définition d'une ville en France au XVII et XVIIIe siècle
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 28/12/2016 à 16h21
819 vues
Question d'origine :
Cher guichet,
1)Pour qu'il y ait ville est-il indispensable qu'il y ait un rempart,une milice et un octroi à cette époque ?
2)Un maître artisan a t-il forcément le droit de bourgeoisie ou doit-il l'acheter ? quel est le principal avantage de ce droit?
Merci de votre travail
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 30/12/2016 à 17h46
Bonjour,
1) L’ouvrage Les institutions de la France moderne de Laurent Avezou, tente de résoudre ces « Problèmes de définition » de la ville sous l’Ancien régime.: « Il n’y a pas de différence structurelle entre ville et village. Le nombre n’est pas seul en cause, et le critère actuel des 2000 habitants agglomérés n’est pas déterminant… Car la ville en tant que telle, n’existe que de manière relative : face à une activité inférieure à la sienne. Pas une ville qui n’ait ses villages, sa vie rurale annexée, qui n’impose à son plat pays les usages de son marché, de ses boutiques, de ses poids et mesures, de ses hommes de loi, de ses prêteurs d’argent, même de ses distractions. « Il faut qu’elle domine un empire, fût-il minuscule, qu’elle pénètre de conscience citadine, tout en étant elle-même assujettie par une agglomération plus active et plus peuplée qu’elle » (Fernand Braudel)
Le nombre et les activités se combinent donc avec les privilèges pour définir la ville. Si Arcis-sur-Aube mérite le titre de ville, c’est aussi parce qu’elle est dotée de ses remparts depuis 1546… Peu importe d’ailleurs le déclin numérique, si l’ancienneté des privilèges (murailles, exonérations fiscales, évêché) est reconnue. La ville, comme la noblesse, est immémoriale. » (p. 137)
(source : Les institutions de la France moderne : XVe-XVIIIe siècle / Laurent Avezou)
Vous le voyez la définition de la ville dépend de nombreux critères : nombre d’habitants, activités, privilèges.
Les trois éléments que vous citez : rempart, milice et octroi et qui sont étroitement liés entre eux, sont constitutifs de la ville aux 17e et 18e siècles. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, on s’aperçoit que s’ils sont les héritiers directs des villes médiévales, ils évoluent fortement notamment au 18e siècle avec le développement des villes et de leur population, allant jusqu’à être remis en cause.
Concernant les remparts, Histoire de la France urbaine nous dit ceci : « La première des contraintes tient de la définition même de la ville, entendue fondamentalement comme un lieu « fermé de terrasses ou de fossés, ou de murailles et de fossés » (Richelet, 1671). Comme on l’a vu, la présence de murs est pendant les XVIe et XVIIe siècles, dans les dictionnaires comme dans les descriptions de la France, le critère discriminant qui permet d’identifier la ville en la distinguant du bourg. Signe même de l’urbanité, les murailles sont en même temps un obstacle à l’expansion citadine. » (p. 121)
A la fin du XVIIe siècle, les villes commencent à démanteler leurs enceintes (Rennes commence même en 1602) : Paris en 1670 puis les villes de province, surtout au XVIIIe siècle.
« La bonne ville de jadis, ainsi conceptualisée, décidait de la spécificité du fait urbain par rapport aux villages du plat-pays non renfermés dans des murailles. Ces conceptions tranchées étaient de toutes manières peu pertinentes, quand il s’agissait de la Provence et du Languedoc, où le moindre village s’entourait de murs et se proclamait ville. Elles perdent tout à fait leur valeur au XVIIIe siècle, quand on prend l’habitude de faire abstraction des remparts, du reste menacés par la longue paix intérieure de 1713-1792. Telle ville (disait encore Vauban sous Louis XIV) était « embarrassée de quatre faubourgs… » On ne pouvait mieux exclure l’extra muros, autrement dit les faubourgs, hors de la ville close à proprement parler. Par contre, sous Louis XV et Louis XVI, les faubourgs en pleine extension s’incorporeront de plus en plus au tissu urbain, par-delà l’obstacle évanescent des remparts, ou ce qu’il en reste. » (p. 293)
« Définissant la ville, contraignant son extension, les murs sont un souci permanent pour les consulats et échevinages, constamment sommés par les agents du roi de les tenir en état… Occasion de dépenses constantes les enceintes constituent des investissements improductifs, immobilisant, sans enclencher d’aménagements dérivés, les capitaux urbains. » Et leur mauvais état ou ruine empêchent les rondes et gardes des milices bourgeoises.
