Souterrains et galeries lyonnaises
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 30/11/2016 à 20h34
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Question d'origine :
Ayant récemment visité un souterrain sous le jardin du rosaire et qui passe sous la basilique de Fourviere, j'aimerai connaitre son histoire.
Aussi, savez vous quels sont les différents bâtiments et souterrains du bois de la Caille à Caluire ? Merci de votre réponse
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 02/12/2016 à 13h11
Bonjour,
Dans les ouvrages disponibles en salle de la Documentation régionale de notre bibliothèque consacrés aux galeries et souterrains de Lyon, nous avons trouvé plusieurs passages qui présentent l’histoire « romantique » de la galerie dite “du jardinier” ou du “saint Rosaire”. En voici l’extrait le plus détaillé : "Dans les jardins du rosaire sur la colline de Fourvière, il existe les ruines d’une maison que l’on disait celle du « jardinier ». Sous cette maison, partant de ce qui semble être une cave, il existe une galerie qui poursuit jusque sous la basilique. A une vingtaine de mètres de l’entrée du souterrain, se trouve une petite salle qui a très exactement la forme d’une croix. Ce lieu est un oratoire dans lequel il y avait une vierge en plâtre ; les techniciens ont naturellement baptisé ce souterrain la galerie de la vierge. Dans la nomenclature des sources et galeries souterraines qui avaient été établie après la catastrophe de Fourvière, il est mentionné que ce souterrain a un rapport avec Pauline Jaricot. Cette femme mystique se consacra à une œuvre de bienfaisance, le Rosaire vivant, qu’elle avait créé et dont le siège était située dans sa maison baptisée « Lorette », accrochée au flanc de la colline de Fourvière, montée St Barthélémy.
En 1834, sa santé qui n’avait jamais été brillante déclina encore. Elle éprouva des malaises insupportables. Cette année, son état fut si grave qu’elle reçut, à sa demande, les derniers sacrements. Ce fut à ce moment qu’éclata à Lyon une nouvelle insurrection ouvrière qui dura 5 jours du 8 au 14 avril.
Le 9 avril, tandis que les insurgés tenaient la colline de Fourvière, plus de dix mille soldats s’étaient massés à St jean aux Terreaux et place Bellecour. Bien vite, la propriété de Pauline Jaricot fut prise entre les feux des insurgés set la riposte de la répression. Toute la maisonnée s’était réfugiée dans la chapelle mais un boulet dans un épouvantable fracas, ouvrit une brèche dans le mur. On décida alors de se réfugier dans le souterrain situé auprès de la maison du jardinier (le souterrain de « la vierge » dont il est ici question).
Pauline-Marie Jaricot fut transportée sur un matelas dans un état critique au fond du souterrain. Serrés contre les autres, Pauline, deux voisines, le boucher du quartier et un frère de St Jean de Dieu passèrent quatre jours et quatre nuits dans cet endroit humide. Ils n’avaient pour tout viatique un peu de pain et un pot de miel. Cette épreuve ne vint pas à bout de cette femme. J’ignore si elle a fait édifier ce petit oratoire souterrain pour remercier le Tout-Puissant et surtout Sainte-Philomène dont elle fit partager sa vénération à un illustre personnage…le curé d’Ars, ou s’il existait avant.
Mais revenons à la galerie. Elle s’achève dans une chambre basse, à 40m en-dessous des terrasses de la basilique et sous ses fondations. « On y trouve que du sable, indique un rapport, et quelques légères couches de grès en formation. La basilique ne reposerait donc pas sur le rocher ; ces fondations sont cependant solides, le terrain sur lequel elles reposent étant en place ».
NB : en page 182 l’on trouve : un plan ancien du souterrain en forme de croix et une photo de l’entrée de la galerie sous la maison du jardinier dans le jardin du Rosaire.
Source : Les souterrains de Lyon par Jean-Christian Barbier, 1994, p. 181-185
Quant au Recueil du Lyon souterrain n°01, Mémoire d'une ville par Eric Fuster, dans la liste des réseaux souterrains lyonnais qu’il dresse avec adresses et plans à l’appui, nous avons 2 pages sur le « Souterrain du St Rosaire » : "Dit Galerie du Jardinier en partance de la Maison Jaricot. Creusement d’environ cent toises ; hauteur d’hommes. Ce souterrain du rosaire comporte un petit oratoire en forme de croix ».
Sur internet, vous trouverez également un article de la Tribune de Lyon du 5 mai 2006 intitulé Voyage au ventre de la Terre avec un passage sur le souterrain du Rosaire et pourrez voir de belles photos de ce souterrain sur le site Souterrain-Lyon.
Concernant le patrimoine bâti qui se trouve dans le bois de la Caille, vous pouvez vous reporter à une réponse précédente du Guichet du savoir qui apporte des données historiques sur cet ancien parc d’une propriété bourgeoise des bords de Saône. En revanche, il n’est nullement fait mention de souterrains dans ce bois.
Et s’il on se reporte à l’inventaire préliminaire des cavités naturelles et artificielles du département du Rhône dressé en 1985, les seuls souterrains relevés pour Caluire (page 49) sont :
- pour Caluire : le tunnel ferroviaire creusé entre Saône et Rhône et là il s’agit d’un type récent de cavité artificielle
- pour Caluire et Cuire : existeraient des galeries et souterrains sous le terrain de l’ancien fort de Caluire
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