Question d'origine :
L'introduction de la viande dans l'alimentation humaine à t elle eu des effets prouvés sur l'évolution de l'homme ? La consommation de viande est elle nécessaire ou au moins bénéfique ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 21/01/2016 à 13h38
Bonjour,
Pour commencer, nous vous proposons ce documentaire proposé par Arte, La cuisson est-elle le propre de l’homme. Le début du reportage revient sur l’évolution de l’Homme à la préhistoire. On apprend que l’homo abilis, arrivé il y a 2,3 millions d’années, est notre premier ancêtre carnivore. Il a remplacé l’australopithèque. Il y a eu une transformation physique étonnante entre l’homo abilis et l’australopithèque. L’homo abilis a un crâne plus large et un cerveau 30% plus gros que l’australopithèque.
D’après scientifiques, l’apparition Homo abilis serait conséquence régime alimentaire carnivore. L’introduction de la viande a fait grossir le cerveau et a déclenché une évolution vers l’homme moderne. Il y a aussi une évolution de la dentition lors de l’introduction de la viande dans l’alimentation.
Le site Passeportsanté propose un dossier sur le végétarisme chez l’être humain et un article intéressant sur la consommation de viande :
« L’Homme n’est pas fait pour manger de la viande : Faux
Les études scientifiques parues sur le sujet ne laissent pas de place au doute : Homo Sapiens, la seule espèce d’hominidés encore existante, est bien omnivore. Cette capacité à digérer les produits d’origine animale découle d’une évolution rapide liée à la sélection naturelle : l’avantage procuré par cette capacité a permis aux individus une descendance plus importante que les individus n’ayant pas cette faculté. Car à l’origine, les Australopithèques, dont la lignée humaine est probablement issue, ne mangeaient que de très petites quantités de produits animaux. Leur alimentation était alors proche de celle des chimpanzés d’aujourd’hui. Il y a plus de 2 millions d’années, les premiers représentants du genre Homo comme Homo Erectus et Homo Abilis se tournent peu à peu vers une diète qui leur confère davantage d’énergie : la part de la viande dans l’alimentation augmente. Cela leur est possible grâce à différents changements physiologiques et morphologiques comme une dentition plus gracile.
Le rôle joué par la viande dans le processus évolutif est aujourd’hui mal connu, voire controversé. Il reste que les recommandations alimentaires d’aujourd’hui s’appuient sur la consommation de produits animaux comme la viande, le poisson, le lait ou les œufs compte tenu des besoins nutritionnels de l’homme moderne (la vitamine B12 essentiel pour le fonctionnement de notre cerveau et qui se trouve presque exclusivement dans les produits carnés en est un exemple).
Aujourd’hui, il est largement possible de se passer de produits animaux, tout en ayant une excellente alimentation, mais la plupart des alternatives (comme les légumineuses ou les céréales) n’étaient pas disponibles pour nos ancêtres. Ces derniers mangeaient ce qu’ils trouvaient en fonction de l’environnement dans lequel ils évoluaient : certains avaient une alimentation très majoritairement carnée, tandis que d’autres se nourrissaient en grande partie de produits végétaux. Cette diversité est le témoin de l’extraordinaire faculté d’adaptation de l’organisme humain face à son environnement. »
La viande a donc permis à l’Homme d’évoluer car la viande a apporté des protéines et des vitamines utiles au fonctionnement du cerveau et du corps. La découverte de nouvelles plantes (céréales et légumineuses) offrant les mêmes apports nutritifs ont permis de limiter la consommation de viande et même pour certains de supprimer la viande de leur alimentation.
L'introduction de la viande dans l'alimentation a induit une diversification de ses activités et le développement de nouvelles aptitudes comme l’explique l’article de la revue Sciences et avenir,
Du rôle de la cuisson dans l’évolution :
« […] Bien que les premiers humains aient commencé à manger de la viande il y a près de 2,5 millions d'années, sans possibilité de contrôler le feu, les premières assiettes préhistoriques contenaient de la viande crue probablement martelée à l’aide d’outils de pierre.Il y a environ 1,9 millions d’années un changement soudain est apparu : la corpulence des premiers humains a augmenté, leurs cerveaux ont pris du poids et ils ont pu se livrer à des activités consommatrices d’énergie comme de longues marches ou courses. Pour les auteurs de l’étude, c’est sans doute la maîtrise du feu et la cuisson de la viande qui ont permis ces évolutions.
