arbre au féminin
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 31/07/2015 à 07h44
4444 vues
Question d'origine :
Le poirier, le chêne, l'orme, ... Existe-t-il au moins un nom d'arbre au féminin? Pourquoi tous les noms d'arbre sont-ils au masculin?
Merci!
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 03/08/2015 à 07h48
Bonjour,
Pourquoi tous les arbres (ou presque) sont-ils du genre masculin dans la langue française ? On trouve une explication dans l’ouvrage de Marina Yaguello : Les mots ont un sexe : pourquoi "marmotte" n'est pas le féminin de "marmot", et autres curiosités de genre :
la plupart des noms d’arbres fruitiers sont […] dérivés du nom du fruit qu’ils portent. Qu’ils soient ou non issus du latin, les noms d’arbres se trouvent ainsi dans la classe des masculins, alors qu’ils étaient féminins en indo-européen et en latin. Le féminin soutenait la métaphore de l’arbre « porteur de fruits », donc analogue à la mère : « Il est curieux que, en général, les noms d’arbres indo-européens soient de genre féminin, et les noms de fruits de genre neutre : l’arbre était considéré comme une sorte de femelle qui produit des fruits ; cette opposition s’observe parfois en slave où le nom de la pomme est généralement neutre et le nom du pommier féminin. Elle est régulière en grec et en latin », écrit le linguiste Antoine Meillet. Les noms d’espèces d’arbres issus de féminins en – us (aulne, cyprès, orme, etc.) ont été attirés vers le masculin en ancien français sous l’effet de l’analogie et ont entraîné avec eux tous les noms d’arbres, quelle que soit leur origine, ainsi que le terme générique arbre (du latin arbor, féminin). Les plantes, quant à elles, restent le plus souvent du féminin, au moins dans leur appellation vulgaire. En même temps, les noms de fruits, neutres, devenaient féminins à l’instar de la pomme. Ainsi s’établissait une autre correspondance formelle, tout aussi systématique, mais privée de potentiel symbolique. A moins que l’on ne considère que les arbres sont masculins parce qu’ils sont plus grands que les fruits et dominent ceux-ci ! Mais mieux vaut encore ne pas trop chercher de logique naturelle dans la langue.
Le Bon usage cite quelques exceptions : une yeuse (nom emprunté à l’occitan), une épinette (au Canada, sorte de sapin ou de mélèze), une sapinette (épicéa d’Amérique du nord) ; en outre, une aubépine, une viorne, mais elles ne sont pas perçues comme de véritables arbres ; de même, à plus forte raison, la clématite, la vigne, la ronce, malgré leur caractère ligneux.
Le site Au domicile des mots dits et écrits propose lui aussi quelques noms d’arbres au féminin.
Bonne journée.
Pourquoi tous les arbres (ou presque) sont-ils du genre masculin dans la langue française ? On trouve une explication dans l’ouvrage de Marina Yaguello : Les mots ont un sexe : pourquoi "marmotte" n'est pas le féminin de "marmot", et autres curiosités de genre :
la plupart des noms d’arbres fruitiers sont […] dérivés du nom du fruit qu’ils portent. Qu’ils soient ou non issus du latin, les noms d’arbres se trouvent ainsi dans la classe des masculins, alors qu’ils étaient féminins en indo-européen et en latin. Le féminin soutenait la métaphore de l’arbre « porteur de fruits », donc analogue à la mère : « Il est curieux que, en général, les noms d’arbres indo-européens soient de genre féminin, et les noms de fruits de genre neutre : l’arbre était considéré comme une sorte de femelle qui produit des fruits ; cette opposition s’observe parfois en slave où le nom de la pomme est généralement neutre et le nom du pommier féminin. Elle est régulière en grec et en latin », écrit le linguiste Antoine Meillet. Les noms d’espèces d’arbres issus de féminins en – us (aulne, cyprès, orme, etc.) ont été attirés vers le masculin en ancien français sous l’effet de l’analogie et ont entraîné avec eux tous les noms d’arbres, quelle que soit leur origine, ainsi que le terme générique arbre (du latin arbor, féminin). Les plantes, quant à elles, restent le plus souvent du féminin, au moins dans leur appellation vulgaire. En même temps, les noms de fruits, neutres, devenaient féminins à l’instar de la pomme. Ainsi s’établissait une autre correspondance formelle, tout aussi systématique, mais privée de potentiel symbolique. A moins que l’on ne considère que les arbres sont masculins parce qu’ils sont plus grands que les fruits et dominent ceux-ci ! Mais mieux vaut encore ne pas trop chercher de logique naturelle dans la langue.
Le Bon usage cite quelques exceptions : une yeuse (nom emprunté à l’occitan), une épinette (au Canada, sorte de sapin ou de mélèze), une sapinette (épicéa d’Amérique du nord) ; en outre, une aubépine, une viorne, mais elles ne sont pas perçues comme de véritables arbres ; de même, à plus forte raison, la clématite, la vigne, la ronce, malgré leur caractère ligneux.
Le site Au domicile des mots dits et écrits propose lui aussi quelques noms d’arbres au féminin.
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