Question d'origine :
bonjour,
Je dois faire un dossier sur Quetzalcoalt, en répondant à la problématique suivante : "comment introduire le mythe [de Quetzalcoalt] dans une réalité de conquête ? "
C'est à dire que je voudrais me baser sur le mythe de Quetzalcoalt pour montrer que cela a favorisé la conquête espagnole, en abordant tout d'abord sa présentation et les liens qu'il a avec les différents dieux, puis voir l'évolution et les relations se faisant entre le roi-prêtre et le dieu et l'assimilation roi-dieu, ainsi que ses prédications par rapport à la fin du monde aztèque et enfin voir la conquête à travers ce mythe.
Le problème est que je ne trouve pas beaucoup de livres portant sur cet aspect du mythe et donc je voudrais savoir si vous pouviez me conseiller des livres qui traiteraient de cet sujet.
Merci d'avance pour votre réponse
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 07/05/2005 à 15h15
« A l’origine, dans son sanctuaire de Teotihuacan, Quetzalcoatl est un dieu de la végétation, serpent au corps paré de plumes vertes de l’oiseau quetzal. Serpent, il est une divinité chtonienne ; vert, il évoque la luxuriance de la végétation.
A Tula, il s’anthropomorphise, et devient le dernier roi-prêtre de la cité toltèque, celui qui amène aux hommes les techniques agricoles, les arts, l’écriture, le calendrier. Jumeau de Xolotl, dieu salamandre de la résurrection, qui joue pour les aztèques le rôle du phénix, Quetzalcoatl entraîne son frère dans le monde des morts. Ils y trouvent des ossements qu’ils arrosent de leur sang, donnant la vie à l’humanité actuelle. Grand-prêtre de Tula, Quetzalcoatl refuse les sacrifices humains, mais renouvelle son geste de démiurge des hommes en s’infligeant des blessures sacrificielles.
Selon le mythe, il est contraint de fuir Tula par les maléfices de Tezcalipoca, pour gagner la côte du golfe du Mexique, le pays appelé Tlillan Tlapallan, le « pays du noir, pays du rouge ». Ce sont les deux couleurs utilisées pour l’écriture des pictogrammes. Le dieu se rend donc dans le pays du savoir, de la connaissance.
La fin du récit diverge selon les mythes. Dans le premier cas, parvenu sur la plage, le dieu s’immole sur un bûcher et devient la planète Vénus. Selon une autre version, il monte à bord d’un radeau fait de serpents entrelacés, et disparaît en direction de l’est. »
In Les grands mythes fondateurs de Florence Braunstein et Jean-François Pépin.
Comment expliquer l’effondrement en quelques mois du puissant état de Montezuma, face à une poignée d’hommes menés par Hernan Cortés ? C’est là qu’intervient le mythe du retour du dieu :
« Un jour, sur cette mer arriveront de l’est des hommes pâles et barbus comme moi. Je marcherai à leur tête. Et alors les peuples de l’Anahuac connaîtront la servitude et la tristesse. Leurs temples seront renversés et leurs rois emprisonnés. Le signe de ma croix règnera en maître sur cette terre qui me renie. C’est dans la peine et la douleur que les hommes apprendront ma loi d’amour. »
in Contes et légendes du Mexique
« On conserve à l’heure actuelle plusieurs de ces récits nahuas, dans lesquels… les indiens relatèrent l’arrivée des espagnols et les principaux événements qui marquèrent la conquête. Ces récits et ces peintures, ainsi que plusieurs autres histoires écrites, un peu plus tard, également par des indigènes, sont au total au nombre de douze. Inégaux par l’importance, la date et l’étendue,ils permettent néammoins d’étudier les traits caractéristiques de l’image que les indiens se firent de la conquête. »
in Le crépuscule des aztèques de Miguel Leon-Portilla
Vous pouvez lire les ouvrages des auteurs suivants :
* William H. Prescott
* Miguel Leon-Portilla
ainsi que ces deux titres :
* Cortès et Cuauhtemoc : vie et mort de la civilisation aztèque d’Hector Pérez Martinez
* Quetzalcoatl et Guadalupe : la formation de la conscience nationale au Mexique
Vous pouvez aussi vous reporter à cette bibliographie
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