Question d'origine :
Symbolique de cette marche
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 18/01/2017 à 15h59
Bonjour, (car vous n’êtes pas un robot, et nous non plus, n’est-ce pas ?)
La consultation du Que sais-je ? Lexique des symboles maçonniques de Roger Dachez et Alain Bauer nous permet une première approche de cette symbolique :
«Marches : Au cours de cérémonies ou de rituels, notamment pour recevoir un candidat à un nouveau grade, on demande à ce dernier d’accomplir des marches rythmées, composant une séquence de pas exécutés dans un ordre et selon un protocole précis. Ces marches reçoivent notamment une interprétation symbolique en fonction du nombre de pas qu’elles comportent. »
Poursuivons avec l’article «Marche » du Dictionnaire de la franc-maçonnerie sous la dir. De Daniel Ligou :
« Chaque grade, dans chaque rite, possède « sa marche ». En fait elles sont essentiellement utilisées pour « rentrer » dans le Temple, particulièrement par les Frères en retard sur ordre du Vénérable, mais aussi par les délégations. Dans ce cas, la marche se termine toujours par le ou les signes du grade. Elle peut être utilisée également lors des initiations.
Rit. Les divers rituels prévoient des marches différentes, le plus souvent en relation étroite avec l’ « âge » du titulaire. Leur « technique » est enseignée au nouvel initié ou au nouveau promu dès le jour de la cérémonie : c’est une des fonctions du « Grand Expert ».
L’entrée, en faisant la marche et en la clôturant par un triple signe adressé successivement au Vénérable et aux deux Surveillants, l’ordre dans lequel il convient de la faire peut-être discuté, est obligatoire pour tout frère demandant l’entrée du Temple après l’ouverture des travaux. Il arrive parfois que, pour des raisons pratiques, le Président autorise à « rentrer sans cérémonie », ce qui paraît discutable. Si plusieurs frères demandent en même temps l’entrée, leur marche ne doit pas être simultanée, mais chacun doit attendre que le précédent ait terminé. La marche n’est pas en usage pour couvrir le Temple. Au cours de la tenue, la marche symbolique est rarement utilisée. La seule exception en est l’ « examen ». Lorsqu’un candidat se présente pour demander une augmentation de salaire, il doit effectuer la « marche » du grade qu’il va quitter.
Lors de l’entrée en loge de délégations, il semble que l’habitude de pénétrer en effectuant la marche se soit parfois maintenue. Elle paraît discutable. La marche ne s’effectue jamais lorsqu’il y a une escorte, et, bien entendu, les dignitaires ne l’effectuent point.
Symb. Aux grades symboliques, le nombre de pas correspond à l’ « âge » [Âge maçonnique : À chaque degré, c'est-à-dire à chaque stade de l'évolution du maçon, correspond un âge symbolique décompté en 3, 5 et 7 années - premiers nombres impairs. C'est une manière de rompre avec les normes de vie profanes] et aux coups de la batterie [Phrase musicale ponctuant une tenue, consistant à se frapper dans les mains un certain nombre de fois selon le grade et le rite pratiqué. Les batteries, utilisées généralement afin de marquer le début et la fin des tenues, ne sont pas utilisées en franc-maçonnerie anglo-saxonne]. Ils s’ajoutent et se complètent d’une façon parfaitement logique et finalement assez harmonieuse.
Le pas d’Apprenti « comporte trois pas égaux, rectilignes, pieds en équerre ». La marche du Compagnon comporte d’abord la marche de l’Apprenti, puis un pas vers la droite et un second pas qui ramène le compagnon dans la ligne initiale. (…). »
Afin de limiter les risques de chute, nous vous recommandons de vous reporter à ce croquis.
A moins que vous ne préfériez celui-ci ?
En effet, selon le Dictionnaire des symboles maçonniques de Jean Ferré « Les rites Français et Emulation préconisent que les pieds doivent être en double-équerre, c’est-à-dire que le talon vient se nicher au creux de l’autre pied, alors que dans d’autres rites on conseille de joindre les talons, les pieds en équerre. »
Poursuivons la lecture de cet article du Dictionnaire de la franc-maçonnerie : « La marche de l’Apprenti, écrit Boucher, est rectiligne et se fait à l’aide de l’équerre parce qu’il a été mis dans la « voie droite », parce qu’il a été initié. Sa marche lui rappelle les difficultés qu’il va rencontrer et la nécessité où il se trouve de e pas s’écarter de son chemin3. Plantagenêt insiste sur le caractère « pénible » d’une « marche brutalement coupée par trois arrêts ». Et il ajoute des considérations à la fois astrologiques et ternaires : « La marche et les trois étapes ne correspondent-elles pas, comme rythme et signification, avec les trois premiers signes du zodiaque – le Bélier, le Taureau et les Gémeaux ? » « L’astrologie nous dit que le Bélier est sous l’influence de la planète Mars et par conséquent évoque l’idée de la lutte qui est confirmé par le travail persévérant et désintéressé. Quant aux Gémeaux, qui sont sous l’influence planétaire de Mercure, ils sont considérés comme le signe de la fraternité. » Dans une même orientation d’esprit, on peut dire que les trois pas correspondant au Feu (Bélier), à la Terre (Taureau) et à l’air (Gémeaux) soient Ardeur-Concentration-Intelligence (Boucher).