Mais cette étude livre aussi des enseignements sur la façon dont nous nous nourrissons actuellement. Les auteurs mettent en garde contre l’insuffisance des étiquetages qui renseignent sur la teneur calorique des aliments, la cuisson n’est pas prise en compte dans ces mesures. Elle permet aussi de s’interroger sur la hausse de la prévalence de l’obésité : «en tant que biologiste évolutionniste, nous pensons le gain énergétique apporté par la cuisson comme étant quelque chose de positif. Mais dans le monde moderne la question est la suivante: si nous avons maintenant un problème d’excès, par opposition à un déficit, est-ce encore un effet positif ?, » s’interroge Rachel Carmody. »
La consommation actuelle de produits carnés est supérieure aux besoins de l’être humain pour une catégorie de la population mais pour d’autres, elle est trop faible :
« Les Français mangent-ils trop de viande ?
La consommation de viande de boucherie (boeuf, porc hors charcuterie, veau, agneau, cheval) n'a cessé de diminuer depuis les années 80. Il y a de grandes disparités : 29% de gros mangeurs (avec plus de 490 g/semaine, surtout des hommes) et 47% de petits mangeurs de viande (moins de 315 g/sem) le plus souvent des femmes en âge de procréer et des seniors. C'est un souci pour ces deux catégories d'individus dites à risque de carences : fonte musculaire chez les seniors et plus de fractures, 58% des femmes carencées en fer ! »
Source : Viande : avons-nous besoin d'en manger ? sur Allodocteurs.
Les protéines et les vitamines contenues dans la viande sont toujours utiles à l’être humain car le corps humain est composé en partie de protéines qui disparaissent et qu’il faut remplacer.
Cependant, certaines personnes ont choisi d’éliminer la viande de leur alimentation et de compenser leurs apports énergétiques par des protéines végétales.
Pour en savoir plus :
- Pascal Picq : "La cuisson nous a donné un cerveau plus gros", sur La nutrition.
- Alimentation dans la préhistoire sur Hominidés.
- La consommation de viande dans l’histoire : de l’avantage évolutif aux préoccupations actuelles sur Cerin.
- Nos ancêtres auraient consommé régulièrement de la viande plus tôt que prévu, Le Journal de la Science.
- Mangeurs de viande : de la préhistoire à nos jours, Marylène Patou-Mathis
- Petit guide de la préhistoire, Jacques Pernaud-Orliac.
- Devenir humains, Yves Coppens; et André Pichot, Marylène Patou-Mathis, Hervé Le Bras.
- L'histoire du corps humain : évolution, dysévolution et nouvelles maladies, Daniel E. Lieberman.
- Pré-ludes : autour de l'homme préhistorique, Yves Coppens.
Bonne journée.
Pour commencer, nous vous proposons ce documentaire proposé par Arte, La cuisson est-elle le propre de l’homme. Le début du reportage revient sur l’évolution de l’Homme à la préhistoire. On apprend que l’homo abilis, arrivé il y a 2,3 millions d’années, est notre premier ancêtre carnivore. Il a remplacé l’australopithèque. Il y a eu une transformation physique étonnante entre l’homo abilis et l’australopithèque. L’homo abilis a un crâne plus large et un cerveau 30% plus gros que l’australopithèque.
D’après scientifiques, l’apparition Homo abilis serait conséquence régime alimentaire carnivore. L’introduction de la viande a fait grossir le cerveau et a déclenché une évolution vers l’homme moderne. Il y a aussi une évolution de la dentition lors de l’introduction de la viande dans l’alimentation.
