-court
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 21/09/2015 à 12h50
2132 vues
Question d'origine :
que signifie la terminaison "-court" dans les noms de villages, tels " Menecourt, Themericourt "?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 22/09/2015 à 10h07
Bonjour,
La terminaison –court vient du bas latin cortis, qui désigne un domaine ou une ferme :
Court
Nom fréquent dans la Haute-Loire et les départements voisins. C'est un toponyme correspondant au latin cortis, qui a donné aussi cour. Il désigne sans doute un domaine rural, et celui qui y habite ou en est originaire (voir Delcor).
Source : Généanet
Cortis est la contraction de cohors, -ortis, qui signifiait à l’origine “enclos, cour de ferme”, avant de designer l’exploitation rurale dans son ensemble. Au Moyen Âge, on dénommait curtis un domaine agricole, mais aussi le lieu de résidence de celui qui le dirigeait. Le mot a donc fini par désigner un village. On le retrouve en toponymie sous la forme des nombreux suffixes en –court ou préfixes en cour- comme c’est le cas en Maine-et-Loire pour Courléon.
Source : Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Pierre-Louis Augereau
Cohors, cohortis , cour de ferme, s’est contracté en bas latin pour donner cortis, dont le français a fait cour. A un certain moment, ce mot a désigné non seulement la cour, mais encore l’ensemble des bâtiments d’un domaine rural, puis le domaine, et a évolué vers le sens de village.
Cortis ne se trouve que rarement seul. Citons cependant Cour-et-Buis (Isère), et les dérivés Courteilles (Orne) et Courteix (Corrèze). Le diminutif corticella a donné quantité de Corcelle(s) en Bourgogne, en Franche-Comté et dans le Morvan, ainsi que de Courcelles dans toute la moitié nord de la France. On trouve également Courceaux (Yonne) et Courseulles (Calvados). Avec un second diminutif et l’article, on obtient Lacourchelette (Nord). En composition avec d’autres mots latins, on a Couloutre (Nièvre) anciennement Court-oultre, le Domaine de l’autre côté, avec ultra, de l’autre côté. Cortis acutior, le Domaine le plus aigu (= plus haut) est devenu Courtisols (Marne) ; Cortis medialis, le Domaine du milieu, Courmoyeux (alors que dans le val d’Aoste, Cortis major, le Domaine plus grand est devenue Courmayeur). Cortis Petrae, le Domaine du Rocher est devenue Courpière (PdD).
Avec des anthroponymes, on a par exemple Cormolain (Calvados), le Domaine de Modolen, nom germanique, ou Courmenin (L&C), le Domaine de Maximinus, nom romain. Enfin, Cortis dominica, le Domaine du seigneur, est à l’origine de Courdemanche (Eure, Sarthe), Courdemanges (Marne), Courtemanche (Somme), Courdimanche (Essonne, VdO) et, dans l’ordre inverse, Manchecourt (Loiret) où « de », pris pour la préposition, a disparu. Mais c’est au moment des invasions germaniques que l’élément –court a connu sa plus grande expansion. […]
Un dérivé, cortile, a donné en ancien français courtil, désignant un jardin clos attenant à la ferme, d’où Courtieux (Oise), Courtillers (Sarthe).[i]
Lors des invasions germaniques, [i]la procédure la plus fréquemment utilisée a consisté à appeler le village le Domaine de untel en utilisant les noms latins cortis […] et villa […], signifiant domaine.
Source : Les noms de villes et de villages, Eric Vial
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi consulter cette réponse du Guichet du Savoir sur les terminaisons en –ville.
Bonne journée.
La terminaison –court vient du bas latin cortis, qui désigne un domaine ou une ferme :
Nom fréquent dans la Haute-Loire et les départements voisins. C'est un toponyme correspondant au latin cortis, qui a donné aussi cour. Il désigne sans doute un domaine rural, et celui qui y habite ou en est originaire (voir Delcor).
Source : Généanet
Source : Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Pierre-Louis Augereau
Cortis ne se trouve que rarement seul. Citons cependant Cour-et-Buis (Isère), et les dérivés Courteilles (Orne) et Courteix (Corrèze). Le diminutif corticella a donné quantité de Corcelle(s) en Bourgogne, en Franche-Comté et dans le Morvan, ainsi que de Courcelles dans toute la moitié nord de la France. On trouve également Courceaux (Yonne) et Courseulles (Calvados). Avec un second diminutif et l’article, on obtient Lacourchelette (Nord). En composition avec d’autres mots latins, on a Couloutre (Nièvre) anciennement Court-oultre, le Domaine de l’autre côté, avec ultra, de l’autre côté. Cortis acutior, le Domaine le plus aigu (= plus haut) est devenu Courtisols (Marne) ; Cortis medialis, le Domaine du milieu, Courmoyeux (alors que dans le val d’Aoste, Cortis major, le Domaine plus grand est devenue Courmayeur). Cortis Petrae, le Domaine du Rocher est devenue Courpière (PdD).
Avec des anthroponymes, on a par exemple Cormolain (Calvados), le Domaine de Modolen, nom germanique, ou Courmenin (L&C), le Domaine de Maximinus, nom romain. Enfin, Cortis dominica, le Domaine du seigneur, est à l’origine de Courdemanche (Eure, Sarthe), Courdemanges (Marne), Courtemanche (Somme), Courdimanche (Essonne, VdO) et, dans l’ordre inverse, Manchecourt (Loiret) où « de », pris pour la préposition, a disparu. Mais c’est au moment des invasions germaniques que l’élément –court a connu sa plus grande expansion. […]
Un dérivé, cortile, a donné en ancien français courtil, désignant un jardin clos attenant à la ferme, d’où Courtieux (Oise), Courtillers (Sarthe).[i]
Lors des invasions germaniques, [i]la procédure la plus fréquemment utilisée a consisté à appeler le village le Domaine de untel en utilisant les noms latins cortis […] et villa […], signifiant domaine.
Source : Les noms de villes et de villages, Eric Vial
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi consulter cette réponse du Guichet du Savoir sur les terminaisons en –ville.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter