Question d'origine :
sur quels points K. Horney ne partage pas la théorie de Freud sur la sexualité féminine? quelle est la base de ces deux théories?
par avance merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 07/05/2005 à 14h03
Karen Horney a commencé une analyse avec Karl Abraham en 1910 et fait partie des membres fondateurs de l’Institut psychanalytique de Berlin. Elle a émigré aux Etats-Unis en 1932 pour devenir codirectrice du Chicago Psychoanalytic Institute. Puis, elle organisa l’American Institute for Psychoanalysis, dont elle fut doyenne jusqu’ à sa mort en 1952.
« Dans l’évolution de sa pensée, on peut distinguer trois phases : dans les années vingt et au début des années trente, elle rédigea une série d’essais pour essayer de modifier le point de vue orthodoxe sur la psychologie féminine tout en demeurant dans le cadre de la théorie freudienne. Dans les années trente, elle s’efforça de redéfinir la psychanalyse en remplaçant l’orientation biologique de Freud par une insistance sur la culture et les relations interpersonnelles. Dans les années quarante, enfin, elle élabora sa théorie de la maturité : les individus font face à l’angoisse venant de ce qu’ils se sentent mal assurés, mal aimés et sous évalués en désavouant leurs sentiments spontanés et en élaborant des stratégies de défense complexes.
En désaccord avec Freud sur l’envie du pénis, le masochisme féminin et le développement des femmes, … on a de plus en plus reconnu en Karen Horney la première grande féministe de la psychanalyse. »
Bernard Paris in Dictionnaire international de la psychanalyse
Voici les pistes de travail que nous vous proposons :
Tout d’abord, vous pourriez vous intéresser au questionnement de Joël Bernat, directeur de la collection Etudes psychanalytiques chez L’Harmattan et qui propose des cours sur les théories psychanalytiques sur la sexualité.
Ensuite, un ouvrage d’Yvon Brès fait le point de la question du « dépassement de Freud » par la psychanalyse américaine, à partir de Karen Horney : Freud et la psychanalyse américaine : Karen Horney.
Voici la présentation des chapitres qui vous concernent le plus :
Chapitre 1 : une psychanalyse compréhensive ? : dans quelle mesure peut-on attribuer à l’influence du courant compréhensif les divergences entre Freud et certains post-freudiens ?
Chapitre 2 : biologique ou corporel ? : Karen Horney et de nombreux psychanalystes américains reprochent à Freud son « biologisme ». Ce désaccord est-il un élément essentiel de la divergence de vues entre eux et les freudiens ? Que signifie le reproche de biologisme ?
« Une nouvelle façon de comprendre la psychologie à partir de l’analyse d’attitudes globales, l’importance des facteurs culturels et enfin, toujours présente, la querelle relative à la psychologie féminine : voilà les raisons qui sont le plus souvent invoquées par Horney pour expliquer sa dissidence. »
« C’est lorsque j’ai pris connaissance de ce que Freud a écrit à propos de la psychologie féminine que j’ai vraiment commencé à douter de la justesse des théories psychanalytiques. » Ainsi s’exprime Karen Horney dans Voies nouvelles en psychanalyse : une critique de la théorie freudienne où vous trouverez largement développées toutes ses divergences d'avec les théories freudiennes : « Quant à l'orientation instinctuelle de la psychanalyse, je dirai ceci : lorsque les tendances caractérielles ne s'expliquent plus comme le résultat final de pulsions instinctuelles, modifiées seulement par l'environnement, l'intérêt se porte tout entier sur les conditions de vie moulant le caractère et nous devons reprendre les recherches sur les facteurs de l'environnement responsables de la création des conflits névrotiques. Les troubles des relations humaines deviennent alors le facteur crucial de la genèse des névroses. »
Vous pouvez lire aussi La psychologie de la femme de Karen Horney, en particulier le chapitre "la négation du vagin : une contribution au problème des angoisses génitales spécifiques aux femmes"
DANS NOS COLLECTIONS :
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