Question d'origine :
Bonjour
Un vieil ami lyonnais a été témoin dans les années 30 des démonstrations de l"avaleur de grenouilles" à la Fosse aux Ours. L'histoire est savoureuse.
La connaissez-vous et quelques vieux lecteurs pourraient-ils porter leur témoignage?
Merci et cordialement
Philippe Héry
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 06/02/2012 à 16h09
Nous n’avons pas trouvé d’informations sur un avaleur de grenouilles de la fosse aux ours, après avoir consulté les ouvrages de folklore lyonnais ainsi que ceux sur la vie à Lyon dans l’entre deux guerres, y compris le recueil d’articles du journaliste Pétrus Sambardier intitulé La vie à Lyon de 1900 à 1937.
Si un lecteur mentionne cette anecdote, nous ne manquerons pas de compléter notre réponse.
Commentaire de
JPaul :
Publié le 10/02/2012 à 21:44
Petit-fils d'un avaleur de grenouilles, j'en ai fait sa biographie et il se trouve que celui-ci se produisit à Lyon en 1930, suite à la signature d’un contrat avec M. Rasimi du Casino de Lyon, 79 rue de la République, pour le mois d'Avril 1930. Est ce que ce casino existe toujours et existerait-il un rapport avec la fosse aux ours dont parle un internaute et cet établissement? Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 13/02/2012 à 16h19
L'ancien Casino situé au 79 rue de la République n'existe plus, il a fermé ses portes en 1931 et fut détruit pour laisser la place en 1932 à un bâtiment construit par Eugène Chirié pour accueillir le cinéma Pathé. Il ne s'agissait pas à proprement parler d'un casino mais d'un lieu de spectacles de type café-concert.
Voici la description qu'on peut en trouver dans l'ouvrage de Paul Fournel Le café-concert à Lyon :
"1862 marque, peu de temps après Paris, l'avènement à Lyon du café-concert moderne, véritable salle de spectacle vaste et monumentale. Le Casino, construit en 1862 par l'architecte Casimir Echernier, pouvait à l'origine contenir 3000 personnes, avant que le réaménagement de son intérieur en 1880 ne réduise quelque peu sa capacité d'accueil –avec tout de même 2000 places, réparties en un parterre et trois galeries. L'ouvrage de H. de la Selle*, très fourni en descriptions architecturales et ornementales, évoque l'intérieur du Casino réaménagé :
"Le Casino, quoique toujours intitulé café-concert, devint alors un véritable théâtre composé d'un parquet avec fauteuils d'orchestre, d'une première galerie divisée en loges, d'un grand balcon et d'une troisième galerie. Les galeries furent construites en fonte, fer et bois ; l'ornementation en stuc de la salle était l'œuvre de Paret. Domer exécuta le plafond peint (…)"
* Cafés et Brasseries de Lyon : architecture et décor des cafés et brasseries de Lyon des origines à 1914, Hélène de la Selle
Au début du XXe siècle il portait le nom de Casino Kursaal. Le site web Ciné façades propose plusieurs photographies de ce lieu au moment de sa démolition : Pathé Bellecour Lyon
Il n'y a pas de rapport entre l'ancien Casino Kursaal et la "Fosse au ours", lieu-dit situé rive gauche du Rhône, aux abords immédiats du Pont de la Guillotière. Pour en savoir plus sur la Fosse aux ours, vous pouvez lire cette précédente Question du guichet : Fosse aux ours
Nous serions en revanche ravis d'en savoir plus sur cet "avaleur de grenouilles", une activité peu banale et méconnue...
Commentaire de
JPaul :
Publié le 13/02/2012 à 21:03
Merci de votre réponse concernant le "casino" où se produisit l'avaleur de grenouilles, de son nom d'artiste "MAC-NORTON". Détails me permettant de mieux visualiser son environnement et son époque. Ce personnage fut mon grand-père décédé en 1953, j'avais 5 ans. Si Philou 3 l'auteur du premier message pouvait aussi préciser si cela correspond au souvenir de son vieil ami, j'en serais ravi et il peut me joindre en MP s'il lit cette réponse.
En ce qui concerne des détails sur MAC-NORTON, qui se définissait comme étant l'HOMME-AQUARIUM, j'en ai fait déjà une page en collaboration avec un site à l'adresse suivanteMAC-NORTON l'Homme-Aquarium
que vous pouvez consulter.
Le hasard étant ainsi fait : on peut remarquer que l'avaleur de grenouilles est né à Lyon . Maintenant je sais ( connaissant la rue de sa naissance, que c'était dans le quartier de la Fosse aux ours-merci google maps-)! Mais il ne resta pas longtemps à Lyon, ses parents montèrent trés tôt à Paris.
Faisant une recherche simple sur votre site, je m'aperçois que la BML posséde aussi un livre où un auteur ayant fait une exposition sur certains personnages "bizarres" cite Mac-Norton, mais cet écrivain c'est largement inspiré de la page web que je vous ai mis en lien. ( Les détails mis n'étant publiés nul part ailleurs !)
La réference à Mac-Norton se trouve page 27 du livre de Vincent Pétoil intitulé : The Freak Show.
Autrement, Il se peut qu'un jour je publie la biographie complète avec détails de ce personnage sortant de l'ordinaire, ayant réunis tous les éléments pour pouvoir le faire, maintenant reste à savoir comment !