« Au XVIIIe siècle, la destruction quasi universelle des remparts est un autre signe des temps, voués à la conquête d’un espace qu’on veut à tout prix déblayer… Symbolique de cette disparition des remparts est aussi la construction du fameux Mur des fermiers généraux tout autour de Paris ; cette muraille doit faciliter la perception des droits fiscaux sur les marchandises qui franchissent les limites de la ville…Le but fiscal quant à ce mur d’octroi remplace désormais le but militaire… » (p. 454)
(source : Histoire de la France urbaine : La ville classique)
Concernant les milices bourgeoises, « forces armées destinées à assurer la défense de la ville et le maintien de l’ordre public » (guet, rondes de nuit, garde des portes), celles-ci subsistent sous la monarchie mais le roi veut de plus en plus les contrôler et en uniformiser les règles. « Au XVIIIe siècle, dans l’intérieur du royaume, les remparts sont démantelés ou cessent d’être entretenus mais n’en conservent pas moins une valeur symbolique et administrative. Les milices ne sont plus guères appelées qu’à la garde et au convoiement des prisonniers de guerre »… « en dehors de tâches militaires, les services exceptionnels restent la lutte contre les incendies, l’organisation de cordons sanitaires, la participation aux cérémonies publiques et la surveillance des réjouissances populaires, enfin la répression des tumultes. »
Au XVIIIe siècle, ce service qui pesait sur tous les habitants ayant le droit de bourgeoisie, représentait pour certains une corvée, ils trouvèrent donc différents moyens pour s’en défaire, soit en obtenant une exemption, soit en payant un remplaçant. Cependant les villes et les officiers municipaux y étaient souvent attachés car « elles justifiaient leurs privilèges et leur permettaient d’affirmer leur autonomie ». (p. 832-834)
(source : Dictionnaire de l’Ancien Régime)
Nous lisons aussi dans Les institutions de la France moderne, « le rôle militaire des milices va décroître, la monarchie voyant davantage en elles un facteur de contestation qu’un auxiliaire, surtout avec la professionnalisation des armées. »
Quant aux octrois, taxes ou droits levés par les villes à l’entrée des produits ou marchandises (boissons, bétails, bois, céréales notamment), ils sont la principale ressource des municipalités, bien que l’état en prélève une partie pour lui-même à compter du milieu du XVIIe siècle. (p. 317)
(source : Dictionnaire historique de la France moderne)
« Pour les villes, le maintien de leurs franchises, mêmes symboliques, dépendait de cette capacité à répondre aux requêtes du souverain. Et la spirale de l’endettement s’accentua à tel point que, toujours à partir du second XVIIe siècle, les intendants purent s’insérer dans la gestion municipale, sous prétexte de redresser un déficit croissant que le roi avait lui-même contribué à creuser par ses pressantes sollicitations. Ainsi se perdirent des libertés urbaines qui avaient connu un réel épanouissement au début de l’époque moderne. » (p. 141) (source : Les institutions de la France moderne)
Vous pouvez compléter avec la réponse à votre précédente question : impôts dans les villes sous l'Ancien Régime.
Pour conclure, ces trois éléments s’ils symbolisent encore la ville à cette époque, sont devenus en partie obsolètes et leur évolution ou disparition aux XVIIe et XVIIIe siècles verront leurs aboutissements avec la révolution de 1789 et la révolution industrielle au XIXe siècle.
Pour aller plus loin :
La ville des temps modernes. 3 : de la renaissance aux révolutions / Roger Chartier, Guy Chaussinand-Nogaret, Hugues Neveux...
