Champ d'asile de la Guillotière (suite)
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 29/01/2017 à 16h55
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Question d'origine :
Un grand bonjour du Sud à toute l'équipe,
Ma question du jour : " Vers 1830 et au moins jusqu'en 1850, il y avait sur la commune de la Guillotière, des terrains appartenant aux Hospices Civils de Lyon, dont un lieu appelé "Le Champ d'asile". Des baraques foraines s'y trouvaient. Quel serait l'endroit de ce Champ d'Asile et l'origine de son appelation?"
Merci et très belle journée avec moins de froid j'espère !
Nadine P
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 31/01/2017 à 16h23
Bonjour,
Tout d’abord, la période chronologique de votre recherche (1830-1850) s’étend juste avant 1852, date de l’annexion de la commune de la Guillotière à la ville de Lyon et de sa constitution en arrondissement (le 3e).
Aucun des ouvrages consultés sur cette période de l’histoire de la rive gauche du Rhône ne nous a permis de situer précisément ce lieu appelé "Le Champ d'asile".
En revanche, en interrogeant notre fonds numérisé de la Presse lyonnaise de 1790 à 1944 dans Numélyo (bibliothèque numérique de Lyon en ligne), avec le terme « champ d’asile », nous avons trouvé des pistes intéressantes qui semblent correspondent aux données que vous avez déjà sur ce sujet. Voici les extraits d’articles dans lesquels sont fait mention à la fois le nom de lieu « champ-d’asile » et l’orientation foraine de ce lieu :
- Dans Le Censeur : journal de Lyon, politique, industriel et littéraire, N°4341 lundi 23 octobre 1848 : «Lundi 20 novembre 1848. Vente de deux grandes baraques construites sur le terrain des hospices de Lyon, de divers hangars, composant la Lutte du Champ-d'Asile. Le tout saisi au préjudice du sieur Esbrayat au nom de la ville de la Guillotière».
- Dans La Glaneuse, journal populaire dimanche 14 juillet 1833 « arène athlétique située aux Brotteaux, au bout du pont Lafayette lieu –dit du champ d’asile chez M. Coulomet ».
Également dans la Presse lyonnaise du XIXe numérisée, mais uniquement consultable sur les postes de notre salle de la Documentation régionale
- Dans le
A partir de ces informations, nous avons orienté nos recherches sur les lieux de ces spectacles de lutte d’hommes à Lyon dans ces années là et la revue Rive Gauche, revue de la Société d'étude d'histoire de Lyon rive gauche dont nous disposons du fonds, nous a livré les informations suivantes :
Emmanuel Vingtrinier, dans La vie lyonnaise autrefois, aujourd'hui : six cent cinquante illustrations en noir par Jean Coulon nous livre également la même histoire sur ces arènes lyonnaises aux Brotteaux dans son chapitre : Lyon forain
D'autre part, avec la localisation géographique plus précise du lieu, situé entre le cours Lafayette et le cours Bourbon de l’époque, nous avons tenté de trouver la mention de ce lieu-dit sur le cadastre de 1824 mis en ligne sur le site des Archives départementales et métropolitaines du Rhône. La section correspondante à notre recherche est la suivante : Cadastre de 1824 : Lyon La Guillotière - section A dite des Brotteaux (1 – 420). Nous restituons la zone recherchée entre le cours Bourbon et le monument A (chapelle avant la construction de l’église Saint Pothin en 1843) : il s’agit d’une zone encore non urbanisée, appelée masse de terrain appartenant également entièrement aux Hospices qui dans un 1er temps se couvrira de masures, hangars, entrepôts provisoires avant de recevoir à partir des années 1840-1850, d’élégantes constructions lors de l’urbanisation « bourgeoise » du quartier mixées encore pour de nombreuses années à des constructions plus modestes accueillant des populations d’ouvriers et d’artisans. A partir des années 1830, la municipalité lyonnaise pousse les HCL à vendre leur terrain pour lotir le quartier.
Aussi, aux termes de notre recherche à partir des ressources dont nous disposons, nous localisons ce lieu-dit du Champ d'asile au
Ce sont donc en grande partie les archives des HCL qui permettent de reconstituer l’histoire de ce terrain urbain sur la Rive Gauche du Rhône et dont s’est emparé Anne-Sophie Clémençon pour écrire sa thèse de doctorat : La ville ordinaire : généalogie d'une rive : Lyon, 1781-1914. Les différentes cartes de cet ouvrage nous permettent de situer le masse 67. Cependant à aucun moment, nous avons pu trouver mentionné le lieu-dit du Champ-d’asile et par conséquent, nous ne sommes pas en mesure de vous livrer l’origine de ce nom de lieu, qui a dû disparaître avec l’arrivée d’Henri Vitton, maire de la Guillotière de 1822 à 1830, qui va contribuer à l’essor du quartier et décider de dénommer les voies nouvelles de sa commune et particulièrement celles des Brotteaux. Apparaitront alors des noms évoquant la famille royale, des hommes illustres de l’Ancien régime.
Aussi, pour poursuivre cette piste, nous vous conseillons d’aller aux Archives municipales de Lyon consulter dans le fonds des archives des HCL, la
Commentaire de
victorlechat :
Publié le 01/02/2017 à 09:22
Bonjour à toute l'équipe,
En réponse à ma question du 29 janvier dernier sur le Champ d'Asile à La Guillotière, je pensais rattacher cela à la colonie française éphémère, fondée au Texas en 1819 par le général François Antoine Lallemand. Longue histoire… qui ne colle pas !
Je dévore sans cesse la Presse du XIXème, mise en ligne par la BML. Une mine d'or pour les chercheurs! Qu'elle en soit, ici, remerciée.
Restant sur le Champ d'Asile aux Brotteaux, citons le "Journal des Annonces Judiciaires" du 22/05/1830, p. 6, qui annonce un "Grand Combat d'Animaux. Le sieur Tabiol, donne les dimanches, lundis et jeudis, au Champ d'Asile, en face du pont Charles X, aux Brotteaux, un grand combat d'animaux…". Le pont Charles X (ou pont du Concert) fut construit en 1826, puis rebaptisé, le 18/09/1830, pont Lafayette (sauf erreur de ma part). Cela semble situer un peu mieux la zone géographique où devait se situer le Champ d'Asile lyonnais.
Reste à trouver l'origine de son appellation. Je donne ma… langue au chat !. Indiquons ici le Champ d'Asile à Sainte-Foy-les-Lyon, et aussi à L'Arbresle ; leurs origines sont également un mystère.
Vous rappelez l'article de Rive Gauche, n° 95, de décembre 1995. Il appert que je travaille actuellement sur le sujet des "Arènes Lyonnaises", d'où ma question initiale. D'autre part, Exbrayat ou Esbrayat, son directeur, serait son nom d'usage et, semble-t-il, pas celui de sa naissance".
Mais, bien beau de découvrir, encore faut-il prouver !
Bonne journée et merci encore
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Commentaires 1
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