Commentaire de
JPaul :
Publié le 20/02/2012 à 17:44
J'ai retrouvé trace d'un autre passage de mon grand-père "Mac- Norton", avaleur de grenouilles en 1928. ( Il y en a eu d'autres mais je n'ai pas les lieux et c'était bien plûtot, en 1917 et 1923, en tournée. En ce qui concerne 1928, j'ai noté ceci :" Lucien Beauval de l'Olympia de Lyon l'engage en Mai".
Est-ce que cet "Olympia" se trouvait dans le même quartier, et était-ce aussi un café-théatre ou bien autre chose ( cinéma, etc...).Autrement Il y avait aussi un cirque dirigé par Napoléon Rancy au n 33 de la rue Moncey, dans le quartier de la Fosse aux Ours, alors peut-être....
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 22/02/2012 à 14h56
Dans Le Café-Concert à Lyon, on apprend l’existence d’une salle Olympia :
L’Olympia
64-68 rue Duquesne
M.P. Bonhomme (1906-1925)
MM. Lamour frères (1925-1929)
Disparaît en 1929
Architecte : M. Lambert
C’est en 1906 que l’entrepreneur Bonhomme, déjà propriétaire de la brasserie de l’Horloge, fonde sur un terrain de 3500 m² une nouvelle salle de spectacle à la lisière du Parc de la Tête d’Or. L’annuaire Fournier pour l’année 1930 ne le mentionne plus, ne laissant qu’une poignée de points de suspension à l’adresse 66-68 rue de la rue Duquesne. P. et M. Lamour, propriétaires du concert Olympia en 1928, sont référencés comme propriétaires du Palais d’hivers en 1930. Aucune trace d’un Lucien Beauval dans l’annuaire de cette année.
La presse de l’époque nous confirme qu’il s’agissait bien d’un Music hall qui ouvrait pour la belle saison.
Le Passe-temps dimanche 02 mai 1909, p. 7
Olympia
65, Rue Duquesne (près le Parc)
Dans le courant du mois prochain aura lieu l'ouverture de la belle saison au grand et luxueux music-hall estival de la rue Duquesne, le plus vaste et le plus bel établissement de province. Chaque année de nouveaux aménagements sont apportés pour assurer le bien-être et le confort au public, et, cette saison encore, aura-t-on lieu d'être surpris par de notables embellissements.
Ultérieurement nous donnerons la date exacte de réouverture de l'Olympia et le tableau de la troupe de début.
Pour exemple de la programmation de cette salle, quelques annonces parues dans le Courrier du commerce durant la saison 1916 :
Courrier du commerce samedi 06 mai 1916 p. 3
L'Olympia, notre brillant music-hall d'été fera sa réouverture jeudi 1er juin avec une troupe monstre. Des engagements sensationnels ont été conclus pour cette saison d'été. Nous y reviendrons.
Courrier du commerce samedi 24 juin 1916 p. 3
Olympia. — A l'Olympia c'est toujours la foule enthousiaste, heureuse d'applaudir un programme de choix. Nous sommes dans la belle saison des concerts d'été et M. Bonhomme ne néglige rien pour rendre attrayant son spectacle. Cette semaine les 5 Stevanoff, très belle troupe de jongleurs amusants et sérieux. Lanza ! est-ce un homme? est-ce un crocodile? Les deux à la fois dans un superbe travail de disloquation. La délicieuse Milite, bonne diseuse. Berter, une jolie voix de ténorine. Carol, le gai comique. « Betterave » vaudeville qui permet à MM. Derblais, Thévert, Boulingard, Mmes Duvernot et Chancenay, de donner la mesure de leur talent. Toujours les actualités de la guerre, vues en première semaine. Matinées les jeudis et dimanches à 2 h. ¼.
Courrier du commerce mercredi 05 juillet 1916 p. 2
Olympia (music-hall d'été). - A 8 h. Les succès du ténor Sonneily, de l'Opéra-Comique, le trio Loyal's, musicaux acrobates, la petite Nana, jeune prodige, les Palmers excentriques, « Belle-maman m'adore », vaudeville.
Courrier du commerce vendredi 14 juillet 1916 p. 3
L'intéressant programme de cette semaine attirera la fouie dans ce superbe établissement. Citons les Willaret-Glorian, duettistes à voix qui remportent un véritable triomphe. Les Fratellini, clowns parodistes du cirque Medrano, font rire aux larmes dans leurs pitreries. Les Victor et Regina, de lions acrobates. M. Léger, un athlète de première force. M. Vilverac, bon chanteur de genre. Comme vaudeville « Mademoiselle Josette docteur », une bouffonnerie jouée par toute la troupe de comédie.
Vendredi 14 juillet, matinée à 2 h. ¼ avec toute cette nouvelle troupe.
Courrier du commerce mercredi 19 juillet 1916 p. 2
Olympia (musie-ihall d'été). – A 8 h. les Willaret-Glorian, duettistes à voix; Léger, athlète, dans ses sensationnels exercices; les sœurs Lazel, gymnastes ; les Brorobas, danseurs; « Mme Josette docteur ».
