Question d'origine :
Bonjour. Je recherche des jugements critiques sur la traduction de "Moby Dick" par Jean Giono. J'ai entendu récemment un traducteur dire qu'elle était discutable et incomplète. Si je me souviens bien, Giono aurait coupé 5% du texte original : pouvez-vous infirmer ou confirmer ce chiffre ? Comment Giono a-t-il été amené à traduire "Moby Dick" et quelles sont les traductions de "Moby Dick" disponibles sont des questions que je me (et vous) pose également. En vous remerciant sincèrement.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 06/05/2005 à 14h47
Voici les informations que nous avons trouvées concernant les traductions en français de Moby Dick d'Herman Melville :
Dans la note de l'éditeur de l'édition de Moby Dick chez Phébus en 2005
"Les lecteurs de langue française ont de la chance : ils disposent de trois traductions intégrales de ce chef d'oeuvre, et toutes trois sont de très belle qualité.
Voici les trois traductions du texte intégral disponibles actuellement en librairie et à la BM de Lyon:
Moby Dick / Herman Melville ; trad. de l’américain par Henriette Guex-Rolle.- Flammarion, GF n°546, 2000
Moby Dick
Moby Dick / Herman Melville ; trad. de l’anglais par Jean Giono, Lucien Jacques et Joan Smith.- Gallimard, Folio classique n°2852, 1996
Moby Dick
Moby Dick / Herman Melville ; trad. de l’anglais par Armel Guerne.- Phébus, 2005
Moby Dick
« La traduction de Moby Dick de Herman Melville, commencée le 16 novembre 1936 a été achevée le 10 décembre 1939. Mais bien avant d’entreprendre ce travail pendant cinq ou six ans au moins, ce livre a été mon compagnon étranger. Je l’emportais régulièrement avec moi dans mes courses à travers les collines…Mais à l’heure où le soir approfondit nos espaces intérieurs, cette poursuite dans laquelle Melville m’entraînait devenait plus générale en même temps que plus personnelle…il y a au milieu même de la paix et par conséquent au milieu même de la guerre de formidables combats dans lesquels on est seul engagé et dont le tumulte est silence pour le reste du monde. On n’a plus besoin d’océans terrestres et de monstres valables pour tous ; on a ses propres océans et ses monstres personnels. De terribles mutilations intérieures irriteront éternellement les hommes contre les dieux et la chasse qu’ils font à la gloire divine ne se fait jamais à mains nues…
Il me fut très facile de faire partager ma passion pour ce livre à
Nous nous sommes obstinés à essayer d’en reproduire les profondeurs, les gouffres, les abîmes, les sommets, les éboulis, les forêts, les vallons noirs, les précipices et la lourde confection du mortier du tout. »
On peut lire également dans l’essai de
Son ami
« Bien plus tard, de passage à Manosque, ce fut à Giono de me dire qu'il était plongé dans un livre sur la mer, le plus étonnant qui soit, une chasse aux baleines.
Moby Dick lui dis-je. Tu connais ? s'étonna-t-il. Non, mais j'en ai une furieuse envie. Et Giono d'essayer de m'en donner une idée, puis soudain : «C'est une chose comme celle-là qu'il faudrait pouvoir donner dans les Cahiers du Contadour. Faisons-le. Et pourquoi pas ? Nous allons demander à
Si l'idée de la traduction vient de
« Quand une centaine de pages furent prêtes, je filai à Manosque pour confronter mon texte avec celui de Jean. Mais il était alors entièrement pris par Le Poids du ciel et n'avait pas écrit une ligne ; je compris qu'il ne fallait pas compter sur lui tant qu'il serait pris par son œuvre, et nous décidâmes alors, après lecture de mon texte, que je ferais seul la première rédaction, et qu'ensemble, moi lisant mon texte, lui suivant en même temps le texte original, nous ferions les corrections et établirions le second texte qu'à tête reposée. Jean fignolerait » (Bull. n° 4, p. 45).
Ce travail étant une œuvre commune, les observations qu'appelle cette traduction exigent une certaine prudence ; aussi n'ai-je formulé certaines remarques que lorsque l'estampille gionienne était incontestable.
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