source : Cayez Pierre. Industries anciennes et industries nouvelles à Lyon au début du XXème siècle. In: Histoire, économie et société, 1994, 13ᵉ année, n°2. pp. 321-342.
Un court de tennis pouvait coûter presque 29 000 francs ! :
" Le parc déjà agrandi et décoré en 1895, est entièrement redessiné, replanté d’arbres d’une quinzaine d’années, orné de statues. Là encore la volonté d’impressionner les invités et de plaire au regard est manifeste : Madame Mahieu-Ferry décide d’une nouvelle extension de celui-ci et l’aménagement d’une grande avenue menant au château. Au milieu du parc de 49 hectares, le long d’un petit cours d’eau, le Palingbeek, qu’enjambent un pont de pierre et un autre de bois, est creusé le grand étang. Devant la façade sud sont aménagés une grande pièce d’eau et un jardin à la française. Deux gardiens, deux jardiniers, deux cochers veillent sur le domaine. La propriétaire consacre aussi des sommes importantes pour faire aménager une orangerie (88 299 F),quatre serres (24 343 F) , des grandes écuries (74 872 F), une remise d’automobiles (48060 F), un tennis (28801 F) , des hangars. L’ensemble pour le parc et les bâtiments annexes d’un montant de 984 296 F. Le coût final de l’opération est de 2 469 562 F (soit près de 51 millions de francs 2001, ou 8,660 millions d’euros 2007).
L’inauguration a lieu en 1905, en grande pompe : un train spécial amène des invités de Paris, et la fête dure quinze jours. Dans les salons se tiennent conférences, matinées littéraires, conférences d’académiciens, pièces de théâtre et soirées dansantes. On est là dans le monde de la haute société, si bien décrit par Anne Martin-Fugier."
source : Une grande dynastie de l’industrie linière entre France et Belgique : les Mahieu d’Armentières / Jean-Marie Wiscart (Revue du Nord, 4/2010 (n° 387), p. 913-935.)
Voici ce qui est dit à propos de la construction du temple de Saintes :
"Le coût de cette construction se rapproche plus de celui d’une église catholique que d’un temple réformé. Alors que le temple de Saint-Bonnet inauguré à l’automne 1895 requiert moins de 5000 francs pour son édification, celui de Saintes va revenir à plus de 90 000 francs.L’achat du terrain et de l’immeuble qui s’y situe nécessite 30 000 francs . La construction proprement dite et la mise en place du mobilier à l’intérieur du temple exigent 56 000 francs, ce qui montre un léger dépassement du devis initial établi à 50 000 francs…"
source : Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, Volume 153,Numéro 3
"En 1894, à l’inventaire après le décès, à 38 ans, de l’époux d’une petite-fille de René Rivot (supra p. 37), exploitant en propriété la ferme de Launay,la liste des dettes atteint un montant de 31 000 F , face à une créance active de 10 F sur le livret de Caisse d’épargne ! Il s’agit d’une série d’emprunts de 2 000 à 4 000 francs auprès d’agriculteurs du voisinage mais aussi du menuisier, du boulanger, du sacristain, d’un négociant, d’un garçon d’écurie de la Ferté-Bernard, et d’une accumulation de petites sommes dues aux journaliers et domestiques, hongreur, maréchal, cordonnier, boucher, et même aux Sœurs de l’école pour la fourniture de cahiers aux enfants. La prisée d’un bon cheptel, s’agissant une ferme de 12 ha – deux juments, 5 vaches avec leurs veaux, 14 taures et un taureau – est loin d’atteindre cette somme , et le décès de la veuve qui suit de peu (1896), laissant 4 enfants mineurs, entraîne la vente de la ferme par adjudication."
source : Faire ses partages | Marie-Claude Pingaud - Chapitre I. L’accès à la terre
Enfin, à cette époque, une voiture coûtait environ 5000 Francs.
- TERROT et l'AUTOMOBILE
- anciennes-automobile-club-loiret.fr
" En 1898, une 8ch Rochet-Schneider coûte 8000 francs, alors que le prix d'une voiture de puissance comparable est de 9000 francs chez Peugeot et même de 17000 francs chez Panhard & Levassor."
source : Mémoires industrielles
Voir également ces documents qui proposent quelques prix et salaires au tournant du siècle :
- Relevé de quelques prix et salaires aux 19ème et 20
ème siècles
- prix et salaires
- Salaires et prix (1919-1939)
- salaires année trente
- les prix vie courante(1900-1925)
- LES HAUTS REVENUS EN FRANCE AU XXe SIÈCLE Inégalités et redistributions, 1901-1998
Bonne journée.