Courrier du commerce dimanche 23 juillet 1916 p. 3
Olympia. — Music-hall d'été. Avec les beaux jours notre vaste music-hall fait chaque soir de belles salles. Un nombreux public vient applaudir les excellents programmes qui se succèdent chaque semaine. Nine Pinson est la grande vedette de l'affiche. Dans une série de nouvelles créations toutes personnelles, elle fait montre de son talent et de ses qualités de diseuse. Mahatma est un amusant illusionniste qui laisse rêveurs 1es plus sceptiques. Dertonn, très bien dans ses différentes imitations. « Fin de mois » comédie interprétée par Derblais, Vilverac, Mme Jane Dorban. Dans la partie de concert, Vilverac recueille une bonne moisson de bravos. J. Laure, une chanteuse à voix très applaudie, Duvernot, etc. N'oublions pas les actualités de la guerre toujours de première semaine.
Pour vous faire une idée de l’ambiance de la salle :
Enfin, le Dictionnaire historique de Lyon nous donne une description de cette salle :
Le point central en est une immense salle de spectacle de mille huit cents mètres carrés, associant une scène et un plancher en chêne recevant fauteuils et loges, cintrés par un vaste promenoir. Le tout est entourée de verdures et de terrasses fleuries, comprenant également un café, un restaurant et une immense véranda à l’étage, offrant une vue imprenable sur le parc de la Tête d’Or voisin. La saison d’été s’ouvre généralement à la fin mai, par une grande revue précédant les habituels numéros de café-concert, ainsi que tout un lot de Vaudeville et de comédies légères, qui animent les soirées estivales.
On y apprend également que l’Olympia reçu, deux ans après sa création parisienne, la fameuse Revue Nègre avec Josephine Baker.
Concernant le cirque Rancy, au 33 de la rue Moncey : l’ouvrage Les Cinémas de Lyon nous indique :
Alcazar (Nouvel)
33 rue de Moncey (3eme arrondissement)
Egalement signalé 220 avenue de Saxe ; vraisemblablement implanté à l’angle nord ouest de l’avenue de Saxe (Bazin, Rive Gauche, 1976)
Activités cinématographiques attestées de 1901 à 1917, assurées par des tourneurs. Cependant Bazin situe la fermeture de l’exploitation cinématographique dès 1914.
Activité principale : cirque.
Autres activités : concerts, bals, théâtre, music-hall, salle de réunion.
L’établissement qui existe depuis 1880, est presque exclusivement construit en bois. Il a vraisemblablement été démoli au cours de la Seconde Guerre Mondiale
Autre nom : cirque Rancy.
(suit une liste des exploitants)
Son adresse le situe en effet à proximité de la Fosse aux Ours : à l’époque la rue de Moncey débouchait sur la Place du pont, c’est-à-dire pratiquement sur la Fosse aux Ours. L’Alcazar (dancing, propriétaire : Roche, attesté ca 1928 dans l’annuaire Fournier) est cependant situé à l’autre extrémité de la rue, au croisement avec l’avenue de Saxe, soit un peu plus d’1 km plus loin. En 1924, aucune information dans l’annuaire à cette adresse, et les années précédentes on y trouve la trace d’un Music-hall, concert (Ed. Oger). A partir de 1930, la salle de spectacle est remplacée semble-t-il par un garage, le Hall de l’Auto.
Dans la presse de la fin du XIXe siècle, on trouve des allusions au cirque Rancy (en 1880, en 1895, etc.), mais il s’agit d’une époque bien antérieure à celle qui vous intéresse.
D’ailleurs, le Dictionnaire historique de Lyon situe à la fin du XIXème la présence du cirque Rancy en ces lieux :
L’Alcazar est une salle célèbre située dans le sixième arrondissement de Lyon ouverte au milieu des années 1850. En 1873, Théodore Rancy y installe à demeure chaque hiver son fameux cirque qui demeurera jusqu’à la destruction du bâtiment en 1877 (celui-ci sera alors remplacé par l’église de la Rédemption).
Quand au nom, il sera encore plusieurs fois utilisés à Lyon : brièvement par un petit établissement ouvert en 1878, au n°34 de la rue de Sèze puis plus tardivement pour désigner les anciens locaux en bois du cirque Rancy, élevés sur une parcelle située à la Guillotière, au début de la rue Moncey, en bordure de l’avenue de Saxe ; (…) ; enfin, par le Nouvel Alcazar, ouvert en 1908 au n°35 de la rue Moncey par le sieur Barriquand, ensuite devenu une salle de cinéma en 1910, puis le Music-Hall Oger, après la guerre.
Il est probable que le cirque Rancy, ayant attaché son nom à l’Alcazar, traîna dans son sillage le nom en question quand il emménagea dans ses locaux rue de Moncey, et que le Nouvel Alcazar, établi sans doute au même endroit, hérita par la suite du nom. En tout cas, entre 1920 et 1930, le cirque Rancy n’était plus du tout lié au Music-Hall Oger, ni à l’Alcazar (encore !) qui le remplaça après 1924.
Commentaire de
JPaul :
Publié le 22/02/2012 à 21:27
Merci de ces précieux renseignements et, si ce n'est pas abuser, je me permettrai de vous poser encore une dernière question sur ce sujet car finalement j'ai retrouvé dans mes papiers, les 2 autres passage de l'Homme-aquarium à Lyon.
tout d'abord le 19 décembre 1916 au Théatre des célestins et aussi dans un établissement se nommant ,d'après mes documents : "la
Gaîté et Grand Palais'", en décembre 1923" . Si vous aviez encore des renseignements à ce sujet et peut-être une trace du passage de MAC-NORTON -l'avaleur de grenouilles-,à Lyon, je vous en remercie par avance.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 24/02/2012 à 15h17
Bonjour,
Le Théâtre des Célestins est une des plus anciennes salles lyonnaises. Au début du XXème siècle, sous la direction efficace de Moncharmont (il dirigera le théâtre 35 années durant à partir de 1906), elle devient une salle d’envergure nationale, dont l’excellente réputation dépasse très largement les frontières de Lyon.
