Question d'origine :
Bonjour,
Il y a des années j'ai lu (mais je ne sais plus où) que ce ruban était porté par les dames âgées d'une certaine époque pour cacher un "double menton". Ce ruban portait un nom synonyme de "coquetterie" et qui rappelait exactement son utilité.
Ceci vous dit-il quelque chose ?
Cela fait des années que je recherche ce terme.
D'avance merci.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/01/2017 à 14h09
Bonjour
Les colliers ras du cou sont aussi appelés des « chokers » :
« de l’anglais « to choke » qui signifie « étrangler »
Collier enveloppant étroitement tout ou partie du cou et, dans certains cas, couvrant le haut du décolleté. […]
Cette forme de collier qui date de l’Antiquité, était très apprécié des Egyptiens et des Sumériens. »
Les accessoires de A à Z / Sophie Georges
Si cette forme de collier est très ancienne, elle connaîtra plusieurs effets de mode au fil des siècles :
[Nous traduisons] « L’histoire du choker remonte à des milliers d’années, au toutes premières civilisations du monde, l’empire sumérien en Mésopotamie et l’Egypte antique.
Markowitz [Yvonne Markowitz, conservatrice au Musée des Beaux-Arts de Boston] dit que les femmes de ces deux civilisations portaient des chokers, en les associant souvent avec d’autres colliers, pour les mêmes raisons qu’elles portaient des bijoux – pour se protéger et leur donner du pouvoir. […]
Comme cela arrive souvent dans la mode et la joaillerie, l’affinité d’un personnage public a permis la réapparition du choker.
Alexandra du Danemark (1844-1925) était l’épouse du roi Edouard VII de 1901 à 1910 et princesse de Galles. Durant son règne, elle est devenue une figure influente de la mode et a popularisé l’une de ses pièces favorites de joaillerie, le choker.
La légende dit qu’Alexandra portait des chokers pour cacher une cicatrice d’enfance sur son cou, bien que Markowitz note que cette histoire de cicatrice de la reine consort n’avait jamais été confirmée.
Si cela était vrai, Alexandra ne serait pas la seule femme de son temps à utiliser ses bijoux pour cacher une imperfection. […]
Les kropfettes sont des colliers formés de plusieurs rangées de chaînes avec un large fermoir sur l’avant. Les femmes du sud de l’Allemagne et de l’Autriche les portaient pour cacher les grosseurs sur leur cou, causées par un goître, une maladie provoquée par une carence en iode commune à ceux qui vivaient en altitude, dans les Alpes. […]
Markowitz rappelle que les chokers ont continué à être populaire durant la période de l’Art Nouveau – René Lalique en a créé quelqu’un des plus beaux, dit-elle – et dans les années 20, ils seront connus sous le nom de « collier de chien ». »
The History behind … the choker / Michelle Graff (in National Jeweler)
Reine Alexandra, princesse de Galles
Alexander Bassano [Public domain], via Wikimedia Commons
« On retrouve le ras-du-cou en France, à la fin du XVIIIe siècle, en 1789, pendant la Révolution française. Les proches de ceux qui furent guillotinés organisèrent des soirées intitulées “Bals des victimes” pour “décompresser” de leur récent traumatisme. Même si les historiens ont des doutes sur ces faits, il semblerait que certaines femmes portaient à ces soirées ce qu’on appelait des “costumes à la victime”, des rubans rouges autour du cou comme un hommage à ceux dont la tête avait été décapitée.
Cependant, quelque temps avant la Révolution, les femmes de la bourgeoisie semblaient avoir déjà adopté le ras-du-cou, souvent fait de tissus et orné d’un nœud sur l’avant, assorti à leurs robes, comme le montre cette “curation Wiki Commons” de “colliers ras-du-cou dans l’art” dont les peintures semblent dater des années 1750.
En Angleterre, celui-ci réapparut au XIXe siècle, pour s’enrouler autour du cou d’Alexandra de Danemark, princesse de Galles. Affublée d’une affreuse cicatrice, elle cherchait à cacher son cou, cependant la rumeur raconte que la belle Alexandra avait des penchants nymphomanes et était marquée d’innombrables suçons…
Alexandra n’aurait pas été la seule femme a utiliser le ras-du-cou pour faire du camouflage. En Autriche, les femmes auraient porté des “Kropfkettes” entre 1840 et 1870, des ras-du-cou avec plusieurs étages de chaînes à l’avant afin de cacher les marques sur leur cou, causées par une maladie de la thyroïde répandue dans les Alpes. Durant toute l’époque victorienne, les femmes de la haute société portèrent des ras-du-cou, souvent ornés de pierres.