(…).
« Pour la marche, doit-on partir du pied droit ou du pied gauche ? Au Rite Français, le premier pas se fait à droite, au Rite Ecossais, à gauche. Wirth et Plantagenêt pensent que les « Français » ont raison, ce qui n’est pas l’opinion de Boucher. Les premiers s’appuient sur le fait que la « droite figure l’activité, l’initiative, le raisonnement, alors que la passivité, l’obéissance et le sentiment se rapportent à la gauche ». C’est donc au pied droit de se porter en avant, suivi par le pied gauche dont c’est le rôle passif. Or, le Maçon, à aucun degré, ne doit faire preuve ni de passivité ni d’abandon absolu à son affectivité. La droite, c’est-à-dire la Raison, reste stable, tandis que la gauche, c’est-à-dire le sentiment, reste seul mobile. Le pied droit venant s’appliquer sur le pied gauche vient rectifier les erreurs que la gauche a pu commettre. »
Parmi les signes de reconnaissance des maçons, donc, les pas rituels « correspondent à la façon d’avancer vers l’Orient pour y prêter les obligations. (…) Il ne semble pas que la « marche des maçons soit de très grande ancienneté ; en tout cas les anciens catéchismes sont muets sur le sujet. Les pas correspondent, sous des formes variées, à des nombres précis : trois pour l’Apprenti, cinq pour le Compagnon, sept pour le Maître. »
Sur la signification du chiffre 3 dans la franc-maçonnerie, vous pouvez vous reporter à cette précédente réponse du Guichet du Savoir.
Quant à la numérologie maçonnique, « les éléments les plus évidents de cette symbolique sont les suivants :
Deux : les deux colonnes, Orient-Occident, les deux Surveillants
Trois : le triangle, les trois points, les trois coups, les trois Officiers qui forment la loge, le Triangle, le Delta, le chiffre de l'Apprenti Maçon
Quatre : le Temple, les quatre éléments et les quatre purifications
Cinq : l'âge du Compagnon, la Quintessence, les Cinq Sens, l'Etoile Flamboyante
Six : le Sceau de Salomon
Sept : un des deux nombres du Maître, son âge, le nombre de ses pas, le nombre des Maîtres qui partirent à la quête du corps d'Hiram
Huit : l'octoade solaire, mais aussi le "carré long" de la loge
Neuf : l'ennéade ou triple ternaire, le carré de Saturne
Dix : les 10 sephiroth de la Kabbale qui nous ramènent à l'Unité, etc... » in Dictionnaire de la franc-maçonnerie sous la dir. de Daniel Ligou.
Bonne lecture !
La consultation du Que sais-je ? Lexique des symboles maçonniques de Roger Dachez et Alain Bauer nous permet une première approche de cette symbolique :
«
Poursuivons avec l’article «
« Chaque grade, dans chaque rite, possède « sa marche ». En fait elles sont essentiellement utilisées pour « rentrer » dans le Temple, particulièrement par les Frères en retard sur ordre du Vénérable, mais aussi par les délégations. Dans ce cas, la marche se termine toujours par le ou les signes du grade. Elle peut être utilisée également lors des initiations.
Rit. Les divers rituels prévoient des marches différentes, le plus souvent en relation étroite avec l’ « âge » du titulaire. Leur « technique » est enseignée au nouvel initié ou au nouveau promu dès le jour de la cérémonie : c’est une des fonctions du « Grand Expert ».
L’entrée, en faisant la marche et en la clôturant par un triple signe adressé successivement au Vénérable et aux deux Surveillants, l’ordre dans lequel il convient de la faire peut-être discuté, est obligatoire pour tout frère demandant l’entrée du Temple après l’ouverture des travaux. Il arrive parfois que, pour des raisons pratiques, le Président autorise à « rentrer sans cérémonie », ce qui paraît discutable. Si plusieurs frères demandent en même temps l’entrée, leur marche ne doit pas être simultanée, mais chacun doit attendre que le précédent ait terminé. La marche n’est pas en usage pour couvrir le Temple. Au cours de la tenue, la marche symbolique est rarement utilisée. La seule exception en est l’ « examen ». Lorsqu’un candidat se présente pour demander une augmentation de salaire, il doit effectuer la « marche » du grade qu’il va quitter.
Lors de l’entrée en loge de délégations, il semble que l’habitude de pénétrer en effectuant la marche se soit parfois maintenue. Elle paraît discutable. La marche ne s’effectue jamais lorsqu’il y a une escorte, et, bien entendu, les dignitaires ne l’effectuent point.