Dans un ouvrage publié pour célébrer les vingt ans d’une direction irréprochable, intitulé
Vingt ans de théâtre à Lyon : Lyon de 1906 à 1927, Antoine Sallès, Président de l’Association de la Presse Lyonnaise, explique le succès de Moncharmont.
Enfin, Moncharmont vint, et, du premier coup, réussit à restaurer, dans toute sa prospérité et clans tout son éclat, notre théâtre agonisant. Si, avant de préluder à votre enquête, vous avez pris soin d’aller passer quelques soirées aux Célestins, vous avez pu constater que le public y est nombreux et s’y montre satisfait.
- C’est un fait que j’ai noté effectivement. A quelles causes attribuez-vous ce miracle d’une résurrection, à la fois si prompte et si entière ?
- Eh bien ! Tout d’abord à ce que Moncharmont est Lyonnais, tandis que ses prédécesseurs ne l’étaient pas. Il a sur eux cette première supériorité de connaître admirablement son public, de savoir quelles sont ses inclinations et ses préférences, ce qu’il convient de lui offrir, et comment il faut le lui offrir. De plus, il aime passionnément sa ville natale, il en a la fierté, et du jour où il a été placé à la tête du théâtre des Célestins, il s’est juré d’en faire une scène de premier ordre, digne du rang et de l’importance d’un centre comme le nôtre, et qui fît honneur à Lyon, aussi bien qu’à lui-même. Il a tenu la parole qu’il s’était donnée.
Au lieu de piétiner, à l’exemple de ses devanciers immédiats, dans l’ornière de la routine, il a pris tout de suite
position à l’avant-garde du mouvement contemporain, et il a franchement emboîté le pas à l’art dramatique le plus moderne.
Loin du répertoire périmé, que des interprètes, aussi fossiles que lui, faisaient déjà paraître lointain, inaccessible et glacial à la génération d’hier. Chaque semaine, aujourd’hui, nous apporte une œuvre nouvelle, jouée par des artistes nouveaux, d’autant mieux adaptés à leurs rôles, qu’ils ont été spécialement choisis et préparés en vue de ces rôles, et ces pièces sont presque toujours de celles qui ont éclos le plus récemment sur les scènes parisiennes, quand elles ne sont pas totalement inédites.
(…)
Prenez la peine d’examinez avec moi le bilan de la gestion de M. Moncharmont, depuis vingt ans, et citez-moi, en toute sincérité, quelles raisons les Lyonnais auraient de se plaindre. Il leur a révélé d’abord, je le répète, au fur et â mesure, presque au lendemain de leur apparition, souvent même avec, leurs principaux créateurs, toutes les pièces représentées à Paris, au cours de ces dernières années. Quels que fussent leur caractère et leur provenance, qu’elles vinssent de la Comédie Française, de la Comédie des Champs-Elysées, ou des théâtres de genre, vaudevilles joyeux, tableaux de mœurs modernes, œuvres d’un art plus profond et plus raffiné, empruntées au répertoire des scènes d’avant-garde, elles ont défilé, tour à tour, sur le plateau des Célestins, dans tics conditions d’interprétation et de mise au point d’autant plus parfaites, je l’ai dit, qu’elles nous sont arrivées toutes prêtes, après une longue et minutieuse élaboration, qui excluait, par avance, jusqu’à la possibilité d’une surprise fâcheuse.
Il a, d’autre part, et assurément un des premiers en France, importé chez nous l’opérette viennoise, à laquelle on a le droit, sans doute, de préférer l’ancienne opérette française, encore qu’elle ne fasse plus guère recette, mais dont on ne saurait méconnaître qu’elle correspond à une formule nouvelle, et dont il était, par conséquent, autorisé à penser que nous devions avoir la curiosité.
Il s’est même offert, plus d’une fois, par dilettantisme, par une sorte de coquetterie d’artiste, qui est toute à son honneur et sa louange, le luxe de monter des spectacles, dont il avait la certitude de ne pas retirer de bénéfices, mais dont la réalisation lui était une joie pour lui-même, comme le Comte d’Egmont, de Gœthe ; l’Antar,
(le Chekri-Ganem, encadrés et illustrés, l’un de la musique de Beethoven, l’autre de celle de Rimsky-Korsakof, avec l’orchestre des Grands-Concerts sous la direction de Witkowski.
Et je n’ai pas fait, jusqu’ici, la moindre allusion à sa conscience et a son goût de metteur en scène. Il faut bien en parler cependant pour être juste ; car, aussi, il a rénové et innové.