Mais le ras-du-cou n’était pas toujours porté dans des circonstances aussi bourgeoises. L’un des tableaux les plus scandaleux de l’époque, peint par Édouard Manet et intitulé Olympia (1863), montre une jeune prostituée nue installée sur un lit, portant un fil ras-du-cou noir.
À cette époque, porter un ras-du-cou noir signifiait alors peut-être, offrir ses services. Mais rien n’est moins sûr, ou bien le style a vite été récupéré, car on retrouve aussi les fameux colliers ras-du-cou entre 1870 et 1880 dans les peintures de ballerines de Edgar Degas. »
Comment le collier ras-du-cou est passé de symbole de violence à symbole du « girl power » ? / Dora Moutot (in Konbini)
Couple d'un Incroyable et d'une Merveilleuse
By dessin de H. Baron ; gravure de L. Massard [Public domain], via Wikimedia Commons
Olympia
Édouard Manet [Public domain], via Wikimedia Commons
La classe de danse
Edgar Degas [Public domain], via Wikimedia Commons
On voit donc que ces rubans portés au ras du cou ont eu plusieurs utilisations au fil du temps. En ce qui concerne les femmes âgées, deux noms de ras-du-cou s’offrent à nous : le soutien-gorge ou le je-ne-baise-plus !
« A noter qu’autrefois il arrivait que l’on appelle soutien-gorge le tour de cou, ruban assez large porté autour du cou par les femmes âgées pour en soutenir ou en dissimuler les chairs affaissées. »
Les mots du costume / Colette Guillemard
« Le je-ne-baise-plus est un bijou, analogue à la ferronnière, et consistant en un ruban d’étoffe porté autour du cou, et retenant un camée, un pendentif ou une pierre. »
Je-ne-baise-plus / Wikipédia
« Saint Simon [qui] disait que le "je ne baise plus" était réservé aux dames canoniques et aux jeunes Duchesses indisponibles" »
Qu’est-ce qu’un « je ne baise plus » / Jean-Jacques Richard (in Bijoux et pierres précieuses)
Bonne journée
Les colliers ras du cou sont aussi appelés des « chokers » :
« de l’anglais « to choke » qui signifie « étrangler »
Collier enveloppant étroitement tout ou partie du cou et, dans certains cas, couvrant le haut du décolleté. […]
Cette forme de collier qui date de l’Antiquité, était très apprécié des Egyptiens et des Sumériens. »
Les accessoires de A à Z / Sophie Georges
Si cette forme de collier est très ancienne, elle connaîtra plusieurs effets de mode au fil des siècles :
[Nous traduisons] « L’histoire du choker remonte à des milliers d’années, au toutes premières civilisations du monde, l’empire sumérien en Mésopotamie et l’Egypte antique.
Markowitz [Yvonne Markowitz, conservatrice au Musée des Beaux-Arts de Boston] dit que les femmes de ces deux civilisations portaient des chokers, en les associant souvent avec d’autres colliers, pour les mêmes raisons qu’elles portaient des bijoux – pour se protéger et leur donner du pouvoir. […]
Comme cela arrive souvent dans la mode et la joaillerie, l’affinité d’un personnage public a permis la réapparition du choker.
Alexandra du Danemark (1844-1925) était l’épouse du roi Edouard VII de 1901 à 1910 et princesse de Galles. Durant son règne, elle est devenue une figure influente de la mode et a popularisé l’une de ses pièces favorites de joaillerie, le choker.
La légende dit qu’Alexandra portait des chokers pour cacher une cicatrice d’enfance sur son cou, bien que Markowitz note que cette histoire de cicatrice de la reine consort n’avait jamais été confirmée.
Si cela était vrai, Alexandra ne serait pas la seule femme de son temps à utiliser ses bijoux pour cacher une imperfection. […]
Les kropfettes sont des colliers formés de plusieurs rangées de chaînes avec un large fermoir sur l’avant. Les femmes du sud de l’Allemagne et de l’Autriche les portaient pour cacher les grosseurs sur leur cou, causées par un goître, une maladie provoquée par une carence en iode commune à ceux qui vivaient en altitude, dans les Alpes. […]
Markowitz rappelle que les chokers ont continué à être populaire durant la période de l’Art Nouveau – René Lalique en a créé quelqu’un des plus beaux, dit-elle – et dans les années 20, ils seront connus sous le nom de « collier de chien ». »
The History behind … the choker / Michelle Graff (in National Jeweler)
Reine Alexandra, princesse de Galles
Alexander Bassano [Public domain], via Wikimedia Commons
« On retrouve le ras-du-cou en France, à la fin du XVIIIe siècle, en 1789, pendant la Révolution française. Les proches de ceux qui furent guillotinés organisèrent des soirées intitulées “Bals des victimes” pour “décompresser” de leur récent traumatisme. Même si les historiens ont des doutes sur ces faits, il semblerait que certaines femmes portaient à ces soirées ce qu’on appelait des “costumes à la victime”, des rubans rouges autour du cou comme un hommage à ceux dont la tête avait été décapitée.
Cependant, quelque temps avant la Révolution, les femmes de la bourgeoisie semblaient avoir déjà adopté le ras-du-cou, souvent fait de tissus et orné d’un nœud sur l’avant, assorti à leurs robes, comme le montre cette “curation Wiki Commons” de “colliers ras-du-cou dans l’art” dont les peintures semblent dater des années 1750.
En Angleterre, celui-ci réapparut au XIXe siècle, pour s’enrouler autour du cou d’Alexandra de Danemark, princesse de Galles. Affublée d’une affreuse cicatrice, elle cherchait à cacher son cou, cependant la rumeur raconte que la belle Alexandra avait des penchants nymphomanes et était marquée d’innombrables suçons…
Alexandra n’aurait pas été la seule femme a utiliser le ras-du-cou pour faire du camouflage. En Autriche, les femmes auraient porté des “Kropfkettes” entre 1840 et 1870, des ras-du-cou avec plusieurs étages de chaînes à l’avant afin de cacher les marques sur leur cou, causées par une maladie de la thyroïde répandue dans les Alpes. Durant toute l’époque victorienne, les femmes de la haute société portèrent des ras-du-cou, souvent ornés de pierres.
Mais le ras-du-cou n’était pas toujours porté dans des circonstances aussi bourgeoises. L’un des tableaux les plus scandaleux de l’époque, peint par Édouard Manet et intitulé Olympia (1863), montre une jeune prostituée nue installée sur un lit, portant un fil ras-du-cou noir.
À cette époque, porter un ras-du-cou noir signifiait alors peut-être, offrir ses services. Mais rien n’est moins sûr, ou bien le style a vite été récupéré, car on retrouve aussi les fameux colliers ras-du-cou entre 1870 et 1880 dans les peintures de ballerines de Edgar Degas. »
Comment le collier ras-du-cou est passé de symbole de violence à symbole du « girl power » ? / Dora Moutot (in Konbini)
Couple d'un Incroyable et d'une Merveilleuse
By dessin de H. Baron ; gravure de L. Massard [Public domain], via Wikimedia Commons
Olympia
Édouard Manet [Public domain], via Wikimedia Commons
La classe de danse
Edgar Degas [Public domain], via Wikimedia Commons
On voit donc que ces rubans portés au ras du cou ont eu plusieurs utilisations au fil du temps. En ce qui concerne les femmes âgées, deux noms de ras-du-cou s’offrent à nous : le soutien-gorge ou le je-ne-baise-plus !
« A noter qu’autrefois il arrivait que l’on appelle soutien-gorge le tour de cou, ruban assez large porté autour du cou par les femmes âgées pour en soutenir ou en dissimuler les chairs affaissées. »
Les mots du costume / Colette Guillemard
« Le je-ne-baise-plus est un bijou, analogue à la ferronnière, et consistant en un ruban d’étoffe porté autour du cou, et retenant un camée, un pendentif ou une pierre. »
Je-ne-baise-plus / Wikipédia
« Saint Simon [qui] disait que le "je ne baise plus" était réservé aux dames canoniques et aux jeunes Duchesses indisponibles" »
Qu’est-ce qu’un « je ne baise plus » / Jean-Jacques Richard (in Bijoux et pierres précieuses)
Bonne journée
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