Question d'origine :
Bonsoir,
D'où vient le nom des "petits suisses" ?
Je vous remercie.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 19/09/2015 à 10h47
Bonjour,
Encore une idée reçue qui prend une claque. Le savoureux petit-suisse a vu le jour dans l'Oise, au coeur du pays de Bray, et non dans les alpages helvétiques. Au milieu du XIXe siècle, la mère Héroult, fermière à Villers-sur-Auchy, village proche de Gournay-en-Bray, met au point un fromage à pâte onctueuse qu'elle vend sur les marchés locaux. Sur les conseils avisés de son vacher, d'origine suisse, elle ajoute à sa préparation de la crème à la pâte avant le malaxage du caillé. Charles Gervais, industriel fondateur des fromages Gervais, se délecte de ses petits fromages blancs artisanaux. En 1852, il rachète la fromagerie du coin, à Ferrières-en-Bray, et lance le petit-suisse en production industrielle. L'homme d'affaires va même jusqu'à faire venir des ouvriers suisses pour travailler dans son usine. La nouvelle ligne de chemin de fer Beauvais-Paris se chargera d'acheminer ces desserts lactés inimitables jusque dans les assiettes des petits Parisiens.
source : Le petit-suisse inventé dans l'Oise / Le Parisien - Dimanche 23 octobre 2011, p. 60_T_13
Pour plus de détails, nous vous invitons à lire cet extrait du livre Balade au pays des fromages: Les traditions fromagères en France écrit par Jean Froc (page 50-51) :
La technique de fabrication du neufchâtel utilisée par un grand nombre de fermiers, sera à l’origine du petit-suisse.
Le concepteur de ce petit cylindre entouré de papier, Etienne Pommel, fut le premier acteur de la saga de cette pâte fraîche. Né en 1763 près du Puy-en-Velay, il épouse, à la fin du XVIIIe siècle, une femme brayonne née en 1756, puis s’installe près de Gournay-en-Bray. Au début, du XIXe siècle, il fabrique déjà des fromages frais enrichis de crème et cerclés d’un papier Joseph, dont le succès lui impose de s’agrandir. Sa ferme qui « abrite 150 à 200 vaches et reçoit le lait de plusieurs centaines de vaches des fermes environnantes », ne suffit plus (Pourriau, 1872). Il construit une fromagerie à Gournay en 1828 et s’associe à son fils, Etienne Charles. Dans la foulée, il invente la boîte en bois de 6 ou 12 fromages au couvercle gravé à son nom.
A cette époque, le petit-suisse n’est pas encore créé. Il faudra attendre deux décennies pour que le deuxième personnage de l’histoire apparaisse : Mme Hérould, fermière à Villiers-sur-Auchy, dans l’Oise. Elle fabrique déjà des fromages bondons frais, une sorte de neufchâtel toujours, crémeux et recherchés. Elle rencontre alors le troisième personnage de l’histoire, Charles Gervais, commis d’un notaire et marchand aux Halles de Paris. Né à Fontainebleau où ses parents y étaient vignerons, il était placé chez ce notaire. C’est à l’âge de vingt ans que Charles Gervais propose une association à Mme Hérould qui s’installe à la ferme du Manet à Ferrières-en-Bray en 1852. Bientôt la ferme devient vite trop petite, et Gervais acquiert la ferme de l’Espre, près de Gournay. On attribue à cette dame la création du petit-suisse nom attribué en l’honneur de son vacher d’origine helvète qui lui aurait suggéré d’enrichir le caillé en crème (Chroniques…, 1987). Gervais qui installe alors, rue du Pont Neuf à Paris, un atelier de préparation des fromages à partir de la pâte expédiée de Normandie, ira jusqu’à affirmer que ses « petits-suisses arrivent par courrier de Vaud ». C’est le moment où il absorbera la ferme Hérould et développera, seul, les fabrications dans le dernier quart du XIXe siècle. […]
Quant à la concurrence de Pommel, inventeur de la bande de papier, elle sera battue en brèche par l’organisation commerciale de Gervais qui, avec son père Jules, saura conquérir les marchés, y compris pendant la seconde guerre mondiale.