De ce côté accessoire, semblent-il, essentiel, en réalité, de la présentation d’un ouvrage, on ne se préoccupait guère avant lui, et ceux de ma génération ne doivent pas avoir oublié la pauvreté misérable des décors et des costumes des Célestins de naguère. Ces détails sont de ceux auxquels Moncharmont veille avec le soin le plus minutieux, et pour lesquels il n’hésite pas à faire tous les sacrifices nécessaires. Je pourrais, à cet égard, multiplier les exemples. Il est telle opérette moderne, créée aux Célestins, dont la mise en scène fastueuse a soulevé, le premier soir, les cris d’admiration des spectateurs. D’une façon générale, ce que je suis en droit d’affirmer, sans témérité, c’est que Moncharmont nous a habitués, sur ce point, à une prodigalité sans précédent, et qui rendra bien difficile la tâche de ses successeurs.
- De l’exposé que vous venez de me faire la conclusion est claire », dis-je a M. Sallès, en Prenant congé de lui. « C’est un hommage très net aux efforts persévérants du directeur actuel des Célestins, Pour élever le niveau artistique du théâtre qu’il dirige, et au succès indiscutable qui les a couronnés. M’autorisez-vous à m’en
emparer et à le divulguer ? »
- « Je n’y vois aucun inconvénient, malgré le peu d’autorité qui s’attache à ma modeste opinion. Du moins, Puis-je, en la formulant, l’appuyer sur des observations d’expérience personnelle. Il m’est arrivé quelquefois de voyager et d’assister en France et à l’étranger, à bien des représentations théâtrales. Si j’établis des comparaisons d’après mes souvenirs, je ne crois pas qu’il y ait, chez nous en Province, et même hors de chez nous, un seul théâtre qui, doté des mêmes ressources que le nôtre, puisse revendiquer la primauté sur lui. »
Ces propos nous donnent un aperçu du statut et de l’ambition de cette salle lyonnaise dont la suite de l’ouvrage, constituée d’interviews de personnalités du monde du spectacle de l’époque, témoigne de l’importance jusque sur la scène culturelle parisienne.
La salle ne donne visiblement pas de représentations de music-hall comme en témoigne les archives du théâtre ; on y organise parfois des soirées de gala qui peuvent y ressembler de très loin, mais elles sont rares. Grâce soit rendue à l’excellente initiative des Célestins d’avoir mise en ligne leurs archives, nous pouvons savoir précisément ce qui était joué le soir du mardi 19 décembre 1916. Il s’agit d’une pièce mettant en scène un cirque ; en parcourant les archives, on constate qu’elle est programmée régulièrement saisons après saisons, souvent pour noël. Pour la saison 1916-1917, pas de Mac-Norton dans la distribution, mais plusieurs tableaux sont annoncés dans le programme (campement de saltimbanques, théâtre forain, le grand cirque…) pouvant justifier une participation d’artistes de cirque : se pourrait-il qu’il fut sollicité pour faire de la figuration dans cette pièce ? La pièce s’est jouée jusqu’au 26 décembre : a-t-il été embauché jusqu’à cette date ?
Dans Les Cinémas de Lyon :
Gaieté Gambetta (La)
260 rue de Créqui (angle sud-ouest de la place Aristide Briand, 7eme arrondissement)
Attesté dès 1911 dans la presse, d’après Bazin (Rive Gauche 1976)
Autres noms : Salle Gambetta, Le Grand Palais.
Autres activités : salle spectacle (concerts, music-hall, revues), dancing
1923 : transformations lors de la création du Grand Palais ; un établissement est plus particulièrement affecté au cinéma et l’autre au dancing.
Exploitants connus : Gazel (Henri), Giordan.
Arrêt de l’exploitation cinématographique en 1928.
(On trouve ces notices également sur le site des archives municipales)
Pour la période qui vous intéresse non seulement les titres de presse sont rares mais de plus ils ne sont pas numérisés ce qui limite nos possibilités de recherche.
Nous avons trouvés néanmoins une référence à Mac Norton dans un ouvrage édité par le musée d’art contemporain de Lyon en complément d’une de leur exposition The Freak Show (2008). Le catalogue est accompagné d’un glossaire (signé Olivier Vardot) où l’on trouve une courte biographie de Mac Norton (parmi bien d’autres) ; rien que vous ne sachiez déjà probablement, mais peut-être pouvez vous contacter les commissaires de l’exposition pour connaitre leurs sources documentaires :
MAC NORTON, UHOMME AQUARIUM
Claude-Louis Delair naquit à Lyon en 1876. Sa carrière débuta en 1894 au music-hall ; cette année-là, il se produisit comme chanteur au Bataclan à Paris. Suite au succès populaire que rencontrait le marseillais Joseph Pujol qui déclenchait l’hilarité des foules avec son numéro de pétomane, Claude-Louis Delair décida de mettre à profit un don de naissance qu’il cultivait, la régurgitation, pour devenir L’homme aquarium. Son numéro consistait à avaler une grande quantité d’eau, une quinzaine de litres, puis à la recracher sous forme d’une fontaine. Ensuite, il avalait vivants grenouilles et poissons, conversait de longues minutes avec le public, puis dégurgitait, les animaux, toujours en vie. Il parvenait parfois à garder les grenouilles 2 heures dans son appareil digestif. Il joua son spectacle sur les plus grandes scènes du monde, y compris en 1912 à Saint-Petersbourg devant le Tsar Nicolas II. Il avait de célèbres admirateurs comme Harry Houdini ou Nikolai Kobelkoff. Willie Hammerstein, un producteur américain de vaudeville et de reak show, dut annuler le spectacle de Mac Norton à New York en raison d’une plainte de la Society for Prevention of Cruelty to Animals. Il termina sa carrière en Angleterre, où il se produisit jusqu’à sa mort en 1953.