2 ) Sous l’Ancien Régime, le terme bourgeois désigne juridiquement ceux qui habitent une ville à la différence des paysans et des villageois qui demeurent dans les hameaux et les villages.
Pour accéder au titre de bourgeois, les candidats doivent, entre autres et selon l’endroit :
- Résider dans la ville depuis un certain nombre d’années
- Posséder un immeuble dans la ville
- Participer aux charges communes de la ville
- Détenir fortune au-delà d’un seuil
- Se garantir de bonnes mœurs et de religion catholique
- Obtenir des « lettres de bourgeoisie » après prestation de serment devant les magistrats de la cité et paiement d’une taxe modique ou susceptible de faire obstacle : le« droit de bourgeoisie »
Les bourgeois jouissent de privilèges variables parfois considérables : fiscaux, politiques, judiciaires, honorifiques, économiques (exemption de la taille, des droits d’entrée des marchandises, participation à la vie politique…).
En contrepartie ils s’acquittent de devoirs (résidence, participation aux fêtes de la ville, paiements des impôts de la ville, contribution à la milice…) afin de conserver leur titre.
Au cours de l’Ancien Régime, le sens juridique du titre de bourgeois évolue. Au XVII et XVIIIème siècles, l’accès au droit de bourgeoisie devient plus difficile. Au XVIIIème siècle, le bourgeois est le plus souvent celui qui affiche une réussite sociale, un patrimoine financier et un certain mode de vie.
Dans le sens juridique, un artisan, tout comme un gentilhomme, pouvait être un bourgeois d’une ville déterminée selon les critères cités ci-dessus et qui variaient d’une ville à l’autre. Il arrivait que dans certaines villes, les marchands et les principaux maitres de métier fussent considérés comme les seuls bourgeois.
Il n’y avait pas de règle générale prédisposant les artisans au droit de bourgeoisie ou les obligeant à acheter leur droit. Il est difficile de désigner un avantage principal, même si les avantages fiscaux et politiques semblent les plus importants. Au XVIIIe siècle ces privilèges seront grignotés, à l’exception parfois des privilèges économiques (en matière commerciale notamment). (p. 169) (source: Dictionnaire de l'Ancien Régime)
Sources :
- Les institutions de la France sous la monarchie absolue
- Dictionnaire de l’Ancien régime : royaume de France, XVIe – XVIIIe siècle sous la direction de Lucien Bély
- La ville sous l’Ancien Régime
Pour aller plus loin :
- Les bourgeoisies en France. Du XVIème au milieu du XIXème siècle
1) L’ouvrage Les institutions de la France moderne de Laurent Avezou, tente de résoudre ces « Problèmes de définition » de la ville sous l’Ancien régime.: « Il n’y a pas de différence structurelle entre ville et village. Le nombre n’est pas seul en cause, et le critère actuel des 2000 habitants agglomérés n’est pas déterminant… Car la ville en tant que telle, n’existe que de manière relative : face à une activité inférieure à la sienne. Pas une ville qui n’ait ses villages, sa vie rurale annexée, qui n’impose à son plat pays les usages de son marché, de ses boutiques, de ses poids et mesures, de ses hommes de loi, de ses prêteurs d’argent, même de ses distractions. « Il faut qu’elle domine un empire, fût-il minuscule, qu’elle pénètre de conscience citadine, tout en étant elle-même assujettie par une agglomération plus active et plus peuplée qu’elle » (Fernand Braudel)
Le nombre et les activités se combinent donc avec les privilèges pour définir la ville. Si Arcis-sur-Aube mérite le titre de ville, c’est aussi parce qu’elle est dotée de ses remparts depuis 1546… Peu importe d’ailleurs le déclin numérique, si l’ancienneté des privilèges (murailles, exonérations fiscales, évêché) est reconnue. La ville, comme la noblesse, est immémoriale. » (p. 137)
(source : Les institutions de la France moderne : XVe-XVIIIe siècle / Laurent Avezou)
Vous le voyez la définition de la ville dépend de nombreux critères : nombre d’habitants, activités, privilèges.
