Jean Jaurès
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 23/04/2005 à 11h41
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Question d'origine :
Bonjour,
Voici ma question :
"Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?"
Merci pour vos services.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 23/04/2005 à 12h03
Docteur en philosophie, Jean Jaurès est élu député du Tarn de centre-gauche. La grève des mineurs de Carmaux en 1892 le marque profondément : il découvre alors la lutte des classes et acquiert la conviction que la révolution est inéluctable. Il fonde dès lors un journal, 'La petite République', dans lequel il défend le socialisme républicain. Il prend la défense de Dreyfus, faisant paraître les "preuves de son innocence". Farouche partisan de l'unité socialiste, il est l'un des principaux artisans de la fusion des différentes sensibilités de gauche au sein de la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière) et du journal 'L'Humanité' qu'il a créé. Dans le même esprit, il milite pour un dialogue entre les partis et les syndicats. Anticolonialiste, pacifiste, il s'insurge contre l'entrée en guerre de la France en 1914. C'est la raison pour laquelle il est assassiné par Raoul Villain, un nationaliste, en plein coeur de Paris. Ses cendres sont transférées au Panthéon dix années plus tard. Son talent d'orateur et la force de ses convictions continuent de frapper les mémoires.
source : Evène.
Vous pouvez également consulter ce dossier en ligne sur le site de France 3 qui reproduit notamment le dernier discours de Jean Jaurès prononcé le 25 juillet 1914, six jours avant son assassinat, en voici la conclusion :
Quoi qu'il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n'y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu'une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c'est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d'hommes de s'unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l'horrible cauchemar.
J'aurais honte de moi-même, citoyens, s'il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d'une victoire électorale, si précieuse qu'elle puisse être, le drame des événements. Mais j'ai le droit de vous dire que c'est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l'orage, la seule promesse d'une possibilité de paix ou d'un rétablissement de la paix.
Vous pouvez également consulter ce texte d'Alain Decaux sur l'assassinat de Jaurès, en ligne sur ce site personnel. Il relate l'arrestation de Villain ainsi que ses propos :
Villain prétend ne pas parler, puis il se décide
- Je me nomme Raoul Villain et j’ai vingt-neuf ans, Mon père exerce encore les fonctions de greffier au Tribunal civil de Reims. Ma mère est, depuis vingt ans, pensionnaire d’un asile d’aliénés.
Pourquoi j’ai tué Jaurès ? J’ai voulu, dans des circonstances aussi graves que celles que nous traversons, supprimer un ennemi de mon pays. N’allez pas imaginer que je fais partie d’un groupement politique quelconque. Je n’appartiens à aucune ligue ni révolutionnaire ni réactionnaire ; j’ai agi de mon propre mouvement.
L'acte d’accusation, en date du 22 octobre 1915, adopte sans hésitation la thèse du crime solitaire. L'instruction a établi que l’accusé n’avait pas de complices. Il était seul au moment où il a tiré (... ) il a été démontré qu’il ne fréquentait pas les groupements politiques militants et qu’il n’avait point entretenu de relations avec les agitateurs des partis extrêmes.
Raoul Villain sera jugé en 1919 et acquitté.
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