Le Théâtre des Célestins est une des plus anciennes salles lyonnaises. Au début du XXème siècle, sous la direction efficace de Moncharmont (il dirigera le théâtre 35 années durant à partir de 1906), elle devient une salle d’envergure nationale, dont l’excellente réputation dépasse très largement les frontières de Lyon.
Dans un ouvrage publié pour célébrer les vingt ans d’une direction irréprochable, intitulé
Vingt ans de théâtre à Lyon : Lyon de 1906 à 1927, Antoine Sallès, Président de l’Association de la Presse Lyonnaise, explique le succès de Moncharmont.
Enfin, Moncharmont vint, et, du premier coup, réussit à restaurer, dans toute sa prospérité et clans tout son éclat, notre théâtre agonisant. Si, avant de préluder à votre enquête, vous avez pris soin d’aller passer quelques soirées aux Célestins, vous avez pu constater que le public y est nombreux et s’y montre satisfait.
- C’est un fait que j’ai noté effectivement. A quelles causes attribuez-vous ce miracle d’une résurrection, à la fois si prompte et si entière ?
- Eh bien ! Tout d’abord à ce que Moncharmont est Lyonnais, tandis que ses prédécesseurs ne l’étaient pas. Il a sur eux cette première supériorité de connaître admirablement son public, de savoir quelles sont ses inclinations et ses préférences, ce qu’il convient de lui offrir, et comment il faut le lui offrir. De plus, il aime passionnément sa ville natale, il en a la fierté, et du jour où il a été placé à la tête du théâtre des Célestins, il s’est juré d’en faire une scène de premier ordre, digne du rang et de l’importance d’un centre comme le nôtre, et qui fît honneur à Lyon, aussi bien qu’à lui-même. Il a tenu la parole qu’il s’était donnée.
Au lieu de piétiner, à l’exemple de ses devanciers immédiats, dans l’ornière de la routine, il a pris tout de suite
position à l’avant-garde du mouvement contemporain, et il a franchement emboîté le pas à l’art dramatique le plus moderne.
Loin du répertoire périmé, que des interprètes, aussi fossiles que lui, faisaient déjà paraître lointain, inaccessible et glacial à la génération d’hier. Chaque semaine, aujourd’hui, nous apporte une œuvre nouvelle, jouée par des artistes nouveaux, d’autant mieux adaptés à leurs rôles, qu’ils ont été spécialement choisis et préparés en vue de ces rôles, et ces pièces sont presque toujours de celles qui ont éclos le plus récemment sur les scènes parisiennes, quand elles ne sont pas totalement inédites.
(…)
Prenez la peine d’examinez avec moi le bilan de la gestion de M. Moncharmont, depuis vingt ans, et citez-moi, en toute sincérité, quelles raisons les Lyonnais auraient de se plaindre. Il leur a révélé d’abord, je le répète, au fur et â mesure, presque au lendemain de leur apparition, souvent même avec, leurs principaux créateurs, toutes les pièces représentées à Paris, au cours de ces dernières années. Quels que fussent leur caractère et leur provenance, qu’elles vinssent de la Comédie Française, de la Comédie des Champs-Elysées, ou des théâtres de genre, vaudevilles joyeux, tableaux de mœurs modernes, œuvres d’un art plus profond et plus raffiné, empruntées au répertoire des scènes d’avant-garde, elles ont défilé, tour à tour, sur le plateau des Célestins, dans tics conditions d’interprétation et de mise au point d’autant plus parfaites, je l’ai dit, qu’elles nous sont arrivées toutes prêtes, après une longue et minutieuse élaboration, qui excluait, par avance, jusqu’à la possibilité d’une surprise fâcheuse.
Il a, d’autre part, et assurément un des premiers en France, importé chez nous l’opérette viennoise, à laquelle on a le droit, sans doute, de préférer l’ancienne opérette française, encore qu’elle ne fasse plus guère recette, mais dont on ne saurait méconnaître qu’elle correspond à une formule nouvelle, et dont il était, par conséquent, autorisé à penser que nous devions avoir la curiosité.
Il s’est même offert, plus d’une fois, par dilettantisme, par une sorte de coquetterie d’artiste, qui est toute à son honneur et sa louange, le luxe de monter des spectacles, dont il avait la certitude de ne pas retirer de bénéfices, mais dont la réalisation lui était une joie pour lui-même, comme le Comte d’Egmont, de Gœthe ; l’Antar,
(le Chekri-Ganem, encadrés et illustrés, l’un de la musique de Beethoven, l’autre de celle de Rimsky-Korsakof, avec l’orchestre des Grands-Concerts sous la direction de Witkowski.
Et je n’ai pas fait, jusqu’ici, la moindre allusion à sa conscience et a son goût de metteur en scène. Il faut bien en parler cependant pour être juste ; car, aussi, il a rénové et innové.
De ce côté accessoire, semblent-il, essentiel, en réalité, de la présentation d’un ouvrage, on ne se préoccupait guère avant lui, et ceux de ma génération ne doivent pas avoir oublié la pauvreté misérable des décors et des costumes des Célestins de naguère. Ces détails sont de ceux auxquels Moncharmont veille avec le soin le plus minutieux, et pour lesquels il n’hésite pas à faire tous les sacrifices nécessaires. Je pourrais, à cet égard, multiplier les exemples. Il est telle opérette moderne, créée aux Célestins, dont la mise en scène fastueuse a soulevé, le premier soir, les cris d’admiration des spectateurs. D’une façon générale, ce que je suis en droit d’affirmer, sans témérité, c’est que Moncharmont nous a habitués, sur ce point, à une prodigalité sans précédent, et qui rendra bien difficile la tâche de ses successeurs.
