marchands de vins au 19é siècle lyon
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 27/01/2017 à 17h48
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Question d'origine :
Pouvez vous me dire combien il y avaient de marchands de vins à lyon en 1810, que vendaient ils comme vins?
Existe t il des photos de vieilles enseignes de marchands de vins
Etaient ils tous aussi cabaretiers?
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 31/01/2017 à 13h24
Bonjour,
Nous trouvons dans L’indicateur de Lyon de 1810 (consultable en version numérique) un répertoire par ordre alphabétique des noms des habitants où ils sont classés par ordre d’états et de professions. Le répertoire des marchands de vin, qui en comprend 96, est consultable sur les pages 127-128. La mention "cabaretier" ne figure pour aucun des marchands. Dans les pages 18-19 du même ouvrage se trouve le répertoire des « cafetiers, limonadiers, chocolatiers » (il n’existe pas de répertoire pour les cabaretiers).
Cependant le nom de "cabaretier" est bien accolé à la profession « marchands de vin » dans le document intitulé Règlement pour la Société de bienfaisance des marchands de vin, cabaretiers, de 1810 (également consultable en ligne). Ce document comprend un tableau des membres composant la Société de Bienfaisance. Pour exemple, le nom de Benoit Arrivat apparait bien sur les deux répertoires; en tant que marchand de vin, et cabaretier. Ce n’est pas le cas pour d’autres marchands. Nous vous invitons néanmoins à poursuivre cette vérification que nous avons limitée pour notre part à quelques marchands.
Lors de nos recherches nous n’avons pas relevé d’étude spécifique sur la provenance et l’éventail des vins vendus par les marchands au début du XIX siècle. Aussi nous vous recommandons la lecture des livres et articles de Gilbert Garrier qui sont une mine d’informations sur l’histoire culturelle et sociale du vin, particulièrement: Boire le vin aux XIXe et XXe siècles, article paru dans la Revue des œnologues, n°129 et n°130, Histoire sociale et culturelle du vin, et l’article La place de la vigne et du vin dans les préoccupations de la Société d'agriculture de Lyon au début du 19e siècle, dont nous citons ici un passage
[…] Les membres de la société d’Agriculture du Rhône sont tous des producteurs mais restent silencieux sur les problèmes du marché et les circuits de vente. Il faut faire la part d’une discrétion typiquement lyonnaise dans un domaine où l’individualisme justifie le silence. Mais ces producteurs ne sont pas des vendeurs. Ils cultivent ou plutôt font cultiver leurs vignes, par tradition, par amour, par fierté. Ils boivent et font boire leur vin, mais n’hésitent pas non plus à garnir leurs caves de crus plus célèbres : les inventaires après décès en font foi. Ils dédaignent les profits de la viticulture, car ils savent les comparer aux bénéfices laissés par la fabrique ou le négoce. Pour eux, la vigne reste une culture de divertissement. A tel point qu’un des leurs, le comte d’Espinay de Laye, propriétaire à Saint-Georges-de-Reneins, passe pour un aimable plaisantin. Lorsqu’il essaie de lancer en 1816 « une compagnie des grands propriétaires de vignobles et capitalistes réunis » avec des caves à Ivry et un réseau de fournisseurs en Beaujolais et Mâconnais. La société d’Agriculture du Rhône méprise ces formes modernes de commercialisation qui préfigurent cependant l’essor spectaculaire du vignoble beaujolais sous le second empire
Nous citons encore ce passage d’un article accessible sur le Web L’histoire du « Beaujolais nouveau".
Au XIXème siècle, la consommation de vin est en constante augmentation en France. Elle prend de l'ampleur notamment dans les villes et les milieux urbains où les populations aisées comme les masses populaires consomment de plus en plus de vin. A cette époque, quelques débitants, négociants et autres commissionnaires, achètent la production vinicole dès qu'elle est disponible, « sous le pressoir » comme on avait coutume de dire. Ils enlèvent instantanément le précieux nectar et fournissent dès les semaines suivantes les distributeurs, les cafetiers, les aubergistes et autres cabaretiers de Paris et de Lyon, désormais lieux privilégiés d'écoulement de la production vinicole en provenance du Beaujolais. Très souvent, la fermentation des vins se poursuit et se termine dans les tonneaux au cours du transport. Cette particularité est dictée par une demande en augmentation et par le fait que cela protège efficacement le breuvage des altérations.
La bibliothèque municipale ne possède pas de photographie de veilles enseignes de marchand de vins. En recherchant sur Internet on découvre quelques vues de ces enseignes proposées généralement par les sites commerciaux de cartes postales anciennes de France, comme CPArama.
Bonne journée
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