Question d'origine :
Bonjour à l'équipe du Guichet du Savoir.
La question actuelle de notre fine équipe informatique est de savoir quelle est la différence entre Athéisme, Antithéisme et Agnostisme ?
a priori, l'athéiste ne croit pas en un Dieu (et par extension nie donc l'existence de tout Dieu: mais accepte t'il que d'autres croient en un Dieu puisque pour lui, un Dieu n'existe pas ?). L'antithéiste semble opposé activement à l'existence d'un Dieu (et par conséquent rejette fortement que d'autres personnes croient en un Dieu). L'agnostique, quant à lui, ne sait pas si un Dieu existe (et comme il ne peut pas savoir, par extension, il peut accepter que certains croient en un Dieu).
Merci par avance pour toute piste d'archives permettant d'y voir un peu plus clair sur ce sujet s'apparentant à un sujet de théologie...
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/01/2017 à 14h30
Bonjour,
Vous avez très bien défini ces trois notions. Nous allons simplement retranscrire ici quelques extraits du Dictionnaire des faits religieux publié sous la direction de Régine Azria et Danièle Hervieu-Léger qui montrent que ces termes peuvent désigner des concepts très complexes et multiples :
page 14 :Agnosticisme et athéisme
"
Des mots ambigus et complexes
Les mots « agnosticisme » et « athéisme » commencent tous deux par un a privatif. Étymologiquement, l’agnosticisme désigne la privation de connaissance ou l’impossibilité de connaître ce que dépasse l’expérience. Mais, selon André Comte-Sponville, l’étymologie se révèle « trompeuse », car « personne ne sait au sens fort et vrai du mot, si Dieu existe ou non » ; cependant, alors que le croyant « affirme cette existence » et que « l’athée la nie », l’agnostique, quant à lui, « refuse de trancher ou s’en reconnaît incapable ». Pour sa part, Pierre Colin distingue deux formes d’agnosticisme : « l’agnosticisme d’indifférence, […] qui se détourne de spéculations jugées creuses », et « l’agnosticisme interrogatif », qui s’interroge sur ce qu’il juge « inconnaissable » - le mot est de Littré -, et qui peut se trouver en résonance avec « la foi interrogative ».
[…]
L’athéisme – c’est à lui que nous nous intéresserons essentiellement ici – va beaucoup plus loin que l’agnosticisme. Toutefois, « athée » et « athéisme » sont deux mots « faussement transparents » (Sylvain Auroux) et soulèvent des problèmes signalés par la plupart des auteurs traitant de l’athéisme. En effet, le « a » privatif pouvant s’entendre diversement, les mots « athée » et « athéisme » expriment tantôt la négation – l’athée affirme que Dieu n’existe pas -, tantôt la privation – est dit athée celui qui est accusé de méconnaître la divinité ou les divinités ou de ne pas adorer comme il convient : à Rome, au temps du paganisme, les chrétiens furent qualifiés d’athées ; il en alla de même pour les hétérodoxes à la fin du Moyen-Âge et à la Renaissance. En outre, ce préfixe enferme les athées « dans la catégorie négative des négatifs négateurs », notait Robert Dalian, qui suggérait de désigner les croyants comme des « non-rationalistes », des « non-logiciens » (La voix des athées, n°2, été 1977). Auteur d’un Traité d’athéologie, Michel Onfray a , lui aussi, relevé « la pénurie de mots positifs pour qualifier l’athéisme » (p. 45).
Enfin, il convient de mentionner aussi l’antithéisme , cette lutte contre Dieu (ou l’idée de Dieu), que Proudhon a théorisée et justifiée en se fondant sur la nature antithétique de Dieu et de l’Humanité.
[…]
Les athéismes
La plus grande difficulté tient au fait qu’il existe des athéismes divers dans leurs expressions et dans leurs fondements. […]
On oppose couramment « l’athéisme pratique », le plus répandu, qui est le fait de tous ceux, qui, pouvant par ailleurs se dire croyants, indifférents ou incroyants, vivent comme s’il n’y avait pas de Dieu, et « l’athéisme théorique », fruit de spéculations scientifiques, philosophiques et morales. "
Nous vous laissons poursuivre cette découverte des différents types d’athéismes aux pages 16 -21.
Pour aller plus loin, quelques lectures :
- Les notions philosophiques / Sylvain Auroux
- Dictionnaire des athées, agnostiques, sceptiques et autres mécréants / Georges Minois
- Dictionnaire des Idées / Encyclopaedia Universalis
Bonne journée.
Vous avez très bien défini ces trois notions. Nous allons simplement retranscrire ici quelques extraits du Dictionnaire des faits religieux publié sous la direction de Régine Azria et Danièle Hervieu-Léger qui montrent que ces termes peuvent désigner des concepts très complexes et multiples :
page 14 :
"
Des mots ambigus et complexes
Les mots « agnosticisme » et « athéisme » commencent tous deux par un a privatif. Étymologiquement, l’
[…]
Enfin, il convient de mentionner aussi l’
[…]
La plus grande difficulté tient au fait qu’il existe des athéismes divers dans leurs expressions et dans leurs fondements. […]
On oppose couramment « l’athéisme pratique », le plus répandu, qui est le fait de tous ceux, qui, pouvant par ailleurs se dire croyants, indifférents ou incroyants, vivent comme s’il n’y avait pas de Dieu, et « l’athéisme théorique », fruit de spéculations scientifiques, philosophiques et morales. "
Nous vous laissons poursuivre cette découverte des différents types d’athéismes aux pages 16 -21.
Pour aller plus loin, quelques lectures :
- Les notions philosophiques / Sylvain Auroux
- Dictionnaire des athées, agnostiques, sceptiques et autres mécréants / Georges Minois
- Dictionnaire des Idées / Encyclopaedia Universalis
Bonne journée.
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