- De l’exposé que vous venez de me faire la conclusion est claire », dis-je a M. Sallès, en Prenant congé de lui. « C’est un hommage très net aux efforts persévérants du directeur actuel des Célestins, Pour élever le niveau artistique du théâtre qu’il dirige, et au succès indiscutable qui les a couronnés. M’autorisez-vous à m’en
emparer et à le divulguer ? »
- « Je n’y vois aucun inconvénient, malgré le peu d’autorité qui s’attache à ma modeste opinion. Du moins, Puis-je, en la formulant, l’appuyer sur des observations d’expérience personnelle. Il m’est arrivé quelquefois de voyager et d’assister en France et à l’étranger, à bien des représentations théâtrales. Si j’établis des comparaisons d’après mes souvenirs, je ne crois pas qu’il y ait, chez nous en Province, et même hors de chez nous, un seul théâtre qui, doté des mêmes ressources que le nôtre, puisse revendiquer la primauté sur lui. »
Ces propos nous donnent un aperçu du statut et de l’ambition de cette salle lyonnaise dont la suite de l’ouvrage, constituée d’interviews de personnalités du monde du spectacle de l’époque, témoigne de l’importance jusque sur la scène culturelle parisienne.
La salle ne donne visiblement pas de représentations de music-hall comme en témoigne les archives du théâtre ; on y organise parfois des soirées de gala qui peuvent y ressembler de très loin, mais elles sont rares. Grâce soit rendue à l’excellente initiative des Célestins d’avoir mise en ligne leurs archives, nous pouvons savoir précisément ce qui était joué le soir du mardi 19 décembre 1916. Il s’agit d’une pièce mettant en scène un cirque ; en parcourant les archives, on constate qu’elle est programmée régulièrement saisons après saisons, souvent pour noël. Pour la saison 1916-1917, pas de Mac-Norton dans la distribution, mais plusieurs tableaux sont annoncés dans le programme (campement de saltimbanques, théâtre forain, le grand cirque…) pouvant justifier une participation d’artistes de cirque : se pourrait-il qu’il fut sollicité pour faire de la figuration dans cette pièce ? La pièce s’est jouée jusqu’au 26 décembre : a-t-il été embauché jusqu’à cette date ?
Dans Les Cinémas de Lyon :
Gaieté Gambetta (La)
260 rue de Créqui (angle sud-ouest de la place Aristide Briand, 7eme arrondissement)
Attesté dès 1911 dans la presse, d’après Bazin (Rive Gauche 1976)
Autres noms : Salle Gambetta, Le Grand Palais.
Autres activités : salle spectacle (concerts, music-hall, revues), dancing
1923 : transformations lors de la création du Grand Palais ; un établissement est plus particulièrement affecté au cinéma et l’autre au dancing.
Exploitants connus : Gazel (Henri), Giordan.
Arrêt de l’exploitation cinématographique en 1928.
(On trouve ces notices également sur le site des archives municipales)
Pour la période qui vous intéresse non seulement les titres de presse sont rares mais de plus ils ne sont pas numérisés ce qui limite nos possibilités de recherche.
Nous avons trouvés néanmoins une référence à Mac Norton dans un ouvrage édité par le musée d’art contemporain de Lyon en complément d’une de leur exposition The Freak Show (2008). Le catalogue est accompagné d’un glossaire (signé Olivier Vardot) où l’on trouve une courte biographie de Mac Norton (parmi bien d’autres) ; rien que vous ne sachiez déjà probablement, mais peut-être pouvez vous contacter les commissaires de l’exposition pour connaitre leurs sources documentaires :
MAC NORTON, UHOMME AQUARIUM
Claude-Louis Delair naquit à Lyon en 1876. Sa carrière débuta en 1894 au music-hall ; cette année-là, il se produisit comme chanteur au Bataclan à Paris. Suite au succès populaire que rencontrait le marseillais Joseph Pujol qui déclenchait l’hilarité des foules avec son numéro de pétomane, Claude-Louis Delair décida de mettre à profit un don de naissance qu’il cultivait, la régurgitation, pour devenir L’homme aquarium. Son numéro consistait à avaler une grande quantité d’eau, une quinzaine de litres, puis à la recracher sous forme d’une fontaine. Ensuite, il avalait vivants grenouilles et poissons, conversait de longues minutes avec le public, puis dégurgitait, les animaux, toujours en vie. Il parvenait parfois à garder les grenouilles 2 heures dans son appareil digestif. Il joua son spectacle sur les plus grandes scènes du monde, y compris en 1912 à Saint-Petersbourg devant le Tsar Nicolas II. Il avait de célèbres admirateurs comme Harry Houdini ou Nikolai Kobelkoff. Willie Hammerstein, un producteur américain de vaudeville et de reak show, dut annuler le spectacle de Mac Norton à New York en raison d’une plainte de la Society for Prevention of Cruelty to Animals. Il termina sa carrière en Angleterre, où il se produisit jusqu’à sa mort en 1953.
