Question d'origine :
Bonjour,
quelle est l'histoire du patineur de César situé place Tolozan. Qui l'a commandé, qu'évoque t il ? pourquoi installé ici ? en quoi est il fait ? restera il sur cette place cf. polémique souvent relatée dans la presse.
merci. avez vous un livre à la bibliothèque ?
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 22/04/2005 à 12h36
Le 9 avril 1992 a lieu à Lyon, place Tolozan l’inauguration de l’ensemble immobilier « Le César ». Henry Pochon, promoteur et président de la Société lyonnaise de conseil en investissement (Slyci) qui a réalisé le projet immobilier, offre à la municipalité la statue de César qu’il avait commandée dès avril 1989 et qui est destinée à faire partie de cet ensemble. César Baldaccini souligne alors que Lyon est une des rares villes de France à arborer une de ses œuvres, à oser présenter une compression-expansion de la période « patins à roulettes » alors que bien d’autres ont glissé hors de nos frontières.
Initialement intitulée « Rambo », puis féminisée et francisée : La « Rambaud », elle opère un nouveau changement de sexe sous les noms plus classiques de « L’homme du futur » ou « L’homme de la liberté ». Puis elle devient « Le patineur de Tolozan », expression contemporaine de recherches séculaires sur le mouvement et l’équilibre.
La statue : homme-oiseau, montée sur patins à roulettes, en bronze, d’un poids de 5 tonnes, de 5 mètres de haut pour 5,30 m d’envergure a fait l’objet d’importants travaux de scellement dans un massif de béton armé de 16 m3. Elle a été acquise par la société immobilière Slyci pour 3,2 millions de francs.
L’histoire aurait dû en rester là. Mais côté finances ; l’équilibre du César (l’immeuble) se fissura d’entrée. Le prix du mètre carré inaugura la crise, l’investisseur se fit rare et la Slyci plongea. Ce fut l’ouverture d’un véritable feuilleton judiciaire.
Le 25 mai 1994 la Slyci est placée en redressement judiciaire par jugement du Tribunal de commerce de Lyon
Le 28 avril 1997 le tribunal de commerce de Lyon rejette la demande de César qui au nom du respect de l’intégrité de son œuvre demande que sa statue ne soit pas mise aux enchères ni déplacée. Auparavant la municipalité n’avait pas donné suite à la proposition de don que la Slyci lui avait fait de son œuvre.
En 1999, Raymond Barre, convaincu quant à lui qu’à présent l’Homme du futur fait partie du décor aux yeux du plus grand nombre, propose d’en bloquer la vente en garantissant une somme de 2 millions de francs pour l’acquisition de l’œuvre, et de lancer une souscription auprès des particuliers et des entreprises pour réunir ces fonds. Le tribunal de commerce refuse, l’homme de la liberté connaîtra le feu des enchères. La vente dirigée par M Anaf débute à l’Hôtel des ventes, Lyon Brotteaux, à 15 heures, le dimanche 7 février 1999.
La statue est acquise par un particulier français pour un montant de 3 millions de francs, le chef landais Michel Guérard qui projetait de réaliser une expo itinérante de la statue. Elle devrait donc être déboulonnée. Mais les Lyonnais se mobilisent pour empêcher son départ. Gilles Buna, maire du 1er arrondissement et Raymond Motte, de l’association de sauvegarde et d’embellissement de Lyon entament une action juridique pour le maintien de la sculpture place Tolozan. En juin 1999 le juge des référés interdit le déplacement de la statue de César, sans accord préalable de la ville de Lyon et avis de l’architecte des Bâtiments de France. La chaîne thermale du Soleil, la société dirigée par l’épouse du restaurateur Michel Guérard devra attendre encore un moment « son patineur ». La statue a été érigée sur une partie devenue privée de la place Tolozan, laquelle dans son ensemble, public et privé, se trouve incluse dans la Zone de Protection du patrimoine architectural urbain et paysager (ZPPAUP) « les pentes de la Croix-Rousse ». Le 5 décembre 2001, le sort de la sculpture est entre les mains de la cour d’appel de Lyon.
C’est finalement le Tribunal de Grande Instance de Paris qui le 20 février 2004 rend son jugement : la statue de César restera à Lyon, place Tolozan tant que l’architecte des Bâtiments de France n’aura pas délivré d’autorisation spéciale. En avril 2005, elle est toujours là.
Ces renseignements sont issus de notre base d’articles de presse Lyon et Rhône-Alpes consultable à la Bibliothèque de la Part-Dieu. Nous ne possédons pas de livre traitant uniquement du patineur de César, mais nous avons plusieurs documents sur César et ses oeuvres : vidéos, livres, revues richement illustrés.
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