source : Wikipedia
CC BY 2.0 - Téléversé par JPS68
Encore une idée reçue qui prend une claque. Le savoureux petit-suisse a vu le jour dans l'Oise, au coeur du pays de Bray, et non dans les alpages helvétiques. Au milieu du XIXe siècle, la mère Héroult, fermière à Villers-sur-Auchy, village proche de Gournay-en-Bray, met au point un fromage à pâte onctueuse qu'elle vend sur les marchés locaux. Sur les conseils avisés de son vacher, d'origine suisse, elle ajoute à sa préparation de la crème à la pâte avant le malaxage du caillé. Charles Gervais, industriel fondateur des fromages Gervais, se délecte de ses petits fromages blancs artisanaux. En 1852, il rachète la fromagerie du coin, à Ferrières-en-Bray, et lance le petit-suisse en production industrielle. L'homme d'affaires va même jusqu'à faire venir des ouvriers suisses pour travailler dans son usine. La nouvelle ligne de chemin de fer Beauvais-Paris se chargera d'acheminer ces desserts lactés inimitables jusque dans les assiettes des petits Parisiens.
source : Le petit-suisse inventé dans l'Oise / Le Parisien - Dimanche 23 octobre 2011, p. 60_T_13
Pour plus de détails, nous vous invitons à lire cet extrait du livre Balade au pays des fromages: Les traditions fromagères en France écrit par Jean Froc (page 50-51) :
La technique de fabrication du neufchâtel utilisée par un grand nombre de fermiers, sera à l’origine du petit-suisse.
Le concepteur de ce petit cylindre entouré de papier, Etienne Pommel, fut le premier acteur de la saga de cette pâte fraîche. Né en 1763 près du Puy-en-Velay, il épouse, à la fin du XVIIIe siècle, une femme brayonne née en 1756, puis s’installe près de Gournay-en-Bray. Au début, du XIXe siècle, il fabrique déjà des fromages frais enrichis de crème et cerclés d’un papier Joseph, dont le succès lui impose de s’agrandir. Sa ferme qui « abrite 150 à 200 vaches et reçoit le lait de plusieurs centaines de vaches des fermes environnantes », ne suffit plus (Pourriau, 1872). Il construit une fromagerie à Gournay en 1828 et s’associe à son fils, Etienne Charles. Dans la foulée, il invente la boîte en bois de 6 ou 12 fromages au couvercle gravé à son nom.
A cette époque, le petit-suisse n’est pas encore créé. Il faudra attendre deux décennies pour que le deuxième personnage de l’histoire apparaisse : Mme Hérould, fermière à Villiers-sur-Auchy, dans l’Oise. Elle fabrique déjà des fromages bondons frais, une sorte de neufchâtel toujours, crémeux et recherchés. Elle rencontre alors le troisième personnage de l’histoire, Charles Gervais, commis d’un notaire et marchand aux Halles de Paris. Né à Fontainebleau où ses parents y étaient vignerons, il était placé chez ce notaire. C’est à l’âge de vingt ans que Charles Gervais propose une association à Mme Hérould qui s’installe à la ferme du Manet à Ferrières-en-Bray en 1852. Bientôt la ferme devient vite trop petite, et Gervais acquiert la ferme de l’Espre, près de Gournay. On attribue à cette dame la création du petit-suisse nom attribué en l’honneur de son vacher d’origine helvète qui lui aurait suggéré d’enrichir le caillé en crème (Chroniques…, 1987). Gervais qui installe alors, rue du Pont Neuf à Paris, un atelier de préparation des fromages à partir de la pâte expédiée de Normandie, ira jusqu’à affirmer que ses « petits-suisses arrivent par courrier de Vaud ». C’est le moment où il absorbera la ferme Hérould et développera, seul, les fabrications dans le dernier quart du XIXe siècle. […]
Quant à la concurrence de Pommel, inventeur de la bande de papier, elle sera battue en brèche par l’organisation commerciale de Gervais qui, avec son père Jules, saura conquérir les marchés, y compris pendant la seconde guerre mondiale.
source : Wikipedia
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