Commentaire de
JPaul :
Publié le 26/02/2012 à 20:51
Bonjour,
Encore une fois merci pour cette foule de renseignements concernant les établissements de spectacles de Lyon, au début du XXème siècle.
En ce qui concerne le spectacle ayant eu lieu le 19 décembre 1916, qui était une opérette, il est certainement probable que Mac-Norton faisait parti de la figuration concernant le cirque et les forains, car il se produisit dans de nombreux cirques aussi, en France et à l'étranger. Il faudrait que je retrouve le contrat d'époque ( quelque part dans un carton, au grenier !) Si je le retrouve, je vous communiqurai son contenu exact. Ce que j'avais noté c'est qu'il avait un contrat pour les Folies-Bergère de Paris ,le 22 décembre, donc, repartit de Lyon. Comme les contrats étaient signés un an avant la date du spectacle, y eu t-il un décalage ( régit par un de ces "impressario " ?). De même sa mère étant décédé le 16 Décembre dans une petite ville de Dordogne, a t'il écourté sa prestation pour l'enterrement ? Mystère.
Je vous remercie aussi d'avoir fait des recherches Sur Mac-Norton. Effectivement , on trouve maintenant soit, comme sur l'extrait que vous me signalez et dont je vous parlais dans ma réponse du 13 Février, soit maintenant aussi dans d'autres livres, ou sur d'autres sites Internet , les mêmes informations concernant L'Homme-Aquarium. Toutes pompées allégrement sur la page que j'avais faite en collaboration avec M. Paul Dubé qui s'occupe d'un site sur les artistes et chanteurs du "Temps des cerises" et qui est mis en lien aussi sur ma réponse du 13 février. Ces renseignements ne peuvent venir d'autres sources, car pour beaucoup sortis de ma documentation et souvenirs directs de son épouse, à l'époque. Sur l'extrait présenté lors de l'exposition "Freaks" à Lyon, on retrouve les mêmes phrases, les mêmes détails etc...Ce qui dans un sens ne me dérange pas trop, mais jusqu'à présent aucun n'a cité la source trouvée sur Internet !Enfin, je suis toujours prêt à recevoir tous les renseignements que vous pourriez trouver et je reste à votre disposition, prêt à vous poser d'autres questions à ce sujet.
Cordialement.
Commentaire de
JPaul :
Publié le 06/03/2016 à 16:52
Je reviens vers vous, concernant l'avaleur de grenouilles dont il est question dans le sujet datant de 2012, le concernant sur votre site. Je viens de retrouver 2 passages de Mac-Norton, mon grand-père, dans la ville de Lyon . Ceci dans deux publications présentées sur Google livres, dont on ne voit malheureusement que 2 petits extraits...
Ceci en 1917 et en 1919. La Bibliothèque de Lyon pourrait-elle nous en dire d'avantage ? Peut-être dans vos archives..., ce qui serait intéressant.
liens : homme-aquarium 1919
et puis : Mac-Norton 1917
Espérant que vous retrouviez peut-être ces informations, et qu'on puisse mettre les réponses éventuelles dans le même sujet,
Cordialement,
JPaul
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 08/03/2016 à 10h29
On peut lire en effet dans le numéro 8, première année, de la Vie lyonnaise et les Annales sportives, du 6 septembre 1919, page 7, un article qui a pour titre : « La colonie de vacances des petits Alsaciens ».Ces enfants sont installés dans deux édifices libres de l’asile de Bron :
(…) Mais le souvenir qui paraît avoir laissé le plus d’impression dans les petites cervelles est une représentation au cirque Rancy. Ce fut de l’émerveillement. Et lors de la visite que j’ai faite aux petits Alsaciens, j’ai trouvé les garçons tout occupés à reproduire les tours d’acrobates des clowns. J’ai interrogé un garçonnet de huit ans, sur ce qu’il pensait de son voyage à Lyon ; il m’a parlé uniquement, en un français pittoresquement ponctué d’accent alsacien, du monsieur qui, chez Rancy, avale des « crenouilles ». Et je ne suis pas certain que si quelques rainette s’aventure un jour de ce côté de l’asile de Bron, mon petit bonhomme ne tente lui aussi de jouer à l’homme-aquarium. (…)
Et dans les : Petites affiches lyonnaises du vendredi 13 avril 1917, 38e année, n° 3530 :
Grand cirque Rancy, c. de Verdun, côté Saône.- Le montage de la tente géante est terminé, M. Rancy présentera, demain soir samedi, aux connaisseurs lyonnais une troupe merveilleuse. Qu’on en juge : Au programme figurent : Le professeur Léonce et ses chevaux dressés. – La troupe des célèbres acrobates Morandini.- Les toutes gracieuses sœurs Laurent dans un ravissant numéro de danses. – Un écuyer de premier ordre M. Thaler.- Mlle T. Rancy présentant son cheval équilibriste. – Et l’attraction la plus phénoménal du siècle, Mac-Norton, l’homme aquarium dont la capacité extraordinaire déroute la science. – ça serait déjà beaucoup, mais il y a encore les Piscuitti dans leurs effarants équilibres équestres (…)
Dans le numéro suivant, 3531, toujours dans une rubrique consacrée au cirque Rancy :
(….) Les savants viennent nombreux pour essayer de résoudre l’énigme posée par Mac Norton, l’homme aquarium (…)
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