Question d'origine :
Bonjour. Je cherche le nom d'une romancière française décédée il y a une dizaine d'années. Ce que je sais d'elle : elle s'est suicidée ; elle était (je crois) éditée par Jean-Marc Roberts ; peu de temps avant sa mort elle avait été accusée de plagiat. En vous remerciant par avance.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 16/04/2005 à 09h03
Nous pensons que la romancière que vous recherchez est Christine Chaufour Verheyen (1951-2000), bien que décédée il y a cinq ans seulement.
"Christine Chaufour Verheyen avait écrit "William Styron", Le Rocher, 1991, et un roman intitulé "Rive Dangereuse", Fayard, 1998, qui lui avait valu le prix du Premier roman 1998. Publié chez Stock au premier trimestre 2000, "Les équilibristes", son nouveau roman, était attendu par ceux qui souhaitaient voir se confirmer le talent déjà manifesté.
Mais très peu de temps après la mise en librairie, le funambule Philippe Petit se reconnut comme le modèle du héros du roman et y trouva de nombreux emprunts à ses deux livres, "Funambule", Albin Michel, 1991, et "Traité du funambulisme", Actes Sud, 1997. En l'absence de Philippe Petit, contact fut pris début avril par son frère Alain avec l'éditeur de la romancière. Chez Stock, on examina les faits. Ils ne laissaient guère le choix. L'éditeur décida donc fin mai des retirer "Les équilibristes" de la vente.
Une note, qui aurait dû être annexée au roman, permet de comprendre le cheminement qui conduisit la romancière à utiliser jusqu'à l'excès la documentation constituée par les livres du funambule qui l'avait inspirée. "L'admiration et l'écriture se sont téléscopées", écrira Marie Gobin dans un article publié par Lire de novembre 2000.
L'affaire aurait pu en rester la : un banal incident de parcours. Mais le 13 juin, Christine Chaufour Verheyen s'est suicidée.
Ce suicide était-il annoncé par celui de l'héroïne des "Equilibristes", qui choisit, elle, d'en finir avec la vie le 26 juin ? Est-il la conséquence de la blessure due à la découverte des emprunts ou à la décision des éditeurs ? L'article de Marie Gobin cité ci-dessus montre que "l'affaire du plagiat n'est la raison ni principale ni occasionnelle" de cette mort volontaire. Christine Chaufour Verheyen souffrait "d'une névrose obsessionnelle" qui la soumettait constamment à la tentation du suicide. Le 13 juin, elle ne put surmonter la crise qui la submergea et décida de rompre "le fil ténu de la vie"."
Extrait de Les plagiaires : le nouveau dictionnaire
Vous pouvez lire les ouvrages de cet auteur dans les bibliothèques municipales de lyon.
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