Histoire boulevard des Brotteaux
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 02/10/2015 à 15h42
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Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche à connaître comment a été formé le boulevard des Brotteaux, à quelle époque et qui en a été le maître d'oeuvre.
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 06/10/2015 à 07h29
Le mot « broteau » désigne en lyonnais une lône, une île située dans la plaine alluviale du Rhône. Le mot prit deux « t » dans la première moitié du XIXe siècle.
Les Brotteaux sont un quartier récent de Lyon. Au début du XVIIIe siècle, le lit du Fleuve passe au milieu de ce qui sera le parc de la Tête d’Or. C’est donc un territoire inondable et inconstructible. Après la grande crue de 1754, le Consulat décide de la construction de la digue de la Tête d’Or, qui sera terminée en 1768. Fin XVIIIe, Lyon est à l’étroit dans sa Presqu’Ile et va se développer vers le sud, avec le projet d’Antoine-Michel Perrache de prolongement du confluent au-delà d’Ainay et vers l’est, avec le projet de Jean-Antoine Morand. On trouve une reproduction du plan Perrache et du plan Morand de 1764 sur le site des
1856 est une date à retenir : cette année est marquée par une crue tricentenaire (finalement, la digue et les fortifications n’auront pas été efficaces), la mise en place du chemin de fer de Genève (dont la gare terminus est en bordure du fort des Brotteaux, à l’ouest de la gare actuelle et de la place Jules-Favre), la création du parc de la Tête d’Or. Sur le plan de 1863, planche 22, on voit très bien la gare et le boulevard des Brotteaux qui est attesté dès 1860. Ce plan de la Ville de Lyon et d’une partie des communes limitrophes a été levé et dressé par l’administration de Claude-Marius Vaïsse (1799-1864) et sous la direction de Gustave Bonnet (1810-1875), ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées et du service municipal de Lyon. Vaïsse était arrivé à Lyon en 1853 et dans le contexte politique particulier de l’époque, cumule les fonctions de maire et de préfet et de sénateur. Il a donc tous les pouvoirs ou presque, démolit et reconstruit avec une vitesse impressionnante, transforme Lyon sur le plan urbanistique. Il est un peu le Baron Haussmann lyonnais. Il transforme la Presqu’Ile en quartier bourgeois et le futur 6e arrondissement, dont le quartier des Brotteaux.
Pièces jointes
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Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 06/10/2015 à 13h40
Deux articles parus dans le Courrier de Lyon (consultable sur un poste au quatrième étage de la bibliothèque de la Part-Dieu) évoque les aménagements du boulevard :
le 17 février 1856 : Le génie militaire s'occupe de parachever l'enceinte du boulevard des Brotteaux, en élevant au bord du Rhône, à l'extrémité des digues de la Tête-d'Or, une dernière redoute destinée à fermer de ce côté la ville et le fleuve, en croisant ses feux avec ceux des forts de Saint-Laurent et de Montessuy.
La vieille digue en terre se continue par un grand saillant polygone qui, s'avançant à l'intérieur, va rejoindre la digue en pierre submersible, relevée, en cet endroit, à la hauteur voulue. Au milieu de cette première enceinte à glacis tournés vers les relaissés de l'ancien bras du Rhône, on entasse les massifs terrepleins de la redoute qui empiète sur une partie de la losne; enfin, entre deux, on creuse un fossé extérieur qui sera la continuation de celui du boulevart, élargi lui-même et approfondi jusqu'à la lunette de la Tête-d ‘Or.
et le 2 avril 1865 : Quatorze cents ouvriers, répartis en deux chantiers, sont employés dans le quartier de la Part-Dieu. Ils y font des terrassements, et prolongent le boulevard des Brotteaux, qui s'étendra jusqu'au cours Napoléon (Avenue des deux ponts).
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