Vous trouverez sur le site de l'INSEE un convertisseur francs/euros qui estime que 30 000 francs de 1905 valent environ 116 000 euros aujourd'hui.
Fin XIXe siècle, dans le Forez, "
source : L'école primaire - Souvenirs d'instituteurs entre les deux guerres / Roger Faure
Une succession de 30 000 F en 1900 est qualifiée de "grosse" dans le Vaucluse à cette époque.
source : La fortune paysanne dans le Vaucluse (1900-1938) / Mesliand Claude - Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 22ᵉ année, N. 1, 1967. pp. 88-136
Il était possible de racheter une usine :
" Marius Berliet fut, avec les frères Lumières, un autre symbole lyonnais de la nouvelle industrie. Les dernières années du XIXe siècle et les premières du XX ème furent consacrées aux mises au point industrielles dans le cadre de l’atelier artisanal, alors que l’entreprise Berliet était largement dépassée par les autres fabricants lyonnais. L’année 1903 marqua le passage à un niveau d’activité supérieur avec
source : Cayez Pierre. Industries anciennes et industries nouvelles à Lyon au début du XXème siècle. In: Histoire, économie et société, 1994, 13ᵉ année, n°2. pp. 321-342.
Un court de tennis pouvait coûter presque 29 000 francs ! :
" Le parc déjà agrandi et décoré en 1895, est entièrement redessiné, replanté d’arbres d’une quinzaine d’années, orné de statues. Là encore la volonté d’impressionner les invités et de plaire au regard est manifeste : Madame Mahieu-Ferry décide d’une nouvelle extension de celui-ci et l’aménagement d’une grande avenue menant au château. Au milieu du parc de 49 hectares, le long d’un petit cours d’eau, le Palingbeek, qu’enjambent un pont de pierre et un autre de bois, est creusé le grand étang. Devant la façade sud sont aménagés une grande pièce d’eau et un jardin à la française. Deux gardiens, deux jardiniers, deux cochers veillent sur le domaine. La propriétaire consacre aussi des sommes importantes pour faire aménager une orangerie (88 299 F),
L’inauguration a lieu en 1905, en grande pompe : un train spécial amène des invités de Paris, et la fête dure quinze jours. Dans les salons se tiennent conférences, matinées littéraires, conférences d’académiciens, pièces de théâtre et soirées dansantes. On est là dans le monde de la haute société, si bien décrit par Anne Martin-Fugier."
source : Une grande dynastie de l’industrie linière entre France et Belgique : les Mahieu d’Armentières / Jean-Marie Wiscart (Revue du Nord, 4/2010 (n° 387), p. 913-935.)
Voici ce qui est dit à propos de la construction du temple de Saintes :
"Le coût de cette construction se rapproche plus de celui d’une église catholique que d’un temple réformé. Alors que le temple de Saint-Bonnet inauguré à l’automne 1895 requiert moins de 5000 francs pour son édification, celui de Saintes va revenir à plus de 90 000 francs.
source : Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, Volume 153,Numéro 3
"En 1894, à l’inventaire après le décès, à 38 ans, de l’époux d’une petite-fille de René Rivot (supra p. 37), exploitant en propriété la ferme de Launay,
source : Faire ses partages | Marie-Claude Pingaud - Chapitre I. L’accès à la terre
Enfin, à cette époque, une voiture coûtait environ 5000 Francs.
- TERROT et l'AUTOMOBILE
- anciennes-automobile-club-loiret.fr
" En 1898, une 8ch Rochet-Schneider coûte 8000 francs, alors que le prix d'une voiture de puissance comparable est de 9000 francs chez Peugeot et même de 17000 francs chez Panhard & Levassor."
source : Mémoires industrielles
Voir également ces documents qui proposent quelques prix et salaires au tournant du siècle :
- Relevé de quelques prix et salaires aux 19ème et 20
ème siècles
- prix et salaires
- Salaires et prix (1919-1939)
- salaires année trente
- les prix vie courante(1900-1925)
- LES HAUTS REVENUS EN FRANCE AU XXe SIÈCLE Inégalités et redistributions, 1901-1998
Bonne journée.
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