Concernant les remparts, Histoire de la France urbaine nous dit ceci : « La première des contraintes tient de la définition même de la ville, entendue fondamentalement comme un lieu « fermé de terrasses ou de fossés, ou de murailles et de fossés » (Richelet, 1671). Comme on l’a vu, la présence de murs est pendant les XVIe et XVIIe siècles, dans les dictionnaires comme dans les descriptions de la France, le critère discriminant qui permet d’identifier la ville en la distinguant du bourg. Signe même de l’urbanité, les murailles sont en même temps un obstacle à l’expansion citadine. » (p. 121)
A la fin du XVIIe siècle, les villes commencent à démanteler leurs enceintes (Rennes commence même en 1602) : Paris en 1670 puis les villes de province, surtout au XVIIIe siècle.
« La bonne ville de jadis, ainsi conceptualisée, décidait de la spécificité du fait urbain par rapport aux villages du plat-pays non renfermés dans des murailles. Ces conceptions tranchées étaient de toutes manières peu pertinentes, quand il s’agissait de la Provence et du Languedoc, où le moindre village s’entourait de murs et se proclamait ville. Elles perdent tout à fait leur valeur au XVIIIe siècle, quand on prend l’habitude de faire abstraction des remparts, du reste menacés par la longue paix intérieure de 1713-1792. Telle ville (disait encore Vauban sous Louis XIV) était « embarrassée de quatre faubourgs… » On ne pouvait mieux exclure l’extra muros, autrement dit les faubourgs, hors de la ville close à proprement parler. Par contre, sous Louis XV et Louis XVI, les faubourgs en pleine extension s’incorporeront de plus en plus au tissu urbain, par-delà l’obstacle évanescent des remparts, ou ce qu’il en reste. » (p. 293)
« Définissant la ville, contraignant son extension, les murs sont un souci permanent pour les consulats et échevinages, constamment sommés par les agents du roi de les tenir en état… Occasion de dépenses constantes les enceintes constituent des investissements improductifs, immobilisant, sans enclencher d’aménagements dérivés, les capitaux urbains. » Et leur mauvais état ou ruine empêchent les rondes et gardes des milices bourgeoises.
« Au XVIIIe siècle, la destruction quasi universelle des remparts est un autre signe des temps, voués à la conquête d’un espace qu’on veut à tout prix déblayer… Symbolique de cette disparition des remparts est aussi la construction du fameux Mur des fermiers généraux tout autour de Paris ; cette muraille doit faciliter la perception des droits fiscaux sur les marchandises qui franchissent les limites de la ville…Le but fiscal quant à ce mur d’octroi remplace désormais le but militaire… » (p. 454)
(source : Histoire de la France urbaine : La ville classique)
Concernant les milices bourgeoises, « forces armées destinées à assurer la défense de la ville et le maintien de l’ordre public » (guet, rondes de nuit, garde des portes), celles-ci subsistent sous la monarchie mais le roi veut de plus en plus les contrôler et en uniformiser les règles. « Au XVIIIe siècle, dans l’intérieur du royaume, les remparts sont démantelés ou cessent d’être entretenus mais n’en conservent pas moins une valeur symbolique et administrative. Les milices ne sont plus guères appelées qu’à la garde et au convoiement des prisonniers de guerre »… « en dehors de tâches militaires, les services exceptionnels restent la lutte contre les incendies, l’organisation de cordons sanitaires, la participation aux cérémonies publiques et la surveillance des réjouissances populaires, enfin la répression des tumultes. »
Au XVIIIe siècle, ce service qui pesait sur tous les habitants ayant le droit de bourgeoisie, représentait pour certains une corvée, ils trouvèrent donc différents moyens pour s’en défaire, soit en obtenant une exemption, soit en payant un remplaçant. Cependant les villes et les officiers municipaux y étaient souvent attachés car « elles justifiaient leurs privilèges et leur permettaient d’affirmer leur autonomie ». (p. 832-834)
(source : Dictionnaire de l’Ancien Régime)
Nous lisons aussi dans Les institutions de la France moderne, « le rôle militaire des milices va décroître, la monarchie voyant davantage en elles un facteur de contestation qu’un auxiliaire, surtout avec la professionnalisation des armées. »
Quant aux octrois, taxes ou droits levés par les villes à l’entrée des produits ou marchandises (boissons, bétails, bois, céréales notamment), ils sont la principale ressource des municipalités, bien que l’état en prélève une partie pour lui-même à compter du milieu du XVIIe siècle. (p. 317)
(source : Dictionnaire historique de la France moderne)
« Pour les villes, le maintien de leurs franchises, mêmes symboliques, dépendait de cette capacité à répondre aux requêtes du souverain. Et la spirale de l’endettement s’accentua à tel point que, toujours à partir du second XVIIe siècle, les intendants purent s’insérer dans la gestion municipale, sous prétexte de redresser un déficit croissant que le roi avait lui-même contribué à creuser par ses pressantes sollicitations. Ainsi se perdirent des libertés urbaines qui avaient connu un réel épanouissement au début de l’époque moderne. » (p. 141) (source : Les institutions de la France moderne)
Vous pouvez compléter avec la réponse à votre précédente question : impôts dans les villes sous l'Ancien Régime.