Le site Passeportsanté propose un dossier sur le végétarisme chez l’être humain et un article intéressant sur la consommation de viande :
« L’Homme n’est pas fait pour manger de la viande : Faux
Les études scientifiques parues sur le sujet ne laissent pas de place au doute : Homo Sapiens, la seule espèce d’hominidés encore existante, est bien omnivore. Cette capacité à digérer les produits d’origine animale découle d’une évolution rapide liée à la sélection naturelle : l’avantage procuré par cette capacité a permis aux individus une descendance plus importante que les individus n’ayant pas cette faculté. Car à l’origine, les Australopithèques, dont la lignée humaine est probablement issue, ne mangeaient que de très petites quantités de produits animaux. Leur alimentation était alors proche de celle des chimpanzés d’aujourd’hui. Il y a plus de 2 millions d’années, les premiers représentants du genre Homo comme Homo Erectus et Homo Abilis se tournent peu à peu vers une diète qui leur confère davantage d’énergie : la part de la viande dans l’alimentation augmente. Cela leur est possible grâce à différents changements physiologiques et morphologiques comme une dentition plus gracile.
Aujourd’hui, il est largement possible de se passer de produits animaux, tout en ayant une excellente alimentation, mais la plupart des alternatives (comme les légumineuses ou les céréales) n’étaient pas disponibles pour nos ancêtres. Ces derniers mangeaient ce qu’ils trouvaient en fonction de l’environnement dans lequel ils évoluaient : certains avaient une alimentation très majoritairement carnée, tandis que d’autres se nourrissaient en grande partie de produits végétaux.
La viande a donc permis à l’Homme d’évoluer car la viande a apporté des protéines et des vitamines utiles au fonctionnement du cerveau et du corps. La découverte de nouvelles plantes (céréales et légumineuses) offrant les mêmes apports nutritifs ont permis de limiter la consommation de viande et même pour certains de supprimer la viande de leur alimentation.
L'introduction de la viande dans l'alimentation a induit une diversification de ses activités et le développement de nouvelles aptitudes comme l’explique l’article de la revue Sciences et avenir,
Du rôle de la cuisson dans l’évolution :
« […] Bien que les premiers humains aient commencé à manger de la viande il y a près de 2,5 millions d'années, sans possibilité de contrôler le feu, les premières assiettes préhistoriques contenaient de la viande crue probablement martelée à l’aide d’outils de pierre.
Mais cette étude livre aussi des enseignements sur la façon dont nous nous nourrissons actuellement. Les auteurs mettent en garde contre l’insuffisance des étiquetages qui renseignent sur la teneur calorique des aliments, la cuisson n’est pas prise en compte dans ces mesures. Elle permet aussi de s’interroger sur la hausse de la prévalence de l’obésité : «
La consommation actuelle de produits carnés est supérieure aux besoins de l’être humain pour une catégorie de la population mais pour d’autres, elle est trop faible :
« Les Français mangent-ils trop de viande ?
La consommation de viande de boucherie (boeuf, porc hors charcuterie, veau, agneau, cheval) n'a cessé de diminuer depuis les années 80. Il y a de grandes disparités : 29% de gros mangeurs (avec plus de 490 g/semaine, surtout des hommes) et 47% de petits mangeurs de viande (moins de 315 g/sem) le plus souvent des femmes en âge de procréer et des seniors. C'est un souci pour ces deux catégories d'individus dites à risque de carences : fonte musculaire chez les seniors et plus de fractures, 58% des femmes carencées en fer ! »
Source : Viande : avons-nous besoin d'en manger ? sur Allodocteurs.
Les protéines et les vitamines contenues dans la viande sont toujours utiles à l’être humain car le corps humain est composé en partie de protéines qui disparaissent et qu’il faut remplacer.
Cependant, certaines personnes ont choisi d’éliminer la viande de leur alimentation et de compenser leurs apports énergétiques par des protéines végétales.
Pour en savoir plus :
- Pascal Picq : "La cuisson nous a donné un cerveau plus gros", sur La nutrition.
- Alimentation dans la préhistoire sur Hominidés.
- La consommation de viande dans l’histoire : de l’avantage évolutif aux préoccupations actuelles sur Cerin.
- Nos ancêtres auraient consommé régulièrement de la viande plus tôt que prévu, Le Journal de la Science.
- Mangeurs de viande : de la préhistoire à nos jours, Marylène Patou-Mathis
- Petit guide de la préhistoire, Jacques Pernaud-Orliac.
- Devenir humains, Yves Coppens; et André Pichot, Marylène Patou-Mathis, Hervé Le Bras.
- L'histoire du corps humain : évolution, dysévolution et nouvelles maladies, Daniel E. Lieberman.
- Pré-ludes : autour de l'homme préhistorique, Yves Coppens.
Bonne journée.
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