Symb. Aux grades symboliques, le nombre de pas correspond à l’ « âge » [Âge maçonnique : À chaque degré, c'est-à-dire à chaque stade de l'évolution du maçon, correspond un âge symbolique décompté en 3, 5 et 7 années - premiers nombres impairs. C'est une manière de rompre avec les normes de vie profanes] et aux coups de la batterie [Phrase musicale ponctuant une tenue, consistant à se frapper dans les mains un certain nombre de fois selon le grade et le rite pratiqué. Les batteries, utilisées généralement afin de marquer le début et la fin des tenues, ne sont pas utilisées en franc-maçonnerie anglo-saxonne]. Ils s’ajoutent et se complètent d’une façon parfaitement logique et finalement assez harmonieuse.
Le pas d’Apprenti « comporte trois pas égaux, rectilignes, pieds en équerre ». La marche du Compagnon comporte d’abord la marche de l’Apprenti, puis un pas vers la droite et un second pas qui ramène le compagnon dans la ligne initiale. (…). »
Afin de limiter les risques de chute, nous vous recommandons de vous reporter à ce croquis.
A moins que vous ne préfériez celui-ci ?
En effet, selon le Dictionnaire des symboles maçonniques de Jean Ferré « Les rites Français et Emulation préconisent que les pieds doivent être en double-équerre, c’est-à-dire que le talon vient se nicher au creux de l’autre pied, alors que dans d’autres rites on conseille de joindre les talons, les pieds en équerre. »
Poursuivons la lecture de cet article du Dictionnaire de la franc-maçonnerie : « La marche de l’Apprenti, écrit Boucher, est rectiligne et se fait à l’aide de l’équerre parce qu’il a été mis dans la « voie droite », parce qu’il a été initié. Sa marche lui rappelle les difficultés qu’il va rencontrer et la nécessité où il se trouve de e pas s’écarter de son chemin3. Plantagenêt insiste sur le caractère « pénible » d’une « marche brutalement coupée par trois arrêts ». Et il ajoute des considérations à la fois astrologiques et ternaires : « La marche et les trois étapes ne correspondent-elles pas, comme rythme et signification, avec les trois premiers signes du zodiaque – le Bélier, le Taureau et les Gémeaux ? » « L’astrologie nous dit que le Bélier est sous l’influence de la planète Mars et par conséquent évoque l’idée de la lutte qui est confirmé par le travail persévérant et désintéressé. Quant aux Gémeaux, qui sont sous l’influence planétaire de Mercure, ils sont considérés comme le signe de la fraternité. » Dans une même orientation d’esprit, on peut dire que les trois pas correspondant au Feu (Bélier), à la Terre (Taureau) et à l’air (Gémeaux) soient Ardeur-Concentration-Intelligence (Boucher).
(…).
« Pour la marche, doit-on partir du pied droit ou du pied gauche ? Au Rite Français, le premier pas se fait à droite, au Rite Ecossais, à gauche. Wirth et Plantagenêt pensent que les « Français » ont raison, ce qui n’est pas l’opinion de Boucher. Les premiers s’appuient sur le fait que la « droite figure l’activité, l’initiative, le raisonnement, alors que la passivité, l’obéissance et le sentiment se rapportent à la gauche ». C’est donc au pied droit de se porter en avant, suivi par le pied gauche dont c’est le rôle passif. Or, le Maçon, à aucun degré, ne doit faire preuve ni de passivité ni d’abandon absolu à son affectivité. La droite, c’est-à-dire la Raison, reste stable, tandis que la gauche, c’est-à-dire le sentiment, reste seul mobile. Le pied droit venant s’appliquer sur le pied gauche vient rectifier les erreurs que la gauche a pu commettre. »
Parmi les signes de reconnaissance des maçons, donc, les pas rituels « correspondent à la façon d’avancer vers l’Orient pour y prêter les obligations. (…) Il ne semble pas que la « marche des maçons soit de très grande ancienneté ; en tout cas les anciens catéchismes sont muets sur le sujet. Les pas correspondent, sous des formes variées, à des nombres précis : trois pour l’Apprenti, cinq pour le Compagnon, sept pour le Maître. »
Sur la signification du chiffre 3 dans la franc-maçonnerie, vous pouvez vous reporter à cette précédente réponse du Guichet du Savoir.
Quant à la numérologie maçonnique, « les éléments les plus évidents de cette symbolique sont les suivants :
Deux : les deux colonnes, Orient-Occident, les deux Surveillants
Trois : le triangle, les trois points, les trois coups, les trois Officiers qui forment la loge, le Triangle, le Delta, le chiffre de l'Apprenti Maçon
Quatre : le Temple, les quatre éléments et les quatre purifications
Cinq : l'âge du Compagnon, la Quintessence, les Cinq Sens, l'Etoile Flamboyante
Six : le Sceau de Salomon
Sept : un des deux nombres du Maître, son âge, le nombre de ses pas, le nombre des Maîtres qui partirent à la quête du corps d'Hiram
Huit : l'octoade solaire, mais aussi le "carré long" de la loge
Neuf : l'ennéade ou triple ternaire, le carré de Saturne
Dix : les 10 sephiroth de la Kabbale qui nous ramènent à l'Unité, etc... » in Dictionnaire de la franc-maçonnerie sous la dir. de Daniel Ligou.
Bonne lecture !
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter