Question d'origine :
Bonjour,
On lit fréquemment la citation suivante attribuée à Cézanne, y compris sur votre site (guichet réponse de par gds_bp, le 23/03/2006 à 13:46).
"Tout dans la nature se modèle sur la sphère, le cône et le cylindre, il faut apprendre à peindre sur ces figures simples, on pourra ensuite faire tout ce qu'on voudra."
Lorsqu'une référence est donnée, c'est généralement "lettre à Emile Bernard, 1904").
Or, j'ai lu la totalité des lettres publiées sans trouver cette référence. (J'ai consulté le Mercure de France ainsi que l'édition dite "complète" parue chez Grasset en 1978).
Je pars donc du principe que c'est une paraphrase apocryphe; ou alors l'auteur de la réponse du Guichet avait une source que j'ignore? Il y a bien des lettres perdues...
Pour info, la citation "Il faut traiter la nature par le cylindre, la sphère et le cône" donnée dans la même réponse est presque correcte et correspond à une lettre du 15 avril 1904 que j'ai trouvée dans les deux éditions susmentionnées. Cézanne écrit: "traiter la nature par le cylindre, la sphère et le cône" (sans "il faut"); l'édition de 1978 prend la liberté de "corriger" en impératif "traitez".
Avez-vous une source pour la première citation qui me semble douteuse?
Merci d'avance,
Nicolas
Commentaire de
nicolas_pedant :
Publié le 20/01/2017 à 13:41
Bonjour,
Concernant ma question, j'ai trouvé la citation dans les souvenirs d'Emile Bernard (Mercure de France, 1 octobre 1907) -- et non pas dans une des lettres reproduites dans cette revue.
La citation est donc bien au minimum paraphrasée. Par ailleurs son style est clairement différent de l'expression habituelle de Cézanne, c.f. la citation exacte "Traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône".
Nicolas
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/01/2017 à 08h48
Bonjour
Après de plus amples investigations, voici ce que nous avons pu trouver sur ces deux citations :
On trouve effectivement la citation : « Permettez-moi de vous répéter ce que je vous disais ici : traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d’un objet, d’un plan, se dirige vers un point central », dans une lettre de Paul Cézanne à Emile Bernard et datée du 15 avril 1904.
Souvenirs sur Paul Cézanne et lettres / Emile Bernard
Dans ce même ouvrage, Emile Bernard narre ses rencontres avec Paul Cézanne à Aix et nous rapporte certaines des discussions qu’ils ont pu avoir ; notamment sur la nature et les formes :
« Alors il m’expliquait toutes ses idées sur la forme, sur la couleur, sur l’art, sur l’éducation d’un artiste : tout dans la nature se modèle selon la sphère, le cône et le cylindre, il faut apprendre à peindre sur ces figures simples, on pourra ensuite faire tout ce qu’on voudra. »
La citation « Tout dans la nature se modèle selon la sphère, le cône et le cylindre […] » ne se trouve donc pas dans une des lettres que Cézanne échangeait avec Emile Bernard ; mais ce sont bien ses paroles (si l’on en croit Emile Bernard) !
Bonne journée
Après de plus amples investigations, voici ce que nous avons pu trouver sur ces deux citations :
On trouve effectivement la citation : « Permettez-moi de vous répéter ce que je vous disais ici : traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d’un objet, d’un plan, se dirige vers un point central », dans une lettre de Paul Cézanne à Emile Bernard et datée du 15 avril 1904.
Souvenirs sur Paul Cézanne et lettres / Emile Bernard
Dans ce même ouvrage, Emile Bernard narre ses rencontres avec Paul Cézanne à Aix et nous rapporte certaines des discussions qu’ils ont pu avoir ; notamment sur la nature et les formes :
« Alors il m’expliquait toutes ses idées sur la forme, sur la couleur, sur l’art, sur l’éducation d’un artiste : tout dans la nature se modèle selon la sphère, le cône et le cylindre, il faut apprendre à peindre sur ces figures simples, on pourra ensuite faire tout ce qu’on voudra. »
La citation « Tout dans la nature se modèle selon la sphère, le cône et le cylindre […] » ne se trouve donc pas dans une des lettres que Cézanne échangeait avec Emile Bernard ; mais ce sont bien ses paroles (si l’on en croit Emile Bernard) !
Bonne journée
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