Pour conclure, ces trois éléments s’ils symbolisent encore la ville à cette époque, sont devenus en partie obsolètes et leur évolution ou disparition aux XVIIe et XVIIIe siècles verront leurs aboutissements avec la révolution de 1789 et la révolution industrielle au XIXe siècle.
Pour aller plus loin :
La ville des temps modernes. 3 : de la renaissance aux révolutions / Roger Chartier, Guy Chaussinand-Nogaret, Hugues Neveux...
2 ) Sous l’Ancien Régime, le terme bourgeois désigne juridiquement ceux qui habitent une ville à la différence des paysans et des villageois qui demeurent dans les hameaux et les villages.
Pour accéder au titre de bourgeois, les candidats doivent, entre autres et selon l’endroit :
- Résider dans la ville depuis un certain nombre d’années
- Posséder un immeuble dans la ville
- Participer aux charges communes de la ville
- Détenir fortune au-delà d’un seuil
- Se garantir de bonnes mœurs et de religion catholique
- Obtenir des « lettres de bourgeoisie » après prestation de serment devant les magistrats de la cité et paiement d’une taxe modique ou susceptible de faire obstacle : le
Les bourgeois jouissent de privilèges variables parfois considérables : fiscaux, politiques, judiciaires, honorifiques, économiques (exemption de la taille, des droits d’entrée des marchandises, participation à la vie politique…).
En contrepartie ils s’acquittent de devoirs (résidence, participation aux fêtes de la ville, paiements des impôts de la ville, contribution à la milice…) afin de conserver leur titre.
Au cours de l’Ancien Régime, le sens juridique du titre de bourgeois évolue. Au XVII et XVIIIème siècles, l’accès au droit de bourgeoisie devient plus difficile. Au XVIIIème siècle, le bourgeois est le plus souvent celui qui affiche une réussite sociale, un patrimoine financier et un certain mode de vie.
Dans le sens juridique, un artisan, tout comme un gentilhomme, pouvait être un bourgeois d’une ville déterminée selon les critères cités ci-dessus et qui variaient d’une ville à l’autre. Il arrivait que dans certaines villes, les marchands et les principaux maitres de métier fussent considérés comme les seuls bourgeois.
Il n’y avait pas de règle générale prédisposant les artisans au droit de bourgeoisie ou les obligeant à acheter leur droit. Il est difficile de désigner un avantage principal, même si les avantages fiscaux et politiques semblent les plus importants. Au XVIIIe siècle ces privilèges seront grignotés, à l’exception parfois des privilèges économiques (en matière commerciale notamment). (p. 169) (source: Dictionnaire de l'Ancien Régime)
Sources :
- Les institutions de la France sous la monarchie absolue
- Dictionnaire de l’Ancien régime : royaume de France, XVIe – XVIIIe siècle sous la direction de Lucien Bély
- La ville sous l’Ancien Régime
Pour aller plus loin :
- Les bourgeoisies en France. Du XVIème au milieu du XIXème siècle
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